Posted by Zri Liddelpoint, détaché du collège de lumpenmétaphysique de Donnement on January 05, 2000 at 06:45:11 PM EST:
In Reply to: Questions préalables. posted by jeune lycéenne on January 04, 2000 at 07:24:23 PM EST:
Jeune lycéenne, ça fait un peu pléonasme. Enfin, qui que vous soyez, vous avez eu raison sur un point, la question centrale est bien «quelle fin ?». En effet, la «théorie» des téléologistes modernes tient en quatre mots : tout a une fin. Ceci n’est pas une question mais une affirmation. On ne peut pas déclarer une question comme centrale quand on en a la réponse. André Breton s’exclamait sur la perspective de l’apocalypse nucléaire après Hiroshima : « Cette fin du monde n’est pas la nôtre ». Il faut donc en élire une autre et la question centrale est bien «quelle fin ?». Vous avez peut-être raté l’épisode de la vérification (c’est vrai que ce n’était pas le plus drôle).
Résumé et suite.
Les téléologistes modernes, qui ne sont que des résidus de BE avec quelques adjuvants, proposent une « théorie » de la fin, pour eux « l'intérêt des théories réside dans la vérification pratique de leurs contenus, c'est-à-dire dans l'achèvement du dépassement de ce qui est achevé ». Permettez- moi de croire que si l’humanité est achevée, il ne peut y avoir de dépassement et encore moins d’achèvement du dépassement, puisque si je les suis bien la fin de l’humanité est synonyme de fin de tout. Dans ma première intervention, j’avais émis des doutes sur le caractère vérifiable (au sens classique) de la fin de l’humanité. Ils ont une définition assez personnelle du sens du mot vérification, pour eux la définition du dictionnaire est celle de «l’idéologie dominante».
Voici la définition des téléologistes modernes sur la vérification pratique :
«Un quart de siècle après la mort de Hume a eu lieu le premier véritable assaut contre croire. La révolution française est le moment du débat de l’humanité où croire cesse d’être le principe avoué de l’idéologie dominante au profit de vérifier. La révolution française est le premier acte moderne c’est-à-dire dans un monde où la croyance est mise en cause, de vérification pratique. La vérification pratique est la méthode expérimentale. La méthode expérimentale est celle où le présupposé ne peut pas être confirmé, parce que l’objet de l’expérience est de le dépasser, dans le sens de le supprimer. De sorte que si le présupposé examiné par la vérification pratique survit à l’expérience, la vérification a échoué, elle n’a pas eu lieu. La vérification pratique est un violent accident de la connaissance, en quelque sorte sur elle-même. L’histoire, c’est-à-dire le débat de l’humanité sur elle-même, n’est que de la vérification pratique, virtuelle dans les intervalles, effective pendant les révolutions. Dans cette acception, vérifier, c’est achever, finir.»
J’ai voulu trouver un exemple de «vérification pratique, virtuelle dans les intervalles» chez les résidus de BE qui pourrait illustrer leur définition, on peut avoir des surprises, non ? Monsieur Solneman écrit dans sa première lettre à monsieur Jean-Pierre Voyer: «Je ne demanderais pas non plus quand, car ce serait exactement reformuler la question que je n’ai pas formulée au paragraphe précédent». On sent que monsieur Solneman est capable de reformuler la question qu’il n’a pas formulée, mais il ne l’a pas fait, et c’est dommage, car reformuler une question présuppose une question formulée . En nous privant de la “reformulation” de la question non formulée, il nous prive du même coup de l’exemple d’une «vérification pratique, virtuelle dans les intervalles» où «le présupposé ne peut pas être confirmé, parce que l’objet de l’expérience est de le dépasser, dans le sens de le supprimer»,de sorte «que si le présupposé examiné par la vérification pratique survit à l’expérience, la vérification a échoué, elle n’a pas eu lieu». Bon, rassurez-vous, vous n’avez rien loupez. Moi, par contre , j’ai peut-être raté une occasion de me taire.