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S
2008
Trésor |
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Christophe M. |
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13 or
De : cm midtown (...)
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14 or
De : cm midtown (...) J’aime toujours le dernier endroit où j’ai été avec toi
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RE: 16 or
De : cm midtown (...) J’aime ton écoute.
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21 or
De : cm midtown (...)
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21 or
De : cm midtown (...) J’aime le soleil que tu allumes en moi
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22 or
De : cm midtown (...) J’aime ton courage.
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23 or
De : cm midtown (...) J’aime quand tu serres les poings
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23 or
De : cm midtown (...)
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24 or
De : cm midtown (...)
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25 or
De : cm midtown (...)
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26 or
De : cm midtown (...)
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27 or
De : cm midtown (...)
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28 or
De : cm midtown (...)
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29 or
De : cm midtown (...)
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30 or
De : cm midtown (...) J’aime ta courtoisie, ton tact, ton urbanité qui
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31 or
De : cm midtown (...) J’aime ton nez, Paul.
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32 or
De : cm midtown (...) J’aime ton rire du soir
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33 or
De : cm midtown (...) J’aime ta voix
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34 or
De : cm midtown (...) J’aime ta voie.
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34 or
De : cm midtown (...) J’aime ton immense gentillesse
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35 or
De : cm midtown (...) J’aime ton nom
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36 or
De : cm midtown (...) J’aime tes doigts (je les embrasse tendrement).
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Boudin blanc Recette de notre chef consultant Patrick Asfaux ![]()
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37 or
De : cm midtown (...) J’aime ton prénom
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38 or
De : cm midtown (...) J’aime tes hésitations et tes doutes.
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39 or
De : cm midtown (...) J’aime l’ourlet de ton regard.
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40 or
De : cm midtown (...) J’aime quand tu fermes les yeux.
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41 or
De : cm midtown (...) J’aime quand tu mets la bousculade dans tes certitudes.
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42 or
De : cm midtown (...) J’aime quand tu me vois.
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43 oro
De : cm midtown (...) Amo quando tu penses a Madrid
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44 or
De : cm midtown (...) J’aime ta nuque dans l’oreiller.
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45 or
De : cm midtown (...) J’aime le secret que tu emportes dans ton sommeil.
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46 or
De : cm midtown (...) J’aime ton souffle.
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Qi (dit “Tchi”). Notion difficile à appréhender. On dit pour simplifier “énergie” mais d’autres disent “souffle”. Si on regarde un dictionnaire chinois de base (ici celui édité par les éditions You-Feng “Dico pratique chinois-français), on peut lire : “Qi : gaz; air; souffle, haleine; esprit; attitude; colère; irriter; les esprits vitaux”. On pourrait essayer de décrypter le sens de Qi par son idéogramme ![]() formé du signe signifiant le “riz” (mi) ![]() et par-dessus d’un autre signifiant “vapeur” ![]()
Le Qi, c’est aussi l’élément vital de l’homme. Lorsqu’il coule dans son corps, l’homme est vivant. Le Qi relie l’homme à l’univers de par leur composition commune. On trouve le Qi à tous les niveaux de la création, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Selon la médecine traditionnelle chinoise, le Qi empreinte les méridiens pour circuler dans le corps. Il est aussi dit qu’il existe différentes sortes d’énergies, dont l’énergie ancestrale (en raccourci l’hérédité), l’énergie nourricière produite à partir de l’alimentation et de la respiration, l’énergie défensive celle qui assure la protection du corps contre les agressions extérieures |
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47 or
De : cm midtown (...) J’aime ton intelligence
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48 or
De : cm midtown (...) J’aime ta grâce princière
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49 or
De : cm midtown (...) J’aime tes dents.
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50 or
De : cm midtown (...) J’aime ton Emma en toi
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51 OR
De : cm midtown (...) J’aime ton sérieux
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52 or
De : cm midtown (...) J’aime tes fesses
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53 or
De : cm midtown (...) J’aime ton esprit
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54 or
De : cm midtown (...) J’aime les courbes imprévisibles de tes regards
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55 or
De : cm midtown (...) J’aime ta clémence.
