Téléologie moderne
Deuxième partie : La téléologie comme négation

II – La téléologie moderne comme moyen d'exploration

Tout a une fin est devenu un commencement, un filtre. Le jeu de son apparition, souffler les bougies, prend fin à son tour. Il n'y a plus à recenser joyeusement les rêveries religieuses, poétiques, marchandes pour montrer leur terminus, puisqu'il est établi que toutes en ont un. Il s'agit maintenant de revenir au contenu.

Puisque la chose a une fin, alors son contenu n'est pas celui que nous croyions quand nous présupposions qu'elle était infinie. D'abord, parce que la fin détermine le contenu ; ensuite, le contenu lui-même est contenu de la fin ; enfin, le contenu devient réalité ou aliénation, c'est-à-dire que le contenu est précisément ce qui fait qu'une chose devient réalité, où qu'elle trouve son dépassement dans l'aliénation.

A partir du moment où le contenu est l'objet du mouvement qui part de la fin, la téléologie devient moyen, moyen d'exploration. Tout ce qui vient fait partie de cette exploration. Tout objet de la pensée, de la vie à la science, du communisme à l'économie, de l'existence à la réalité, de la théorie, de l'infini, de l'histoire, de l'aliénation, du jeu, du croire à l'individu et au genre, tout ce qu'elle touche désormais, la téléologie le change. L'humanité sort de l'enfance. En appliquant la téléologie aux contenus, le sens du contenu même change. La téléologie moderne devient un filtre, un mode d'observation, une technique d'exploration sans fin apparente, dont le présent ouvrage se voudrait le détonateur, l'appel aux appétits les plus aiguisés. Toutes les catégories de la pensée, consciente ou non, deviennent son terrain de jeu, défouloir de ce négatif des paradigmes existants.

 


Editions Belles Emotions
La Naissance d’une idée – Tome II : Téléologie moderne Précédent   Table des  matières   Suivant