t u r n   o v e r

 

 
         

 

 

 

   
Debord(el) 

 
         
A propos des réactions à 'Debord(el) 2004-2006' sur le Debord(el)  
 
 
         
         
         
           

 

 

1. Un faux Vladimir Poutine qui a le premier indiqué notre texte sur le forum Debord(el) a surtout indiqué un lien vers le texte, car ses impressions me font douter qu’il l’ait lu. Sa haine justifie tout le bien que nous avons dit de ce forum. Sans doute ce faux Poutine croyait mériter d’être insulté davantage, et peut-être même méritait-il une telle sortie de son insignifiance, mais nous ne savons pas qui est ce malheureux aux pieds visiblement écrasés par quelque téléologue imprudent.


2. Deux autres participants, un certain Capitaine Haddock, et le faux Lukacs ont aussitôt tenté de copier-coller notre texte sur le Debord(el). Il faut bien signaler que cette opération technique assez compliquée s’est avérée au-dessus des capacités de ces deux-là. Capitaine Haddock a presque réussi, puisque c’est à un mot près : au lieu de « Je voudrais parler d’un dernier personnage, parce qu’il représente aussi une tendance de ce site. Il s’appelle Bartleby et signe Bartleby », notre texte stipule bien sûr « Il s’appelle Ciret et signe Bartleby ». Je me demande bien qui peut avoir intérêt à une telle faute de communication. Il ne semble pas, en tout cas, que les participants du Debord(el) aient même songé que Ciret pouvait être ce Capitaine Haddock qui contrefait le facho, pose devenue depuis peu à la mode. Le Debord(el) a beaucoup entretenu ce lepénisme caviar qui va bien à ces éboueurs à la recherche de débouchés. Le faux Lukacs, lui, a fait un collage entre deux bouts de nos textes. Comme il a laissé la date de celui où il a inséré l’autre, le premier paragraphe de son collage est donc faux par rapport à la date ; bien sûr, ni Capitaine Haddock ni Lukacs n’indiquent pourquoi ils ont pris la peine de procéder à de pareils arrangements avec l’original. Je préfère ne pas savoir quelle misère ils voulaient dissimuler au moyen de procédés si typiques de ceux du falsificateur Voyer. Voilà les vrais voyéristes, bien plus conséquents avec la pensée de cette lavette que son fan-club : un petit trucage par-ci par-là, un petit défaut de communication histoire de. Quelle engeance !


3. Le personnage suivant à répondre a été le faux cul Franck Einstein, webmaster. Franck Einstein s’est justifié sur la forme, tentant de convaincre le public qu’il ne pouvait pas garantir l’intégrité des messages. Il a condensé cette justification dans l’admirable phrase suivante : « Qu'on le veuille ou non, le droit a la falsification des messages postes sous un pseudo public fait helas partie du droit a la liberte d'expression. »

Franck Einstein nous annonce ici que si on donne une liberté d’expression à quelqu’un, il peut en abuser. Comme la falsification est une expression, toute falsification dépend d’une certaine liberté d’expression, même quand c’est Staline qui falsifie. Si Franck Einstein a voulu dire par là que le moyen technique qu’il a mis en place entraîne des trucages possibles, il énonce une lapalissade. A cela, je souscris pleinement. Mais ce n’est pas de cela qu’il était question.

