Un spectacle assez amusant s'est donné assez récemment, sur un petit site Internet cochonsky, par ailleurs assez chiansky, appelé Monsieur Ripleisky. On a pu y voir un penseur penser. Assis dans son bocal, il y avait là l'ex-futur Grand Théoricien Jean-Pierre Voyer en train d'administrer une leçon éclatante aux téléologues entre le 17 février et le 2 avril 2003, c'est-à-dire pendant un mois et demi, quasi quotidiennement sauf les jours de relâche, assez rares, où le crâne d'œuf ensablé dans le bocal s'arrête de fumer. On pouvait admirer ce vieillard retranché en train de raturer, réfléchir, gommer, trafiquer ses propres textes, se gratter ce qui gratte, transpirer beaucoup et cultiver son goût futile pour le minuscule. Sans doute cet exhibitionniste ratatiné et aplati se voyait-il dans les vitres du bocal quand son toupet, lubrifié par la sueur, glissait sur la tempe, parce qu'il feignait tour à tour des poses de prince russe, dont il a la grossièreté infatuée et la dégénérescence de l'entendement, de disciple de Debord, dont il a la vanité paranoïaque et l'usure précoce, de grand penseur qui pense, dont il a le miroir déformant et le postiche qui pellicule, de Céline et de Flaubert, dont il imite la crapule obscure et la méticulosité laborieuse. L'ensemble de son activité, tour à tour fiévreuse et gourde, désordonnée et pincée, un constant hommage à la fourberie et à la malhonnêteté intellectuelle, peut se synthétiser en un seul geste, fort éloquent. Jean-Pierre Voyer se badigeonne au milieu du corps, et en regardant de plus près on s'aperçoit qu'il tente, en fait, de se masturber le nombril par diverses techniques d'autosuggestion. Le petit peuple peut venir applaudir l'épaisse panoplie qui aide le cabotin à se concentrer dans cette pratique tantrique destinée à être admirée au millénaire suivant, qui sera le millénaire de la communication infinie : œillères de cheval, petit sifflet de couard entre les dents, queue de ouistiti au cérumen dans les oreilles, carotte postdialectique taillée dans chaque narine parce que le bocal empeste le pet liquide qui est le carburant de cette expérience unique de cogito ego sum.
Que bricolait ce nouveau Janotus dans cette fébrilité, dans ce lâcher glissant qu'il croyait apparemment à son avantage ? D'abord, il tentait, une fois de plus, de tromper le public. Il truquait. Il manipulait frauduleusement comme il en a pris l'habitude depuis longtemps. Il retouchait un texte public, auquel il a été répondu en retouchant ce à quoi il a été répondu, comme si cette réponse de réponse précédait la première réponse, celle qui a été faite hors du bocal. On appelle cela faire un faux. Pour bien rouler le lecteur, il antidatait ces modifications. Un de ses textes du 10 mars, auquel il a été fait réponse publique le 16 mars, se trouve modifié le 21 mars, mais avec la date du 13. Depuis, malgré des modifications à répétition (au moins les 23, 28, 30, 31 mars ; et les 1er, 2 et 15 avril), le 13 mars est toujours indiqué comme la dernière date de mise à jour.
Si Jean-Pierre Voyer souffre autant dans ses minuscules cascades de cul, c'est qu'il tente seulement de se justifier. Jean-Pierre Voyer essaie, avec plus de salive que de verbe, de justifier la falsification indiscutable d'une correspondance que j'avais menée avec lui en 1991. Ce délai suffit à confirmer la gravité du fait : il a été incapable d'y répondre jusqu'à maintenant, et s'il est contraint de le faire si tard, c'est qu'il ne peut pas contourner cette accusation. Notre Maître Janot a le cul sur le bord de ce ravin qu'on appelle l'âge. Et dans le spectacle laborieux du bocal je constate parfois avec peine, souvent avec le doux sourire indulgent qu'on a pour les preuves à corps défendant, qu'il n'arrive pas même encore à se convaincre lui-même. Seul un long tripotage quotidien de saint nombril semble pouvoir lui permettre, par éclairs, d'espérer étourdir le public de sa logique infantile et de ses arguments improvisés.
