t u r n   o v e r

 

 
         

 

 

 

   
Debord(el) 

 
         
Petite chronique de la secte voyériste  
 
 
         
    1. Intérêt d’une telle chronique    
         
           

 

 

Depuis décembre 2006, nous, téléologues modernes, avons émis quatre messages à propos du site officiel de la secte voyériste, le Debord(el). Une telle sollicitude ne s’explique malheureusement pas par l’ingéniosité ou la qualité des contenus déployés là. Mais cette secte sophiste représente assez bien la pensée qui nous gouverne, la pensée middleclass. Dans la volonté de ces sectaires de se débattre – mais toujours dans le cadre prescrit par cette même pensée dominante –, de s’amuser et de se faire valoir, on obtient un raccourci de la si grande misère de la middleclass d’aujourd’hui. Une chronique de la secte voyériste est donc d’abord une chronique de la middleclass, prise par une de ses poubelles. Pour la défense d’une approche aussi bas de gamme, qu’il soit seulement permis de faire remarquer que la middleclass est essentiellement poubelle, dans son architecture, dans ses modes de vie, dans ses expressions, dans sa pensée. Nous avons ici affaire au développement de déchets durables et à des métamorphoses qui sont des variantes de décomposition. Tout cela serait assez déprimant, si l’enquête téléologue sur l’aliénation ne pouvait pas être par là aussi abordée ; et si la nature du pourrissement n’en arrivait pas, par instants, à des comiques fort involontaires.

Il faut donc rappeler que le premier trait de caractère des membres de cette secte est la soumission. Même si ses membres « s’éclatent » en une négativité qu’ils croient si belle, celle-ci a toujours besoin de l’approbation d’un chef, de l’autorité de quelqu’un de supérieur à eux. Le chef de cette secte s’appelle Jean-Pierre Voyer, c’est un falsificateur et un imposteur démasqué. Pour pouvoir mériter l’apparence du négatif, les membres de la secte doivent s’en dépouiller entièrement dans des louanges réitérées et publiques au chef incritiquable. En voici un exemple, en date du 7 janvier 2008 :


Dada  07.01.08 at 03:21:23
Le fétiche qu'était DIEU étant détruit (il remplisait un rôle énorme, voir total, dans les anciennes sociétés), tout devient fétiche - parce qu'il l'a toujours été. Ce qui veut dire que Voyer (le Nazi) a raison.... !


Toto  07.01.08 at 14:33:46
« Ce qui veut dire que Voyer (le Nazi) a raison.... ! »
Ce qui veut dire que Debord était un sale con et que M. Einstein est plus lamentable que le dernier des ayatollas.


Marie  07.01.08 at 14:51:45
Et bien sûr que Voyer à raison...Bientôt la guerre en Europe? je verrais un front s'ouvrir à la frontière flamengo-wallone.


Kabouli  07.01.08 at 15:08:46
--- Que Voyer a raison c'est évidemment ce qu'il faut dire --- Il reçoit même ces derniers temps des renforts théoriques avec FOURQUET et un beau texte de Pascal Combemale dans le MAUSS - hétérédoxie encore.

 

Dans un raisonnement sans queue ni tête, issu de méditations solitaires en fin de soirée, le premier esclave, Dédé, vient asséner une esbroufe uniquement destinée à épater la secte. Elle est ponctuée par l’éloge, également sans lien avec l’élucubration rotée, du gourou. Découvrant cette profonde galéjade après la nuit, les trois autres esclaves de la secte, chacun seulement préoccupé par sa propre petite marotte, tout aussi autiste, ridicule et privée d’argument, vient apporter son soutien à l’ânerie du Dédé, sous forme de confirmation de l’éloge du gourou. Le leitmotiv « Voyer a raison » est ici chanté comme une incantation à la gloire de Staline, sans preuve, sans contexte, sans argument : Voyer ici n’a plus raison par rapport à quelqu’un qui aurait tort, ni par rapport à une cohérence interne, ni par rapport à une citation, une idée, un point de vue, non, ce Voyer a raison dans l’absolu.

