t u r n   o v e r

 

 
         

 

 

 

   
Notes de lecture 

 
         
Tout a une fin - Réponse  
 
 
         
         
         
           

 

 

Contredire les thèses de l’ex-observatoire de téléologie n’est pas chose aisée. Le premier écueil est tout de suite très grand : supprimer l’idée comme quoi « tout a une fin », et donc contredire la finitude de la totalité, ce qui revient à prouver la réalité de l’infini. Le second obstacle, beaucoup moins redoutable, apparaît comme étant principal pour la plupart des contradicteurs qui, bien de notre temps, ne croient pas qu’une théorie vaut de hasarder son courage. C’est que les téléologues attendent de pied ferme toute critique, et prennent ces critiques tellement au sérieux, qu’ils ne laissent plus libres de leur silence ceux mêmes qui ont marmonné un début de semblant de soupçon d’une désapprobation publique qui pourrait être assimilée à une critique. D’une pusillanimité qu’ils doivent considérer comme de la prudence, la plupart de ceux qui sont en désaccord avec ce préalable téléologue ont donc fait comme s’ils ne l’avaient pas entendu, ou comme s’il leur était indifférent, espérant que ce détachement disperse leur désaccord, et l’ensemble de cette irritante téléologie, aux quatre vents des autres conceptions. Ce contournement, vaguement honteux et franchement démissionnaire, profite de ce fait que les grandes idées et les petites, que les théories fondées et les slogans sophistes, que les développements scientifiques et les illuminations de fin de cuite peuplent aujourd’hui, sans hiérarchie ni différenciation, la même marmite au fond de laquelle accrochent déjà depuis le début du festin les grandes philosophies classiques, et les innombrables couches, aussi inodores qu’invisibles, du sens commun.

Tout a une fin, cependant, menace de survivre à ce chaos quantitatif. Cette menace semble avoir ému une certaine « meduse » qui est si peu rassurée du peu de pénétration de cette première apparence de la téléologie moderne qu’elle pense devoir la combattre malgré cette confidentialité. Puisque Engels répondit à Dühring, il faudrait répondre aux téléologues, semble dire cet auteur, qui ajoute aussitôt que c’est à cause de l’influence de Dühring que cette réponse se fit ; et comme il y a aujourd’hui si peu de théorie, il faut donc répondre aux téléologues. Voilà donc bien quelqu’un qui craint l’influence de l’idée de téléologie, bien au-delà de sa propagation actuelle, qui sent le potentiel de cette idée au point de devoir la contredire.

Mais cette Méduse-là, dont le courage n’est pas le sceau, semble aussi espérer éviter le principal inconvénient d’une critique, à savoir d’être contredite. Car est-ce que notre fière Gorgone jette triomphalement au pied de la téléologie médusée ses brillants arguments ? Non, elle s’exile aussi loin qu’elle peut. Il a en effet fallu une grande dose de hasard pour avoir trouvé l’objection dont il est ici question sur… le forum cycliste d’une télévision d’Etat, France 2 ! Les téléologues avaient déjà été confrontés à de pareils détours, incompréhensibles, à première vue. En y regardant de plus près, il s’avéra qu’il s’agissait de profiter de l’étendue de l’Internet pour s’exprimer publiquement sans que ceux qu’on contredit ne le sachent ; de sorte à pouvoir affirmer que réponse leur a bien été faite, mais de sorte aussi à espérer échapper à la réponse à cette réponse, pas vu pas pris. Vu la suite des interventions par rapport à ce petit texte, qui oscillent entre bof et quésaco, en passant par des demandes d’aspirine (auxquelles Méduse s’est s’associée d’ailleurs, non sans hypocrisie), il faut également supposer que cette publication, qui date d’avril 2007, n’était en rien destinée à ceux qui s’expriment là.

Voici ci-dessous, l’intégralité de cette puissante argumentation pour les amoureux du cyclisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    France2.fr    
       
   

Posté le 09-04-2007 à 19:55:40

   
   

par  meduse

   

 

 

Tout à t-il une fin ? Question !

Réponse!

