L'émeute de Vaulx-en-Velin (banlieue de Lyon) est la première émeute de banlieue moderne en France métropolitaine, si l'on veut bien admettre que les affrontements des Minguettes (autre banlieue de Lyon) et des quartiers nord de Marseille au début et au milieu des années 80 n'en sont encore que d'imparfaits préludes.
C'est d'abord une « bavure » (un jeune meurt sur son deux-roues, alors qu'il est poursuivi par la police). Ce sont ensuite quatre soirs d'émeute de jeunes de banlieue furieux : 6, 7, 8 et 9 octobre 1990, avec pillage, destructions de biens et affrontements avec la police. L'événement a été surmédiatisé, ce qui sans doute l'a étendu, en nombre de jours, mais aussi à d'autres banlieues lyonnaises par « copycat ». Cet éclairage exagéré ne permet cependant pas de reconstituer la progression de ces quatre jours. On sait seulement qu'après le premier soir l'émeute, son jeu, son plaisir, sa perspective, a attiré des « éléments extérieurs » au quartier, ce qui a constitué le point d'appui des récupérateurs : un certain nombre de jeunes du premier soir se sont laissé prendre à la réaction identitaire qui stipulait, à travers les plus vieux, ou les éducateurs, de ne pas laisser participer ceux venus d'ailleurs, décriés comme fomentateurs de complot, comme déstabilisateurs par tous les partis, de la police à la presse.
La surmédiatisation de cette émeute type a aussi fait
de Vaulx-en-Velin une sorte de mot-clé, synonyme d'émeute.
Hors de France, cependant, l'événement était à
peine perçu comme un fait divers, et y a été rapidement
oublié.
(Texte de 1998.)
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