Dits, visions de l'apparence


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Posted by faustroll on February 19, 2001 at 07:23:11 AM EST:


L'apparence se trouve scindée en ce qui apparaît dans l'information et ce qui n'y apparaît pas, un cadavre et la bouche d'ombre. Ce qui n'apparaît pas dans l'information est l'apparence de la réalité de l'époque et cette apparence s'y présente par son absence. Ce qui apparaît dans l'information est la déglutition de l'apparence dans l'estomac de l'Etat et de la marchandise, qui statuent sur la nature de la réalité. Au jour le jour!

Pour comprendre que cette opposition dialectique recouvre la totalité de l'apparence, il faut situer l'information dans le temps qui est le milieu où elle se développe et qu'elle enveloppe. Si ce qui apparaît dans l'information n'est pas a priori l'apparence de la réalité, ce qui y est apparu devient par la suite une part de l'apparence de la réalité, effectivement.

La véritable misère de l'information est de présenter sa vision comme l'apparence universelle du monde alors que son point de vue est strictement particulier, ne serait-ce que par sa situation dans le temps. La prétention à la généralité de l'information est sa faiblesse la plus évidente, car si elle n'est pas la vraie généralité du monde, cela signifie que la généralité est ailleurs, qu'elle est à réaliser. L'information est la pauvreté du monde, le culte rendu au mystère de sa généralité.

" Ce qui apparaît ici n'est pas ce qui apparaît là ". Les divisions de l'information dans l'espace du monde exposent la vanité de sa généralité en même temps qu'elles font apparaître son intérêt à soutenir, ses méthodes pour construire, les divisions de l'humanité comme l'a démontré en son temps la Bibliothèque des Emeutes. De temps à autre, l'information dans ses divisions nationales se critique elle-même et ses divisions en partis laissent apparaître les divergences existant d'un pays à l'autre quand aux moyens applicables pour supprimer tout débat sur l'humanité. C'est pour nos dinosaures, la triste contingence des situations! Inversement, l'absence de critique d'un pays à l'autre révèle un front commun, un accord de principe (Algérie de vos cadavres). Si dans l'information, ce qui apparaît ici est identique à ce qui apparaît là-bas, ici et là-bas l'Etat et la marchandise pensent à la même chose. Cela implique que le résultat de la pensée a lieu indifféremment ici et là-bas. Pour les mêmes raisons, ceux qui là-bas disparaissent, disparaissent aussi ici, éventuellement enterrés vivants sous des tonnes d'anxiolytiques.

La représentation continue par l'information s'affronte quotidiennement à l'apparence de la réalité pour empêcher l'humanité de se prendre pour objet. Cette guerre quotidienne, telle qu'elle s'observe, fait l'apparence du monde et le monde est pavé de ses cadavres et peuplé de ses zombies. Ce combat n'a pas de lieu, il existe partout où l'information existe pour réaliser l'intégration de l'Etat à la réalité et l'intégration de la réalité à la marchandise. Partout où l'information existe pour se réaliser elle-même ad infinitum.

Ponctuellement, c'est par la destruction de la matière et des mots par lesquels cette société se pense, que l'apparence de la réalité fait irruption dans la représentation continue par l'information. L'existence de la réalité dérange l'organisation de la représentation et lorsque l'apparence déborde la représentation continue, cette dernière se doit de l'y faire paraître au risque de disparaître à son tour. L'apparence de la réalité considérée hors des manifestations de l'Etat, de la marchandise et de l'information elle-même, n'y paraît alors qu'au titre de dés-ordre, d'in-stabilité, d'in-sécurité, de des-truction; elle y est l'incarnation du mal absolu, le négatif désigné dans la pensée de l'information. Et cette pensée n'est pas la notre, pas plus que son négatif (bien que nous vivions en ennemi dans son monde).

Ce détour par la véritable division de l'apparence est en pensée, un " effet retour " de cette " sorte de feed-back " où le ciste aime à porter son mystère - la théorie de l'information n'est pas la théorie de l'" information ".

Ce n'est pas le monde qui court après l'information, c'est l'information qui court après le monde, et chaque fois que pris dans un événement des hommes y paraissent, c'est une génération qui meurt. L'information est le programme réductionniste de l'humanité: dans la boîte puis au fond du puits. Ce puits est l'horizon infini de l'information.

Il devient clair à mesure que les temps nous le prouvent, que ce qui apparaît dans l'information disparaît de la réalité. Tout un pan de l'information sert à rendre la pensée de l'Etat et de la marchandise apte à dissoudre l'apparence de la réalité.

Ce qui n'apparaît pas et continue d'exister finit par paraître dans l'information pour connaître la fin que l'on sait. Le paradoxe est le suivant: ce qui n'apparaît pas dans l'information ne peut pas exister comme réalité et ce qui paraît dans l'information connaît la fin de l'information, la puissance de sa supposé infinitude.

Ainsi, la question de la suppression de l'information, qui est la question préalable au débat pratique sur l'humanité, paraît entièrement liée à son achèvement, à sa réalisation.

La question subsidiaire éminemment téléologique étant:

" Comment finir l'information sans y apparaître? "




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