Si au contraire il a voulu dire qu’il y a un « droit » à la falsification, moi, en tant que participant autoproclamé du parti de la vérité, je lui crache à la gueule. Il y a trois ans, mes amis et moi ne lui avions pas demandé de s’exprimer sur le moyen de la falsification, mais sur son fond. Nous lui demandions de prendre parti sur le sens et la signification d’une falsification qui avait lieu par de multiples moyens sur un site dont il a la responsabilité, et sur lequel il s’exprime lui aussi. Il ne l’a pas fait. Il cautionnait donc la falsification. Nous avons donc quitté son forum poubelle. Aujourd’hui, en énonçant un « droit » à la falsification, il confirme. Signalons cette évidence qui a échappé au webmaster complice : le « droit » à la falsification et le « droit » à la liberté d’expression sont au moins en contradiction en ce que la falsification par l’un, Voyer et sa secte, a privé l’autre, moi, de sa liberté d’expression. D’ailleurs, ce ne sont pas seulement les Fantomas, auteurs des messages falsifiés, qui ont été privés de leur liberté d’expression, mais tous ceux qui leur ont répondu, quelle que soit la signature utilisée, amis et ennemis. Ce « droit » franckensteinien à la falsification a peut-être cours dans quelque Etat où le « droit » à la liberté d’expression est la propriété privée de quelque tyran, ou dans quelque petit milieu de salopes de son genre, mais pas dans le parti dont se réclamait Debord, au moins jusqu’à l’interdit de débat sur la question de l’économie par son ami Lebovici. Dans le débat public, la falsification est toujours une indignité, presque toujours une lâcheté, et certainement une négation et un interdit du débat contre cette société. Franck Einstein est bien le maquereau des falsificateurs, des ennemis de la critique, et il sera traité en tant que tel.

Pour bien montrer comment ce personnage répond à côté, soit par crapulerie soit parce que tout simplement il ne comprend rien, il suffira de signaler que son court message contient quatorze mentions de « OT », trois fois suivi de « exécuteur testamentaire ». Pourtant l’OT, qui n’a laissé ni testament ni exécuteurs derrière lui, n’a rien à voir dans ce que je reproche à ce Pilate d’opérette : la falsification sur laquelle je lui ai demandé de prendre publiquement position a eu lieu après la fin de l’OT, entre un anonyme, probablement Voyer, et moi, qui ne participait alors à aucun OT et qui n’en exécutait aucun testament.

Si cependant Franck Einstein, par un bien incroyable sursaut d’honnêteté, décidait d’un ferme appui à la falsification ou à son refus, il serait néanmoins trop tard : c’est lorsque l’occasion s’est présentée qu’on a vu le personnage, et le site qu’il possède ; c’est à ce moment-là que la rupture a eu lieu. Les « hélas » tardifs, même transformés en une nécessaire position énergique et décidée ne sauraient suffire à effacer cette rupture. C’est le 27 janvier 2004 que Franck Einstein est devenu une petite ordure.


4. La limace Wisyam est venue ensuite exprimer un avis dont tout le monde, sauf le faux Poutine, qui s’est fâché, avait compris qu’il fallait le lui laisser. Il loue de manière dithyrambique les interventions, les analyses, tout ce qu’on voudra, des téléologues. Comment peut-il affirmer quoi que ce soit sur nos analyses, nos interventions, lui qui a toujours été à des potagers entiers d’en comprendre le moindre mot ? Comment un fourbe aussi notoire, à la veste usée par tant de renversements, dès qu’il sent que sa bave fait pencher la feuille de laitue, peut-il supposer que nous ne nous doutons pas qu’il prétendra, dès qu’il en aura besoin, que cet avis si gentiment salivé était une plaisanterie ?


