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BILAN OPÉRATIONNEL DE LA RÉUNION DU SAMEDI 28 JUIN 2008
1.Les participants
SW a été magnifique : fatiguée, certes, mais incroyablement jolie. Puis douce, décidée, fragile et sereine, drôle et sérieuse, très très très attentive, généreuse, avec des élans très doux, très sincères et un peu retenus, prévoyante, alerte, gaie, sûre d’elle (par moments), facile, très présente et en un mot rayonnante. Ah, ah, voilà enfin un bienfait dont CM peut se prévaloir : SW semblait heureuse
CM a été conquis (mais il l’était déjà avant, n’est-ce pas ?). Il a été posé, réfléchi, discourant, questionnant, il est arrivé à poser quelques unes des choses qu’il voulait dire et non écrire. Il était attendri, enthousiasmé, désirant, enivré, attentif aussi, mais pas assez. Il a aussi été maladroit, indécis, intimidé, confus, ému, empressé, cochonsky. Il est resté dans une unité d’humeur beaucoup plus égale que celle des rencontres précédentes, heureuse comme celle qu’irradiait SW. Etat de grâce confirmé. Immense bienfait dont SW peut très largement se prévaloir.
2. L’aptitude fonctionnelle
Quand CM, spontanément, affirme qu’il n’a pas souffert, il ne dit pas la vérité. En réalité, il n’a pas souffert comme lors des rencontres précédentes. Il a ressenti une douleur très vive, dont il peine évidemment à parler. Mais comme un minimum de courage doit être la règle, allons-y. A partir du moment où avec SW il a quitté le café du pont de l’Alma, CM avait très mal aux couilles, complication qui s’est formée au fur et à mesure de l’entrevue. Cette douleur a commencé à décliner après l’embrassade de la séparation, où elle a atteint son paroxysme, et a duré encore environ deux heures plus tard, mais en diminuant continûment. Entretemps sa démarche ressemblait à un mix, assez cocasse, du cowboy et du canard. Il faut attribuer à une sorte de rétention nostalgique (ingurgitum romanticum) le fait que CM n’a pas voulu décharger, dans la foulée, ce trop plein de production séminale.
3. Les déplacements
Une démarche en deux temps semble se détacher d’une discussion assez complexe, en partie parce qu’elle a été menée avec de nombreux intervalles fort disjonctifs.
a) Le test de déplacement : après avoir attentivement pesé les objections, multiples et fondées de SW, un déplacement court (48 à 72h) à Madrid semble envisageable. Il est entendu que, dans cette démarche SW gardera la main sur le rythme de la rencontre, sur les clés de la chambre, et gardera en particulier le droit de tourner le dos à tout moment à CM, et même (gloups) à s’enfuir avec le premier Steward d’Air France du vol aller, si elle le souhaite ; il est entendu que CM accepte de ne toucher SW que si SW y consent pleinement, à condition d’avoir lui-même la tête tournée à tout moment, ce qui est garanti.
Cette expérience pourrait avoir lieu dès juillet 2008. Elle dépend des possibilités de SW, et des modalités de son mois de juillet, qui sont encore insuffisamment détourées.
On ne peut s’empêcher d’ajouter un mot d’enthousiasme local devant ce programme hardi : Vamos al Prado. Arriba, Arriba. Carmencita ti beso en todas partes. Christobal.
b) Si le test réussit, un déplacement plus long sera aussitôt mis à l’étude : New York, New York. Ce déplacement-là pourrait avoir lieu à l’automne (aux alentours du 17 octobre serait une excellente date). Il faudrait alors prévoir entre sept et dix jours à partir des enseignements, bien entendu, qu’aura fourni le test de juillet et en aménageant les disponibilités du moment.
4. Projets substantiels
Au-delà de ces activités, certes aimables, mais qui ne véhiculent pas elles-mêmes leur propre substance et sur lesquelles il ne faut d’ailleurs pas compter pour avancer de manière significative (bien qu’elles offriront une surface de réflexion fort propice à des développements effectivement féconds), la réunion a dégagé un constat concret qui ouvre sur des buts.
SW a reconnu qu’elle avait envie d’écrire. Il est entendu qu’à tout moment elle peut revenir sur une telle vérité, mais nous ne le pensons ni le souhaitons. Entre SW et écrire il y a quelques obstacles, et CM se propose justement d’apprendre à SW à conduire sur sa vieille 4L orange, car il a passé son permis d’écriture il y a un certain temps déjà.
Il est évidemment plus délicat d’écrire que de conduire une vieille guimbarde, et la conviction de CM que SW est faite pour une telle activité ne suffit pas entièrement. Il nous faut donc établir une proposition méthodologique de cette démarche, et il faut que SW surtout y souscrive, malgré ses craintes, ses gênes, et l’immense sac de complexes dans lequel elle a un peu tendance à plonger sa tête, bien trop adorable pour ça.
Voici donc une succession méthodologique qui est, ici même, soumise à SW.
Première étape.
Etablir les principes de la démarche. C’est ce qui est fait ici. Le principe fondateur (but) est que SW s’exprime, publiquement, hors d’une correspondance particulière. Qu’elle puisse avoir suffisamment d’assurance pour penser non pas « que va-t-on penser de moi ? », mais « comment puis-je encore mieux exprimer cette sensation ou cette idée ». Ce principe n’a de sens que si SW y consent entièrement, et que si SW peut abdiquer ce consentement à tout moment.
