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t r o u b l e s d e l ' o r d r e
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Analyses 2004
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Hiérarchie des langues pour l'observation du négatif en 2004 | ||||||||||||||||||||||||||||||||
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Du point de
vue de l’information dominante, il y a une langue dominante,
l’anglais. En cinquante ans, l’anglais est devenu la langue de cette
activité qui porte un nom anglais, même en français, le business. En
d’autres termes, l’anglais est la langue du commerce et du travail,
quand ce travail est international. Et comme les commerçants sont les
premiers gestionnaires, la langue des gestionnaires est l’anglais. Les
gestionnaires de l’Etat parlent désormais aussi surtout en anglais,
et comme tous ces gestionnaires parlent surtout dans l’information,
l’information elle aussi a admis que l’anglais était la langue
universelle. L’anglais est véritablement la langue de la middleclass
au travail. Les premiers à l’oublier sont les pauvres non middleclass
d’Angleterre et des anciennes colonies de ce royaume, qui croient, les
pauvres, que c’est leur langue qui est la première langue du monde,
la seule langue mondiale. Par un
assez curieux enchaînement de faits, l’anglais est ainsi devenu le
représentant des langues latines, parce que ce qui définit une langue
latine dans le monde n’est pas ce qui définit une langue latine en
Occident : ce sont les lettres latines et son écriture latine.
L’anglais impose les lettres latines au monde entier. C’est la
langue de la concision, et même la langue de l’abréviation. C’est
la langue des nouvelles formes d’expression dans la culture, en
particulier la musique. C’est la langue de l’informatique, et
c’est aussi la langue d’Internet. Désormais, lorsque deux
personnes, de deux langues différentes, se rencontrent dans un pays
dont la langue n’est aucune des leurs, elles se parlent en anglais. Vers
1975, j’étais, moi Français, en train de petit-déjeuner avec une
Allemande, une Finnoise, un Russe. L’Allemande parlait allemand avec
moi, hongrois avec Il n’y a
plus qu’une langue universelle, même si dans la middleclass on paraît
volontiers polyglotte, c’est l’anglais. Partout où l’anglais
n’est pas la première langue, elle est la seconde, sauf dans
certaines régions qui étaient déjà affligées de deux langues, comme
Pour
revenir au statut très particulier de l’anglais, il faut rappeler que
l’anglais est désormais la langue universelle complémentaire à
chaque langue. L’anglais peut être à la fois la première langue,
comme en Angleterre, et la langue universelle ; elle peut être la
deuxième langue et la langue universelle, comme en Inde ; et elle
peut n’être que la langue universelle d’un Etat, comme en Belgique,
en Algérie ou en Israël. Quand je
parle ici d’information en tant que type d’information, je parle de
l’information sur Internet telle qu’elle se présente aux
collecteurs du Laboratoire des frondeurs, en 2004. Cette information a
redéfini les frontières, en érigeant des frontières par langue :
pour trouver une information, on tape un mot clé, dans une langue, et
les résultats qu’on obtient mélangent tous les médias utilisant ces
langues. Une
information n’est mondiale que si on peut la trouver en anglais. Toute
information en anglais, cependant, n’est pas mondiale, beaucoup s’en
faut. Mais si quelqu’un veut faire en sorte que l’information
qu’il cherche à faire passer soit mondiale, alors elle doit être
formulée (que ce soit directement ou après traduction) en anglais.
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En dessous
de l’anglais, au second rang des langues, se trouvent trois autres
langues coloniales : l’espagnol, l’arabe et le français. Ce
qui permet à ces langues de se retrouver à ce rang, c’est qu’elles
sont première ou seconde langue dans un grand nombre d’Etats.
L’espagnol est « langue officielle » dans 21 Etats,
l’arabe dans 23, le français dans 53 (et l’anglais dans 61). Elles
gardent également un rang éminent dans les organisations
internationales, au moins au niveau régional. Dans l’information,
elles couvrent un grand nombre de régions où l’anglais est moins présent. Ces
langues, parce qu’elles sont véhiculaires, ont le même statut que
l’anglais dans le monde, mais seulement pour l’ensemble du
territoire qu’elles couvrent, que ce soit en première ou en deuxième
langue. Les informations qui paraissent dans ces langues ont alors pour
ceux qui en prennent connaissance un caractère pernicieux : ils
croient que l’information est mondiale, alors qu’elle n’est
qu’internationale. L’information en espagnol, arabe, français peut
avoir un statut régional, pas plus. Tant que cette information n’a
pas de traduction en anglais, elle reste une information secondaire.
Cela reste vrai quand l’information en question est traduite dans une
autre langue du second niveau, par exemple d’espagnol en français.
