AUTONOMIE OFFENSIVE


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Posted by ZOTOTOS on November 25, 1999 at 03:19:18 PM EST:

In Reply to: Pas beaucoup de couilles par ici posted by OT on November 24, 1999 at 07:45:10 PM EST:

Pour Jussieu


Avant que le mouvement des chômeurs, déjà bien affaibli, n'aille s'enfouir sous les vacances, nous pouvons mesurer plus précisément l'importance de l'Assemblée libre de chômeurs et fainéants de Jussieu. On ne peut s'étonner que beaucoup n'y participent plus, ce dont il faut s'étonner, c'est qu'il y en ait qui restent. C'est une raison de se réjouir, car il y a bien des raisons pour continuer cette expérience qui devra laisser sa marque même si elle devait s'arrêter sous cette forme.
Ce qu'il faut défendre : Jussieu comme acteur de l'avenir
Jussieu est d'abord un lieu dont la fonction principale est de rencontre et de communication entre les luttes. A condition de ne pas rester entre-soi et d'aller contacter les luttes. Le lieu, donc le nom, peut changer, ce qui importe c'est qu'il ait lieu. C'est là qu'il faudrait un minimum d'organisation.
Ensuite c'est un Assemblée libre dont la forme doit être reproduite ailleurs et améliorée, se caractérisant principalement par l'absence de vote remplacé par la discussion, le consensus et l'autonomie responsable. C'est améliorable mais il faut garder ce fonctionnement non-représentatif.
Enfin, c'est un contenu, une prise de position politique sur la crise du travail qui s'exprime comme Chômeurs heureux pour l'abolition du salariat et la réappropriation de la vie. C'est là l'essentiel même si, actuellement, il s'agit surtout d'une affirmation immédiate et temporaire (TAZ).
Il y aussi la pratique de réappropriation directe contestant la marchandise (ballades) qui reprend les formes d'action politique inventées par les chômeurs (Arras) et qui me semblent dépendre plus du moment et du rapport de force comme forme de protestation (qui sème la misère, récolte la colère, Contre le chômage le pillage).
Ce qu'il faut éviter : Jussieu comme groupe constitué
C'est bien sûr un groupe qui agit, heureusement, avec ses rapports humains. Mais ce groupe ne doit son intérêt, sa force et sa solidarité qu'à l'objectif commun de libération politique et non pas simplement à la tendance de tous les groupes à se reproduire et protéger ses membres. Il faudrait donc éviter :
De s'interroger sur soi, sinon pour se donner une stratégie. Nous sommes là pour changer l'avenir pas pour célébrer le passé. La tendance à l'auto-contemplation est le symptôme de l'absence de projet, de contenu.
Survivre à un cadavre. Ce qui est mort doit être reconnu mort. Ainsi je ne pense pas que la coordination nationale ait encore une quelconque réalité. Si Jussieu doit continuer, c'est dans un projet effectif, pas dans une habitude ennuyée.
Se couper du monde comme Zone Autonome Temporaire qui constituerait une alternative à la société me semble une erreur. Je pense qu'on dépend toujours de la société extérieure et qu'il faut, qu'on peut en changer la logique si on l'atteint au coeur. Toute la légitimité et l'enthousiasme des zones libérées vient du mouvement social quand il s'affirme avec détermination. Tout ne dépend pas de nous. La répétition des actions lasse vite s'il n'y a pas d'écho. Il ne s'agit pas d'abandonner ce style d'action mais de les réserver aux moments favorables, comme les occupations d'usine.
La situation actuelle, qui est celle des négociations salariales sur les 35 heures doit permettre de lier la question du travail (de sa flexibilité comme de sa rémunération) et celle du chômage ou des précaires. Jussieu y a sa place pour défendre sa position singulière partagée par beaucoup, le droit de vivre sans gagner sa vie par un salaire. Il devrait y avoir des manifestations mais surtout beaucoup de grèves. A la rentrée, donc, les chômeurs ne pèseront pas le poids s'ils ne s'introduisent dans les usines pour faire alliance avec les salariés, et plus si affinités... A la guerre de position, il faudra opposer une guerre de mouvement.
  7/6/98


: L'excellence immanente entre l'action et la pensée que postulait Debord jeune nous a toujours paru démentie par les faits. Les meilleurs dans la pratique sont rarement les meilleurs dans la théorie et les meilleurs dans la théorie sont rarement les meilleurs dans la pratique. Certains lisent mieux qu'ilsnstants de l'aliénation dans le dernier quart de siècle ont au contraire révélé à quel point les situationnistes étaient la dernière tentative du parti du négatif pour maintenir unies la pratique et la théorie. Et, de fait, ils n'ont été que la protestation spectaculaire de cette unité, comme la suite l'a montré.