5. Ensuite est venue Kalhydre. Ce caniche de petite célébrité a voulu ostentatoirement se placer hors de la polémique, en distribuant ce qu’il y avait de juste, et d’injuste, dans notre message. L’injuste consisterait d’abord en ce qu’on mette des guillemets à son pseudonyme. C’est vrai, c’est injuste ; nous ne le ferons plus. Il serait injuste ensuite de traiter Kabouli d’imbécile complet. C’est vrai encore : l’imbécillité de Kabouli n’est pas complète parce qu’il n’y a pas d’imbécillité complète. Kabouli est le spécimen de l’idiot du village qu’en d’autres temps le seigneur prenait à son service pour entendre les positions décalées que personne d’autre n’osait plus lui dire. Les meilleurs de ces demeurés ont probablement été les premiers bouffons du roi. La seule différence entre Kabouli et l’idiot du village d’antan, c’est que l’idiot du village d’antan servait de pense-bête et de garde-fou, si j’ose dire, alors que Kabouli ne fait que vulgariser l’impertinence de son maître : il ne lui apprend rien, il le singe. Le procédé est toujours le même, l’angle de décalage est toujours le même, et l’étonnement qu’il produit sur les piliers middleclass a toujours la même amplitude. Mais mettez Kabouli face à quelqu’un que ses petits sophismes faciles à anticiper, bas et sans originalité, ennuient, quelqu’un qui le prend au mot, et vous verrez que Kabouli dit n’importe quoi, extrapole, invente, triche, se défile et s’écrase (cf. ‘Echange entre l’esclave Kabouli et le téléologue Fantomas’). Kalhydre pense que prendre le contre-pied de l’intellectuel moyen ne serait « pas à la portée d'un imbécile complet, ou alors ce ferait trop d'imbéciles pour un seul monde ». Je ne suis pas de cet avis. L’idiot du village étonne des gens moins idiots que lui, ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas idiot, ou que les gens étonnés, comme elle, sont aussi idiots que lui. Un dernier mot sur ce sujet : si les tyranneaux apprécient beaucoup les idiots de village qu’ils tiennent en esclavage – utiles et divertissants –, le petit peuple n’a jamais goûté ces faire-valoir domestiques. Dans les révoltes, ces idiots sont généralement lapidés, parce que leur idiotie déshonore le débat, quand il devient primordial. Leurs impertinences convenues sont trop destinées à plaire à leur maître et à la galerie pour sonner juste aux oreilles des pauvres aux moments où la liberté les contraint à prendre des décisions.

A propos du manque de talent de Nemo, Kalhydre touche plus juste en me prêtant la vanité de vouloir mettre en avant mon propre talent. C’est vrai, c’est là une faiblesse de ma part. Elle se trompe, cependant, sur le type de talent dont je me flatte. Je crois qu’elle parle d’une certaine facilité littéraire, à moins que sa hiérarchie du talent ne soit la hiérarchie de la reconnaissance actuelle par le public qu’elle fréquente, elle qui galope après la moindre minuscule célébrité, et en lèche les éclaboussures jusqu’à écœurement. Sur ce plan, il est fort vrai que Voyer est bien supérieur à moi ; et je dirais que même Kalhydre écrit probablement mieux et plaît davantage que ne le fait quelqu’un qui prête aussi peu attention que moi à la façon dont il écrit ; c’est d’ailleurs un terrain où Ciret, alias Bartleby, Toto, oui même l’imbécile complet Kabouli pourraient être crédités d’un certain talent. Nemo, en revanche, n’est pas très doué là non plus, c’est encore vrai. Ce talent-là est celui qui fait toute la complaisance sur le Debord(el) : on se berce à sa propre petite musique, qui est si belle au milieu de la cacophonie des autres, qu’on lui prête une supériorité que le monde, heureusement, ignorera toujours. Le valet Voyer au moins, en courtisant le romancier Dantec avec ses textes, sait que le monde est vaste : ce valet pro-islamiste a bien mérité le rire, vaguement méprisant, du romancier chrétien, dont le talent semble à peu près du même Kalhydre.

Mais le talent auquel je prétends est autre. C’est celui de l’idée, c’est celui du discours, c’est celui qui commence par le profond respect de la vérité, en tant que but. Ce n’est pas celui qui met en jeu la plume, son prestige ou sa gloire, mais la vie, pour celui qui prend la parole, et le monde, pour ceux auxquels il s’adresse. De ce talent Voyer en a, ou plutôt en a eu, un peu, moins que moi je trouve, et en tout cas beaucoup moins que Debord, même s’il a pu paraître un moment que Voyer avait fait mieux que Debord en la matière : à la fin, tous deux se sont pourris, Voyer beaucoup plus que Debord. Dans la littérature de ces deux auteurs – après 1978 pour Debord, et après 1982 pour Voyer –, il s’était insinué quelque chose de faux, que le trop léché recouvre superficiellement, mais qui me met mal à l’aise : c’est pourquoi après ‘In girum’ et après les ‘Révélations sur le principe du monde’, je n’ai plus goûté, puis plus lu ces auteurs aux thèmes et aux ambitions rapetissées, qui avaient perdu cette indéfinissable justesse dont d’autres auteurs s’enrichissent au contraire avec l’âge : Wittgenstein, par exemple, a commencé très faux et a fini très près de la justesse qu’il n’a jamais atteinte ; Hegel, en donnant progressivement de l’ampleur et du coffre à ses intuitions, en a établi la vérité qui leur manquait initialement.