Jean-Pierre Voyer a toujours été en retard. Il est arrivé aux portes de l'Internationale situationniste au moment où elles fermaient. Il a commencé à chuchoter à l'oreille de son maître Debord au moment où celui-ci était devenu sourd. Intellectuel typique de la génération encastrée entre Saint-Germain-des-Prés et Mai 1968, pas mûr pour l'un, déjà trop fait pour l'autre, il a commencé à briguer la notoriété au moment où la génération qui le précédait et celle qui l'a suivi ont rendu infâme toute reconnaissance d'intellectuel. Il arrive même aujourd'hui en retard à la critique dont j'ai honoré son propre discours il y a douze ans. Après avoir raté son passé, il a raté son époque, sans avoir oublié de rater son avenir. Je crois que Jean-Pierre Voyer a été un capitaliste honteux et un pédé honteux. Je sais qu'il a été un employé honteux, un postsitu honteux, un intellectuel honteux. Il est aujourd'hui un arriviste honteux, un littérateur honteux, un conservateur honteux, un religieux honteux et un escroc sans vergogne. Il ne semble avoir quitté la honte que dans les brefs instants où il a réussi à tromper. A ma connaissance, ce n'est jamais l'Etat ou la police qu'il a trompés, mais en particulier ceux qui en sont les ennemis, et le public en général.
Quand, en 1991, après neuf ans sans avoir entendu parler de lui, je vis la signature de Jean-Pierre Voyer dans un fade journal d'intellectuels de sa génération, je me résolus à lui écrire. J'étais arrivé à de nombreuses contradictions et limites de ce que ses suivistes appellent sa fougue légendaire et qui est seulement un goût infantile pour la provocation qu'il ne peut d'ailleurs pas soutenir non en décryptant ses textes, où la logique et l'idée étaient souvent sacrifiées à la vanité de briller, mais parce que le négatif dans le monde avait ouvert une façon de penser que ne pouvait pas connaître, et encore moins reconnaître, cette génération. Je pensais, assez trompé je l'avoue par les petits trucages fougueux et les provocations légendaires des discours de ce Voyer, que celui-là, malgré le décalage horaire, serait, s'il en était un, capable de comprendre ce qui s'était passé, dans l'esprit ; malgré le fade journal (qui s'appelait 'l'Imbécile de Paris') auquel il prêtait avec une complaisance assez arriviste sa signature, il était, s'il en est un, une possibilité de pont entre passé et avenir ; et, s'il en était un, c'était lui qui pouvait avoir la capacité de critiquer ce changement du temps que je lui soumettais non sans cette hésitation due aux derniers restes de respect pour avoir élevé sa voix fluette dans un moment de silence. Je sais depuis qu'il était essentiellement porteur de verroterie théoricienne, et que si j'avais pu me tromper sur son éclat, en surévaluant les carats, c'était dû à l'opacité du silence ambiant. Le meilleur exemple de cette illusion d'optique est le malheureux Hegel : j'avais assez longtemps cru que Voyer était quelqu'un qui avait bien compris Hegel ; aujourd'hui je sais que c'est seulement parce que personne ne connaît plus Hegel que j'ai pu avoir l'impression que cet hégélien approximatif, hâtif et criard avait une connaissance suffisante pour parler du dernier dialecticien.
Ma première lettre était une série de questions, au terme de laquelle figurait une seule affirmation. Il n'y avait aucune argumentation. Il s'agissait de donner un cadre aux questions de fond, d'approfondir ce qui chez Voyer était resté en friche, ce qui était en contradiction. C'était l'occasion de dépasser des positions faibles, dont j'ignorais encore qu'elles étaient l'expression d'un épuisement, d'une impuissance, d'une époque et de la société qui l'a produite. Je fus d'abord surpris, tout à fait désagréablement, que Voyer publiât cette correspondance alors qu'il ne m'en avait pas fait part dans un courrier où il m'assurait accepter l'échange, en particulier et en privé, sans avoir utilisé l'en-tête de 'l'Imbécile de Paris' ni aucun autre signe qui le désignait journaliste ou « rédacteur » de ce fade journal. Je fus tout autant surpris de voir que ma lettre maintenant publiée avait été manipulée sans mon avis, et que la réponse que Voyer y associait était scandaleusement antidatée. Je ne pouvais même pas imaginer que toutes ces petites malhonnêtetés avaient été commises intentionnellement par ce truqueur pathologique qui, depuis, a fourni tant d'autres exemples de son mépris complet de l'honnêteté intellectuelle.
Mais ces petits désagréments n'étaient rien par rapport à la réponse publiée dans le fade journal, que ce personnage ne m'envoya pas, bien dans la grossièreté approximative des intellectuels de sa génération. C'était une longue et ennuyeuse resucée, vulgarisée, de ce qu'il avait dit dix ans plus tôt, dont je n'ignorais rien et qui ne méritait pas que je m'y intéresse ; c'était clairement une réponse qui, malgré les apparences sauvegardées dans le fade journal et notamment la forme épistolaire , ne s'adressait pas à moi. La profondeur de ses réponses, apparemment adaptée à ce qu'il semblait supposer être le niveau du lectorat du fade journal, était très en dessous de celle des questions, dont il n'avait visiblement pas compris le sens. Quant à la seule affirmation de ma première lettre, il assura lui-même qu'il n'en avait rien compris. Ce médiocre qui se vante aujourd'hui de je ne sais quelle politesse (pour lui la politesse est apparemment une forme de mensonge intéressé, de roublardise de politicien ou d'affairiste) n'avait donc pas compris ce à quoi il répondait, n'y avait pas répondu, et n'avait manifesté qu'une désinvolture fort déplacée pour quelqu'un d'aussi démuni.