Engels répondait bien à Dühring, faudrait-il donc répondre aux téléologues ? À l'aune de leur influence, qui fut peu ou prou, le motif d'Engels, certes pas, mais l'ombre d'une théorie devient rare de nos jours, laissons la fine bouche aux temps meilleurs. Qu'est-ce donc que cet "Observatoire de Téléologie", anciennement "Bibliothèque des Émeutes" ? Ne faisant en aucun cas partie du petit milieu des néo-situs parisiens oni des consommateurs de radicalisme pas cher de la rive gauche, je n'ai aucun repère sociologique, historique ou personel en la matière, je ne puis donc que me limiter au contenu de leurs interventions, à la nature du projet théorique qu'ils avancent, sans pour autant prétendre à l'exhaustivité.

Voilà un bien joli nom il faut en convenir, "Observatoire de Téléologie", de nature à susciter une fascination d'esthète de la terminologie...

Du titre d'observatoire ou de bibliothèque, les membres de l'OT peuvent y prétendre sans doute. L'accumulation de faits, le catalogue d'émeutes, d'"assauts contre le mensonge dominant" qu'ils ont réalisé est, au moins quantitativement, plutôt impressionant. On a pu leur reprocher, ça et là, une bête accumulation de faits, sans analyse, sans théorie, c'est un peu injuste, de plus une telle démarche d'accumulation de donnée peut arguer d'une analogie avec la méthode scientifique.

Puisque nous ne reviendrons pas sur cet aspect (jugeant comme Marx que le péché originel est, ici encore, dans la théorie), disons tout de même que leur catalogation manque singulièrement de discernement. Toute forme de violence de groupe marque pour eux un "assaut", dès lors il n'est guére étonnant qu'ils observent tant de défaites ! Ils ont vis-à-vis de la violence spontanée, collective (du "germe d'insurrection" ) le même fétichisme fasciné que les anarchistes vis-à-vis de la violence individuelle. Un certain systématisme qui mettait dans le même sac Jacob et Landru, fait ici de n'importe quelle Albanie une Espagne. L'analogie avec les anarchistes n'est pas innocente, nous y reviendrons.

Puisque, comme disent les téléologues, la théorie est primordiale, ne serait-ce qu'en tant que citadelle des fausses consciences, nous allons y entrer d'un pas gaillard et féroce. Sur les quelques points qui suivent, je prierais mes contradicteurs de ne pas s'arrêter aux quelques obus qui tomberaient à côté parce que je n'aurais pas entendu ce qu'ils disent (par ma faute ou par la leur), d'autant que ce ne pourrait être que quelques éclats épars, cette fois je vise le coeur !

1. Une métaphysique nominaliste de la finitude (défense de l'infini)

Il est selon l'OT une question centrale, qu'ils auraient le mérite d'avoir posée toute nue : "Tout à-t-il un fin ? ou non ?". Ne pas ce poser cette question, ne pas en voir l'importance - qui reviendrait à y répondre implicitement "non", mais sans admettre les conséquences d'une telle position, serait alors l'aveuglement commun à la pensée bourgeoise et à la fausse pensée révolutionnaire.

Sans accorder à la question l'importance qu'ils y mettent, on peut leur accorder une certain mérite : il est courant de refuser la question, même d'y répondre franchement "non", tout en rejetant l'infini, il n'est pas jusqu'à Engels qui ne le fasse.

Notre thèse en est le contrepoint : "Non, tout n'a pas une fin, il est dans la nature de bien des choses de ne pas en avoir, et OUI l'infini existe, matériellement, sans paradoxe, sans mysticisme, c'est le fini qui est paradoxal, contradictoire, idéaliste".

«Et bien, m***** alors !» se dit le lecteur attentif. Je le prie à ce stade, d'essayer d'oublier le reflexe conditionné de la pensée post-chrétienne de refus positiviste de l'infini. Et s'il s'en souvient, de repenser aux oscillations de Leibniz, tantôt défendant l'infini actuel, "réalisé en toute chose de la nature", construisant une analyse mathématique des quantités infinitésimales (première analyse "non standard" ), tantôt le rejetant avec force, horreur paradoxale, contradictoire, attribut Divin. C'est bien le Divin qui impose le fétichisme du fini, c'est une question de prérogative.