Cela étend simplement la régionalisation de l’information, mais ne
la rend pas mondiale pour autant. Comme, par
conséquent, il y a un second niveau de langue dans le monde, il y a un
second niveau d’information. Le premier niveau est l’information
mondiale, donc en anglais. Le second niveau est l’information en
espagnol, en français, en arabe, ou en anglais, qui ne dépasse pas la
région de sa langue, mais qui dépasse la frontière de son Etat
d’origine. Une fête trop arrosée avec un affrontement massif, juste
en dessous de l’émeute, en Australie, par exemple, sera repris dans
l’information américaine et britannique, mais pas dans
l’information française, espagnole ou arabe. C’est un exemple
d’information de second niveau en anglais. L’essentiel de
l’information sur les émeutes en Inde est de ce type. Il en va de même
pour les émeutes en Algérie, à l’exception d’une ou deux
d’entre elles qui ont trouvé, on ne sait comment, l’accès aux médias
anglo-saxons.
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Au troisième
rang, on trouve des langues locales qui sont parlées dans de grands
Etats (et généralement un peu autour de ces grands Etats), puissants
aujourd’hui, mais pas dans des régions entières. Allemand, russe,
portugais (à cause du Brésil), chinois (mandarin), hindi, japonais.
Dans ces langues, on trouve des informations particulières sur ces régions,
informations qui ne trouvent peut-être pas la sortie vers d’autres
langues, du premier ou second rang. Si l’événement est suffisamment
important, alors on trouvera nécessairement leur traduction dans
l’une des quatre langues des niveaux 1 et 2. Ceci nous
indique également un troisième niveau d’information, le niveau
local. Une information qui ne sort pas d’un Etat se distingue d’une
information de niveau régional, où elle intéresse toute une « région »
linguistique, ou d’une information mondiale. Car il y a bien deux critères
pour les niveaux d’information : l’extension territoriale de
l’information et le type de langue dans laquelle elle est formulée. On peut
d’ailleurs imaginer un quatrième rang d’information, une
information qui ne paraît que dans une (ou plusieurs) langue
minoritaire, qui n’est donc pas une information accessible à
l’ensemble des pauvres d’un Etat – exemple : une
information en breton, non reprise en français –, ou bien une
information sur un événement local, mais qui n’est pas repris par
des médias non locaux – une information sur un événement dans une
ville de Bretagne, en français, mais non reprise par des médias non
bretons. Ceci donne
donc la hiérarchie des langues suivante
De cette
analyse des langues, nous avons déduit un autre critère qui permet de
déterminer l’importance d’une information, le critère
d’extension territoriale d’une information :
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Entre cette
hiérarchie des langues et le critère d’extension territoriale, on
obtient le tableau suivant :
Application : Information de type 11 : une information en anglais, dans le
monde entier, par exemple sur le soulèvement de Kut en Iraq. 12 : une information en anglais, dans la région de
l’anglophonie, par exemple l’émeute australienne de Redfern. 13 : une information en anglais qui reste confinée à un
Etat (en partie anglophone), par exemple une émeute en Inde comme celle
de Balachaur. 14 : une information avec une source unique en anglais, par
exemple l’émeute du 7 août 2004 au Manipur, racontée par E-pao, ou
les émeutes en Iran, révélées par le seul Daneshjoo. 21 : une information dans une langue régionale reprise dans
l’information anglophone, par exemple, les émeutes autour du référendum
pour Chavez au Venezuela, fin février 2004. Ce type d’information nécessite
d’être reprise ou traduite, parce qu’elle est d’abord dans une
langue de second niveau, puis en anglais. 22 : une information reprise dans toute la région
linguistique dans l’une des trois langues de second niveau, mais pas
en anglais, par exemple les événements de Iliave au Pérou. 23 : une information sur un Etat, reprise par plusieurs médias
nationaux, mais pas en dehors de cet Etat, par exemple, les émeutes en
Algérie, en français, comme celle de Ouargla. 24 : une information sur un événement local, même pas
repris par les médias nationaux, exemple théorique, un événement
signalé par Sud-Ouest, mais pas par la presse ou la télévision française
nationales. Quasiment sans exemple, parce que nous ne possédons que deux des six
(ou sept) langues du troisième rang de langues, et nous les utilisons
le moins possible : 31 : comme 21, mais avec une langue confinée à une zone
plus étroitement taillée autour d’un Etat. Ce type d’information nécessite
d’être reprise ou traduite, parce qu’elle est d’abord une langue
de troisième niveau, puis en anglais. 32 : un cas limite, mais possible, surtout avec le portugais
et avec les diasporas (en particulier quand on pense au chinois,
l’hindi, le japonais). 33 : une information qui va intéresser l’Etat de référence
de la langue, mais pas au-delà, exemple Magdebourg février 2005,
presque une émeute, parue en allemand seulement. 34 : une information sur un événement local, même pas
repris par les médias nationaux. Sans exemple, parce que nous ne parlons aucune langue de ce rang-là : 41, 42, 43, 44 : information en langue locale, reprise en
Anglais, dans une langue régionale, dans une langue nationale, ou non.
41, 42, 43 nécessitent que l’information soit publiée (traduite ou réécrite)
dans une autre langue.
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Texte de 2005 |
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