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"Le caractère de la clémence est de n’être point forcée. Elle tombe, comme la douce pluie du ciel sur le lieu placé au-dessous d’elle. Deux fois bénie, elle est bonne à celui qui donne et à celui qui reçoit. C’est la plus haute puissance du plus puissant. Elle sied au monarque sur le trône mieux que sa couronne. Son sceptre montre la force de son autorité temporelle ; c’est l’attribut du pouvoir qu’on révère et de la majesté ; mais la clémence est au-dessus de la domination du sceptre ; elle a son trône dans le coeur des rois. C’est un des attributs de Dieu lui-même, et les puissances de la terre se rapprochent d’autant plus de Dieu, qu’elles savent mieux mêler la clémence à la justice. Ainsi, Juif, quoique la justice soit l’argument que tu fais valoir, fais cette réflexion, qu’en ne suivant que la justice, nul de nous ne pourrait espérer de salut : nous prions pour obtenir miséricorde ; et cette prière nous enseigne à tous en même temps à pratiquer la miséricorde." | ||||||
56 or
De : cm midtown (...) J’aime ton aisselle.
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57 or
De : cm midtown (...) J’aime comment tu joues.
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58 or
De : cm midtown (...) J’aime ta fragrance, subtile et sauvage
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59 or
De : cm midtown (...) J’aime ton obstination
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60 or
De : cm midtown (...) J’aime ton sein gauche.
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61 or
De : cm midtown (...) J’aime ton sein droit, tout autant.
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62 or
De : cm midtown (...) J’aime tes lectures.
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64 or
De : cm midtown (...) J’aime ta chute de reins.
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65 or
De : cm midtown (...) J’aime ton génie.
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66 or
De : cm midtown (...) J’aime ton je nous
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67 or
De : cm midtown (...) J’aime ta loyauté.
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67 or
De : cm midtown (...) J’aime ton humour.
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68 or
De : cm midtown (...) J’aime ton soutien.
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69 or
De : cm midtown (...) J’aime ton cœur qui bat vite.
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70 or
De : cm midtown (...) J’aime tes amours.
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71 or
De : cm midtown (...) J’aime quand tu me choques.
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72 or
De : cm midtown (...) J’aime ta délicatesse.
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73 or
De : cm midtown (...) J’aime ton centre de gravité.
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74 or
De : cm midtown (...) J’aime ta maison.
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FW: 75 or
De : cm midtown (...) J’aime tes soixante quinze ans.
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76 or
De : cm midtown (...) J’aime ton style.
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77 or
De : cm midtown (...) J’aime ta pudeur.
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78 or
De : cm midtown (...) J’aime ton ouverture.
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79 or
De : cm midtown (...) Amo tu fuego.
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80 or
De : cm midtown (...) J’aime ta poésie.
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81 or
De : cm midtown (...) J’aime ton regard de crépuscule.
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82 or
De : cm midtown (...) J’aime ton regard de nuit.
