Posted by observatoire de téléologie on March 05, 2001 at 07:21:39 PM EST:
In Reply to: Lettre sur l'absence de gravité posted by Omar Wisyam on March 02, 2001 at 11:37:34 AM EST:
De quelle « polémique » parlez-vous ? D'un côté les téléologues insultent Voyer comme il l'a mérité : enculé et falsificateur, de l'autre le troupeau de voyérisateurs falsifiant, calomniant et bêlant « bla bla bla » voudrait nous faire taire. Est-ce cela que vous appelez une polémique ? La critique du concept chez Hegel est menée au milieu de ce champ de bataille. Qu'est-ce qui vous ennuie exactement ? Que le debord of directors ne soit pas une cours de récréation où les enfants se tiennent gentiment par la main pour faire la ronde ? Que la téléologie moderne s'occupe en 2001 de critiquer Hegel au milieu de cette foire d'empoigne ? Parce que, à votre avis, la critique de Hegel est faite dans ce monde hégélien ? Et merci de nous épargner à l'avenir votre « bon sens » : c'est toujours à lui que l'ennemi en appelle lorsqu'il rétablit l'ordre, lorsqu'une dispute l'ennuie.
I- Détails et gravité
Contrairement au rôle de spectateur éloigné incapable de prendre parti que vous voulez vous réserver, il est extrêmement facile de prendre parti sur ce qui oppose visiblement l'observatoire de téléologie à Jean-Pierre Voyer : Jean-Pierre Voyer est un tricheur. Il n'est pas nécessaire d'avoir de la théorie ni de donner raison à la théorie de Jean-Pierre Voyer ou à la téléologie moderne pour le vérifier.
Vous n'avez peut-être pas d'exemplaire de 'l'Imbécile de Paris' aux éditions crapuleuses Voyer-von Nichts sous les yeux, mais vous pouvez constater que, sur le site de Voyer-von Nichts, les listes des interventions sur le debord of directors sont toujours en contradiction avec le principe affiché de ces listes, sans mention des regroupements partiaux ni des coupes effectués par Voyer-von Nichts à partir de ces listes. Cet exemple est un détail, mais vous conviendrez que ce détail n'en est pas moins une malhonnêteté.
Nous n'avons jamais cherché à mélanger critique de la théorie de Jean-Pierre Voyer et dénonciation de la falsification. Nous avons seulement constaté que les falsifications viennent défendre ce qui est critiqué (il se trouve que Lebovici a falsifié ce qui commençait de critiquer la théorie de Debord et que Voyer a falsifié ce qui commençait et ce qui continue de le critiquer). Même si nous pensons que cette défense est une faible défense, qui ne mériterait pas du fait de cette faiblesse que l'on s'y attarde, cette défense a quelque chose d'injurieux, d'absolument inacceptable pour ceux qui attaquent ce monde, et c'est précisément pourquoi ces falsifications nous mettent hors de nous et pourquoi nous ne pouvons pas, comme votre recul pourrait nous y inciter, ne pas continuer de dénoncer ces falsifications tant que le falsificateur et les autres voyérisateurs s'expriment là où nous-mêmes nous exprimons. Peut-être pouvez-vous imaginer, à défaut de connaître, ce que le fait d'être soi-même falsifié a d'impliquant.
Si les falsifications de Voyer-von Nichts ne donnent pas raison à l'observatoire de téléologie, elles donnent tort aux enculés Voyer-von Nichts. Si les falsifications de Voyer-von Nichts ne donnent pas raison à la téléologie moderne, elles révèlent les limites de la théorie de Jean-Pierre Voyer.
Il y a bien un lien entre la validité d'une théorie et la pratique de la falsification (même si cette falsification porte sur un détail et non sur le cœur de théorie, comme c'est en revanche le cas pour l'échange Voyer-Adreba Solneman), que Weltfaust a vaguement ressenti et essayé de développer. Mais il l'a fait à rebours. Pour montrer que la téléologie moderne n'est pas une critique recevable de la théorie de Jean-Pierre Voyer, il a tenté de montrer que l'accusation de falsification contre Voyer-von Nichts n'était pas recevable. Lui qui n'est pas encore capable de critiquer la théorie de Jean-Pierre Voyer, et encore moins de critiquer la téléologie moderne, s'est cru obligé, plutôt que de s'attaquer à ces critiques, de laver Jean-Pierre Voyer en essayant de reporter la triche sur nos personnes : pour cela, il a déversé en vain sur nos têtes calomnies et intentions délirantes. Je dis en vain, car s'il est toujours possible de salir les téléologues par la calomnie, il n'est pas possible de laver l'enculé Voyer. Je doute qu'il ait réussi à se convaincre lui-même, mais dans le meilleur des cas (s'il pense sincèrement que Voyer n'a pas triché) je sais que ce personnage, aussi doué et ambitieux soit-il, ne pourra jamais proposer quelque chose d'intéressant en théorie et en vérité pour n'avoir pas su départager le faux du vrai dans l'édition de 'l'Imbécile'. Weltfaust a passé un an de sa vie à justifier une malhonnêteté de publication. Et ce n'est évidemment pas la perte du sens de la mesure qui est le plus choquant dans cette démarche, mais la perte du sens de l'honnêteté. La théorie ne se fait pas sur un petit nuage ou dans un petit bunker, hors des petites affaires du vaste monde. La théorie est aussi la recherche de ce qui est juste et, à ce titre, a des comptes à rendre sur les détails de publication.
