Posted by OT on October 20, 1999 at 10:32:19 AM EDT:
In Reply to: péripatéticiens du soir, bonsoir posted by Aristote on October 19, 1999 at 07:45:03 PM EDT:
Il est difficile de répondre à quelqu'un qui demande depuis quand « bolchevique » est une insulte, soixante-dix-huit ans après Cronstadt, et le premier massacre de ses victimes qui l'avaient très bien compris.
Nous ne nous sommes jamais plaints des insultes, au contraire, nous comprenons fort bien pourquoi nous polarisons à ce point. Il est vrai que compte tenu du peu de fond de ces insultes, nous en sommes plutôt surpris que réjouis. Les téléologues, par exemple, n'insultent pas n'importe comment : nous n'appliquons « enculé » qu'aux falsificateurs, nous expliquons pourquoi nous arrivons à « pas de couilles » ou « roquet ».
Sur l'Internet, deux objections sérieuses seulement nous ont été faites : celle de Le Manach, à laquelle nous avons répondu, et nous attendons sa réponse ; et celle de « … », à laquelle nous avons répondu, et nous attendons sa réponse. Hors de l'Internet, nous avons eu à affronter des critiques plus importantes, qui nous ont fait avancer davantage.
Ceux d'entre nous qui ont participé à la correspondance Solneman/Voyer n'en sont pas sortis en miettes, mais déçus et renforcés par la certitude d'avoir atteint et dépassé les limites de notre interlocuteur, qui avait dû connaître la même sensation lors de l'impuissance identique que lui avait opposée Debord quelques siècles plus tôt.
Nous essayons de répondre à tous, parce que nous pensons que le silence est une censure, une arme de vieux et de conservateurs, aussi dangereuse pour notre parti que les spectacles, les fausses disputes et les insinuations grossières de l'information dominante. De même, les enfantillages spectaculaires d'un Bueno, les fausses disputes d'un Ben Aziz et les insinuations grossières d'un « Aristote » remplissent la même fonction que le silence d'un Voyer après ceux d'un Debord et d'un Vaneigem : empêcher qu'un débat où seraient mises en cause leurs convictions intimes mais illogiques ait lieu.
Mais Voyer ne s'est pas seulement contenté de refuser le débat, c'est-à-dire d'engager sa théorie sur un terrain qu'il ne connaissait pas, ce qui est le droit des dépassés, mais il l'a falsifié dans une de ses publications. Si vous pensez qu'une falsification est un détail de publication, vous voudrez bien aussi rappeler publiquement que vous tenez pour un « détail de publication » la correspondance entre Voyer et Debord atrophiée par Lebovici, falsification qui avait mérité que Voyer traitât les deux autres d'enculés.
« Aristote » ne nous a pas calomniés ? et « enculé d'idéalistes » « vous n'avez pas la carrure d'une police (sinon entre vous) » « vous finirez petite religion », c'était des vérités sans doute, dont le personnage est personnellement informé de source sûre ; et de qui parle-t-il, quand il dit la « falsification est devenue forme de pensée » ? « Aristote », incapable de nous contredire, tente seulement de nous dénigrer, avec la même mauvaise foi vaguement provocatrice que lorsqu'il demande en quoi « bolchevique » est une insulte ; Voyer le falsificateur ne nous a pas calomniés, à notre connaissance ; Bueno, en revanche, a commencé par calomnier notre site en prétendant que c'était un lieu où l'on vendait des émeutes (la seule chose que ce bouffon y a vu parmi plus de mille pages est que nous faisions payer les photocopies des dossiers que nous transmettons à ceux qui en font la demande) ; il a continué en prétendant mille choses inventées sur nous : mode de vie, source de revenus, religion, etc. ; et depuis deux jours il affirme que nous faisons les questions et les réponses, calomnie que soutient « Aristote », en allusion au seul échange courtois que nous avons eu depuis la sortie de 'Deux découvertes'. Il est évidemment contraire, non seulement à nos propres règles du jeu (si bien que nous craignons plutôt de passer pour de rigoristes pères-la-vertu), mais à nos intérêts, de nous abaisser à un pareil trucage : nous cherchons la contradiction, parce que nous en avons besoin dans la théorie et dans la pratique que nous construisons, et elle est suffisamment difficile à trouver pour que nous ne la découragions pas en la mettant en scène. D'ailleurs, si nous avions voulu monter une contradiction factice, il aurait été beaucoup plus éclairant de construire, par exemple, un débat téléologue des rues vs téléologue des livres, avec le niveau d'exigence que nous en attendons, tout en l'annonçant ; et ce n'est certainement pas le thème abordé par « … » que nous aurions ainsi mis en contradiction. Bueno, bien entendu, est obligé de faire croire que nous insultons tout un chacun, puisque nous l'insultons, lui, et donc que le seul message sérieux auquel nous avons répondu par l'argumentation est donc forcément de nous ; et comme il n'est pas tout à fait sûr de sa calomnie, il chie deux ou trois de ses petites saloperies sur cet échange, et menace quiconque nous répondrait, vieux procédé qui va bien avec les photos de Lénine et Trotski qu'on trouve ces jours-ci sur les messages des roquets.
Est-ce que nous avons essayé nos théories sur nos chers émeutiers ? Mais les émeutiers ne sont pas une race particulière de veaux parqués dans un lieu où l'on aurait loisir de venir les soumettre à de petites expérimentations théoriques. Les émeutiers sont des gens, peut-être pas comme vous, mais comme moi, pour qui l'émeute est un temps très bref dans une existence encombrée de centaines de théories. Nous avons largement décrit le rapport entre l'émeute et la téléologie moderne, qu'on peut résumer en ces termes : être émeutier n'implique pas de devenir téléologue moderne, mais être téléologue moderne implique d'avoir été émeutier. Et nous ne cherchons pas davantage à convaincre les « émeutiers » que les « ouvriers du bâtiment » ou les « jeunes filles en fleur ».