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Trésor
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TRESOR : NOTES Nous parlions du nouveau langage SMS, et avec Sophie, nous constations que nous ne connaissions pas cette façon d’écrire. Je lui dis que j’avais bien aimé JTM ; elle sourit et me dit « Et trésor, tu sais comment ils l’écrivent ? ». J’avouai mon ignorance en épelant : t r e s o r. Cette série de messages a commencé le dimanche 31 août, quand je fus rentré de chez Sophie, dans l’après midi et c’est terminé mercredi 3 septembre, le soir. |
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13 : Sophie préfère les fleurs mauves et sans odeur, parce qu’elle supporte mal les parfums de fleurs. Avec tout son tact et sa gentillesse, elle m’a appris qu’elle avait dû exiler les fleurs que je lui avais envoyées pour sa fête, le 25 mai, sur la terrasse, à l’extérieur de sa maison. D’autres fleurs qu’un fleuriste en panne de roses avait concocté en un bouquet aux senteurs discrètes, quelques semaines plus tard, elle m’avait fait compliment et remerciement. | ||||||
14 : Au milieu de l’image, c’est la très jolie maison où Sophie habite, rue M.-B., à C. | ||||||
15 : Le 15 or a été préempté par une réponse de Sophie : | ||||||
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16 : L’écoute de Sophie envers moi est attentive mais personnelle. Elle entend entre des lignes, pas toujours, et pas entre toutes les lignes ; mais elle entend souvent des choses que je ne savais pas avoir dites, et me les fait découvrir avec la gravité souple qu’elle met dans ses réflexions. Son oreille, par ailleurs, est d’une tendresse très grande. Elle est plus sensible de l’intérieur de l’orifice que du lobe, quand je le mets dans la bouche. |
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20 : Après le 16, Sophie sauta directement au 20 : | ||||||
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21 : Il y a deux 21 par erreur. Le premier est une réponse au message ci-dessus. Le second m’apporta la réponse suivante : | ||||||
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22 : Sophie est tenace, dure au mal, et elle a développé une vie où elle s’est battue, toujours seule, dans l’adversité. Elle ne s’en vante pas. Elle a ce courage modeste des combats nécessaires et sans gloire. Et c’est tout à sa gloire. | ||||||
Il y a deux 23 : Le premier est une allusion directe au plaisir de Sophie qui, lorsqu’il atteint le paroxysme, frappe des poings (ou de la main à plat, en particulier) lorsqu’il est clitoridien. Le second est le début d’un triptyque avec les deux derniers or, 81 et 82. Il y a deux regards du matin (le premier avait été envoyé et perdu ; d’où le second que je ne veux plus supprimer, parce qu’il en est la suite à un autre niveau). Le rayon violet réfléchi par la pierre précieuse est un laser mauve. Sous ce regard je vois le plus loin dans le temps et dans l’espace, là où Kant et Einstein ne peuvent pas aller. Le second regard revient de cette position : le noir devient bleu étagé et les vagues de sa pensée sont ces collines. Il s’agit d’un matin où elle a serré les poings. |
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24 : C’est la liberté que Sophie insuffle, dès le réveil. Le bas en haut convient (mais l’urgence et la rapidité n’ont pas éliminé l’écrit, qui est sans rapport) Voici la réponse qu’elle fit (l’encouragement à laquelle elle fait allusion est un autre mail) : |
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25 : Trop volontaire dans les affaires du quotidien, j’appelle Sophie « petit soldat ». Il manque au petit soldat le bas de la jambe droite, allusion à la cheville que Sophie venait de se tourner. La ballerine, c’est elle au fond. | ||||||
26 : C’est bien une idée d’entrée, malheureusement trop pâle, de son merveilleux tissu. C’est l’entrée de l’une des contrées de son vaste paradis. | ||||||
27 : Comme elle est volontairement décoiffée, elle et moi nous nous moquons parfois un peu de son côté balai brosse | ||||||
28 : Dans l’envoi initial, l’image du cou de cygne formant un cœur, s’est apparemment effacé, et je l’ai reconstitué plus tard. | ||||||