Je ne vais pas répondre ici pied à pied aux innombrables sophismes par lesquels Voyer tente aujourd'hui de se justifier du fond de son bocal, parce qu'il faudrait rentrer dans sa perte accélérée de sang-froid, de mesure, de compréhension et de logique. Ce qu'il manifeste cependant avec éclat est une vanité à hurler de rire il semble vouloir se façonner, uniquement par une impudence typique du petit arrivisme pressé, une espèce de personnage supérieur qui n'est pas sans rappeler ce qu'on appelle un gourou , qui était déjà la vérité de toute sa démarche de collabo du fade journal des intellectuels ratés de sa génération. Il avait reçu une lettre et au lieu de chercher à comprendre le point de vue de son auteur, il n'y a cherché que la meilleure façon de faire le paon, d'avancer sa carrière de théoricien, de mettre en scène sa salade peu fraîche de l'époque précédente, en n'hésitant pas à manipuler le texte qui avait causé une aussi indigne réplique. Aujourd'hui, en se disant « rédacteur » du fade journal, il montre encore à quel point il salivait devant la tribune de journaliste qu'on lui avait aménagée. Il n'a même pas pensé un seul instant que ma lettre le mettait gravement en cause et lui parlait de quelque chose qui allait bien au-delà de toutes les petites vanités. En société, on rencontre parfois de tels plaisantins qui, sans savoir de quoi il est question, interjettent un bon mot pour la galerie, dans l'espoir de se faire reluire. La meilleure façon de traiter de pareils marioles, c'est d'aller les voir lorsqu'il n'y a plus de public, entre quatre yeux, et de reposer les termes mêmes de la discussion que la goujaterie a interrompue, en tenant le revers du veston. Après qu'on lui a demandé ce qu'il y avait de spirituel, de pertinent, de drôle, d'intéressant dans l'interjection désinvolte faite un peu plus tôt pour la frime, il est rare que le mariole refasse le mariole. C'est une petite explication de ce genre que Voyer doit toujours redouter puisqu'il pensait que je voulais discuter avec lui en privé, et plus en public, parce que je préférais ne plus paraître dans le journal où il était devenu collabo, en expliquant que ce que ce journal avait de moins fade, c'est qu'il tolérait la manipulation de mon courrier.
Il est assez ahurissant que le grossier Voyer se vante aujourd'hui de la politesse qu'il aurait eue à mon égard. Il a non seulement manipulé ma première lettre, il l'a publiée dans un torchon sans mon avis, il y a répondu en antidatant sa réponse, il n'a pas compris mon point de vue auquel il feignait de répondre, et il a uniquement tenté de l'exploiter pour faire sa pub sur ses fadasses idées passées. On peut dire que dès le départ il m'a donc traité en ennemi, et dès le départ, il a été un véritable faux-cul, hypocrite, qui ne cherchait pas seulement, en faisant semblant d'entretenir un échange, à me tromper, moi son interlocuteur de bonne foi, mais aussi et surtout à tromper le public. J'ai compris depuis que Voyer ne répond qu'aux faire-valoir, des gens très limités, parce que les faire-valoir seuls lui permettent de briller ; apparemment, il avait si mal lu les questions de ma première lettre qu'il pensait avoir trouvé là un faire-valoir. Indifférent à comprendre le discours que ces questions introduisaient, myope et borné, il ne salivait que de l'éclat de son inepte réponse.
L'étendue de la bienveillance avec laquelle j'ai poursuivi avec cet escroc a aujourd'hui quelque chose de tellement naïf et ridicule qu'il m'en coûte d'en parler. Je pars toujours du principe que si quelqu'un ne me comprend pas, c'est d'abord parce que je me suis mal exprimé. C'est à moi qu'il appartient de reformuler. Voyer n'avait pas compris, et c'était donc à moi de relancer, avec plus de vigueur et de précision. A aucun moment je n'avais pensé que j'avais affaire à autant de bassesse, de fausseté, de misère. Tout comme j'innocentais parfaitement Voyer de toutes les manœuvres consternantes qui avaient entouré la publication de la première lettre, j'excusais pleinement son incompréhension logorrhéique ; et un peu moins la fadeur de sa réponse, qui ressemblait beaucoup à la banqueroute spirituelle des intellectuels de sa génération.
J'ai toujours pensé qu'il ne fallait pas répondre à l'accusation d'imbécillité de ma seconde lettre, qui est la seule chose que l'ensemble et le détail de la secte voyériste en a jamais dit. L'imbécillité, en effet, ne se discute pas, elle se vérifie seulement. Si j'y réponds finalement, c'est qu'elle est devenue la pierre de touche de toute la justification tardive du falsificateur Voyer.
