t u r n   o v e r

 

 
         

 

 

 

   
Notes de lecture 

 
         
Invitation au débat sur la calomnie  
 
 
         
    Calomnie    
         
           

 

 

Il y a deux sortes de calomnies.

La première sorte est celle qui est la plus connue, et c’est généralement ce qu’on entend sous ce mot : c’est dire des choses fausses en public sur quelqu’un dans le but de lui nuire auprès de ce public.

La seconde sorte de calomnie est peut-être même plus courante. C’est dire des choses fausses en public sur quelqu’un pour ne pas avoir à se regarder en face. Cette fuite par la calomnie, un enfantillage pour médiocres à long terme, a l’avantage de pouvoir être occultée. Car le calomniateur qui fuit, fuit essentiellement ses propres insuffisances, et il ne se retourne pas, de peur d’être rejoint par ce qu’il avait fui. Aussi sa fuite est effacée, sa lâcheté se dissimule à lui-même, et sur cet abandon fumier, les défauts qu’ils fuient croissent d’autant mieux que le calomniateur pense avoir effacé sa calomnie. Mais l’inconvénient des calomnies, c’est qu’elles laissent le calomnié au point de fuite. Et pour occulter une calomnie, il faut l’accord, ou au moins le silence complice du calomnié.

Deux personnages qui avaient participé au projet Naggh avaient, en 2003, calomnié de la sorte un téléologue moderne, l’accusant d’une intention qu’il n’avait pas eue ; puis, devant la dénégation du téléologue, ils le traitèrent de menteur. Tous les autres participants du projet leur donnèrent tort. Ils disparurent alors avec leurs armes molles et leurs bagages en carton pâte. C’est la dispute sur leurs insuffisances chroniques qu’ils fuyaient. Leur image probe et droite était devenue celle de petits tordus ordinaires, qui préfèrent avoir raison que d’affronter les conséquences de leurs manquements.

Ces deux insignifiants participent d’un site et d’une activité baptisée « Invitations au Débat sur la Totalité ». Tant qu’ils se taisaient ils pouvaient croire que leur calomnie et leur lâcheté s’étaient aussi miraculeusement effacées du monde que de leurs têtes affolées. Mais dès qu’ils ont prétendu pontifier, il se sont vu rappeler leur bassesse ; et les tares qu’elle avait dissimulées, et qui n’ont pas décru depuis.

Les téléologues modernes ne discutent pas avec les calomniateurs, et il n’y aura donc aucune discussion possible avec « Invitations au Débat sur la Totalité ».
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         
    Invitations au Débat sur la Totalité    
         
           

 

 

Nous ne parlerons pas avec ces gens, mais nous parlerons de ces gens. Et nous en parlerons, où, quand et comment nous le jugerons utile ou agréable.

Il s’agit ici seulement de rappeler quelques grandes lignes de notre opinion. Dans un premier temps, nous avions trouvé que leur démarche et leur site avaient le mérite d’exister. En approfondissant cette démarche, nous ne le pensons plus.

Ces gens ont voulu faire un recueil d’informations sur les révoltes dans le monde. Ils ont réussi à transformer cette activité en quelque chose de morne, de triste, de pénible, en quelque chose de militant. Ils n’ont pas compris pourquoi, en 2003, une telle activité pouvait être importante et utile. Et cela se voit au simple fait que, en 2008, le cadre de leur réflexion n’a pas évolué. Comme les singes de la Planète des singes, ils savent imiter, plutôt mal, mais non créer.

Ils ne connaissent pas le rapport d’une telle activité à la pratique de la révolte qu’ils tentent d’y décrire. Ils ne savent pas que l’activité de connaître la révolte est une médiation de la révolte : elle en vient, elle y va, elle en fait partie. Ils traitent cette activité sans humour et sans saillie, comme si elle était inférieure à l’activité dans la rue, un pis-aller, un ronge ton frein.

C’est pourquoi ils ne connaissent pas son rapport, public et intime, à la théorie. Aussi peu qu’ils savent ce qu’est une idée ils ne connaissent le sens vivant d’une telle activité. De sorte que leur compilation d’événements est un discours plaqué sur les événements, et non le discours des événements eux-mêmes. Ils sont des spectateurs qui racontent les actions des autres, et non les acteurs du récit de leur temps.

Un tel récit doit se situer d’abord dans l’histoire, s’il ne veut pas être un calendrier des pompiers. Situer un récit dans l’histoire, c’est prendre parti, c’est dire pourquoi un tel récit serait nécessaire, quel moment historique il est. Car le moment historique se forme dans le rapport entre la rue et les perspectives de la rue ; et le récit est une médiation possible, mais qui a pour vibrante essence de devenir fondatrice, entre la rue et ses perspectives.

Aussi, le récit, la compilation de faits, sont-ils des moments d’un contexte théorique et d’une théorie qui se constitue en idée de son temps. Voilà le sens historique d’une compilation de faits. Mais ces gens-là n’ont pas le sens de l’histoire. C’est principalement pourquoi ils se trompent si souvent ; c’est encore pourquoi ils présentent leur version des faits comme si c’était de l’information ; c’est pourquoi leurs analyses ne sont pas un mouvement dans l’histoire, mais une mosaïque de faits séparés ; et c’est pourquoi, quand ils vont dans la rue, ils ne comprennent pas ce qui s’y passe.

Comme ils ne connaissent pas le rapport public et intime d’une telle activité de compilation à la théorie, ils ne connaissent pas son rapport public et intime à la pratique. Quand ils ont vu une assemblée de queue de comète de mouvement étudiant battu, ils y ont couru comme des assoiffés, se trompant dans leur analyse, et lâchant, apparemment, tout le reste de leur activité, avant d’y revenir, vaincus et penauds. L’outil qu’ils ont repris et copié de la Bibliothèque des Emeutes sert à aller dans la rue ; pour eux, qui n’ont jamais soupçonné rien de tel, il empêche d’aller dans la rue, il en est séparé par tout ce qu’ils pensent combattre.

Ils ne savent pas ce qu’est un discours, comme le montre leur discours. Ils ne savent pas ce qu’est une analyse, comme le montrent leurs erreurs, et surtout l’indifférence taciturne qu’ils osent arborer quand ces erreurs leur sont montrées. Ce n’est pas parce qu’ils font systématiquement des fautes qu’ils ne connaissent pas la gravité des erreurs d’analyse, c’est parce qu’ils ne connaissent pas la gravité des erreurs d’analyse qu’ils font systématiquement des fautes.

Ils ne connaissent pas le rapport de la théorie à la pratique.

Leurs promesses de critiques de la téléologie moderne, dont, en conservateurs apathiques, ils sont surpris qu’elle bouge, ne méritent pas d’être relevées. Il suffit de rappeler leur affirmation qu’un de nos textes leur aurait été consacré alors qu’il ne l’était pas explicitement pour rappeler leur fatuité d’analystes déficients, qu’ils fuyaient en 2003. Quand nous consacrons un texte à des gens comme ceux-là nous le disons : d’autres, dans le passé, avaient également à plusieurs reprises rêvé être la cible ou l’objet essentiel ou secret de nos communications plus importantes. Dans ‘Téléologie 2008’, il est question de ces calomniateurs, mais ils sont là confinés dans la marge, comme ils le sont dans la compilation, dans la réflexion, dans la vie.

Et même dans la calomnie honteuse, la calomnie de la fuite, ils ont préféré gagner leur marge, plutôt que d’affronter leur vraie misère.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte de 2008

     
         

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