29 : Le samedi 23 août j’avais donné rendez-vous à Sophie au Grand Hôtel à l’Opéra. Elle semblait faite pour ce lieu, comme la plupart de ceux où je l’ai vue évoluer, chez moi, dans tout restaurant, café, dans la rue, à l’hôpital, dans l’appartement qu’elle a hérité de sa mère à Montpellier, dans les musées, chez elle bien sûr. | ||||||
30 : L’urbanité de Sophie est une caresse pleine de légèreté, de douceur et de finesse. | ||||||
31 : Son épaule est simplement la plus belle épaule de femme que j’aie vue. Je n’ai rien retrouvé qui rende le frisson intense et profond que procure le fait de poser ma paume sur cet arrondi magnifique. Elle me fit ici une réponse, fort juste, en ce qui concerne l’épaule, mais qui va plus loin sur le détail de son quotidien que je lui avais, à plusieurs reprises, prié de me détailler : |
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32 : j’avais invité Sophie à « L’éléphant Bleu », un restaurant thaïlandais réputé de la rue de la Roquette, le samedi 30. Son fils, Quentin, fêtait ses 18 ans chez elle, et nous étions exilés là avant de revenir à C. vers 1h30 du matin. Notre serveur, qui ressemblait fort au jeune homme souriant de l’image, nous fit rire ensemble au moment d’apporter les desserts, puisqu’il les prononça avec un invraisemblable accent asiatique, qui nous laissa ébahis, moi surtout, qui tentai de réagir. Elle rit beaucoup, et très gentiment, de cette plaisante situation. |
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33 : Sophie a une voix grave, lourde, chaude, avec des harmonies naturelles, et quelque chose dans cette voix est extrêmement érotique. | ||||||
Il y a deux 34 Au premier, Sophie répondit |
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Avec le second 34, je voulais indiquer quelque chose de chaud, de fondant, de délicieux. Je ne connaissais pas cette gentillesse élancée et jamais trop sucrée, qui n’étonne pas que mon palais. | ||||||
35 : Les salons W., d’où vient l’image, sont près de la Bastille. Je préfère presque son nom d’origine, N. | ||||||
36 : Un private joke qui date de 1982, où je m’étais moqué de ses doigts ravissants en disant qu’ils étaient boudinés (ce qui n’est évidemment pas vrai). | ||||||
37 : Il y a quelque chose dans le Philosophe de Rembrandt, sans doute les couleurs, le mouvement vortex d’une géométrie parfaite de l’escalier et peut-être surtout la double source de lumière, avec le personnage du petit soldat en bas à droite, qui m’avait toujours fait penser à Sophie. | ||||||
38 : Sophie a des mouvements tectoniques, sans doute plus coulés, plus fluides, que ceux-là. Mais le long de ces failles, ce sont de grands blocs cohérents qui s’entrechoquent parfois, sans bruit pour le monde extérieur, qui n’en voit que ce qu’elle laisse voir. | ||||||
39 : La taille de Sophie, d’une finesse insensée, manque dans la liste des j’aime. Je ferais une liste des j’aime qui manquent parmi les ors. Il y en a beaucoup. | ||||||
40 : J’apprécie le jeu dans l’image, et je cherchai la longueur des cils, mais aucun de ceux-là ne ressemble à ceux de Sophie. De même, elle ne porte pas le rose de cette manière. | ||||||
41 : Je ne sais pas pourquoi, mais Sophie déteste (elle en plaisante un peu) les points d’exclamation. Au départ je voulais mettre en avant sa certitude, justement avec un point d’exclamation. Mais j’ai préféré mettre l’accent sur sa liberté de pensée, qui pourrait l’amener – pourquoi pas – à nier même son horreur des points d’exclamation, tout comme elle les nie actuellement, avec horreur, justement. | ||||||
42 : Je vois d’abord la foudre comme le regard de Sophie, et la route en or, comme moi. Mais ensuite, la foudre n’est pas suffisante pour décrire ce regard, donc la route en fait partie. Son regard, quand elle me voit, est à la fois ce serpentin de douce chaleur, et cette profondeur, directe et électrique. | ||||||
43 : Nous voulions, et nous voulons passer un moment à Madrid, que Sophie ne connaît pas encore, depuis trois mois. Nous jouons à parler et écrire en un espagnol rigolo, dérivé du français. La Plaza Mayor est le lieu solennel où Saint-Simon, duc et pair, est devenu Grand d’Espagne. | ||||||