Ce gourou avait forgé un terme qui va bien à ce type de micro-religion : était traité de « mal comprenant » celui qui ne comprenait pas la profonde pensée de ce maître. Mais la dérive sectaire a rapidement établi que le « mal comprenant » est celui qui n’est pas de l’avis du maître. La compréhension, chez ces gens privés de critique, est égale à l’approbation. Comme si différer en avis de l’interprétation de ce Voyer consistait en une faute de compréhension. Ce type de sophisme est très caractéristique de cette secte qui soutient, pour la même raison, qu’est imbécile ce que eux ne comprennent pas, et qu’on reste honnête en falsifiant les cons. Les « mal comprenants » sont tous des cons, puisqu’ils ne comprennent pas, on peut les falsifier en restant honnête, et comme les mal comprenants incluent ceux qui ne sont pas de l’avis du gourou, on peut falsifier tous ceux qui ne sont pas de l’avis de Voyer, en restant honnête. Des dérives morales aussi grossières peuvent faire sourire quand on songe à l’insignifiance et à la vacuité de ce Voyer. Mais elles sont précisément une caricature des dérives morales de la société middleclass, qui autorise des glissements similaires normatifs et policiers à partir d’hypothèses et de raisonnements non fondés ou sans logique, certes soutenus beaucoup plus lourdement par l’ensemble de l’information dominante que par la propagande poussive de la petite secte. L’intérêt pour la pédophilie, par exemple, ou bien la mise en cause des religions juive ou musulmane, sont devenues des crimes à partir de dérives de raisonnements construits sur ce même type.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         
    2. Secte voyériste et PME middleclass    
         
           

 

 

Interpolons ici un bref aperçu de la structure de cette secte. Elle tient en quatre couches. Au sommet, au-dessus des nuages, comme Dieu dans la peinture brutalement naïve de la Renaissance, se tient le gourou Voyer. Le premier rang des fidèles, les apôtres, sont ses esclaves, c’est-à-dire des personnes qui ne peuvent pas critiquer Voyer non seulement parce que les moyens leur manquent, mais parce qu’ils se sont engagés dans cette soumission avec délices – ils poussent parfois les petits cris d’extase des cochons qu’on égorge à l’évocation de ce maître – et avec conviction. Pour l’instant les esclaves voyéristes connus sont les quatre ci-dessus : Dédé le nombril, Kabouli l’idiot, Toto le cochon, Franche Marie la menteuse. Le rang en dessous est celui des militants. Les militants voyéristes ne critiquent pas davantage Voyer que les esclaves et pour les mêmes raisons. Cependant, comme ils sont moins proches, physiquement, du gourou, ils renversent cette distance en qualité et affectent de faire de Voyer un primus inter pares. Les autres influences dont ils font état vont toujours dans le sens du gourou, mais donnent l’impression que leur écartement des affaires intimes de la secte leur donne du recul. Ces hypocrites laissent supposer à chaque intervention qu’ils découvrent le gourou et le comparent à égalité avec d’autres penseurs. En attendant, jamais de ce rang inférieur de la secte n’est sortie la moindre ébauche de récrimination ou de critique, ni d’ailleurs la moindre idée sur quoi que ce soit. Tout comme chez les esclaves, les militants qui remplacent l’abjecte ferveur par une hypocrite ferveur, le moindre mot de Voyer, fût-il boutade, maladresse, erreur, faute, est repris comme sacré, comme entièrement et uniquement juste. Leurs représentants actuellement connus signent aujourd’hui Poutine, c’est le lâche faux Poutine, alias Kaïkaï, et Blic, alias Bitemorte. Ce qui différencie fondamentalement les militants des esclaves, et ce qui probablement a empêché les premiers d’accéder au rang des seconds, c’est que leurs petites provocations publiques sont plus fades et mesurées. Car la capacité à choquer le postsitu, le gauchiste, le degauche (dans cet ordre), dont viennent Voyer et les voyéristes, et qui reste leur fonds de commerce, est le critère de promotion dans la secte.