Ce second principe, qu’on appellera ici le principe de la liberté de SW peut s’avérer fâcheux, car si SW se décourage, elle pourrait y avoir recours, au lieu de lutter. En effet, savoir écrire, c’est aussi se mettre en danger, plonger dans le découragement, vaincre de nombreuses inhibitions, dont certaines sont très anciennes et d’autres apparaissent, inopinément, en cours de route. Mais si SW n’est pas libre, c’est justement ce que son expression a de plus prometteur qui serait alors perdu. Le principe de la liberté de SW doit rester le principe moteur de la forme et du fond de ce qu’elle écrit. Découragement et autres obstacles doivent se combattre autrement.
Le troisième principe est que SW souscrive explicitement à chaque étape ainsi posée.
Deuxième étape.
Comme pour la conduite en 4L orange, on peut parvenir à un début de maîtrise par un certain nombre d’exercices. CM se propose de soumettre à SW des exercices d’écriture, et de les mener à terme, c’est-à-dire non de les publier, mais de les rendre publiables. Le risque de cette étape est la durée, qui n’est nulle part connue. Le second risque, directement lié au premier, est la dureté, qui risque de rebuter SW qui, pourtant, en a vu d’autres.
Cette étape est la plus difficile. Il est impératif que SW donne son accord explicite à une telle démarche, pour qu’elle puisse avoir lieu dans des conditions qui doivent amener au succès attendu. (S’il te plaît ma princesse, s’il y a un point sur lequel de tout ce message tu dois répondre, c’est celui-ci. Le plus clairement et le plus directement possible. Merci.) Et on pourra commencer tout de suite.
Troisièmement.
Un ou plusieurs projets d’écrits à publier, en commun (espoir de CM) ou en solo (SW seule) pourront être élaborés parallèlement et même peut-être à partir de l’étape ci-dessus.
Dans les projets communs déjà évoqués, on trouve
a) La critique du « Laser azuré »
b) Un débat contradictoire sur l’amour
c) Une réévaluation commune de la poésie, aujourd’hui
5. Projets circonstanciels et prochaines réunions
SW, dans la légère euphorie du Pont de l’Alma, a proposé à CM de venir la voir à l’hôpital. CM supplie SW de reconsidérer, tranquillement, cette parole donnée. Car CM se sent encore capable de résister à un renversement de tendance, mais il ne le sera pas très longtemps. Si cependant, SW maintenait cette parole, CM promet, qu’en lui rendant cette visite, il n’embarrassera SW d’aucune manière et il l’embrassera de toutes les manières.
CM préférerait également décliner l’enquête commandée par SW sur Philippe Sauvernier. Aller chercher un ancien rival heureux pour le soumettre à nouveau à la bienveillance d’une femme adorée, hum hum. Mais si SW insiste, alors l’enquête sera menée, avec diligence, de telle manière à lui garantir les meilleures chances de succès.
Ce serait avec beaucoup de plaisir que CM viendrait rendre visite à SW, comme elle en a émis la possibilité, à C., un jour de la semaine de son retour, qui reste à définir. Il sera déjà loin quand Q et surtout A seront de retour.
CM aurait autant de plaisir et toute la fierté du monde à recevoir, et éventuellement à héberger SW, rue de Compiègne, pendant le mois de juillet, en fonction des possibilités de SW. Dans l’hypothèse de l’hébergement, si SW ne veut pas partager la paillasse de CM (fort compréhensible) et qu’elle ne veut pas coucher dans le lit d’Agnès (bien compris), alors elle peut coucher dans le lit de CM qui passera une nuit très confortable, quoique étrange, sur le futon d’Agnès.
CM prie instamment SW de l’appeler, ou de mailer, de sorte à le prévenir de toute apparition de PPDA au journal de 20 heures. Gracias. Viva Alemania.
PS : voilà ce que ça donne quand on essaye de mettre par écrit des choses qu’on devrait dire de vive voix. Mais les occasions de vive voix nous manquent et notre aptitude à creuser la gravité quand nous sommes en face à face a une tendance joyeuse à se déliter. Cela dit, s’il te plaît, considère que ce message est très important, pour moi de toutes façons, mais pour ce qui se développe entre nous aussi. Et à cela je crois.
Baise-main et attente anxieuse
Baiser fervent et attente anxieuse
Baiser effleuré et attente anxieuse
Baiser sourire et clin d’œil anxieux
C'est vrai, tu avais raison hier sur un point. Plus nous allons, plus tu es présente, en moi. Je retrouve la première silhouette, et le toucher si incomparable de cette si belle étoffe de toi. Ce sombre velours chaud entame de nombreuses régions de mon esprit, drape mes décors, et je commence à distinguer l'incroyable finesse de cet être, toi, dans les replis et les paillettes (de A), dans le drapé et dans le discours qui m'environne avec cette pesanteur grave et soufflée, comme un de tes soupirs. J'ai l'impression que mes gestes, mes regards, mes sourires, prolongent les tiens, et je me laisse aller, plein d'un de tes malicieux sourire, à ce mimétisme. Ta peau est si incroyablement fine, que j'ai encore beaucoup de mal à l'effleurer, parce que le contact m'étonne, et quand je te touche, je pense profaner. Et ta taille est bien un crime. Avec tout cela, oui, tu gagnes du terrain en moi, mais est-ce qu'il y a quelque chose de plus délicieux que de sentir l'être aimé vous iriser ? Est-ce qu'il faut se défendre de cette délicate invasion, de cette esthétique de l'obsession, de cette proximité transcendantale ? Au nom de quoi, faudrait-il dresser des remparts contre une présence aussi désirée, aussi humaine que la tienne ?
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