Posted by ben a on October 21, 1999 at 08:40:25 AM EDT:
In Reply to: Eurêka et roquet posted by observatoire de téléologie on October 21, 1999 at 05:19:31 AM EDT:
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En réponse à :
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: Les téléologues sont des enculés - Karl Marx 04:01:09 AM 10/17/99
: A bas la France ,à bas la République française - Ben aziz 07:29:27 PM 10/19/99
: En quoi les téléologues sont des enculés et en quoi l'ignominie est de gauche - Ben aziz 12:32:20 PM
: 10/20/99
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Nous pensons avoir enfin compris la petite nerveuse de Ben Roquet. Ce qui le choque à le faire aboyer à l'infini, c'est que nous affirmons que les pauvres se révoltent sans conscience et sans discours. Pire : nous prétendons que nous avons cette conscience et ce discours. Les téléologues sont donc ceux qui veulent confisquer conscience et discours aux révoltés.
Pour étayer cette fine analyse, Ben Pasdecouilles essaie maintenant de prouver que les pauvres qui se sont révoltés pendant la révolution en France avaient une conscience et un discours. C'est la faute à Rousseau. Mais Ben Rousseau, qui découvre à la hâte cette révolution en voulant faire la preuve de notre ignominie, confond visiblement la conscience et le discours des contre-révolutionnaires jacobins avec ceux des gueux qui, dans les dizaines d'émeutes rurales et urbaines qu'ils ont menées en six ans, y compris contre les jacobins, n'avaient ni conscience ni discours. L'Homme politique et l'Homme naturel sont des foutaises de la police de la pensée, d'embrigadeurs de gueux. L'Homme politique, voilà le rêve du bolchevique.
Le bolchevique et le jacobin, puis le théocrate en Iran, sont venus aux révolutionnaires de leur temps avec un discours et une conscience, même collective, et les leur ont imposés. Nous, téléologues, nous venons aux autres révoltés de notre temps en leur proposant le fragment du discours que nous pensons qu'ils ont construit, avec nous, sans conscience ; et nous sommes les seuls à le faire, et c'est un malheur. Mais il est contraire à nos buts, à nos principes, à nos méthodes et à nos goûts de jamais le leur imposer. Nous ne serons jamais une police.
Si nous avons tenté de construire un projet à partager, comme le jeune Marx, et non à imposer, comme Lénine qui a toujours été vieux, c'est parce qu'il nous semblait qu'il en manquait un, et que pourtant il y en avait un. Nous avons aussi traversé ces moments intenses où l'on perd la tête, et c'est justement tout le plaisir de ces moments où tout semble ouvert, entre panique et hardiesse, et où l'on s'aperçoit que la vie et l'époque se jouaient là et qu'on ne savait pas la jouer. Alors, pourquoi se produisent ces moments ? Dans quel but ? C'est la question que nous avons posée, et c'est notre réponse que nous proposons à notre parti, et non notre parti que nous proposons en réponse. Et si nous, révoltés de notre temps, ne tentons pas de donner son discours et sa conscience à notre révolte et à notre temps, quel Ben Clebs le fera pour nous ?
Nous devons d'ailleurs des excuses à Ben Aziz si nous avons bien détecté son objection, ce dont nous sommes loin d'être sûrs, dans son fatras informe : dans ce cas nous ne pouvions pas dire « les fausses disputes d'un Ben Aziz » dans 'Pourquoi et comment nous essayons de répondre à ceux qui nous interpellent', parce que ce type d'incompréhension de notre position est un vrai hiatus pour ne pas dire une vraie dispute. Malhonnête, calomniateur, approximatif, ignorant, quand il nous voit en bocheviques c'est que cet Homme politique se croit concurrencé. C'est pourquoi il n'a jamais essayé de comprendre ce que nous disons, quoique nous ayons toujours pris beaucoup de précautions pour expliquer comment nous, téléologues, véhiculons seuls, jusqu'à preuve du contraire, la théorie d'un parti qui en est complètement dépourvu.
Il est vrai que nous avons toujours eu confiance en l'intelligence du parti de la révolte moderne, sans conscience et sans discours. Mais dans un monde de Ben Tasdemerde, cette confiance frôle la mystique.
**** Dans le texte de Marx et dans ses oeuvres de jeunesse l'homme naturel veut dire ,l'homme de la société civile:bucheron,ouvrier,instituteur;et l'homme politique :le citoyen tel qu'il est dans le ciel de L'Etat politique .Depuis peu ,il y une troisième catégorie anté-révolution française :les sauvageons ,ce sont des jeunes surtout de banlieues qui ne se reconnaissent pas dans le ciel de l'Etat : ils ne votent pas,insultent les hommes politiques à Montfermeil comme à Venissieux et ne veulent pas devenir des prolétaires comme ce fût le cas de leurs parents.
Donc Marx n'utilise pas dans ce livre le sens commun :les professionnels de la politique .à l'époque de la révolution française il n y avait pas encore des Mitterrand ,les hommes révolutionnaires croyaient fermement à leurs idéaux et c'est une des explications de la montée et la chute des Jacobins ...