: La suite a été un effondrement rapide de la théorie du négatif parallèle à un lent effritement de la pratique du négatif. Rien n'indique que l'un de ces essoufflements procède de l'autre. Mais en niant le prolétariat (qui n'était que le parti du négatif organisé par les économistes), les pauvres modernes qui se révoltenthéorie,ynecdoque touteujourd'hui toute théorie est considérée comme étrangère, par définition, à la révolte moderne, et par tous : l'information dominante, le parti théoricien de l'ennemi, qui se croit le propriétaire modeste de la théorie (alors qu'elle en est plutôt le racket honteux), et qui ne peut donc admettre qu'une théorie lui échappe ; les nostalgiques de l'IS, qui cultivent la cohérence entre théorie et pratique au point de préférer presque toujours le plus petit dénominateur commun entre les deux au moindre risque de contradiction ; les pauvres eux-mêmes, si peu théoriciens et si abusés par les théories en ont donc une méfiance qui va presque jusqu'à l'allergie. On en est arrivé au point qu'il est devenu tout à fait impensable que des pauvres révoltés puissent formuler eux-mêmes leur propre théorie. Le père roquet Ben Aziz, qui psalmodie ses vieilleries sans usage (Marx, Nietzsche, etc.), a été ainsi contraint, contre toute évidence, de nous tr, de staliniens, de psychiatres, parce qu'il ne peut pas concevot que des révoltés de son temps s'expriment avec un discours théorique qui n'est pas du passé ; pour la même raison le bouffon Bueno nous diffame en planqués, au crochet de leurs familles, alors que tous les téléologues modernes non seulement ont tous été émeutiers, mais ont tous rompu complètement avec leurs familles, au contraire de ce genre de collabo de la middle class qui est fier de nourrir des familles. Papy Weltfrust affirme, lui, que les téléologues sont des « intellos », parce que connaissant le dur labeur qu'est la théorie, il a préféré utiliser une vague diffamation que de s'y colleter ; et lorsqu'il nous traite, avec aussi peu de pertinence, de bureaucrates, c'est probablement parce qu'il n'a pas saisi pourquoi nous mettions à disposition des dossiers sur des émeutes. En même temps que la pratique du négatif disparaissait de la visibilité, essentiellement médiatique, et donc que se dissolvait le prolétariat (qui n'était que l'organisation de la visibilité, essentiellement spectaculaire, du négatif), la théorie du négatif revenait aux pauvres qui offusqués comme de vieilles bourgeoises quand nous leur intimons sèchement de parler avec plus de sérieux, c'est-à-dire de mieux préparer leurs arguments si triviaux, que nous avions bien entendu pensés nous-mêmes au préalable : la téléologie moderne n'est pas une lubie incidente, mais une réalité dans le monde, dont nous avons, avec un peu de couilles et beaucoup de prudence, commencé à construire la cohérence bien avant de la confronter à la publicité.

: Dernier en date de ces contradicteurs du dimanche, « trois petits points » qui, s'il est Voyer comme nous le pensons, est retourné se faire chausser ses charentaises par les doigts experts de l'infirmière de l'étage des falsificateurs avant de piquer sa petite crise sous la signature de Weltfrust, à moins que ce ne -même, il y a huit ans, le théoricien de la communication infinie dépassé s'y fait un allié du droit, non à tout dire, mais à dire n'importe quoi. Regardez le vieux raté sans discours, à la flatulence pathologique, qui parfois signe Terrien, et qui sous autant d'autres signatures molles et sottes pétarade presque la moitié des quarante messages précédant celui-ci, aussi creux et imbéciles que la middle class de gauche dont il est un prototype sans dignité. Regardez ces Terriens, Voyer, Aristote, ces petites vieilles qui sont là pour jouer au bridge ; et ce qu'elles trouvent amusant, c'est qu'avec l'Internet, dans une débauche de caquètements de rombières, étouffant dans les spéculos, elles en ont découvert une nouvelle variante, où elles rêvent de camoufler leur décrépitude : le bridge menteur. Pas de la même classe, les messieurs écouillés de la table d'à côté, F., Ben Aziz, Bueno, s'exercent à l'ersatz : le whist menteur.

: La différence entre la nouveauté et la conservation vient ici même de s'illustrer avec éclat : quoi que disent les téléologues, deux ou trois roquets suffoquent publiquement de rage avant d'en avoir compris un traître mot ; au contraire, quand Weltfrust a resservi les rassurantes vieilleries de l'enculé Voyer, les mêmes, Prout-Prout, alias Terrien, et le bouffon Kinder, alias Bueno, avant d'avoir compris un traître mot, ont été les premiers à applaudir. Voilà toute la critique que la théorie de Voyer a méritée. Jedem das Seine.

: Mais notre réponse à « trois petits points » donc passée sous silence, aussi bien que celle à Same player shoot again (cf. 'Extra ball'), qui a tout aussi bien cloué ce clapet-là, n'effleurait après tout que des formes particulières de fin, mais non le concept de la fin de tout elle-même, qui évidemment ne se discute pas aussi facilement. Vie et mort, expérience et vérification par exemple ne sont que des moments particuliers, eux-mêmes en partie conceptualisés à partir de la conviction de la réalité de l'infini, mais relativement inessentiels par rapport à l'absence de réalité de l'infini. Sans tenter de comprendre ce que nous disons, nos contradicteurs n'en sont encore qu'à chercher à nous coincer sur un développement particulier et séparé, à infirmer la proposition de tout finir (vade retro satanas !) en prouvant qu'une seule chose ne peut pas être finie. Nous sommes évidemment mieux armés et plus déterminés que ce dilettantisme de façade. Rappelons, puisque cela semble si difficile à entendre, que lorsque nous disons que tout a une fin qu'il nous appartient de faire, il n'y a rien pour personne ni pour quoi que ce soit après la réalisation de ce projet, pas de « reste », c'est la fin non seulement de tous les petits hommes, mais de toutes les petites étoiles, de tout le petit univers, de tout le petit temps, c'est la fin de tout. Sur les trois ou quatre contradictions sur le fond qui nous ont été faites, deux constats reviennent : le premier est qu'il nous faut constamment nous répéter, parce qu'après que nous avons réfuté un point on nous le ressert, tout frais, tout neuf, comme une évidence indiscutable que nous ne viendrions pas précisément de discuter et de démonter ; le second est que penser le monde fini change davantage ce que nous pouvons penser et faire du monde que la somme des idées neuves depuis deux siècles, Hegel, Marx, la théorie des quanta et la théorie de la relativité compris.
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