l e  l a s e r  a z u r é  

 

 

 
         
         

 

Créé et émis par Sophie W.
Mis à plat et rédigé par Christophe M.
 

             
             
             
             
             
      Notes sur le Laser azuré, avril 2009      
             
             
             
             
             
     

La rédaction du Laser azuré a commencé au printemps de 1993. Très vite, il m’a fallu le confronter à l’auteur véritable des faits qu’il relate, Sophie. J’ai donc essayé de la contacter l’année suivante. Cette tentative mémorable est finalement devenue la troisième partie de l’ouvrage, 1994.

C’est cette troisième partie de l’ouvrage qui a été écrite en premier. En second j’ai rédigé 1973, qui devait n’être qu’une introduction, et qui s’est finalement muée en une première partie. 1982 a été conçue en dernier.

En 2007, quatorze ans après avoir commencé l’ouvrage, j’avais retrouvé les coordonnées de Sophie, dont je n’avais plus de traces depuis dix ans. Cet hiver-là, j’étais en Chine, et j’avais suffisamment avancé pour avoir, pour la première fois, une vue d’ensemble telle que l’ouvrage me parut présentable, malgré son état de chantier compliqué et généralisé. Rentré à Paris je fis un montage unique des différents textes, dans l’état où ils étaient, en quatre volumes qui, pour des raisons d’édition, ne correspondent pas tout à fait aux trois parties prévues alors, que je fis relier plein cuir noir par un petit artisan avec des lettres gravées en or. En avril 2008, ce brouillon était constitué, et je contactai à nouveau Sophie, certain qu’elle me rejetterait. Ce ne fut pas le cas. Je pus donc lui soumettre cette maquette, qui représentait à mon avis 75 % de ce que l’ouvrage serait une fois fini. Elle acheva de lire cette ébauche fin août de la même année.

Certaines de ses interventions auraient mérité de changer le texte. C’est en particulier le cas de la Troisième rupture, qui ne s’est pas déroulée comme je l’avais comprise : c’était une rupture inessentielle pour elle, au moment où elle était occupée avec un nouvel amant, qui la mis d’ailleurs enceinte de sa fille au moment de notre rupture ; elle infirma également des détails, comme par exemple le fait que l’autre Sophie eût été sa cousine, ou que son père changea de nom pour les raisons que je lui imputais ; lorsqu’elle avait refusé, en 1984, que je la pénètre, je m’étais torturé en me demandant si elle aurait voulu que je force son interdit, ou si quelque autre raison impérieuse l’avait retenue : je sais maintenant qu’elle est adepte du viol consenti.

Car entre-temps elle m’avait ouvert son lit et son affection qu’elle me refusa à nouveau à partir de fin octobre 2008. Cette période-là, où, cinquantenaires tous deux, mais sans que ma passion pour elle n’ait fondamentalement changé, était donc devenue notre épisode de liaison le plus long. Et assurément, le Laser azuré mérite une quatrième partie, 2008. Elle contient du vécu, beaucoup de confirmations, quelques infirmations. Nous avions changé, mais peu. Nos regards croisés aussi avaient changé, mais peu.

Mais pour écrire cette quatrième partie, ainsi que pour corriger et achever les autres, il m’aurait fallu un soutien actif de Sophie. Je n’ai pas pu l’obtenir. A la sortie de cette année 2008, je constatai donc que les forces, et surtout l’espoir d’atteindre les hautes ambitions dont je crois que Sophie est digne, me manquaient. C’est pourquoi la quatrième partie ne figure que sous forme de quelques repères, fort éloignés d’un texte abouti. De même, je n’ai pas repris les trois premières parties comme elles l’auraient mérité ; et elles sont toujours à l’état de brouillon mi-construit mi-vrac, échevelé, désinvolte, plein de mon emphase et de mes digressions, plein du flot crémeux et de l’esprit merveilleux qu’elle dispensait sans continuer, ce qui correspond assez, je crois, à l’état de ce dont elles parlent, c’est-à-dire l’étrange aventure spirituelle que j’ai partagée avec cette personne, si remarquable. Ceux qui prennent la peine d’écouter, sauront entendre la thèse à travers les détours interminables du récit et de la réflexion. Malheureusement, Sophie n’en fait pas partie.