Ma seconde lettre en effet était parfaitement imbécile, du point de vue de Voyer. Le point de vue de Voyer est la masturbation par badigeonnage du nombril, pour laquelle la fin justifie les moyens comme on l'a vu alors et depuis, et comme on peut le constater dans le spectacle du bocal à théorie. Ma seconde lettre, qui n'était plus une série de questions, mais une série d'affirmations et de réponses, d'argumentations et en cela radicalement opposée à la première , ne pouvait plus être utilisée pour glorifier cet arriviste minable. Elle ne pouvait pas non plus être utilisée pour faire valoir : elle refusait la publicité du fade journal et menaçait que le fond, la suite, se passe sous quatre yeux, ou dans un lieu public moins fade, où la manipulation n'est pas possible et où répondre n'importe comment, en ne poursuivant que des objectifs de gloriole personnelle ne reste pas impuni. Du point de vue du théoricien de la communication infinie une telle réponse est parfaitement incompréhensible et imbécile.
Mais le point de vue de Voyer, quoique important, est parfaitement secondaire dans cet échange. C'est moi qui ai initié et mené cette correspondance ; Voyer y répond seulement de son mieux ; c'est moi qui délivre le ton, l'intensité et le domaine d'application, c'est Voyer qui y est seulement invité à se mettre à niveau, à s'accrocher au wagon, après lequel il est en train de ramper, douze ans plus tard ; c'est moi qui apporte le fond, c'est moi qui apporte la critique et Voyer y cherche seulement à éluder le fond, à se soustraire à la critique. C'est moi qui apporte le contenu dans cette correspondance, et Voyer ne s'est chargé que de la mise en forme, on a vu dans quel but de pute. J'ai pu mesurer depuis que ceux qui visent la notoriété individuelle et la postérité bon marché comme aboutissement de leur discours, les résignés qui jouent les cyniques, ont donné et donnent raison à Voyer ; ceux qui cherchent à comprendre la nouveauté du monde, à ouvrir des fronts de parole, à construire des perspectives et des règles éphémères, ceux qui sont insatisfaits et ceux dont la rage n'a pas encore trouvé d'exutoire, ont fort bien entendu le propos de ma seconde lettre. Autant dans ses procédés que dans ses vues, dans ses manières et dans sa compréhension, Voyer est ce qu'on appelle un petit joueur ; et par petit joueur, dans le domaine des idées, j'entends ce que, à l'époque de Léon Bloy, dans le domaine social, on appelait un petit-bourgeois.
Voyer n'a pas plus compris ma seconde lettre que la première. Il a seulement eu peur, comme l'a confirmé sa débandade finale. Aujourd'hui, toute sa défense consiste à affirmer l'imbécillité de cette lettre. Rappelons d'abord qu'une imbécillité décrétée par Voyer autorise Voyer, selon son propre décret, à faire ce qu'il veut : ne pas argumenter, tricher, maquiller, falsifier. Mais comme les téléologues l'avaient signalé à un voyériste qui défendait déjà cette position, si l'imbécillité de l'autre me donne droit à ne pas argumenter, tricher, maquiller, falsifier, il suffit d'avancer à couvert de l'anathème d'imbécillité pour ne pas argumenter, tricher, maquiller, falsifier. Quand on n'est pas capable de répondre, quand on n'a pas d'argument, comme Voyer face à ma seconde lettre, il suffit alors de dire qu'elle est imbécile. Je n'ai, pour ma part, jamais falsifié Voyer. Pourtant, quel imbécile ! Douze ans après, il en est encore à prétendre se débarrasser de cette lettre si encombrante en tentant, par l'affirmation gratuite, de convaincre qu'elle est imbécile !
Ensuite, l'imbécillité est quelque chose qui se prouve, comme je viens de le faire. Voyer a tenté de prouver l'imbécillité des téléologues. Pour ce grand œuvre, il s'est appuyé sur le digest de quelqu'un qui ne connaissait pas le discours des téléologues, un certain Hate Company, dont les avis à l'emporte-pièce et les approximations ignorantes ont largement été réfutés. Voyer a construit une manipulation de textes où n'apparaît aucune des contre-argumentations des téléologues dans le but de faire croire à l'imbécillité des téléologues, et dans le style si caractéristique et « honorable » du falsificateur Voyer lui-même. Depuis, il n'a pas été capable de répondre à la réfutation de cette manipulation, qui prouve donc que si entre le falsificateur et les téléologues il y a de l'imbécillité, ce n'est pas du côté des téléologues.
