page : 1
J'avais intégré cette équivalence, peut-être pas fondamentale, mais qui compte et au moins latente :
Selbstbewusstsein, conscience de soi, signifie aussi en allemand courant confiance de soi, certitude de soi. (Téléologie ouverte, De l'hypothèse à l'hypostase)
La théorie du concept n'est pas seulement en et pour soi, elle est l'affirmation des présupposés de l'en et pour soi dans et pour la conscience : de l'absolu à l'infini, en passant par l'objectivité de l'aliénation, Hegel a tenté de ramener dans la conscience tout ce qui lui échappe. Le monde de Hegel est ce Selbstbewusstsein (en allemand conscience de soi est le même mot que confiance en soi), où la conscience présuppose que tout est conscience. (Téléologie moderne, Présentation)
Ce qui n'est pas sans incidences – entre autres exemples :
« Posons que la vérité téléologique du concept est son accomplissement, sa vérification pratique, qui, par la perte de la conscience de soi et de la confiance en soi, passe dans l'aliénation pour trouver sa réalité, c'est-à-dire sa fin réelle (ce pléonasme est encore nécessaire dans notre monde où la fin est infiniment différée et conservée dans l'infini), où elle n'est pas conservée. » (Téléologie moderne, Présentation)
« La téléologie moderne est une théorie qui propose de vérifier pratiquement que rien ne va au-delà de l’humain, qui reste bien fini. L’infini est une création de l’humain, le moment de la perte de confiance en soi qui reste une profonde soumission et résignation jusque dans l’abject enthousiasme de Hegel, qui en a fait le critère même de ce qu’est un concept. » (Téléologie ouverte, Notes de lecture - Tout a une fin)
Or, je suis tombée par hasard, chez un philosophe allemand contemporain, sur cette précision (que rien, par ailleurs, dans le contexte ne justifie) : « Nous n'avons pas uniquement conscience de notre environnement, nous n'éprouvons pas que des impressions et des expériences conscientes (expériences dont font partie nos sentiments), nous avons, en plus, conscience de la conscience, cette autoconscience que les philosophes appellent la conscience de soi (Selbstbewusstsein) – ce n'est pas la même chose que la confiance en soi (Selbstvertrauen). »
»Wir sind uns nicht nur vieler Dinge in unserer Umwelt bewusst und wir haben nicht nur bewusste Eindrücke und Erlebnisse (wozu auch Gefühle gehören), sondern wir haben eben auch Bewusstsein von Bewusstsein. Wir Philosophen nennen das Selbstbewusstsein, was nicht identisch mit Selbstbewusstsein im Sinne von Selbstvertrauen ist.«
D'abord il y a cette inusitée « confiance de soi », ensuite l'« allemand courant », enfin il n'est pas besoin de Selbstbewusstsein pour suggérer le rapprochement ; mais les germanophones auront peut-être des commentaires et des précisions (sur la traduction française de la dernière phrase ?)