Posted by observatoire de téléologie on October 22, 1999 at 08:47:21 PM EDT:
La période qui suit la défaite de la dernière grande vague d'assaut gueuse, entre 1988-93, devrait être, grâce aux albanais qui résistent entre Mogadiscio et Jakarta, en passant par quelques banlieues d'un monde plus vieux, la période où l'on tente de comprendre ce qui s'est passé. Sur l'Internet en tout cas, ce n'est pas le cas. Dès que la question de l'humanité est posée dans les termes nouveaux qui sont issus de cette vague de révoltes, le travail des petits roquets est de recouvrir la dispute qui leur fait si peur.
Ben Aziz est la caricature de cette débâcle et de cette manœuvre. Calomniateur qui n'a pas pu démentir la calomnie, pas davantage que l'usurpation de la parole des autres, menteur démasqué, ignorant manifeste soutenant le contraire avec terreur et bêtise, imbécile de base, frustré sans humour et mal baisé à tous les coins de rue, ce conformiste conservateur continue ses éloquentes oscillations entre l'ignoble et le ridicule. Il faut que les pauvres aient été bien battus pour mériter que pareille tache pérore en leur nom.
Hier, nous avions simplement vu un pauvre type qui ne sait pas s'exprimer. Il recourt à ses idoles, d'autres ont Mylène Farmer, Ben Aziz a Marx. Quand il ne sait plus répondre, il cite, il parle d'autres choses, comme tous les lâches. Hier donc, il a tenté une petite mystification, il en est fier, tout le monde a ri moins de vingt-quatre heures après, et ce roquet se comparait aux trompettes du jugement dernier, ou à Censor. Le but de ces faux, en leur temps, était de montrer une radicalité dissimulée derrière un conformisme apparent ; notre truqueur moderne révèle, lui, un conformisme dissimulé derrière une radicalité apparente. C'est pourquoi, si tout le monde a ri, c'est de lui et non de ceux qu'il a rêvé tromper.
Aujourd'hui notre idiot du village, qui ne s'entend plus, a décidé d'ajouter l'odieux à son personnage qu'il croit si au-dessus du commun des roquets. Aujourd'hui nous le retrouvons en marxiste, c'est-à-dire en quelqu'un qui approuve Marx sans le critiquer, c'est-à-dire quelqu'un qui est planqué derrière les textes de Marx, mais qui en ignore les méthodes. Un Ben Aziz a bien sûr commencé par revendiquer le pire Marx, celui qui singeait le mysticisme de l'homme avec un grand H des philosophes des Lumières. Attendons sans impatience que Ben Aziz, visiblement marxiste improvisé, découvre l'Homme total : il en est déjà l'Enfant naturel et politique.
Marx jeune avait taillé une ou deux brèches dans la pensée de son temps. Ben Aziz déjà vieux tente, de toute l'épaisseur de son mobilier intellectuel suranné, vernis du jargon qu'il vénère, de colmater les brèches de notre temps. Heureusement qu'il est si petit.
Notre marxiste ensuite repasse trois couches, hors de propos. C'est la méthode Coué : on ne va parler que de ce que je suis en train de lire, tout le reste vous n'avez pas compris, vous êtes des connards. Pour le premier point il a tort : nous ne relirons pas ce sur quoi ce petit suiviste sans couilles s'extasie encore ; sur le second point il a raison : nous n'avons pas compris ce que cet étrange déchet de la défaite pense, dit et veut, parce qu'il est incapable de s'exprimer de manière compréhensible, ce qui n'est grave que quand on est aussi incapable de répondre aux questions qui s'ensuivent ; sur le troisième point il a peut-être raison : nous sommes sans doute des connards de souligner encore et toujours ses conneries : elles se défendent toutes seules. Mais nous avons des principes. Fort peu nombreux, mais bien utiles pour aller au fond des choses, d'aussi étroits égouts.
Aujourd'hui, ce plat marxiste a cependant décidé de nous servir de l'excellent. Nous apprenons, nous qui ignorons tant de choses, que cet idéologue autodidacte est pour la vertu. Et la vertu antique par-dessus le marché. Ça c'est une bonne nouvelle venant de la part d'un calomniateur-ragoteur, d'un bidonneur faux cul, d'un menteur enculé. Nous promettons en effet de nous méfier de l'éventuel programme de gouvernement de cette poubelle ambulante. Il nous assène quand même, que « la vertu, c'est l'amour de la patrie et des lois ». Mais rassurez-vous : l'amour c'est beaucoup recopier Marx, la patrie, c'est celle des Romains où la république était parfaite, et c'est Ben Aziz qui va faire les lois.
Par la même occasion on apprend qu'il ne faut pas considérer le jacobinisme comme contre-révolutionnaire, non, non. Le jacobinisme voulait faire une police, tout comme Ben Salope quand on le prend à la lettre de ce qu'il cite. Ben quoi ? Il faut bien une police non ? D'ailleurs quand ce sera une de nos vertueuses Ben Salope qui fera les lois, parce que quand on sera dans le règne de « la vertu, c'est l'amour de la patrie et des lois » que notre vertueuse Ben Salope ne critique pas chez les jacobins, il faudra bien des lois, il nous montrera ce qu'est une bonne police pour garantir ces lois. D'abord la fin de l'humanité sera abolie par décret. Ensuite on rétablira les flics aussi vertueux que Ben Salope, ce qui fait à peu près tous les policiers de la terre et quelques-uns de leurs ancêtres : Robespierre et Lénine, par exemple.
Car les bolcheviques se sont réclamés ouvertement des jacobins, et de Marx, et de la même façon que Ben (a) Ordure : Homme sauvageon, vertu, et donc police, bonne police, ne vous méprenez pas. Notre Ben (a) Ordure qui ne s'en rend même plus compte est un marxiste jacobin, ce qu'on appelle un bolchevique.
Ce roquet tapé du museau voudrait maintenant, comme les fossiles de la vieille ultra-gauche, passer pour le propriétaire unique de la pensée de Marx. Dans le vieux sentier battu du dogmatisme primaire, il avance comme un poivrot. Nous pensions le contredire sur ce qu'il dit, puisqu'il n'a jamais rien contredit de ce que les téléologues ont dit. Mais notre première impression était la bonne : il ne dit rien. Ce n'est pas ce qu'il lit dans l'observatoire de téléologie qui le gêne, mais ce qu'il y voit : un concurrent en récupération. Cet arriviste veut seulement draguer du gueux, là où nous nous exprimons. Mais les idées n'ont pour lui aucune importance, vu comme il titube d'une découverte à l'autre, indifférent aux quolibets et aux huées ; et la théorie de Marx ne lui sert que de repli et de mauvaise foi. Gageons d'ailleurs que demain il renie tout ce qu'il a dit aujourd'hui en clamant, gniarf gniarf, qu'il nous a bien eus.
Demain le bolchevique Ben Aziz nous racontera aussi pourquoi Marx n'est pas un bolchevique alors qu'il a parlé de lutte armée, et qu'il a prétendu dire une idée neuve à des pauvres sans conscience ni perspective. Demain l'enculé Ben Aziz nous racontera ce qu'il a dans le cul, puisque c'est la même matière qu'on a vu dans son cerveau.
Comme après chaque mouvement battu, on a vu apparaître ces pitoyables petits maîtres de l'illusion, depuis un siècle et demi, qui au nom des Marx, Bakounine, Debord, transforment nos défaites réelles en victoires, et qui pensent maquiller leurs insuffisances en triomphes.