Ce talent, qui s’était imperceptiblement enrayé chez Debord et Voyer, est une espèce de capacité, violente, qui dépasse de beaucoup l’application propre à quelques phrases, et qui vous arrache vers la vérité que vous visez en aveugles téméraires, un peu au-delà de ce que vous pouvez assurer. C’est ce que Carnap n’avait pas compris chez Heidegger, lorsque ce dernier pensait que la philosophie questionnait au-delà de la logique : on tente la vérité, théorique pour les uns, pratique pour les autres, sans pistes raisonnables pour l’atteindre. On la sent. Si on est trop timoré on se trompe, si on force, on se trompe aussi, et la sanction ne vient parfois que des décennies, et même des siècles plus tard. Voilà ce que, sans savoir le formuler, Nemo pense avoir et n’a pas. Et Kalhydre, qui ne semble pas avoir idée de ce talent-là, est aussi mal placée que n’importe lequel des intervenants du Debord(el) pour en parler, parce que tous, sans exception, en sont complètement dépourvus.

Car la première chose qu’exige cette capacité, est de savoir aller à l’essentiel. Or Kalhydre a aussi peu compris que n’importe lequel des autres intervenants du forum sur quoi portait mon message. Je ne parlais pourtant que d’une seule chose, abstraite, éculée, et pourtant gravement en péril non seulement à notre époque, mais précisément sur le site où tous ces gens s’expriment dans leur anesthésie réciproque : la liberté. J’en parlais sous différents aspects, et ces aspects sont ceux sous lesquels elle manque sur le Debord(el). Ceux qui ont cru pouvoir me répondre n’ont pris à partie que le coin où ils étaient eux-mêmes convaincus de leur propre liberté. C’est dans ce à quoi ils n’ont pas répondu que se situe leur servitude, leur soumission, qui va jusqu’à l’esclavage pour les pires d’entre eux. Ainsi, pour Kalhydre, qui n’a pas compris ce pour quoi je la mets en cause, son avis sur le modedevitisme ne peut se croire similaire au mien que tant que sa lâcheté à refuser d’aller au bout des contradictions très élémentaires que j’ai pointées croit pouvoir se comparer au courage de la critique.

Cette petite-bourgeoise coco et cucul reconnaît ainsi que Kabouli « vérifie en même temps un point qu'ont noté les téléos, à savoir qu'il est un peu prisonnier de son rôle ». J’ignore de quels « téléos » cette Kalhydre tient un tel constat, mais j’ai pour ma part dit quelque chose de complètement différent, qui ne ressemble à ce reproche affectueux que par la forme. J’ai dit que Kabouli est un esclave. Etre esclave n’est pas être prisonnier d’un rôle, mais d’un maître. Etre esclave, c’est être privé de la liberté de critique d’un maître. Toto et Kabouli sont des gens qui sont privés de liberté de critique, puisqu’ils se reconnaissent un maître et sont privés de la liberté de critiquer leur propre maître, ce qui est le préalable à toute critique. Voilà pourquoi je disais que la misère principale des intervenants sur le Debord(el) est de traiter ces esclaves comme s’ils étaient libres. La confusion la plus grotesque sur ce qui est à critiquer, et même sur ce qui est à dire, forme le paysage quotidien de ce site. Les deux esclaves ne sont là que pour entretenir cette confusion et pour empêcher toute critique. En cela ils ont manifesté un mordant et un dévouement que j’admire d’ordinaire chez les chiens.

