Posted by on February 25, 2001 at 06:37:01 PM EST:
In Reply to: Dits, visions de l'apparence posted by faustroll on February 19, 2001 at 07:23:11 AM EST:
L'apparence se trouve scindée en ce qui apparaît dans l'information et ce qui n'y apparaît pas, un cadavre et la bouche d'ombre. Ce qui n'apparaît pas dans l'information est l'apparence de la réalité de l'époque et cette apparence s'y présente par son absence. Ce qui apparaît dans l'information est la déglutition de l'apparence dans l'estomac de l'Etat et de la marchandise, qui statuent sur la nature de la réalité. Au jour le jour!
De quelle information parlez-vous ? De l'information dominante, occidentale, ou de toute forme d'information ?
D'où tenez-vous que l'Etat et la marchandise statuent sur la « nature de la réalité » ? Ne pensez-vous pas que, chez l'ennemi, ceux qui statuent sur la nature de la réalité sont plutôt les informateurs, qui sont justement devenus la véritable cellule de la pensée de l'Etat et de la marchandise ? Ne pensez-vous pas que la NSA et tous les boards of directors du monde n'ont pour pensée de la nature de la réalité que ce qu'en ont statué les informateurs ?
Ne pensez-vous pas que, par ailleurs, c'est l'OT qui statue sur la nature de la réalité ?
Pour comprendre que cette opposition dialectique recouvre la totalité de l'apparence, il faut situer l'information dans le temps qui est le milieu où elle se développe et qu'elle enveloppe. Si ce qui apparaît dans l'information n'est pas a priori l'apparence de la réalité, ce qui y est apparu devient par la suite une part de l'apparence de la réalité, effectivement.
Si ce qui apparaît dans l'information n'est pas l'apparence de la réalité, c'est l'apparence de quoi ? Par quelle opération ce qui n'aurait pas été apparence de la réalité deviendrait apparence de la réalité ? Pensez-vous que l'information rend réel ce qui y apparaît ?
La véritable misère de l'information est de présenter sa vision comme l'apparence universelle du monde alors que son point de vue est strictement particulier, ne serait-ce que par sa situation dans le temps. La prétention à la généralité de l'information est sa faiblesse la plus évidente, car si elle n'est pas la vraie généralité du monde, cela signifie que la généralité est ailleurs, qu'elle est à réaliser. L'information est la pauvreté du monde, le culte rendu au mystère de sa généralité.
Etes-vous sûr que ce n'est pas l'inverse de ce que vous dites : la véritable richesse de l'information est de présenter sa vision comme l'apparence universelle du monde ? La prétention à la généralité de l'information n'est-elle pas sa force la plus évidente ? L'information n'est-elle pas la richesse du monde ? L'information (nous parlons toujours de l'information dominante, occidentale ?) ne cherche-t-elle pas, au contraire de ce que vous dites, à nier le mystère de toute généralité ? A présenter la généralité comme entièrement transparente, traçable, comme s'en plaint Tiqqun ?
" Ce qui apparaît ici n'est pas ce qui apparaît là ". Les divisions de l'information dans l'espace du monde exposent la vanité de sa généralité en même temps qu'elles font apparaître son intérêt à soutenir, ses méthodes pour construire, les divisions de l'humanité comme l'a démontré en son temps la Bibliothèque des Emeutes. De temps à autre, l'information dans ses divisions nationales se critique elle-même et ses divisions en partis laissent apparaître les divergences existant d'un pays à l'autre quand aux moyens applicables pour supprimer tout débat sur l'humanité. C'est pour nos dinosaures, la triste contingence des situations! Inversement, l'absence de critique d'un pays à l'autre révèle un front commun, un accord de principe (Algérie de vos cadavres). Si dans l'information, ce qui apparaît ici est identique à ce qui apparaît là-bas, ici et là-bas l'Etat et la marchandise pensent à la même chose. Cela implique que le résultat de la pensée a lieu indifféremment ici et là-bas. Pour les mêmes raisons, ceux qui là-bas disparaissent, disparaissent aussi ici, éventuellement enterrés vivants sous des tonnes d'anxiolytiques.
Ne devrait-on pas dire, au contraire, que les divisions de l'information dans l'espace du monde exposent la justification de sa généralité, comme divisions seulement apparentes qui mettent en scène une fausse différence ? Ces divergences ne se présentent-elles pas sous forme d'un pseudo-débat, excellente diversion et interdit d'un véritable débat ?
Que voulez-vous dire par : cela implique que le résultat de la pensée a lieu indifféremment ici et là-bas ? De quel résultat de la pensée parlez-vous ?
La représentation continue par l'information s'affronte quotidiennement à l'apparence de la réalité pour empêcher l'humanité de se prendre pour objet. Cette guerre quotidienne, telle qu'elle s'observe, fait l'apparence du monde et le monde est pavé de ses cadavres et peuplé de ses zombies. Ce combat n'a pas de lieu, il existe partout où l'information existe pour réaliser l'intégration de l'Etat à la réalité et l'intégration de la réalité à la marchandise. Partout où l'information existe pour se réaliser elle-même ad infinitum.
