Posted by observatoire de téléologie on October 09, 1999 at 02:52:10 PM EDT:
Nous n'avons plus, de toute évidence, à faire la preuve que Ben Aziz est un comique, pas tout à fait au niveau d'un Bueno encore, mais pas loin.
A la pelle ce Donald Duck livre maintenant des exemples de son ineptie, de son ignorance, de son incapacité. Il n'y a même plus à se baisser. Et la seule chose compliquée dans ce petit sac de rancune sans cause est de démêler la calomnie et l'incompréhension.
Dans l'ordre donc de son dernier monument de ridicule, « le douzième Imam » :
Le débat que nous avons clairement dit préconiser n'est pas tout a une fin ? ou non ? qui n'en est que la question préalable, déjà hors de portée d'un pareil cerveau, il est vrai, mais : quelle fin ? (Cf. 'Nos buts et nos méthodes sur l'Internet [II]'.)
Nous n'avons jamais promis à Cheryl Fingerhurt de répondre à la question tout à une fin ? (à laquelle nous avons par ailleurs répondu oui, en long, en large et en profondeur), pour la bonne et simple raison que nous ne lui avons jamais promis quoi que ce soit. Trop approximatif pour lire juste, trop pressé de nous coincer, Donald, à chaque tentative, trouve la faille avant d'avoir compris de quoi il s'agit : en cela il est bien une figure type de la misère du petit milieu postsitu. Un jugement à l'emporte-pièce, hurlé, vaut mieux qu'un jugement juste.
Nous n'avons jamais « changé la construction des situations de L'I.S et la communication de Voyer par Le Jeu ». Pour les situationnistes, la construction des situations était un jeu mais pas le jeu. La communication de Voyer n'est pas un jeu, il le dira peut-être lui-même à son calomniateur à la petite semaine. Nous ne voyons pas d'ailleurs comment nous aurions pu changer quelque chose à la construction des situations de l'IS, et nous avons suffisamment dit en quoi la communication infinie de Voyer n'est pas la communication. Dans 'Du jeu' nous avons seulement dit ce qu'était le jeu, nous l'avons décrit. Toutes les petites colères impuissantes n'y changeront rien.
Tout ce qui précède, sans parler de l'Imam caché qui vient à la fin, tient donc plutôt du mauvais gag. Là où la calomnie commence à prendre le relais, là où l'amalgame domine l'approximation, c'est en réchauffant le parallèle avec les bolcheviques. Alors, disons qu'à la différence des bolcheviques nous avons une idée neuve, et répétons qu'à la différence des bolcheviques nous ne sommes pas une police, un parti, une hiérarchie, pour l'imposer aux masses sans conscience et sans culture. Ben Aziz utilise le terme bolchevique comme les bolcheviques utilisaient le terme bourgeois : pour diffamer. Comme les bolcheviques il espère ainsi convaincre quelques masses sans conscience et sans culture.
Mais là où la calomnie nous amuse moins, c'est quand le grand révolutionnaire de l'Internet, Ben Aziz, dit n'importe quoi sur les albanais. Le pillage des casernes s'est fait sans aucune lutte ? Il y a eu quatre morts dans l'assaut de celle de Shkodër, le 12 mars 1997. Et le 16 mars, il y avait déjà soixante-quinze morts suite aux affrontements dans toute l'Albanie. Trois mois plus tard, le 16 juin, on en dénombrait quinze cents : broutilles pour un observateur du calibre de Donald Duck. Ce n'est peut-être pas la lutte armée comme l'entend le général Ben Aziz, pour qui la lutte armée, c'est les bolcheviques ; mais les albanais eux-mêmes ont divisé leur mouvement en trois temps : la guerre des slogans, la guerre des pierres, et la guerre des armes. Mais non, pas pour le stratège Ben Aziz, qui ne sait pas qui, quand, comment on prend les armes, ni pourquoi : c'est encore une surenchère des téléologues ! Restez mobilisés, camarades Riri, Fifi et Loulou ! Ils ne nous la feront pas ! (Cf. 'Méthode infaillible [a][b][c]'.)
Parlons donc aussi de l'Algérie (Mogadiscio est passé à la trappe de notre grand révolutionnaire qui n'a jamais fait la révolution) sur laquelle pérore Ben Aziz, parce que là, à nouveau, il nous suit. Les gueux y ont pris les armes, sont partis dans une lutte armée qu'ils se sont fait confisquer, comme il était prévisible et prévu, et où leurs destins ont divergé. Certains ont été récupérés, la plupart ont servi de chair à massacre. Mais c'est ce que nous disions alors ; et nous n'en avons jamais parlé autrement, bien évidemment.
Si nous répondons encore si longuement à une pareille gourde sèche, c'est pour démonter la méthode, qui est assez courante parmi les fossiles qui se prétendent dans le parti de la révolte. Ben Aziz a décidé, a priori, que l'observatoire de téléologie ne valait rien. Maintenant il est obligé de faire la preuve de son a priori. Il choisit un mot, lutte armée par exemple, et le brandit en clamant : bolcheviques. Mais ramené à chaque phrase, à la raison du mot, on voit qu'il n'a pas lu, qu'il n'a pas compris, qu'il ne sait pas, que tout n'est qu'à peu près, qu'il a amalgamé. C'est pourquoi lui ne répond pas aux réfutations précises de ses phrases toutes faites. Nous lire, pour lui, n'est pas nous comprendre, mais dénicher des témoignages à charge pour confirmer son a priori. Des Bueno, des von Nichts ont procédé de la même manière. Dans le petit monde à naphtaline de tous ces vieux, la théorie est réglée une fois pour toutes, à quelques petits détails près, dont ils se rêvent d'ailleurs secrètement les porteurs. Une théorie comme la téléologie moderne, qui donne un grand coup de pied irrespectueux dans leur vieux mobilier poussiéreux, de Hegel à Voyer, ne peut être que décriée d'avance. Chez les Ben Aziz et autres petits vieux dépassés, la hargne remplace forcément la rigueur et la critique.
Dans 'Franche rigolade des masses', titre et signature (Le petit père dépeuple) sont du même tonneau. Le texte s'appelle en réalité 'Ali et Nation', nous le revendiquons, et nous savons maintenant avec certitude qu'il est hors de portée d'un Ben Aziz. Celui qui a détourné le titre en espérant nuire n'a pas compris que le texte est bien plus subversif que son détournement. C'est ce qui est si drôle avec Donald Duck : à force d'être enragé de ses a priori, il fournit lui-même les preuves de son impuissance, persuadé du contraire. Ici, convaincu que tout le monde partage ses dogmes bornés, il publie maintenant des textes que nous n'avions pas encore eu le temps de publier ! Prost !
Bonne et critique lecture !
Cf. 'Du jeu' : http://www.teleologie.org \ traités \ thé au riz \ 'Du jeu'.
Cf 'Ali et Nation' : http://www.teleologie.org \ traités \ thé au riz \ 'Ali et Nation'.