Ces trois étages forment les « bien comprenants ». Parmi les « mal comprenants » existe une dernière couche de voyéristes, les faire-valoir. Ceux-là sont mis en valeur par les « bien comprenants » parce qu’ils sont limités, et que leurs critiques de Voyer permettent justement à la secte des contre-attaques spectaculaires. L’enculé Voyer lui-même aime bien, à l’occasion, se servir de ces opposants faibles et mous pour montrer combien il est fort et dur. La tranche des faire-valoir comprend donc, sur le site officiel du voyérisme, les soutiens « objectifs » à la marque Voyer, mais se déclarant individuellement non voyéristes : Franck Einstein, le propriétaire du site et ainsi mécène du voyérisme, Kalhydre, la coco cucul, Le public, Yugborde, Lukacs et quelques autres parmi ceux que le patron attaque sur son site privé. Il a un instant voulu faire jouer ce rôle aux téléologues. Les téléologues ont montré à coups d’arguments où se situe la limite de ce petit jeu d’intellectuel malhonnête.

Cette architecture apparaît comme une caricature de l’entreprise middleclass actuelle. Ce qui en fait une caricature, ou une secte, est le fait que chez les voyéristes le patron, la marque, et le produit sont réunis en un. Car chez les voyéristes, la production est celle du patron uniquement (à une exception près), le produit est sa parole, et le gourou est lui-même la marque ; dans l’entreprise, au contraire, l’entreprise est censée survivre au patron, c’est pourquoi la marque est un sigle, un logo, une charte, quelques valeurs affichées, et parfois une couleur, en tout cas un registre différent que celui du patron, qui n’est que le gestionnaire. Dans la PME voyériste, le patron, 100 % d’actions, est la marque, et le produit. On pouvait même arguer il y a encore un quart de siècle que son discours était différenciable de l’individu Voyer ; aujourd’hui, le discours de Voyer n’est qu’un signe extérieur qui sert uniquement à la glorification de Voyer. Il n’a plus d’autre contenu que promotionnel ; le discours est devenu creux et facile, parce qu’il est inessentiel, et que son vrai fond est laudatif. Pour cette raison et parce que le commerce tel que l’entend la religion des gestionnaires, l’économie, n’est pas la finalité des voyéristes, mais uniquement la glorification du gourou, le voyérisme est davantage une secte qu’une PME classique. Dans la caricature voyériste l’argent et le profit sont remplacés en « gloire » et en « reconnaissance » du maître, qui est une des devises fortes chez les sophistes ; et dont il n’est pas exclu, à terme, qu’elle se transforme en dividendes argent et profit, au sens où l’affectionnent les économistes.

Les cadres supérieurs d’une petite structure de cet ordre de grandeur pratiquent souvent ce qui ressemble fort à l’esclavage voyériste : disponibilité et engagement maximaux, interdiction absolue de critique de la marque en public, indéfectible abandon de toute indépendance de pensée, soutien jusques aux pires mensonges, aux pires escroqueries de leur patron ; et avec une conviction qui défie l’entendement, et qui convaincrait un vendeur de voitures. En croisade permanente pour leur entreprise, ces cadres portent clochette, cravate et bure trois pièces, comme les chapons de la secte.

A l’image des militants du voyérisme, les petits cadres et employés des entreprises sont souvent entièrement solidaires de toute l’entreprise. Bien obligés : sinon ils sautent, dans le vide. Ils feignent de la distance, mais celle qu’ils ont est simplement celle qui leur a été imposée. On les entend encore grogner, et plus souvent gémir. La secte voyériste est un avant-coureur d’une mutation définitive de cette catégorie sociale basse : bientôt l’esprit de service et l’identification à la marque feront de cette couche de médiocres des gens entièrement soumis et normés, au moins dans leur expression publique. C’est peut-être sur ce point-là qu’Orwell a vu le plus juste.

Les faire-valoir sont les fournisseurs externes de l’entreprise. Dans le monde de l’économie la marque est déjà respectée par les fournisseurs externes ; dans le monde de l’intellectualisme arriviste, les fournisseurs externes peuvent encore regimber, grogner, gémir. Mais c’est aussi un cas particulier, car ce que fournissent les « mal comprenants » aux voyéristes, c’est justement regimber, grogner, gémir. C’est la mise en scène de la contestation, tout à fait selon la même procédure qu’avait utilisée la middleclass naissante d’après 1968 en France, rapidement imitée et dépassée dans le monde entier. Les faire-valoir voyéristes, tout grognants qu’ils sont, ne peuvent pas partir : ils dépendent bien plus de la secte que la secte d’eux.