Je ne crois pas que cette Kalhydre, qui pense pouvoir me reprendre aussi tranquillement sur mon seul talent, que je cultive comme le boucher de Zhuangzi cultivait son coup de lame, puisse davantage parler de ce qu’est le communisme. Car dans son papotage qui veut se faire voir, le communisme devient comme le reste, une indulgence. Bornons-nous ici simplement à rappeler cette alternative préalable à toute discussion sur le communisme : soit le communisme est le but de l’humanité, au-delà duquel il n’y a rien, et dans ce cas c’est un paradis rêvé, une éternité de plus, dont je veux encore moins qu’une révolte sans alliés affiliés à la sécurité sociale ; soit ce n’est pas une fin, mais une étape intermédiaire, et dans ce cas c’est ce qui va le dépasser qui m’intéresse, mais pas le communisme. Quoi que fasse une Kalhydre pour atteindre ce mirage qui s’échappe sans fin, elle ne quittera pas la middleclass, qui est devenue le véritable territoire du communisme depuis dix ans qu’il n’y a plus de prolétariat que dans quelques textes comme ceux non encore corrigés de l’enculé Voyer non encore corrigé.


6. L’esclave Toto est revenu plus prudemment, le ruban rose un peu en désordre sur sa croupe de cochon, après avoir attendu en vain que quelqu’un ne démente que son indignité serait érigée en habitude, comme je l’ai affirmé. L’éditeur de Voyer a confirmé qu’il voterait à la prochaine présidentielle, donc qu’il soutient activement le régime pseudo démocratique en place. Il s’est vanté de cette lâcheté parce qu’elle serait censée nous dégoûter ; et une fois de plus, il a tenté de dissimuler cet acte de collabo derrière le candidat avec lequel il prétend choquer. Bientôt ce vaniteux sans fond et sans idée viendra nous faire croire qu’il est falsificateur et menteur dans l’espoir d’exaspérer quelque vilain gauchiste ; et qu’il a choisi de devenir esclave pour surprendre les braves gens dont il ricane quand sa trouille lui en laisse le loisir.


7. L’esclave Kabouli est venu ensuite reconnaître qu’il est peut-être bien esclave. Cet aveu de sous-homme m’exonère, je crois, de reprendre point par point sa nouvelle somme de sottises, d’extrapolations, de grossières affabulations, de plates impertinences, d’ignorances crasses, d’incompréhensions extensives et d’idées de Café du commerce, toujours appliquées seulement à ébahir le public du Debord(el), par le petit procédé d’épate mécanique emprunté à son maître. J’ai, du reste, montré, il y a trois ans, que cet esclave se rebiffe sur les deux premières baffes, puis s’écrase à la troisième, incapable de soutenir ses grasses approximations sans fondement ; ensuite, il n’attend plus que de la falsification l’occasion de proférer à nouveau ses serviles balourdises.

Lorsqu’un tel esclave cependant parle de sécurité sociale, de Palestine, ou de théorie de Voyer, il ne fait que son travail de bouffon. Il ne peut évidemment pas savoir pourquoi des pauvres qui se battent pour la liberté peuvent parler du fer rouge de la sécurité sociale, et pourquoi ils proposent de l’endurer, puisque lui ne se battra jamais pour la liberté avant de se battre contre son maître ; ce qu’il n’a pas l’intention de faire. Quant à ce qu’il dit sur la « Palestine » ou sur la « Théorie de Voyer », ce n’est toujours que du gros comique d’idiot de village, dont je veux bien seulement admettre que ce n’est malheureusement pas toujours comique, parce que c’est lassant, et parce que même sur des sujets qui lui sont aussi étrangers, l’esclave ne peut pas parler librement. Sur la Palestine, cette serpillière transpose seulement quelques fantasmes grossiers de son immaturité ancillaire. Quant à la théorie de Voyer, elle lui échappe encore plus, tant elle n’a d’intérêt qu’à travers la critique ; mais lui, Toto, le faux docteur Weltfaux et une nouvelle venue sur le forum qui signe Marie, révèlent une orientation assez inattendue de cette théorie : elle est aujourd’hui la première théorie postsitue ouvertement faite pour combattre la vérité, pour soutenir la falsification, pour interdire la critique, pour asservir ceux qui l’approuvent. La théorie de Voyer est devenue fondamentalement hostile à la liberté ; et il n’est pas un hasard que cette orientation apparaît au moment où cet intellectuel raté rejoint la contre-révolution iranienne, néo-islamiste, avec les mêmes émerveillements de révolutionnaire en chambre que les intellectuels de la génération précédente qui avaient rejoint la contre-révolution russe, bolchevique.