J'attends pour ma part que Voyer prouve l'imbécillité de ma seconde lettre. Ce sera pour lui plus simple que de tenter de prouver l'imbécillité des téléologues sur des sources de seconde main, hautement discutables et qui ne trahissent que son ignorance crasse de ce dont il prétend parler. Avec ma seconde lettre il a entre les mains une pièce indiscutable, et il peut là tenter de sortir de l'anathème calomniateur qui pour l'instant ne peut que rallier ceux qui se laissent seulement convaincre par des poses assurées et de la propagande vulgaire, mais pas ceux qui veulent des arguments. Il est vrai que l'argument, dans le point de vue de l'échange, était de mon côté, alors que Voyer ne s'est distingué que par la production de l'effet, par la poudre de perlimpinpin, par le rond de jambe.
Pour aider ce vieillard bilieux et chiasseux, voici donc à quels thèmes, au minimum, ses arguments devront rendre justice : l'infini de la communication, la communication directe, la méchante aliénation, ce qu'est l'histoire, ce qu'est un contenu, ce qu'est un principe, ce que sont origine et commencement, ce qu'est la réalité, et il devra notamment prouver que je me trompe en affirmant aujourd'hui qu'il ignore tout cela, dont il a pourtant abondamment parlé. Je l'exonère de se ridiculiser davantage sur Hegel, mais il faudra aussi qu'il m'explique hors de son charabia pour petite secte pourquoi l'économie ne serait pas la religion dominante de notre temps. Je l'attends, comme Sammy Sosa attend la balle. Cette argumentation est aujourd'hui plus indispensable pour lui, mais beaucoup plus difficile qu'il y a douze ans ; je suis donc assez persuadé que ce piteux personnage devra se contenter de stipuler ad aeternam l'imbécillité de ma seconde lettre, sans jamais pouvoir la vérifier publiquement. J'ai dit, depuis 1992, que Voyer ne pouvait pas me répondre, ce qui est le cas tant qu'il est incapable de répondre à cette seconde lettre, et la plongée actuelle dans le bocal, qui espère se débarrasser de cette impuissance en donnant le change, le prouve mieux que tout ce que je pourrais affirmer sur les occasions qui ne se représentent pas.
Ma seconde lettre à Voyer est évidemment la seule pièce indispensable de cet échange. Elle est indispensable parce qu'elle seule explique la démarche de son acteur principal, celui qui a lancé, et qui a relancé, moi. Le seul contenu, la seule négativité, la seule nouveauté de tout cet échange est dans ce texte. Cette lettre seule est explicite sur le différend profond entre l'époque dont je viens et celle où Voyer est encore attardé. Elle est aussi différente de ma première lettre que les cinq premières lettres de Voyer à Lebovici, où Jean-Pierre suçait le paillasson de Gérard, sont différentes des quatre dernières, où le cave se rebiffe et lance une discussion critique sur l'économie. Ma seconde lettre, qui ouvre une perspective dont tout ce qu'a dit Voyer est le présupposé critiqué, est devenu le terminus, la limite de Voyer. Son retard théorique, son ignorance de l'époque, son incapacité au jugement, ses calculs de fourbe et de roué l'ont perdu tout seul, même dans sa perspective de devenir quelqu'un, d'exister comme il dit (d'être, comme il dit maintenant plus prudemment). Cette correspondance qu'il a ratée est l'obstacle devant lequel il a d'abord fait demi-tour, et nous savons, lui et moi, qu'il ne passera jamais cet obstacle. Il n'a pas le souffle, il n'a pas la vigueur, il n'a pas l'esprit qui le lui permet. Il a manqué le coche il y a douze ans, par légèreté, par vanité, par grossièreté, par épuisement aussi, épuisement de l'entendement et de l'intelligence, résignation à son petit personnage qui est devenu le couronnement de son discours ; quand l'auteur devient la fin du discours, alors le discours est bien peu de chose, surtout lorsque l'auteur est vieux. Depuis douze ans, d'ailleurs, on ne l'a plus vu émettre une seule idée, il est seulement excité du bocal, incapable, impuissant, content de lui cependant, rusant à l'infini en pure perte, et recyclant ses grincements de chaise roulante dans un cynisme blasé. Car, dans les grandes ambitions, il n'y a que deux ou trois batailles décisives, parfois une seule. Sans grand mérite parce que sans grande difficulté, j'ai battu Voyer à plate couture dans une rencontre qu'il ne pouvait pas remporter, mais qui n'était pas prévue pour être une bataille. Même dans son incapacité de comprendre que je lui offrais sa dernière chance, il faut malheureusement conclure : quel imbécile !