Le fait que la secte voyériste ressemble à l’entreprise de la middleclass d’aujourd’hui devrait donner à sourire. L’analyse s’affranchit de la polémique en s’inversant : le message qui donne à penser et à agir tient dans le constat que l’entreprise middleclass actuelle ressemble aujourd’hui à une vulgaire petite secte de sophistes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         
    3. Développements récents    
         
           

 

 

Lors d’une récente intervention, nous avions rappelé que le gourou Voyer avait rejoint l’opposition officielle que le régime de la middleclass au pouvoir aménage, celui de l’attentat terroriste accessoirement musulman, et que cette position était honteuse, que les arguments du néophilosophe postsitu étaient, comme depuis vingt ans, d’une indigence consternante, ce que seul son arrivisme tardif, mais d’autant plus impatient, pouvait justifier. Il fallait s’attendre à ce que la secte qui s’exprime en son soutien dévoué se récrie, ou se jette dans des postures nobles pour soutenir ce choix de paillasse. Pas du tout : ce sont là des vérités trop éclatantes pour être contestées et les suivistes de Voyer, ce théoricien de la résignation, restent éperdus d’admiration devant ce noble choix de carrière. Sans moufter, car moufter aboutit, comme ils en font régulièrement l’expérience lors des intermèdes téléologues, à défaite, ridicule, honte.

Ils n’ont donc contesté que des éléments très nettement en dessous de celui-là, à vrai dire un peu trop altier pour leur entendement plus besogneux. Car la stratégie de carrière d’une pourriture comme ce Voyer nécessite de voir au-delà de la petite décharge dans laquelle grouille cette secte d’esclaves, de militants et de faire-valoir choisis pour leur vue courte et leur grande aptitude à la bassesse, et il n’y en a qu’un, le gourou justement, qui a cette vue, et c’est pour ça qu’il est gourou.

Franck Einstein a été fort indigné d’être traité de voyériste. Or, le voyérisme tient en deux points : une théorie bidon et la voyérisation. La voyérisation est la falsification pour n’avoir pas à répondre dans la théorie. Le webmaster Franck Einstein, qui soutient activement la falsification en affirmant qu’elle est un droit, et qui héberge et protège la falsification voyériste, est par là un voyériste. Il n’est pas nécessaire pour acquérir ce titre de prototype middleclass de se déclarer en accord avec la théorie bidon. Maquereau de la secte en tant que webmaster, soutien de la voyérisation en tant qu’individu, et faire-valoir en tant que crétin notoire, Franck Einstein est triplement voyériste.

Yann Bar Messager, le lâche, qui sur le Debord(el) est le faux Poutine, trouve que les téléologues n’ont pas eu beaucoup de courage à lui rendre visite. Il a raison. Rendre visite à un militant aussi démuni intellectuellement et aussi poltron n’a rien à voir avec le courage. La raison était la suivante : ce Messager avait été accusé publiquement d’avoir signé avec la signature Aristote, sur le site debord of directors. Cette signature était synonyme de multiples falsifications contre les téléologues. Le faux Aristote avait, lors d’une de ses multiples déroutes, affirmé que « Tout se paye ». Comme Messager n’a pas démenti être le faux Aristote (qui semble avoir été une signature utilisée par plusieurs intervenants voyéristes), la moindre des choses était d’aller demander, à un tel gestionnaire de conflit, comment il imaginait la transaction, d’autant que les téléologues, en allant le voir, avaient eux-mêmes une théorie sur la question. S’il n’y a donc pas, dans cette affaire, de courage téléologue, il y a de la lâcheté voyériste à ne pas soutenir une parole, au moins endossée tacitement, lors d’une telle rencontre. Les piaillements épars et piteux que ce sous-fifre a coassés depuis que sa honte est publique ont prouvé que l’humidité du froc n’était pas encore tout à fait résorbée. La prochaine visite devra donc se faire avec l’ami Pampers. Mais ce dérisoire épisode a surtout mis en valeur une des caractéristiques centrales de la secte, et de la middleclass en général : elle parle plus fort que ce qu’elle peut soutenir. Les slogans et les provocations qui sont le business de Voyer et de sa secte ne sont radicaux que sur des écrans, à cette distance permise par la technique, à travers laquelle Anders diagnostiquait l’obsolescence de la haine, mais ils ne sont pas soutenus en face.

