Posted by Break the rules on September 27, 1999 at 09:03:26 AM EDT:
In Reply to: AGIR posted by F. on September 25, 1999 at 03:51:42 PM EDT:
1.
Le jeu, notemment dans sa première acception pratique, est jeu sur les
règles : métajeu.
2.
La seule contradiction à un jeu stabilisé dans l'histoire ne
peut passer que par la redéfinition de son cadre de règles - par
le paradoxe - ; le métajeu est la négation qui surgit des
joueurs contre leur propre jeu auparavent considéré par eux-même
comme définitif. Le changement n'est autre que la réappropriation
des forces engagées et leur libération contre ce qui les contraignait.
3.
La révolte est le fondement du jeu conscient.
4.
La lutte contre le jeu par la création d'un métajeu ne peut se
réaliser autrement que par la coopération de certains joueurs.
De plus elle concerne et implique tous les joueurs. La dualité ne s'y
résout pas par la victoire d'un camp en présence au sein d'un
jeu éternel, elle est l'affrontement des conservateurs et des négateurs.
Elle est pour les uns la fin possible du jeu et pour les autres la possibilité
de jeux sans frein.
5.
La possibilité du calcul est l'arme principale des joueurs. Le
métajeu est l'arme principale de ceux qui ne veulent plus être
des jouets.
6.
Fonder sa stratégie sur le passé, son expérience si souvent
répétée, et son développement linéaire n'est
que sacralisation du jeu : c'est l'hommage du serviteur à son
maître en même temps que son identification aux formes qu'on lui
impose. Là où il n'y a pas d'activité propre possible,
il n'y a que servitude.
Note pour F. :
La réussite sociale est l'arme principale de la bourgeoisie. Il faut
accepter de perdre pour laisser place à la trouvaille.
Vive l'anarchie !
----- Message d'origine -----
:
:
:
: Il existe cependant de nombreuses façons de dégager
: une théorie englobante et suffisamment ouverte pour qu'un tel forum
: puisse suffir à la servir. Nous pouvons y parvenir grâce à
: la Théorie du jeu. Ce jeu-là, nous le savons, n'a rien d'amusant,
: puisqu'il y va de nos existences. Posons quelques hypothèses de
: départ qui montreront que l'on peut formaliser assez simplement
: la situation.
:
: 1
: Supposons que nous vivions un jeu de lutte à
: l'état pur. Aucune coopération n'est possible entre les
: joueurs puisque nos intérets sont strictements opposés à
: ceux du système que nous devons vaincre. Il s'agit donc d'un jeu
: à deux personnes à somme nulle. Ce qui nous conduit directement
: à la Théorie du duel.
:
: 2
: On peut considérer que la stratégie de nos
: ennemis est dominante en ceci qu'elle se survit à elle même,
: qu'attendre qu'elle se trouve subvertie d'elle-même serait une chose
: vaine, qu'elle est sans cesse recommencée, sans que qui que ce soit
: n'y ait à redire. Il s'agit d'une domination stricte.
:
: 3
: Notre situation, cependant, ne possède aucun caractère
: définitif - en dépit de la croyance du camp adverse. Une
: façon de déconfire l'adversaire existe par définition
: : on dit d'un système de n joueurs ayant choisi n stratégies
: différentes qu'il est en équilibre si, à la fin de
: la partie, chaque joueur adopterait à nouveau la même stratégie.
: Inutile de préciser qu'il n'en est rien ici. Nash nommait cet équilibre
: situation définitive. Qui s'en accommoderait ?
:
: 4
: Nous jouons pour notre propre compte, nous ne pouvons
: pas nous entendre avec l'adversaire, même si le cas plus général
: d'un jeu de lutte et de coopération reste envisageable. Il est donc
: indispensable d'adopter une stratégie optimale, car, n'en
: déplaise, nous nous battons au sein d'un duel stratégique
: fini - une et une seule issue reste possible : la victoire.
: Voici donc les premier éléments de cette
: formalisation. Reste à préciser que ce processus de recherche
: opérationnelle - même si son caractère programmatique
: peut paraître déprimant - peut servir de cadre à la
: définition d'une méthode de lutte unifiable car formalisable,
: développable car calculable, enfin, implacable.
: Je ne prétends pas, au travers de ces quelques
: lignes, inventer quoi que ce soit. La théorie du jeu est d'une complexité
: qui dépasse très largement ce qui en est dit ci-dessus. Je
: crois pourtant qu'il serait dommage de négliger ce moyen d'attacher
: à nos actions une conduite un tantinet plus stratégique.
: Cette conduite stratégique ne se fera jamais sans théorie.
: La négation ne saurair survenir de nulle part.
: F.
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