Incapable de répondre à ma seconde lettre, incapable d'en deviner le sens, retranché dans cette pseudo-superbe postulée du toupet qui glisse et du pet liquide qui siffle, Voyer s'est enfui en courant. Dans cette panique ridicule il semble même avoir été incapable de sentir que l'exposé de son insuffisance, que mes lettres commençaient à étaler, se voulait principalement en être le remède ; mais il avait tellement fait l'enflé, il avait tellement abusé de ma première lettre, qu'il n'a vu dans la seconde, plus ferme, directe et qui commençait à exposer les différends, qu'une terrible agression. C'est avec les tripes, qui lui dégoulinaient du slip, qu'il a rencontré la critique, dans une indignité éperdue, et depuis il tente seulement de se mettre hors de toute critique. Trop tard, trop tard.
Que Voyer ne soit pas capable de me répondre m'a seulement appris qu'il était devenu plus vieux et plus vide que je n'avais pensé. Je n'ai jamais exigé de réponse de la part de Voyer. J'avais même affirmé qu'on ne peut pas attendre l'impossible : une réponse intelligente là où il n'y a plus d'intelligence, même si on met des bambous sous les ongles, et je n'ai, du reste, jamais eu ce genre d'outil policier. Voyer cependant espérait que je le laisse libre de son silence. Laisser Voyer libre de son silence signifiait ne plus parler de ce qui était en jeu, c'était donner raison au silence. Il n'en était évidemment pas question, et Voyer d'ailleurs n'était plus en mesure de proférer d'exigences : quand on a failli en trichant, fait le fanfaron pendant la dispute et fui en pleutre, il ne faut pas espérer être respecté en quoi que ce soit par le vainqueur, surtout si on glapit du haut de la glotte qu'on revendique la moindre des libertés. D'abord je pense qu'il y a une responsabilité à soutenir son propre discours en public lorsqu'il y est critiqué ; et j'avais bien l'intention de ne pas épargner quelqu'un qui avait abdiqué si honteusement cette responsabilité. Ensuite et surtout, je me sentais libre de tirer toutes les conclusions théoriques de l'incapacité de Voyer à soutenir son discours et c'est ce que mes amis et moi avons fait depuis. Je ne peux d'ailleurs qu'engager qui que ce soit à en faire de même avec ce que nous avons dit : nous non plus ne pourrons sans doute pas soutenir notre discours au-delà d'un certain point. Mais il est fait pour chercher ce point.
La suite serait comique si elle n'était pas infestée de l'odeur de Voyer à tout jamais, celle du pet liquide rehaussé de l'aigreur des constantes malhonnêtetés, et de la falsification. Ce foireux m'avait demandé de le laisser libre de son silence, ce pour quoi il n'y avait aucune raison. Mais lui-même est sorti de ce silence, aussitôt que le badigeonnage frénétique du nombril eut repris tous ses droits. Voyer avait apparemment misé sur le fait que je ne saurais pas me faire entendre et que je ne serai qu'un cauchemar, facile à oublier. Et il a donc cru, avec cette impudence des petits charlatans, pouvoir rééditer sa manœuvre de starlette qui se fait reluire le fondement. Mais pour cela, les questions de ma première lettre lui étaient nécessaires. Il a donc falsifié, à travers l'édition faite par ce que je trouve juste d'appeler les Editions des Enculés Anonymes, ce que j'ai dit, en présentant ma première lettre sans la seconde qui explique son sens.
Que Voyer publie ses sottises prétentieuses ne m'insupporte pas au point que j'intervienne. Mais s'il y mêle mes textes, alors qu'il le fasse de manière que le public en comprenne le sens que lui n'a pas réussi à saisir. Dans la publication des Enculés Anonymes, Voyer et von Nichts ont tenté de réduire, sur le fond et sur la forme, ce que je disais à la seule mise en valeur de l'imbécile Voyer, qui n'était que le comparse, par la qualité même de sa réponse, de cette correspondance. Ils ont falsifié ce que j'ai dit, pour faire reluire une midinette au fondement bouché, et ils ont falsifié l'ensemble de l'échange pour effacer ce sur quoi il portait, et qui était le commencement de la critique d'une époque à travers une de ses théories.
Aujourd'hui, dans l'agitation de son bocal, Voyer prétend que ma seconde lettre est aussi imbécile que la première. Pourquoi ne l'a-t-il pas publiée ? Le public ne s'y serait pas trompé. Il affirme que sa sortie paniquée et indigne de cette correspondance était de la politesse. Pourquoi ne l'a-t-il pas publiée ? Le public ne s'y serait pas trompé. Mais Voyer a préféré prendre le risque de falsifier cette correspondance, plutôt que de la présenter sans ma première lettre sans arguments, parfaitement imbécile ou avec la seconde parfaitement imbécile, et pleine d'arguments. Le bout de correspondance publié par les Editions des Enculés Anonymes fausse entièrement le sens de cette correspondance, et en cela c'est une falsification. Ma seconde lettre est indispensable parce qu'elle explique le sens de la première qui était dévoyée dans la réponse de Voyer et elle explique le sens de tout cet échange. Publier seulement la première lettre avec la réponse qui fausse son sens c'est falsifier ce qui était en jeu. Il y a donc falsification du sens de la première lettre, et il y a falsification du sens de l'ensemble de la correspondance dont elle fait partie. Cette correspondance est une critique de la pensée de Jean-Pierre Voyer et Jean-Pierre Voyer en utilise un bout pour faire son autoglorification a-critique, pour faire justement comme s'il n'y avait pas eu de critique. C'est précisément ce qu'avait fait Lebovici avec Voyer. C'est une falsification indiscutable.