8. Le dernier à s’être manifesté est Nemo. Il est bien le seul, parmi tous ceux mis en cause dans mon texte, qui a eu la prudence de s’abstenir de tout démenti du mépris qu’il m’a forcé à lui vouer. Malheureusement, comme son talent n’en est pas augmenté, mon mépris n’en est pas diminué.


9. Aucun de tous ces misérables, les deux esclaves Toto et Kabouli, et les pauvres en liberté provisoire, le faux Bartleby, le faux Lukacs, Kalhydre, le faux Nemo et Franck Einstein, n’a eu le courage de s’exprimer sur la raison concrète de ce mien discours sur la liberté. La raison en est que la crevure Franck Einstein avait feint d’avoir oublié son acceptation ouverte d’une falsification déclarée, et prétendait ne plus savoir pourquoi les téléologues étaient partis de son beau site. C’est que ces débatteurs sans tête et sans queue ont exactement glissé dans le rôle des complices internes de tous les médias dominants ; ils rejouent, en petit, le Mephisto de Thomas Mann. Parfois l’un d’entre eux se plaint d’une petite falsification, auquel il donne alors un nom inoffensif pour ne pas chatouiller les lourds silences complices de tous les autres. Le pli est pris. Le faux est ici légalisé, comme dans d’autres endroits d’une société que la majorité d’entre eux ne prétend même plus combattre, si ce n’est à travers les pauvres envolées des deux esclaves apostés là. Car la seule autorité de ce site est Franck Einstein, et cette seule autorité soutient la falsification, lui reconnaît aujourd’hui un « droit ». Ils sont donc tous dans la situation de collaborer à un média dominant qui falsifie avec la bénédiction de son patron. Et leur seule attitude par rapport à cette bassesse qui marque mieux leur aptitude à la résignation que n’importe quelle participation à la sécurité sociale, c’est, pour une fois, de se taire.


 
 

PS : Franck Einstein, le webmaster qui soutient un « droit » à la falsification, a donc annoncé la fermeture de son site honteux, pour le 7 mars 2007. Evidemment, un tel personnage n’a pas tenu tout à fait sa parole, puisqu’il est resté un fil sur lequel les mêmes intervenants continuent leur inepte procession. A l’annonce, je m’étais réjoui, bien sûr, de cette implosion d’une officine si ouvertement ennemie de la vérité et de la liberté, et si sottement convaincue du contraire. Mais je le regrettai aussi. En effet, en regardant un peu moins que régulièrement ce forum, j’avais là un baromètre assez précis de la misère et de la bassesse postsitue, telle qu’elle a trouvé sa place dans un monde qu’elle a résigné à affronter.

Là encore, les deux esclaves voyéristes, et l’interdit critique qu’ils revendiquent, posaient d’importants jalons dans cette dégénérescence. Mais c’est la Kalhydre, au moment de la fermeture du site, qui a révélé crûment le contenu effectif et la raison d’être de cette honteuse entreprise où l’esclavage voyériste n’était qu’une variante de l’absence de buts érigée en norme. Son refus de la fermeture du Debord(el), dans un cri écrit (un « Non » avec de nombreux o), eut d’abord les accents d’une intérimaire licenciée sans le délai qui lui laisserait le temps de retrouver une nouvelle mission : elle mendiait un mois de préavis alors que le webmaster n’avait accordé qu’une semaine. Ceux qui avaient cru qu’elle était payée pour venir sur ce forum, jouer les animateurs en maniant les excréments, pouvaient se voir confortés. Mais, ensuite, elle exprima avec d’autres outrances ce malheur ridicule. Elle énuméra toutes les rencontres virtuelles que lui avait permis ce site et dont elle cherchait, comme une noyée qui se raccroche au vide, à nier la fin. A aucun moment, elle ne parla des thèmes qui avaient défilé sous son museau passionné. Car les thèmes étaient parfaitement indifférents sur ce forum : ils n’étaient que des moyens pour essayer de faire des rencontres. Le Debord(el) était un forum de rencontre, plutôt platonique, pour des radicaux malheureux.