Avant d'aller plus avant, liquidons le paradoxe. Toutes les prétendues contradiction de l'infini sont logiquement équivalente à celle-ci :

« Une partie est aussi grande que le tout. »

Il revient à la hardiesse de Cantor, Bolzano et d'autres, d'avoir sans crainte inversé les faux semblants en posant que ce n'est pas une contradiction, que c'est la propriété essentielle de(s) infini(s), que le fini par contre ne peut prétendre à une caractéristique aussi simple, aussi homogène ou alors négativement : "est fini ce qui est toujours plus grand que ses parties".

Enfonçons le clou : l'infini est premier, matériel et réel, il est la base de la rationalité. Pas de physique sans infini (continuité), pas de mathématique sans infini, pas de théorie sans infini. C'est l'infini qui fonde la possibilité de toute généralisation théorique, sans lui il n'est que des situations particulières vaguement reliées par des analogies bancales.

En voulant réaliser une téléologie positive (finie), en opposition avec la téléologie classique (métaphysique), l'OT subit pourtant les séquelles à rebours du mysticisme : dans la vision mystique la finalité est dans l'infini du projet divin. Éjectant ce divin, l'infini suit - bébé avec l'eau du bain. Dans la finitude on ne peut qu'assimiler finalité et fin, au sens courant du terme, que reste-t-il à faire alors ? Et bien, réaliser la fin du monde selon son concept, positivement « la fin de tous les petits humains », on ne dit pas d'où vient ce concept, mais bon, c'est bel et bien le positivisme du docteur Folamour, ou celui des non-O de Philip K. Dick. En tout cas, hors ce "selon son concept", la logique est impeccable.

Mais la faute est le rejet de l'infini, qui force à tomber un nominalisme grossier, curieusement en fait c'est une étape vers l'idéalisme, c'est en celà que je vois dans l'OT tout en place pour donner une "petite religion".

La nature de l'homme se pensant comme espèce est dans l'infini, la nature de la vie est la dialectique du fini de la mort et de l'infini de l'espèce. La dialectique de l'histoire est cette même dialectique un niveau plus haut, entre civilisation et humanité.

2. Une théorie du complot, vision polière en creux de l'histoire

Ils y a beaucoup de forces en présence chez les téléologues, un certain machiavélisme stratégique, comme chez Debord, imprègne leur glose. L'«information dominante» (personnalisée) subit des «assauts» auquels manquerait cette même constance... Si Voyer a, à mon sens, raison de personnaliser les "maîtres du mondes", il ne tombe pas dans une telle paranoïa du complot, là encore il revient à Marx, d'avoir pointé que pour la caste dominante, il n'est nul besoin d'unité d'organisation : la simple communauté d'intérêt avec la mainmise sur les moyens d'action suffit à donner un caractère rationnel à l'ensemble des actions individuelles, "tous contre tous, tous avec tous" est bien la devise des marchands. Il faut bien reconnaître qu'il y a une totale absence de compréhension dialectique chez les télésectateurs !

Si l'on suit une telle vision, "organisationiste" du monde, on voit des policiers partout, on voit d'ailleurs toujours partout ailleurs ce qu'on croit avoir le mérite d'être les seuls à rejeter, tous les ennemis sont donc des flics : bolcheviques, jacobins, Debord, Voyer, moi aussi je suppose...

Les anarchistes arrivent en général au même point un peu plus directement : comme toute organisation de pouvoir est policière, les communistes sont des flics, cqfd. C'est curieusement aussi le point de vue du livre noir, de feu les soviétologues, sauf bien sûr, dans ce cas, pour le "moins mauvais des systèmes" du flic Churchill. C'est de l'idéalisme historique on ne peut plus grossier, la théorie contient le crime originel des bourreaux qui se réclament d'elle, même si c'est de la manière la plus grossièrement idéologique qui soit.

3. Un utilitarisme théorique

Car, comme encore le disait Guytounet (on se demande vraiment ou sont les neo-pro-situs !), la valeur de la théorie s'évalue à sa réalisation... Dans la finitude des téléos, celà ferme le verrou sur le communisme, le régime policier qu'est devenu la république des conseils entache les bolchéviques, et leurs parents, leurs chiens et leur chats, et ceci jusqu'à 10 générations en arrière (au moins), du sceau d'infamie, (c'est bel et bien le point de vue téléologique - classiques et modernes réunis), c'est aussi le point de vue de roquet des journalistes.