Je serai très clair sur cette falsification : si Voyer avait publié l'ensemble de la correspondance, il n'y aurait pas eu falsification ; si Voyer avait publié ses lettres ou textes, ou quoi que ce soit, sans mes lettres, il n'y aurait pas eu falsification ; si Voyer avait publié ma première lettre seule au milieu de son fatras inessentiel, en indiquant mon désaccord avec sa publication, sur la forme et sur le fond (ce dont n'importe quel éditeur respectable se serait fait un devoir), il n'y aurait pas eu falsification ; s'il avait seulement indiqué mon désaccord sur la forme, il y aurait eu falsification, parce que mon désaccord porte essentiellement sur le fond : dans ce cas il aurait été au niveau de malhonnêteté de Lebovici ; il est resté encore en dessous, et il n'est donc pas étonnant que son complice d'éditeur soit fier d'endosser la tunique de Lebovici.
On voit aujourd'hui comment le petit gourou qui pèle sous le toupet traite ses complices, dans cette falsification. Il feint aujourd'hui en pédant hypocrite de ne vouloir défendre que « l'honneur », mot qui dans une pensée aussi basse devient une sorte d'excrément, de son éditeur. Et il affirme que c'est clair. Et simple.
Il y a bien longtemps que tous ceux qui ont suivi cette affaire savent que le fort démuni von Nichts est une sorte de valet de pied, à moitié idiot, et que sa malhonnêteté profonde est d'abord un alignement sur celle de son gourou. Von Nichts fait seulement tinter la clochette quand le maître parle. Il y a bien longtemps que je sais que la responsabilité de la falsification revient à l'hypocrite Voyer, qui n'avait pas osé prendre la responsabilité de défendre sa théorie quand je l'ai critiquée, en passant. Aujourd'hui donc, quand Voyer prétend laver son éditeur de l'accusation de falsification, comme si c'était son éditeur qui était principalement en cause, il charge là avec la plus crapuleuse vergogne son complice exécutant. Il fait comme si c'était son éditeur qui est responsable de la falsification que je lui impute, entièrement, tout comme les médias parviennent à faire imputer les désagréments que me cause une grève aux grévistes, et non à l'entreprise qui est responsable du service dont je suis lésé par la grève.
De plus, si cette défense était si claire et si simple, pourquoi Voyer ne l'a-t-il pas produite au moment où je pensais effectivement encore, par un incroyable respect pour la pensée passée de Voyer, que Voyer ne pouvait pas avoir commis une aussi crapuleuse falsification, et qu'il avait été doublé par ce comparse ? C'est en 1999 que les téléologues ont d'abord attaqué von Nichts avant de se rendre compte que celui-là était seulement en bout de laisse. Mais Voyer, qui s'exprimait sur le site où son ouistiti était torché, tous les jours, a laissé son « honneur » d'éditeur insulté pendant quatre ans, alors que sa défense était prétendument claire et simple ! Voilà un vrai menteur, lâche, fourbe, qui accuse ses complices en prétendant les défendre, par-derrière, bien après les avoir lâchés au moment où ils se faisaient attaquer, au moment où ils ont perdu à tout jamais tout honneur.
De même, Voyer en excité du bocal, dans sa pétomanie liquide tous azimuts, contredit aussi formellement son autre complice en calomnie, qu'on prononce Weltfaux. Celui-ci affirmait il y a six mois seulement, comme argument principal dans un « livre » publié par le même éditeur et consacré à cette falsification indiscutable, « honneur de la profession », que si j'avais demandé à Voyer un droit de réponse dans le fade journal qui truquait, il m'aurait bien évidemment répondu et cette espèce de sous-scribe qui turbine à la calomnie et au fantasme avait même ajouté pour donner de l'aplomb à ses inventions : « Qui pourrait douter de la chose une seule seconde ? » Aujourd'hui, donc, dans un autre délire de surestimation de l'altitude de son pot de chambre, Voyer affirme clairement que, quand bien même j'aurais demandé ce droit dans ma seconde lettre, il l'aurait bien évidemment refusé et n'aurait de toute façon pas répondu. Qui pourrait douter de la chose une seule seconde ?
