Posted by on May 08, 2000 at 04:24:05 PM EDT:
In Reply to: Les téléologues sont des gens que l'on corrige toujours... posted by Spinoza on May 06, 2000 at 01:30:25 PM EDT:
Corriger n'a pas le même sens pour Debord, Voyer et moi.
Debord dit qu'il ne se corrige jamais. Cela veut d'abord dire qu'il est incorrigible, qu'il sera toujours un voyou, que la sagesse ne viendra jamais, etc. Cela veut aussi dire qu'il ne revient pas non plus en arrière sur ce qu'il a fait, qu'au contraire il assume quoi qu'il arrive. Cela veut dire enfin qu'il pense que le monde a changé selon ses avis et non l'inverse. Cependant, Debord a changé d'avis de nombreuses fois, notamment sur toutes les personnes qu'il a un moment estimées et avec lesquelles il a rompu ensuite, par exemple Henri Lefevbre. Au sens strict que vous invoquez, il s'est corrigé. Personne pourtant n'admet qu'il aurait là contrevenu à son orgueilleux je ne me corrige jamais.
Voyer abandonne le pronominal (à moins qu'il ne soit l'anonyme qui prétend que penser c'est se corriger toujours). Il corrige Debord signifie qu'il tente de montrer qu'il y a des contradictions ou des fautes de logique dans la pensée de Debord. Il cherche à montrer qu'il punit (corrige) Debord de ses inconséquences, et son toujours, bon mot qui renverse le jamais de la proposition de Debord, signifie aussi qu'il le corrige encore plutôt que constamment. Le sens de Voyer est plus large et plus commun que celui de Debord.
Ma proposition « jésuistique » était une synthèse de ces deux façons de jouer avec un mot qui n'est pas très important jusqu'à ce que vous en fassiez un bouclier pour couvrir votre malhonnêteté. Se corriger c'est changer d'avis. Mais, en tenant compte de l'acception de Debord et de celle de Voyer, changer d'avis selon son propre avis n'est pas réellement se corriger, mais en donner l'apparence ou la lettre. En ce sens, pour pouvoir réellement se corriger il faut avoir été corrigé par quelqu'un d'autre ou alors se mettre réellement en contradiction, comme vous l'insinuez pour Voyer. Lorsque Debord ou Voyer montrent une évolution dans leur propre pensée (se corrigent au sens apparent), on ne peut pas dire qu'ils se soient véritablement corrigés au sens qui pourrait donner tort au je ne me corrige jamais de Debord.
En ce sens, Voyer ne s'est jamais corrigé, malgré les efforts des téléologues. Et Debord s'est corrigé au moins une fois : quand il a donné ses livres à Gallimard sans justifier pourquoi Gallimard ne l'aurait plus dans le cul (« On t'a dit que tu n'auras plus jamais un seul livre d'un situationniste. Voilà tout. Tu l'as dans le cul. Oublie-nous »). Là, il y a une vraie contradiction, un vrai retournement de veste qui montre que Debord était corrigible.
Vous êtes malhonnête
Dans le non-dit et l'insinuation. En n'affirmant pas dès le départ franchement votre position vis-à-vis de Debord et de Voyer, mais en lançant un titre et deux citations dans le contexte bien particulier où vous l'avez fait, vous insinuez comme un journaliste qui espère qu'on va déduire ce qu'il n'ose pas dire clairement. Et dès que vous êtes attaqué pour une démarche aussi minable, vous vous réfugiez dans la casuistique et la dispute sur les mots, là où il s'agit d'idées, toujours comme un journaliste pris à partie.
Parce que, entre vos deux citations de Voyer, vous supprimez le lien qu'a fait l'auteur. De la même façon vous pourriez trouver chez moi ces deux pensées : j'estime Spinoza et je méprise Spinoza. Si vous citez ces deux propositions sans signaler que le premier Spinoza est celui des différents 'Tractatus' et du conatus et le second celui dont la malhonnêteté s'exprime sur le Debordof, vous me faites passer pour quelqu'un qui est en contradiction, en dissimulant simplement la raison, publiquement exprimée, qui me fait passer d'une proposition à son contraire apparent. N'importe qui peut avoir recours à une manipulation équivalente en citant Debord sur Henri Lefebvre, qui « a montré plusieurs des conditions fondamentales du nouveau terrain d'action où va maintenant une culture révolutionnaire » avant d'être traité de « versaillais de la culture », ce qui devient une grossière contradiction si on omet de dire pourquoi et comment Debord a expliqué cette volte-face.
Dans l'utilisation du « toujours ». Quand bien même Voyer se corrigerait, il ne se corrige pas « toujours ». Quand Voyer utilise le toujours, c'est d'une part par rapport au jamais de Debord et d'autre part pour dire : je le corrige encore maintenant. Chez vous, par contre, le toujours fait passer Voyer et les téléologues pour des gens qui se trompent sans arrêt, ce qui est à la fois débile et diffamatoire.
Lorsque vous terminez en vous réclamant de la définition du dictionnaire. Si on applique celle-ci à votre titre, on aura : « Voyer est un homme qui se rend toujours meilleur en supprimant les fautes », ce qui n'est pas ce que vous avez voulu dire dans votre nuage d'insinuations, puisque cette proposition serait en contradiction immédiate avec ce que vous affirmez par ailleurs, à savoir que Voyer serait mal placé pour corriger Debord.De plus, même si Voyer était incohérent au point de se corriger tout le temps, je ne vois pas pourquoi il serait mal placé pour corriger Debord, comme d'ailleurs quelqu'un d'autre vous l'a justement fait remarquer.
Vous êtes malhonnête et idiot, si vous en croyez le bouffon Bueno. Je profite de l'occasion pour dire deux mots sur les roquets qui sont si fascinés par les téléologues qu'ils sont obligés d'augmenter un peu chaque jour la dose de falsification, de mensonge et de calomnie. Les téléologues ont montré de Bueno, le bouffon baffé, qu'il était menteur, qu'il était calomniateur, qu'il était mystificateur, qu'il était contre-révolutionnaire et qu'il était petit chef (de famille). Ce clown médiocre, dont les seuls grelots sont sur la tête, souffre depuis du syndrome dit de la Weltflaute (du nom de l'individu unidimensionnel qui compense son vide théorique en faisant des panégyriques) : se regarder dans le miroir et balancer les injures qu'on y craint, sans preuves et au kilomètre. Mais c'est le droit des bouffons qui perdent par là leur droit à être pris au sérieux. Il faut par contre être bien faible pour accorder à cet histrion sans vergogne une autre vérité que : le nom Tomas Rosa Bueno est synonyme de lâcheté et de honte.
Sur le site où vous commencez à salir le nom de Spinoza comme le roquet le plus impuissant déshonore depuis près d'un an celui d'Aristote, les téléologues, par économie de salive, éviteront désormais, autant que possible, de même cracher sur leurs fans-clubs heureusement négatifs jusqu'au délire. Il y a eu, ici même, une seule idée avancée, ce qui est énorme et, on l'a constaté, très désobligeant ; vu les réserves intellectuelles de ce cul-de-sac couvert de crottes de roquets (que fait l'Encyclopédie des nuisances ?), il ne pourra y en avoir de seconde que si les téléologues la fournissent aussi. Ce qui, ne serait-ce que depuis qu'ils y ont fait taire toute contradiction alors qu'ils s'étaient proposé le but inverse, paraît peu probable.
N. B. : les interventions authentiques de l'observatoire de téléologie sur le debord of directors sont listées sur http://www.teleologie.org/interventions.html.