Pour être plus concret voici quelques ajouts prévus dans les trois premières parties. Un texte théorique sur la rencontre devait couronner la partie 1973. J’avais prévu d’insérer un « Nouvel abrégé de la théorie de la musique » dans la partie de 1982 ; ce projet aurait parlé de ma vision de la musique intérieure, et j’aurais rendu un hommage aux idées sur la poésie dont Sophie se faisait l’avocate en 2008. Mais surtout, j’aurais achevé la partie 1983 écrite très vite, et qui aurait mérité une complète reprise (peut-être avec des textes sur mes passions plus secrètes, un texte sur le sexe dans les tableaux de l’Annonciation). Un chapitre sur Agnès aurait aussi été indispensable. De la partie 1984, qui est si importante, je n’ai que de brèves mises à plat, qui ne figuraient d’ailleurs pas encore dans l’édition privée de 2008 à destination exclusive de Sophie. Dans le sens de l’écrit, c’était la fin de l’ouvrage, car 1984, qui va du tournant de notre première paix, aux conséquences qui auraient été si compliquées à développer de la découverte de sa mythomanie, en passant par le viol consenti, est le moment où je prends conscience, à mon corps défendant, que j’aime, et où j’arrive à le dire en pleine connaissance de cause, ce qui entraîne ensuite de ma part un recul volontaire de cinq mois pendant lesquels je me suis trouvé dans la plus extrême stupéfaction de ma vie.

Il y a dans le fait que 1994 a été écrit dix ans avant 1982 de nombreuses scories et étrangetés, qui auraient mérité une révision importante de cette troisième partie qui fut la première. Une relecture amicale et professionnelle, mais rapide, a eu lieu début 2009 pour lisser et corriger mes trop nombreuses désinvoltures et faiblesses dans la langue ; et il en reste bien plus que ce qui paraît tolérable pour une publication : il manque de nombreuses relectures à plume aiguisée. Pendant ce temps, j’ai repris et modifié, non dans les grandes lignes, mais en retaillant certains passages et en ajoutant quelques autres, « TO rit de l’amour », qui donc est lui aussi modifié par rapport à l’édition que j’avais finalisée pour Sophie.

Je ne peux être juge de la qualité de cet écrit. Mais c’est certainement celui qui m’a le plus pris, et même le plus arraché. C’est une des raisons pour lesquelles, au fond, j’ai toujours pensé qu’il était destiné à rester inachevé et posthume. Sophie a été la première personne a y avoir accès ; seul « Amour et émeute » avait fait l’objet d’une publication séparée, et j’avais également fait lire une version antérieure de la théorie de l’amour à une autre personne. J’ai donc écrit cet ouvrage en ermite, patient et inquiet. Mais je crois que je suis allé assez loin en moi pour puiser dans la part originale de mon individualité et de mon vécu au milieu du fatras daté et des banalités inhérentes à ma place dans la société. Si bien qu’après avoir beaucoup hésité, j’ai finalement cru que même le brouillon méritait d’être publié. Cette immodestie s’opposait à la frustration quasi puritaine d’avoir réalisé une expression très profonde de moi, et de renoncer à l’extérioriser. Ces deux alternatives sont insatisfaisantes. Mais j’ai opté pour celle des deux que je ne pourrais pas renier.

Le titre de l’ouvrage a failli changer entre 2007 et 2009. Je lui voulais un nom moins phonétique, et moins anecdotique : car ce qu’il couvre n’est pas le fond de l’ouvrage, mais le déclencheur du mouvement de l’esprit raconté. Mais le titre juste, l’Implant, était par trop rébarbatif. J’ai donc gardé le Laser azuré, qui allie à la fois grandeur et démesure, poésie et exagération, jeunesse et portée, notre époque, sa vanité et son sens, et la signification et la sensation d’un début qui porte loin, au-delà de moi, j’espère.

     
             
             
             
             
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