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t é l é o l o g i e o u v e r t e
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Chose publique
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Note sur l’idéologie | |||||||
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1. Le terme
d’idéologie est un excellent exemple de la transformation d’un concept
descriptif en un terme à forte connotation morale. Idéologie signifie
logique des idées, ou connaissance des idées, ou science des idées. Ce
sens étymologique assez clair présuppose qu’il y ait quelque chose comme
des « idées », terme qui a également beaucoup évolué de Platon à Hegel,
et propose de considérer une sorte de ligature entre ces idées.
3. Un premier signe
de ce décollement de l’idée par rapport à l’acte et aux choses pouvait
se lire dans la Bibliothèque des Emeutes. Une phrase, « Vol, viol,
meurtre sont des délits d’opinion », avait beaucoup scandalisé les
badauds qui font des associations automatiques entre des mots-clés :
quelque part, délit d’opinion leur parut positif, signe que la
Bibliothèque des Emeutes défendait quelque chose ; alors que viol, en
particulier, ne leur sonnait que négativement. De la sorte ils
conjecturèrent que la Bibliothèque des Emeutes défendait le viol. En
lisant simplement avec attention, il était dit que ces trois actes, vol,
viol, meurtre, sont des délits d’opinion, ce qui signifie deux
choses, d’une part que les actes sont des opinions, et d’autre part que
ces actes-là, qui sont des actes fortement médiatisés par des pensées,
sont des actes prépensés. On ne peut pas commettre un vol, un viol, ou
un meurtre, sans l’avoir pensé consciemment avant, sans avoir une
opinion, souvent fortement différenciée, sur ces actes, au contraire de
ce que soutient la justice aujourd’hui ; les auteurs auraient même pu
rajouter que ces actes ne peuvent se commettre qu’imbriqués dans un
système de pensée, dans une idéologie bien plus complète. Le fait que,
pris par une culpabilité ou par la police, les auteurs de ces actes
nient avoir pensé ces actes avant de les commettre n’est pas crédible ;
à la rigueur, on peut supposer que, en commettant de tels actes, leurs
auteurs occultent leur notion, et l’imbriquent dans une autre logique.
Celui qui subit un acte sexuel peut considérer qu’il s’agit d’un viol
alors que celui qui le commet peut avoir une vision tout autre du même
acte, un peu à la manière des avorteurs qui nieront farouchement qu’ils
ont commis un meurtre. Mais dans le cas où viol ou meurtre sont
reconnus, il est impossible de supposer que l’acte, le désir,
l’imbrication de l’acte parmi les autres actes et la pensée de cet acte
n’aient pas existé. Un tel acte non seulement est en lui-même une
opinion, mais il est nécessairement prépensé par son auteur, même si le
moment de réflexion préalable est presque simultané avec l’acte.
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Texte de 2009 |
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