La menteuse Franche Marie ressemble à ces arrêtes de mur épousant un repli dans l’obscurité, sur lequel il y a toujours un ivrogne du samedi soir qui vient si bien se soulager qu’on se demande, avec un sentiment qui serait de la tendresse ou de la curiosité scientifique si l’on arrivait à vaincre le dégoût, comment un si petit pipi peut dégager une aussi grande puanteur. Aussi incapable de silence que de discours – elle s’excuse d’enfreindre la consigne privée donnée par le cochon Toto à tous les membres de la secte, et qui impose urgemment de ne plus parler des téléologues, on voit l’honnêteté du stratagème – cette vieille esclave dont l’entonnoir est censé dissimuler la calvitie rejoint le lâche Messager sur un point : dépourvus d’arguments et honteux de leur impuissance, ils en appellent au chevalier marron, le faux docteur Weltfaux, que de faux ! Il y a là la conviction partagée que cet imbécile malhonnête aurait « vaincu » les téléologues. C’est ce qu’on appelle la méthode Coué. Ce double appel désespéré de deux larbins en dessous de la moyenne intellectuelle du voyérisme semble signaler que le Mêmpamal du voyérisme est enfin sorti de l’infirmerie, où il a sans doute un peu partagé l’entonnoir de Franche Marie. Nous attendrons donc que le traumatisé veuille ou puisse s’exprimer – même si nous serions surpris qu’il ose dorénavant ne serait-ce que lire les téléologues – pour le renvoyer à l’infirmerie.

Rappelons, en préambule, que la signature de ce faux docteur a été contrée à chaque sortie, qu’aucun de ces arguments n’a été laissé sans réponse, et qu’il a été écrasé à plates coutures à chaque échange. Le faux docteur a été d’abord interdit de théorie – on se rappelle les déboires comiques de sa substansu et de ses crétineries approximatives et autosatisfaites sur l’infini, Hegel et Guénon dans le même sac, qui l’ont forcé d’abandonner ces terrains où il était très inférieur. Contraint, après des séjours de plus en plus nombreux à l’infirmerie de se réduire à faire l’avocat de la falsification de Voyer, il n’a réussi là à convaincre que ceux qui l’étaient bien avant qu’il n’intervienne. L’argumentation grossière et ridicule avec laquelle il espérait innocenter son maître ne tenait que par des spéculations invérifiables, sur l’intention des téléologues, et en faisant des paris sur l’avenir. L’intention des téléologues aurait été de prendre la place du gourou Voyer que ce faux docteur plus ampoulé que capable ambitionnait évidemment pour lui-même. Depuis environ six ans qu’il n’ose plus étaler son boniment réfuté – l’infirme rit –, l’avenir que ce grossier baratineur voyériste pouvait espérer invérifiable est arrivé, et qu’ont fait les téléologues ? Ils ont si peu ambitionné le trône percé de son maître qu’ils ont au contraire combattu leur propre visibilité avec une rigueur qui a même désespéré leurs alliés, ils ont toujours rebuté tous les suivistes : point d’esclaves, point de militants, point de faire-valoir. Et qu’a fait Voyer ? Il est venu confirmer qu’il était bien le falsificateur décrit, en venant falsifier officiellement sur le site du Dingo de ses faire-valoir Franck Einstein. Signalons pour ceux qui veulent avoir le cœur net de cette accusation de falsification – donc pas Kalhydre, la Clarabelle des faire-valoir – que le dernier mot sur cette dispute est téléologue (cf. Amélie), et qu’il est resté absolument sans réponse depuis 2003. Sur Téléologie ouverte, il est possible de connaître l’ensemble de la controverse, ce qui n’est évidemment pas le cas sur les sites des vaincus voyéristes, qui ont soigneusement tu les réponses qui avaient été faites à leurs arguties et calomnies.