Ces gens-là ont un mode de rencontre extrêmement difficile dans notre société : il est construit sur l’outrance, sur la négation de l’autre, sur la provocation. Pour la plupart d’entre eux, il s’agit là d’une pose victorieuse de l’adolescence, qu’ils n’ont pas réussi à dépasser : claquer des talons et faire le salut nazi face à un instituteur de gauche était souverain, à la petite école, lors des trente dernières années : ah, que c’était drôle de voir un pédagogue fou de colère, un anti-autoritaire avoir recours à la plus basse coercition ! Ah, quel prestige auprès des autres, qui pouvaient là applaudir un triomphe de l’intelligence et de la radicalité sur l’intelligence et la radicalité prétendues ! Pour la même raison, d’autres sont devenus gauchistes. Le situationnisme et la théorie de Voyer ont servi aussi à donner ce brillant paradoxal en société aux démunis. La théorie n’a pas d’autres horizons, pour eux, que ces mini-scandales qui assoient, dans leur cercle de connaissances clairsemé, leur personnage qui en occupe ce qu’ils croient être une extrémité. C’est le poids de leur solitude, renforcée par leur idéologie, dont ils sont alors fiers, qu’ils viennent dissimuler sur un tel forum où la théorie est réduite à un moyen de séduction. C’est dans cette pauvreté où ils sont interchangeables, que les esclaves voyéristes, Kalhydre, Wisyam, Ciret ou Capitaine Haddock, le faux Vladimir Poutine ou le faux Lukacs, Bitemorte alias Scrooge MacDuck et Nemo alias Xavier Lucarno, le menteur Bueno communiaient paisiblement, depuis que leurs provocations se sont émoussées : maniant eux-mêmes le sous-scandale à l’épate ils savent bien, en roués de l’affaire, qu’une provocation ne marche que si elle choque : claque du talon et fais le salut, heil Hitler ; ils se doivent donc de n’être eux-mêmes jamais choqués par rien. Ils ne s’estiment pas, mais ils savent bien ce qu’ils se doivent, les uns aux autres, dans l’alimentation de leur cache-misère.

Car depuis que Franck Einstein a pris parti en 2004, et qu’il ne peut depuis y avoir d’autre but que la reconversion pathologique de la provocation dans une séduction atrophiée d’adolescents attardés, ce site était devenu un village de Potemkine. Notre société – remarquez combien le mot société (et l’interrogation sur son organisation) a disparu du vocabulaire courant – permet ainsi des moments et des lieux où l’on donne libre cours à sa frustration et où celle-ci, par conséquent, ne sera plus retournée contre l’organisation actuelle de cette société. Le Debord(el) était devenu un petit cloaque de malades et d’attardés, où la misère affective suintait à chaque fil, et où les seuls efforts portaient à repousser cette misère, et comme évidemment ce lieu ne permettait rien de tel, à la dissimuler.

Sans but ni projet, sans tenue et sans contenu, le Debord(el) aura donc dérivé en reflet du pseudo-débat qu’autorise la pseudo-démocratie. Et comme la société middleclass, il a progressivement abdiqué, sous l’impulsion inconsciente de ses participants, la fragile liberté qu’il affichait à ses laborieux débuts : média dont le propriétaire proclame un droit à la falsification, où des margoulins usent de ce droit, où les intervenants sont tombés au niveau de discours des esclaves résignés à ne jamais se révolter, où la peste émotionnelle a corrompu toute honnêteté, où les arguments ont fini par laisser toute la place aux provocations de façade parce qu’il ne s’agit plus, depuis longtemps, d’établir un projet, mais seulement de se faire valoir. Comme tout média où la crainte de la critique a fait disparaître d’abord les préalables de la liberté et de la vérité, le Debord(el), tout comme la théorie conservatrice d’un Voyer, est devenu un obstacle à la vérité et à la liberté, dans le débat public de notre temps.




 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte de 2007

     
         

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