C'est très typique, surtout dans un monde fini, d'enterrer les attaques passées sous un uniforme de policier, confectionné sur mesure. C'est comme celà qu'on fabrique de bien belles farces historiques.

4. L'idéalisme du fini

Pour conclure, revenons sur le point, que comme l'OT, je pense central dans ce semblant de débat, de l'infini.

Les mystiques rejetent l'infini, attribut réservé à Dieu, les matérialistes vulgaires le rejettent pour la même raison. Le fini et l'infini sont des idées, des modèles, en vertu du principe de correspondance on peut en montrer des expressions dans le monde. N'admettre que le fini, qui est paradoxalement la plus bancales des deux notions, c'est enfermer le monde dans une contrainte idéale. La différence entre le cheval et l'esprit à cheval c'est cette conscience aigüe de l'infini de l'humanité. L'infini potentiel de l'humanité est l'infini actuel de la praxis individuelle. La préhistoire à une fin, pas l'histoire, nous sommes encore dans la préhistoire.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         
         
         
           

 

 

Avant de rectifier quelques-unes des faussetés particulièrement criantes disséminées à travers toute cette noble tentative, examinons en quoi consiste l’argumentation de Méduse pour l’infini. Elle tient en deux méthodes : un seul argument mais qui n’est pas exposé ici, celui de la résolution des contradictions de l’infini par les mathématiciens ; et une somme d’affirmations dont aucune n’est étayée.

« Une partie est aussi grande que le tout » serait équivalent à toutes les contradictions, bien sûr seulement prétendues de l’infini, et heureusement le con mystique Cantor, Bolzano et quelques « autres » auraient prouvé, justement, qu’il ne s’agit pas là d’une contradiction.

Ce qui serait intéressant, c’est que Méduse explique le rapport entre cet équivalent à toutes les contradictions de l’infini et la critique de l’infini par les téléologues, fort éloignée de cette minuscule argutie mathématicienne qui revient à prouver que, malgré ses pattes plus courtes, le dahu bat l’antilope à la course cycliste. Les téléologues se préoccupent assez peu, à ma connaissance, de quelque contradiction interne dans l’infini, parce que, comme la force du dahu, elle dépend d’abord de la validité du dahu dans le domaine d’application utilisé. Les téléologues prétendent en revanche que l’infini, au contraire de toute hypothèse qu’on peut finir, ne se vérifie pas, pratiquement. L’infini reste dans le possible. Plus hardiment, les téléologues, en ennemis de tout a priori, affirment que la réalité n’est que ce qui se vérifie. Vérifier quelque chose, c’est le finir : par définition, l’infini est le contraire de la vérification pratique. Par conséquent, l’infini, du fait qu’il ne se vérifie jamais, du fait qu’il n’atteint jamais à la vérité, n’atteint jamais à la réalité. L’infini est une hypothèse, parmi d’autres, mais à la différence des autres hypothèses, l’infini est l’hypothèse qui ne peut pas se vérifier, qui reste toujours seulement une projection abstraite, hors d’atteinte de l’homme et de l’humanité, fort utile au demeurant dans les branlettes les plus routinières, comme les mathématiques, ou dans les grands courants de la pensée dominante, comme le déisme, l’économie, la physique, la métaphysique, la dialectique. Méduse, évidemment, ne répond pas à cette très brève négation de l’infini par les téléologues.

Si tout de même, de toute la puissance intellectuelle de sa mésoglée épaisse, elle voulait revenir sur la question, il serait également fort bienvenu qu’elle contredise aussi quelques autres points de vue que la téléologie moderne oppose à la notion religieuse par excellence qu’est l’infini. C’est d’abord que la fin de l’infini n’est pas dans le domaine où l’infini est appliqué, mais dans l’humanité. La fin des entiers positifs, par exemple, n’est pas dans la série posée telle qu’on peut toujours ajouter un à n, mais dans le fait que l’humanité ne peut pas, elle, toujours ajouter un à n, parce que, au plus tard à la fin de l’humanité, il y aura une fin de tous les uns et de tous les n, ou alors il faudrait démontrer que les uns et les n existent indépendamment de l’humanité en particulier, et de la pensée humaine en général. Toutes les contemplations dont l’infini serait l’aboutissement se résolvent ainsi, comme le nœud gordien par Alexandre.