Un peu de fraîcheur nous fera maintenant le plus grand bien. Car il est un voyériste qui nous fait sourire, ou plus exactement, qui nous a fait sourire, le dénommé Dédé. Dédé est un petit-bourgeois qui se raconte ses rêves, ses rêveries et ses fantasmes devant le miroir, et il rend publique cette petite logorrhée, parce qu’il en est très fier. Oh que je suis radical, oh que je suis plus désabusé que le plus désabusé, oh que je suis donc le plus quelque chose dans notre monde de médiocres, oh que je suis beau. C’est ce qui est drôle : un clampin, tout à fait inoffensif, en train de rugir des outrances – racistes, jobardes, nazillonnes, des rêves de massacre, de cataclysme, d’holocauste, des menaces de lendemains qui ressemblent aux moments les plus barbares du passé de l’humanité tels que l’épouvante du petit confort quotidien se les peint dans une petite cervelle complaisante. Mehdi Belhaj Sacem fantasmait du meurtre, mentait sur du meurtre qu’il n’avait pas commis, par écrit, de la même façon. Mais cet écrivaillon avait alors dix-sept ans, ce qui n’est pas une excuse mais une explication. L’attardédé (la tare Dédé) qui rêvote de tant de crimes, comme tout le monde, doit bien être quadra, comme on disait des petits cadres socialistes. Ce qui a fait du petit-bourgeois un archétype middleclass comme Dédé, c’est le droit d’exhaler publiquement ses fantasmes. Depuis Flaubert et Céline jusqu’à Houellebecq en passant par Burroughs et Bukowski, la littérature est devenue un lieu consacré pour ceux qui se délectent de se vautrer dans ce qu’ils trouvent abject. Avec l’Internet, cette zone permissive s’est étendue aux petits-bourgeois d’antan, comme le flatulent Voyer et, un rang en dessous de lui, comme notre Dédé. Avec Dédé, toute la misère émotionnelle de la middleclass est défoulée dans une pétarade certes grossière et vulgaire, mais fort paisible. Dédé, dont on voit littéralement les efforts pour inventer encore des extrémités dans la provocation, il se creuse la cervelle l’adolescent très boutonneux, est une caricature bouffonne de chien édenté qui aboie. Ce qui est comique avec Dédé, c’est qu’il a l’impression d’avoir trouvé un véritable filon de provocation, et qu’à la sortie il restitue à peu près le personnage que dans les années 70 on appelait le « beauf ». Sauf que ce néobeauf qu’est Dédé étale, au lieu d’une 403 et d’une caravane, quelque connaissance culturelle orientale faite pour surprendre les Clarabelle, ou quelque intrépide insulte de Debord, qui est mort, destinée à prouver qu’il ne méprise aucunement la masse des voyéristes.