Encore une fois, les falsifications de Voyer-von Nichts ne donnent pas raison à l'observatoire de téléologie, mais elles donnent tort aux enculés Voyer-von Nichts. C'est là un exemple du rapport entre théorie et réalité que vous soulevez. La falsification est une pratique, est une réalité. Oh ! qu'est-ce que cette réalité par rapport à celle des conseils en Ethiopie, en Iran ou en Irak ? Contrairement aux apparences et contrairement à un Weltfaust, nous n'avons pas perdu le sens de la mesure, nous savons relativiser la théorie de Jean-Pierre Voyer dans le monde, ce en quoi elle a contribué à l'idée de téléologie moderne, et ce pourquoi nous intervenons sur le debord of directors quand nous traitons Jean-Pierre Voyer d'enculé et de falsificateur : nous dénonçons la gravité de la falsification comme pratique, et nous sommes surpris que vous sembliez superposer l'absence de gravité à ce qui n'est effectivement qu'un détail au regard des insurrections et révolution que vous évoquez. Ce détail est grave parce qu'il tend à nous empêcher de respirer, ici et maintenant, bien davantage que la dégradation de la qualité de l'air.
II- Critique et conseils
Vous semblez démuni pour juger des apports théoriques et contradictoires de Jean-Pierre Voyer et de la téléologie moderne.
Je tiens tout d'abord à vous faire remarquer qu'il n'y a que la téléologie moderne qui contredit et critique la théorie de Jean-Pierre Voyer. La théorie de Jean-Pierre Voyer ne critique pas la téléologie moderne. Et pour cause : il y a dix ans que Jean-Pierre Voyer a choisi de se taire, de ne pas assumer sa théorie face à cette critique.
La réfutation véritable doit donner dans la force de l'adversaire et se placer dans l'orbite de sa vigueur ; l'attaquer en dehors de lui-même, et avoir raison là où il n'est pas, ne promeut pas la chose. C'est pourquoi nous avons réfuté Voyer au milieu du site où on peut le voir, lui, incapable de réfuter l'OT.
Rappelons l'essentiel de cette réfutation : la communication est le principe du monde, nous sommes d'accord ; mais nous sommes allés plus loin : la communication a un contenu véritable, ce contenu s'oppose fondamentalement à la communication. Le contenu de la communication est ainsi la fin de la communication. La communication n'est pas un mouvement vide et formel. La communication a pour contenu son propre accomplissement, son propre achèvement, sa propre réalisation. Les humains communiquent fondamentalement de leur propre accomplissement, de leur propre achèvement, de leur propre réalisation, même sous la forme de la communication aliénée. La téléologie moderne, comme expression de la capacité du genre humain à se poser en totalité, jusqu'à la fin, est essentiellement l'aliénation de cette aliénation de la communication qui a un contenu, c'est-à-dire la mise en projet de ce contenu.
L'unique réfutation de Voyer ne peut consister par conséquent que dans le fait que son point de vue se trouve d'abord reconnu comme essentiel et nécessaire, mais que deuxièmement ce point de vue soit élevé à partir de lui-même au point de vue plus élevé.
La réalité est au cœur de la téléologie moderne : c'est précisément pour cela qu'il nous semble urgent de reprendre la critique de Hegel.
S'il vous paraît plus urgent de reprendre l'analyse des insurrections d'Addis-Abeba ou d'Irak ou de la révolution iranienne, nous ne pouvons que vous inciter à le faire.
Et si vous n'avez pas entendu parlé des conseils en Ethiopie (kébélés), en Iran et en Irak (shoras ou shuras), voici un début de documentation sur la question.
Pour l'Iran : http://www.teleologie.org/textes/AS/1b6.htm
Pour Irak : nous pouvons vous faire parvenir la photocopie d'une brochure intitulée 'Irak : les révoltes inconnues - La guerre des shoras', publiée à Montréal en janvier 1992. A côté de l'analyse de la Bibliothèque des Emeutes, vous trouverez des textes du GCI, de Wild Cat, de Worker's Scud, de B.M. Blob et de Ken Knabb. Certains de ces textes font référence aux shoras qui auraient vu le jour pendant l'insurrection de mars 1991.
Pour l'Ethiopie : 'La défaite des kébélés d'Addis-Abeba'.
Pour la Somalie, vous trouverez plusieurs analyses sur notre site en vous donnant la peine d'utiliser son moteur de recherche.