D’autre part, il est toujours utile de rappeler à quoi sert l’infini, dans une société séparée par le débat, aujourd’hui latent, sur l’humanité. L’infini sert d’abord à valider une résignation : si quelque chose est infini, alors c’est quelque chose qui ne dépend pas de notre action, de notre pratique, à nous les humains. L’infini est un principe supérieur, extérieur aux humains, indépendant d’eux. De cette qualité particulière de l’infini ont profité tous les systèmes d’oppression, en particulier les religions, mais aussi les systèmes de gestion qui professent d’être anti-religieux. Devant l’infini on est impuissant, on est soumis. Dans la mesure où l’humain est fini, l’infini est ce qui lui est essentiellement extérieur, mais si l’infini a de la réalité, comme le réclament les religieux de toutes les sciences et les scientifiques de toutes les religions, l’infini va au-delà de l’humain, donc l’infini, qui parcourt l’humain, est aussi essentiellement ce qui lui est supérieur. La téléologie moderne est une théorie qui propose de vérifier pratiquement que rien ne va au-delà de l’humain, qui reste bien fini. L’infini est une création de l’humain, le moment de la perte de confiance en soi qui reste une profonde soumission et résignation jusque dans l’abject enthousiasme de Hegel, qui en a fait le critère même de ce qu’est un concept.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         
           

 

 

La recherche de la vérité, même théorique, n’est pas le but de cette Méduse. C’est pour rectifier quelques malveillances, et pour brocarder quelques sophismes censés épater le chaland, que nous proposons une réponse actualisée à quelques points de ce qu’il faut considérer comme une malveillance d’un lâche trop démuni pour une critique.

Qu'est-ce donc que cet "Observatoire de Téléologie", anciennement "Bibliothèque des Émeutes" ? Ne faisant en aucun cas partie du petit milieu des néo-situs parisiens oni des consommateurs de radicalisme pas cher de la rive gauche, je n'ai aucun repère sociologique, historique ou personel en la matière, je ne puis donc que me limiter au contenu de leurs interventions, à la nature du projet théorique qu'ils avancent, sans pour autant prétendre à l'exhaustivité.

Si l’auteur s’en tenait au contenu des interventions des téléologues, il saurait parfaitement que l’observatoire de téléologie est différent de la Bibliothèque des Emeutes, et pas simplement par le nom, comme les téléologues l’ont toujours affirmé avec force contre un petit troupeau de calomniateurs qui n’a jamais su prouver aucune identité entre les deux entités, qui apparaissent ici comme n’étant que les appellations différentes du même.

L'accumulation de faits, le catalogue d'émeutes, d'"assauts contre le mensonge dominant" qu'ils ont réalisé est, au moins quantitativement, plutôt impressionant. On a pu leur reprocher, ça et là, une bête accumulation de faits, sans analyse, sans théorie, c'est un peu injuste, de plus une telle démarche d'accumulation de donnée peut arguer d'une analogie avec la méthode scientifique.

Les téléologues n’ont jamais parlé « d’assauts contre le mensonge dominant », mais d’assaut contre la société, ce qui est bien différent. Le mensonge dominant existe, certainement, comme le prouve la contribution d’une Méduse de forum cycliste.

Il serait plaisant de désigner le « ça et là » où l’on aurait reproché aux téléologues une accumulation de faits, sans analyse et sans théorie. Le contraire serait plus justifié : un approfondissement qualitatif constant d’une théorie construite sur des analyses, s’éloignant malheureusement d’une observation conséquente des faits. Le Congrès de téléologie de Madrid en 2002 avait, en partie, réussi à réduire cette distance.

Quant à la méthode scientifique, pour de nombreuses raisons, en partie liées à la déchéance de cette méthode, en partie liées aux présupposés invérifiés sur laquelle elle pontifie, les téléologues ont toujours été fort loin de s’en réclamer, ne serait-ce que par le type d’analogie que le calomniateur sous-entend ici.