Alors pourquoi ce charmant Mêmpahonte ne fait plus sourire au bout d’un moment ? Pas parce qu’il se répète, car son imagination est limitée, ou parce que l’horizon de ses déjections n’est qu’à quarante centimètres devant son nez épaté de tant d’audace, non. C’est parce qu’on se demande pourquoi quelqu’un d’aussi ridicule, qui s’observe de si près, vient déverser son babouinage de bidasse dans un endroit aussi étriqué que le Debord(el) ? Mais, c’est parce que c’est un voyériste, notre Dédé, ce plouc vaincu ! Il ne peut venir que là où il ne risque pas de mauvaises rencontres ! Comme le FIS et le FN sont des partis de cette basse middleclass qui a une frousse bleue de la gueuserie, le Debord(el) et la secte voyériste sont des petits cocons douillets où on se tient chaud en se rassurant, merci monsieur Einstein, ouh que vous êtes crétin, vous alors, ouh, vilain nègre, juif, socialo, debordiste, tout se paye ! Et là, le petit spectacle de Dédé devient un gros résidu pathologique, une peste émotionnelle bubonique. Car qu’est-ce qu’il fait le voyériste qui divague ? Il drague. En jésuite attentif, qui se surveille, qui calcule ses effets. La vérité n’a pas d’importance, tout son baratin à épate est au second, au troisième, au dernier degré, c’est-à-dire qu’il pourra toujours le démentir, le mettre sur le compte d’on ne sait quel humour bien comprenant ; ce qui compte, c’est le gloussement satisfait d’impertinence, et elle se mesure à l’étonnement blasé de son public d’idiots qui n’osent le contredire, car leur but – être enfin reconnu publiquement – est exactement le même horizon si typiquement middleclass. Soudain chez notre Dédé, tout apparaît comme calculé, le spontané est un pseudo-spontané, l’attrape-gogo du boniment, l’authentique béret basque a été acheté aux puces de Montreuil. On comprend maintenant pourquoi les petites outrances ne faisaient que sourire : elles sont trop peu détachées du public qu’il cherche à éblouir notre Dédé, elles sont bassement voyéristes, elles ne heurtent jamais la théorie bidon, et elles approuvent toutes les falsifications. Dédé, qui se vante de boire bien sûr, boit pour se donner le courage de ses provocs, mais ne boit jamais trop avant d’écrire, s’observe tout le temps, non seulement pour admirer son gros nombril farci d’indigestions théoriques, mais pour se contrôler, se policer, pour construire des effets en douce, pour afficher ce personnage faussement détaché. Tout est insincère chez Dédé, tout pue le truc, le stratagème, même les bitures étalées avec complaisance. Soumis au voyérisme, son radicalisme de miroir n’est plus qu’une vulgarité de plus, une incapacité théorique maquillée en sordide, en postillon bas de gamme et mensonger.

C’est ça la secte voyériste : du sophisme adolescent mal digéré, juste en dessous du caniveau, à l’aise seulement au fond de l’égout. C’est ça Maître Voyer : Mettre Voyer. Vous savez, celui qui a un cul en forme de bec de théière. C’est ça la middleclass.

Une petite farce tout à fait digne de ces gens-là les décrit. Le webmaster Franck Einstein, qui affirme que la falsification est un droit, a fini par censurer un message du plouc Dédé. Le message censuré serait, paraît-il, con et ad hominem. Grouik Grouik Toto s’est aussitôt indigné de cette censure, et de quel droit un crétin aussi notoire que Franck Einstein censure-t-il au nom de l’imbécillité ? Mais du même droit que lui, honte des éditeurs, crétin notoire, qui a censuré et falsifié la correspondance de son Mettre avec Adreba Solneman, sous le même prétexte. Dans le rôle de chieur conchié, le cochon Toto est aussi comique que l’éditeur vertueux qui censure et soutient la falsification. Toujours dans la surenchère, Dédé, lui, s’est affirmé content d’être censuré, comme un adolescent qui a forcé son prof permissif de gauche à le punir parce qu’il a claqué des talons, à la germano-prout : vous voyez comme je suis radical. Miroir, miroir, qui a les plus beaux biscoteaux intellectuels, hein jte le demande, ma poule ? se réjouit ce bel esprit délicat.

Quand on est content d’être censuré, c’est que ce qu’on a dit n’a pas beaucoup d’importance. Dédé, comme toute la petite secte sophiste, ne sait pas pourquoi une censure est une agression, parce que ce n’est le cas que lorsqu’elle prive de l’expression d’un contenu véritable. Pour les enculés Voyer et Toto, pour le beauf middleclass Dédé, il s’agit seulement d’étonner le badaud, le chaland, le gogo. C’est pourquoi on peut applaudir sa propre censure : on étonnera toujours davantage en défendant un principe odieux qu’un contenu grossier et grotesque auquel on tient aussi peu qu’une Franche Marie à la vérité.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte de 2008

     
         

 précédent

 

 

 

 

suivant

       
         
     

 

 
   

Lire aussi

La chose de l'enculé Voyer

 
 
         

 

 

 

 
  Téléologie ouverte   téléologie ouverte  
  Belles Emotions   troubles de l'ordre  
  observatoire de téléologie   turn over  
  Nous contacter   time out