Les contradictions de la petite secte, obligée d'inventer tous les jours de nouvelles justifications tonitruantes pour cette falsification, ne seront pas débattues en interne. On n'imagine pas von Nichts furieux de la pose de non-responsable de Voyer, ou Weltfaux demandant des comptes sur le démenti clair, simple, que Voyer fait d'un argument qu'il a pourtant nourri et laissé publier et qui fait passer le Weltfaux pour le con qu'il est. Car tout le travail de la secte, depuis au moins huit ans, consiste à construire le personnage de Voyer, hors d'atteinte des baffes, hors d'atteinte de toute critique. Il est quand même assez amusant de constater que Voyer m'accuse aujourd'hui de vanité, parce que j'ai parlé d'avoir le dernier mot. Ce même Voyer parle aujourd'hui de lui à la troisième personne dans le meilleur style guignol : « Alain Delon ne parle jamais d'Alain Delon », « Voyer n'a cure de la vanité ». Ainsi aurions-nous escompté de ces lettres « nombreuses et interminables (...) dont Voyer a le secret ». Qu'est-ce qu'il croit, le cabot ! De quoi il rêve, le nabot ! Quel pied il prend dans sa propre merde, avec ses gros sabots !
Je rappelle donc que mon nom est éphémère et qu'il recouvre un faisceau de fonctions ; que mes amis et moi avons toujours tout fait pour que nos noms s'effacent derrière nos idées, quitte à changer de nom quand un début de notoriété usurpait la primauté des idées ; que la téléologie est arrivée, entre autres, à la conclusion que la notoriété, la reconnaissance, la célébrité, et même la gloire sont en contradiction avec ses buts et que, par conséquent, atteindre un tel résultat constitue un échec complet du point de vue de nos buts, qui proposent d'autres plaisirs, moins vulgaires et plus intenses.
Je vais terminer sur le dernier mot : puisque les téléologues ont parlé du dernier mot de cette correspondance, Voyer en effet tente d'induire dans un amalgame caractéristique qu'il ne s'agissait donc que de cela. Il a raison sur la forme, mais pas dans le sens bas et vicelard qui est la traduction de toujours de son horizon borné comme un dictionnaire et de ses ambitions de démagogue comme au travers du fade journal des intellectuels ratés de sa génération. Pour lui, avoir le dernier mot est quelque chose de littéral, comme si avoir le dernier mot ne signifiait pas avoir raison, l'avoir emporté. Accidentellement, j'ai eu et j'ai le dernier mot sur la forme de cet échange, le dernier mot littéral, comme en témoigne l'épilogue qu'avait publié dès 1992 la Bibliothèque des Emeutes dans son bulletin nº 4, et auquel Voyer n'a jamais osé répliquer. Mais j'ai voulu et j'ai le dernier mot sur le fond, tout simplement parce que l'horizon que permet ma seconde lettre sans réponse contient comme un détail l'ensemble du discours si limité de Voyer, le dépasse si largement que ce piteux Voyer ne peut apparemment même pas le concevoir. La correspondance que j'ai eue avec Voyer est une transition classique nécessaire à la nouveauté : le vieux monde rencontre sa jeune critique maladroite mais vigoureuse. Borné, apeuré, posant sur une autorité surfaite, le vieux monde tente d'occulter, de nier, de faire disparaître cette critique. Incapable de comprendre, enfermé dans les croyances et superstitions, dans les contradictions d'un autre temps, ignorant tout de la critique qui soudain est là, ne la croyant pas possible, ce vieux monde manifeste, à ce contact, ce qu'il a de lâche, de faux, d'arrogant, de contradictoire, de conservateur, de résigné et de misérable. Et il étale cette insuffisance dans la plus grotesque des suffisances. J'ai le dernier mot parce que Voyer n'a pas su répondre aux questions que pose la révolution en Iran, et parce qu'il n'a pas su répondre davantage aux grossières infirmités, que j'ai pointées du doigt à travers ce qu'il avait écrit, de l'époque qu'il avait tenté d'exprimer. Voyer a ensuite tenté de récupérer ce dernier mot, et c'est pourquoi il a falsifié notre correspondance, en essayant d'induire qu'il n'y avait là rien. Mais je ne suis pas mort à l'émeute suivante. Et douze ans après sa défaite irréversible, quelques années après avoir tenté de la maquiller et de l'effacer dans une falsification indiscutable, Voyer, au fond du bocal illuminé où il se branle le nombril, tente de récupérer le mot de la fin.
De cette triste farce qui est déjà un passé lointain j'ai voulu seulement ici rappeler mon point de vue. Le dernier mot, en effet, est tombé depuis déjà longtemps ; c'est un de mes alliés et amis, qui signait Le commissaire, qui l'avait façonné et lancé au moment où il avait découvert et vérifié la falsification indiscutable de cette correspondance, et qui vaut pour l'ensemble de la démarche de Voyer depuis 1991, forme et fond unis dans une rare cohérence : enculé.
(Texte de 2003.)
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