Toute forme de violence de groupe marque pour eux un "assaut", dès lors il n'est guére étonnant qu'ils observent tant de défaites ! Ils ont vis-à-vis de la violence spontanée, collective (du "germe d'insurrection" ) le même fétichisme fasciné que les anarchistes vis-à-vis de la violence individuelle. Un certain systématisme qui mettait dans le même sac Jacob et Landru, fait ici de n'importe quelle Albanie une Espagne.

Il est explicitement faux de dire que « toute forme de violence de groupe marque » pour les téléologues « un assaut ». Il faut bien évidemment rappeler que les principales violences collectives qui se commettent aujourd’hui, les guerres d’Etat, et le terrorisme, ne sont d’aucune manière, pour les téléologues, des assauts contre la société. Ils en sont au contraire des ciments.

Il n’y a bien entendu aucun fétichisme de la violence « spontanée », terme approuvée par la Bibliothèque des Emeutes, et au moins mis en cause par l’observatoire de téléologie. Le calomniateur Méduse, qui veut faire croire qu’il connaît ce dont il parle, et qui le déforme appuyé sur cette pseudo-connaissance, veut peut-être parler de la théorie de l’émeute que les téléologues ont poursuivie : il s’agit d’étudier ce moment de dispute, parce que c’est, jusqu’à preuve du contraire, le seul qui paraît libre, dans le sens que là peut s’engager un débat non médiatisé par la marchandise, l’Etat et l’information dominante. Dans très peu d’émeutes, c’est ce qui se produit en effet, hélas ; mais un tel début de débat ne s’est produit nulle part ailleurs dans le monde depuis un demi-siècle, hormis dans les assemblées argentines de 2002. Voilà la raison de l’intérêt pour certaines formes de violence collectives, plusieurs fois affirmé par les téléologues.

Quant à la grande insurrection d’Albanie, ils se sont bien gardés d’en faire une vulgaire Espagne.

Il est selon l'OT une question centrale, qu'ils auraient le mérite d'avoir posée toute nue : "Tout à-t-il un fin ? ou non ?".

La Méduse est restée coincée, apparemment, à une dizaine d’années en arrière. Cette question, qui a été un préalable important de la téléologie moderne, s’est affinée et approfondie depuis. Pour en savoir plus sur la ou, plus exactement, les questions centrales que la téléologie propose de mettre en débat, voir la ‘Matrice téléologique’.

C'est bien le Divin qui impose le fétichisme du fini, c'est une question de prérogative.

Méduse, évidemment, se garde bien d’étayer cette inversion sophistique, qui ne marche qu’au culot. Les rares penseurs qui évoquent aujourd’hui une finitude qui n’aboutit pas dans l’infini, de Valéry à Jacquard, le font sur le thème de l’horreur et de la catastrophe, nucléaire ou écologique. Il n’y a aucun fétichisme de la fin dans cette époque, au contraire l’infini est fétichisé aujourd’hui en étant universellement admis, même par les téléologues, qui se contentent simplement de lui rendre sa place d’hypothèse de travail qui ne peut pas déboucher sur une vérification pratique ; et en étant universellement admis comme étant au-delà de l’humanité, sauf par les téléologues. La seule étude historique de l’idée d’infini (rien d’équivalent bien sûr pour la notion de fini) à ce jour, par l’infinitiste Cohn, démontre au contraire comment l’infini s’est installé en Occident à travers la religion chrétienne, et comment, à travers la sainte alliance entre la philosophie et les sciences dites exactes, un véritable fétichisme, que Cohn n’appelle pas ainsi, s’est développé autour de la poupée gonflable pour impuissants qu’est l’infini.

Enfonçons le clou : l'infini est premier, matériel et réel, il est la base de la rationalité. Pas de physique sans infini (continuité), pas de mathématique sans infini, pas de théorie sans infini. C'est l'infini qui fonde la possibilité de toute généralisation théorique, sans lui il n'est que des situations particulières vaguement reliées par des analogies bancales.