La représentation continue par l'information n'est-elle pas à la fois l'apparence de la réalité et l'apparence de ce qui n'a pas de réalité ? En quoi consisterait cet affrontement entre la représentation et l'apparence de la réalité ? Pourquoi dites-vous que ce combat n'a pas de lieu ? La représentation continue par l'information n'en a-t-elle pas ?
Qu'entendez-vous par réaliser l'intégration de l'Etat à la réalité ?
Qu'entendez-vous par réaliser l'intégration de la réalité à la marchandise ?
Ponctuellement, c'est par la destruction de la matière et des mots par lesquels cette société se pense, que l'apparence de la réalité fait irruption dans la représentation continue par l'information. L'existence de la réalité dérange l'organisation de la représentation et lorsque l'apparence déborde la représentation continue, cette dernière se doit de l'y faire paraître au risque de disparaître à son tour. L'apparence de la réalité considérée hors des manifestations de l'Etat, de la marchandise et de l'information elle-même, n'y paraît alors qu'au titre de dés-ordre, d'in-stabilité, d'in-sécurité, de des-truction; elle y est l'incarnation du mal absolu, le négatif désigné dans la pensée de l'information. Et cette pensée n'est pas la notre, pas plus que son négatif (bien que nous vivions en ennemi dans son monde).
Pouvez-vous citer des exemples de ce que vous appelez l'apparence de la réalité qui ferait irruption dans la représentation continue par l'information en détruisant de la matière ? et d'autres qui montrent la même opération en détruisant des mots ?
Pouvez-vous nous dire en quoi cette pensée n'est pas la vôtre et pourquoi ? Et si votre pensée ne se retrouve ni dans celle-là ni dans son négatif, quelle est-elle ?
Ce détour par la véritable division de l'apparence est en pensée, un " effet retour " de cette " sorte de feed-back " où le ciste aime à porter son mystère - la théorie de l'information n'est pas la théorie de l'" information ".
Pouvez vous reformuler cette phrase ?
Ce n'est pas le monde qui court après l'information, c'est l'information qui court après le monde, et chaque fois que pris dans un événement des hommes y paraissent, c'est une génération qui meurt. L'information est le programme réductionniste de l'humanité: dans la boîte puis au fond du puits. Ce puits est l'horizon infini de l'information.
Que voulez-vous dire par : chaque fois que des hommes paraissent dans l'information, une génération meurt ?
En quoi et pour qui l'information serait-elle un programme ?
Il devient clair à mesure que les temps nous le prouvent, que ce qui apparaît dans l'information disparaît de la réalité. Tout un pan de l'information sert à rendre la pensée de l'Etat et de la marchandise apte à dissoudre l'apparence de la réalité.
Pensez-vous qu'une émeute qui apparaît dans l'information dominante disparaît de la réalité ? Que la pensée de l'époque, qui apparaît dans l'information dominante, disparaît de la réalité ? Que le silence, la résignation, l'argent, la communication, le jeu, le travail, la vie et la survie, l'histoire, l'humanité qui apparaissent dans l'information dominante disparaissent de la réalité ? Comment expliquez-vous que ce qui apparaît dans l'information disparaît de la réalité alors que vous dites plus haut que « ce qui y est apparu devient par la suite une part de l'apparence de la réalité, effectivement » ?
Ce qui n'apparaît pas et continue d'exister finit par paraître dans l'information pour connaître la fin que l'on sait. Le paradoxe est le suivant: ce qui n'apparaît pas dans l'information ne peut pas exister comme réalité et ce qui paraît dans l'information connaît la fin de l'information, la puissance de sa supposé infinitude.
Le fait que le point de vue de l'information (dominante ?) est « strictement particulier » n'implique t-il pas que ce qui existe en dehors de ce point de vue se réalise en dehors de cette information ?
Pourquoi voudriez-vous que la puissance de la supposée infinitude de l'information (dominante ?) soit sa fin ? N'en envisagez-vous aucune autre ?
Ainsi, la question de la suppression de l'information, qui est la question préalable au débat pratique sur l'humanité, paraît entièrement liée à son achèvement, à sa réalisation.
Pourquoi la suppression de l'information devrait-elle être le préalable au débat pratique sur l'humanité ? Pourquoi ne serait-elle pas une forme de ce débat ?
Pensez-vous que l'information dominante puisse être supprimée indépendamment de l'Etat et de la marchandise ? Avant eux ?
La question subsidiaire éminemment téléologique étant:
" Comment finir l'information sans y apparaître? "
Pourquoi la fin de l'information, ce qui la finit et ceux qui la finissent n'apparaîtraient pas dans l'information ?
Qu'entendez-vous par apparaître dans l'information ?