Toute la téléologie moderne peut être vue comme la théorie qui contredit cette courte somme de préjugés courants et ici non étayés : l’infini est premier, non, puisque c’est l’humain qui l’a inventé ; l’infini est matériel est une expression dépourvue de tout fondement, à part dans une vision mystique et mythifiée de la matière, qui n’est également qu’une catégorie de la pensée ; enfin, il a déjà été répondu plus haut sur l’hypostase, tout à fait religieuse, qui voudrait que l’infini soit réel.

Quant à la fondation de la généralisation théorique, il faut être d’une singulière ignorance pour l’attribuer à l’infini. Il suffit pour cela de se reporter à l’infinitiste Berkeley, ennemi de toute généralisation théorique, et qui l’attribue très justement à l’abstraction, opération très bien connue de la pensée particulière qu’on appelle, en général, la conscience. A part par le fanfaron Méduse à l’emporte-pièce, il n’apparaît pas que Berkeley ait été contredit sur ce point.

En voulant réaliser une téléologie positive (finie), en opposition avec la téléologie classique (métaphysique), l'OT subit pourtant les séquelles à rebours du mysticisme : dans la vision mystique la finalité est dans l'infini du projet divin. Éjectant ce divin, l'infini suit - bébé avec l'eau du bain.

C’est justement l’inverse : en éjectant l’infini, on éjecte le divin et sa finalité infinie ; en vidant l’eau du bain on enlève ses saletés.

Dans la finitude on ne peut qu'assimiler finalité et fin, au sens courant du terme, que reste-t-il à faire alors ? Et bien, réaliser la fin du monde selon son concept, positivement « la fin de tous les petits humains », on ne dit pas d'où vient ce concept, mais bon, c'est bel et bien le positivisme du docteur Folamour, ou celui des non-O de Philip K. Dick. En tout cas, hors ce "selon son concept", la logique est impeccable.

La question du concept de l’humanité vient, comme tout concept, de son autodéveloppement dialectique. C’est, du reste, pourquoi depuis fort longtemps les téléologues ont entrepris une critique du concept, qui est l’en et pour soi, une forme particulièrement aboutie, chez Hegel, de cette notion de concept.

Les références science-fictionneuses de la pauvre Méduse trahissent assez clairement sa vulgarité et son incompréhension. Voilà quelqu’un de très choqué par l’idée de la fin de l’humanité, au point qu’elle serait nécessairement ce qu’il redoute le plus, petit cœur lâche si sensible. Tant mieux.

La téléologie moderne appelle instamment à ce que les humains eux-mêmes décident de leur fin, c’est-à-dire la fassent, plutôt que de se détourner science-fictionneusement d’une telle responsabilité, et de la laisser à quelque catastrophe, ou à la chimère si utile aux conservateurs de notre temps, l’infini, auxquels ils voudraient faire croire que l’humanité puisse prétendre pour elle-même.

Mais la faute est le rejet de l'infini, qui force à tomber un nominalisme grossier, curieusement en fait c'est une étape vers l'idéalisme, c'est en celà que je vois dans l'OT tout en place pour donner une "petite religion".

Rien ici n’implique que le rejet de l’infini « force » à un nominalisme, grossier, en plus. Rien ici n’implique le fait que la téléologie serait un idéalisme. Rien ici n’implique le fait que si la téléologie était un idéalisme, elle pourrait devenir une religion, petite ou grande. Ici, il n’y a plus que de l’affirmation sans argument et de la calomnie.

La nature de l'homme se pensant comme espèce est dans l'infini, la nature de la vie est la dialectique du fini de la mort et de l'infini de l'espèce. La dialectique de l'histoire est cette même dialectique un niveau plus haut, entre civilisation et humanité.

Affirmation creuse encore lorsqu’on entend des grosses balivernes bien plates comme la dialectique du fini de la mort et de l’infini de l’espèce. Avec autant de preuves, pourquoi pas le contraire : l’infini de la vie, et la mort de l’espèce, blabla. Et voici la dialectique de l’histoire qui grâce à la Méduse planerait maintenant au-dessus de l’infini de l’espèce, c’est-à-dire flottant quelque part entre civilisation et humanité.

Ils y a beaucoup de forces en présence chez les téléologues, un certain machiavélisme stratégique, comme chez Debord, imprègne leur glose. […]

Si l'on suit une telle vision, "organisationiste" du monde, on voit des policiers partout, on voit d'ailleurs toujours partout ailleurs ce qu'on croit avoir le mérite d'être les seuls à rejeter, tous les ennemis sont donc des flics : bolcheviques, jacobins, Debord, Voyer, moi aussi je suppose...

La seule théorie du complot ici présente semble être celle de la Méduse qui a détecté on ne sait quel machiavélisme stratégique chez les téléologues. Il serait assez réjouissant de montrer cette stratégie, et contre qui elle est dirigée, puisque si machiavélisme il y a, il faut supposer que quelqu’un va être trompé par les téléologues, et dans un but qui leur profite au détriment de leurs victimes.

Pour les téléologues, en tout cas, tous les ennemis ne sont pas des «  flics ». Bolcheviques et jacobins avaient effectivement des polices, Debord, non. Voyer qui est de très loin la personne la plus insultée par les téléologues (cf. Mille excuses...) n’a jamais été traité de flic. Quant à la Méduse malgré sa fourberie et sa lâcheté, rien ne permet encore de trancher pour quelle autorité elle écrit, avec autant de bassesse.

Car, comme encore le disait Guytounet (on se demande vraiment ou sont les neo-pro-situs !), la valeur de la théorie s'évalue à sa réalisation... Dans la finitude des téléos, celà ferme le verrou sur le communisme, le régime policier qu'est devenu la république des conseils entache les bolchéviques, et leurs parents, leurs chiens et leur chats, et ceci jusqu'à 10 générations en arrière (au moins), du sceau d'infamie, (c'est bel et bien le point de vue téléologique - classiques et modernes réunis), c'est aussi le point de vue de roquet des journalistes.

C’est bien avec ce type de laisser-aller qu’on voit que l’auteur espère que jamais un téléologue ne répondra sérieusement à ce texte : l’infamie n’est pas dans l’héritage génétique, il est dans la lâcheté, dans la vulgarité, dans la calomnie, dans le mensonge. Méduse, si experte en ces différentes matières, a cependant une grande faiblesse : la vanité. Cette ou ce Méduse, en effet, est d’abord tourné vers un public, et non vers ce qu’il critique. Il cherche seulement, comme un démagogue, à convaincre une foule ignorante, en faisant croire qu’il connaît bien sa matière. Tout son artifice est là. Si ce bonimenteur parvient à faire croire qu’il est bien l’expert de ce dont il parle, la téléologie, alors il lui suffit d’insinuer ce qu’il veut, du haut d’une autorité intellectuelle tout aussi usurpée que celle des postmodernes par rapport au discours scientifique. Et bien évidemment, ce genre de tribun médiocre, dont les buts semblent carriéristes, aura quelques difficultés à répliquer aux réponses qui lui sont faites ici.

C'est très typique, surtout dans un monde fini, d'enterrer les attaques passées sous un uniforme de policier, confectionné sur mesure. C'est comme celà qu'on fabrique de bien belles farces historiques.

Si nous avons répondu sérieusement à un tel crétin, il est temps de lui retourner sa lessive : c’est très typique, surtout dans un monde infini, d’enterrer les attaques passées sous un uniforme policier, confectionné sur mesure. C’est comme cela qu’on fabrique de bien belles tragédies historiques.

Dans son ahurissant ramassis de faussetés à l’emporte-pièce, d’approximations pseudo-théoriques, de crétinerie et de vulgarité, cette Méduse a réussi la seule entreprise dont la nature l’a rendue capable : donner l’urticaire.

 

 

 

 


PS : Le texte posté par meduse le 9 avril 2007 était déjà paru en 1999 sur le forum debord of directors, signé alors par un faux Aristote, et il lui avait déjà été répondu, ce qui avait entraîné, après un nouvel échange, la retraite piteuse du calomniateur. Apparemment, Méduse a préféré omettre cette débâcle en republiant ce texte hors de son contexte, légèrement tronqué et sans la réponse qui lui avait été faite (cf. L'infini est la victoire du croire sur la maîtrise de l'esprit.), dans l’espoir que le dernier mot resterait à quelqu’un d’aussi dépourvu de connaissance, de réflexion et de probité.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte de 2008

     
         

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