44 : Etrange inversion : ce que je voulais dire, en vérité, c’est que j’aimais voir la nuque de Sophie se dégager de l’oreiller, donc quand elle est sur le ventre, la tête enfouie dans les coussins. Mais la Maya desnuda est un carrefour d’inversions. | ||||||
45 : Un de mes tableaux préféré, pour le jeu subtil, mystérieux, complexe et si attirant des lumières. La Fuite en Egypte, d’Elsheimer, est à la vieille Pinacothèque à Munich, et j’ai passé beaucoup de temps à le contempler. Le bleu noir du ciel m’a toujours fait penser au fond soyeux, plein de mystère, et d’une profondeur inatteignable pour moi, de Sophie. | ||||||
46 : Il est entendu pour moi que chaque Qi est différent. Celui de Sophie est puissant, fin, riche, subtil, incertain, souple, tendre et surtout d’une grande beauté. | ||||||
47 : C’est peut-être l’or dont je suis le plus content. Car c’est bien une intelligence en labyrinthe qui unit le cœur (surtout en tant qu’intelligence émotionnelle, comme l’entendent les Arabes, qui situent la source de cette faculté dans le cœur et non dans le cerveau) et la tête, qui distingue Sophie ; et surtout elle semble avoir le cœur, comme membrane qui entoure son intelligence. Ce message clôtura la journée. Il y eut une réponse : | ||||||
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Je dressai quelques malors dans un message suivant. Mais ce ne sont pas les contraires des or. Il s’agit plutôt de paradoxes ou de contradictions, c’est pourquoi je trouve que leur place n’est pas ici. |
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48 : J’appelle souvent Sophie ma princesse, parce qu’elle a cette incomparable noblesse. Le prénom de l’actrice, et son destin, évidemment, présidèrent au choix de cette photo ; mais à côté de Sophie, Grace Kelly est trop molle et trop dure. Et ses yeux, eux, sont éteints. | ||||||
49 : Je voulais bien sûr aussi parler de ses lèvres, magnifiques et de sa langue, riche, active, joyeuse et fraîche. Mais les dents, je ne les vois que lorsqu’elle me sourit dans l’obscurité. Et leur matité brillante de la salive invite à tout. | ||||||
50 : Emma est le personnage principal du roman que Sophie écrit et dont elle m’a lu, ce soir-là, un premier extrait. Emma est morte ou disparue, personne ne sait ce qu’il lui est arrivé. C’est pourquoi l’image est celle de l’Arlésienne, qui a le dos tourné. Son espagnolité fait référence à notre jeu espagnol, mentionné plus haut. | ||||||
51 : Entièrement au premier degré. Ce Saint Jean l’Evangéliste est l’un de mes tableaux préférés. Il est au bout de la grande galerie de la Frick, à NY. Le calme, le sérieux, la grandeur de l’apôtre s’approchent de la profonde vibration que Sophie me donne, si souvent, quand elle descend au fond de sa gravité. | ||||||
52 : Les fesses de Sophie sont très douces, fraîches, et très sensibles. Sous elles et par elles couve une petite flamme chaude, fine et vive, qui la remue profondément sous la caresse. | ||||||
53 : Pour moi l’intelligence est une faculté de la conscience, mais la conscience est un moment de l’esprit. L’esprit qu’a Sophie est d’une grandeur incomparable : seule la voûte céleste me paraissait pouvoir contenir une dimension de même ordre. | ||||||
54 : Ces courbes-là, je ne les connais pas vraiment chez elle, le regard de Sophie est moins accidenté, mais il pourrait aussi être ainsi, et le gris sur noir dit quelque chose. | ||||||
55 : La clémence de Sophie est d’avoir pardonné mes persécutions d’il y a plusieurs décennies. Pour saluer un acte aussi généreux, le renfort de la Portia de Shakespeare n’est pas de trop. | ||||||
56 : Du parfum, du glissé, de la douceur. C’est une autre partie très sensible du corps de mon aimée. | ||||||
57 : Il y a tellement de feux d’artifice en Sophie… mais celui de ses jeux est si constant qu’il m’arrive d’en faire le fond d’écran de ma vie. | ||||||
58 : Quoique frisant le vulgaire, cette composition de dessins capture la fraîcheur incisive, la jeunesse apparemment perpétuelle, et la finesse pleine d’attente de Sophie. | ||||||
59 : Je lui reproche en riant d’être une tête de mule. Et elle l’est. | ||||||
60 et 61 : Ses seins sont les plus beaux que je connaisse, et j’avais un jeu où, ayant constaté que je caressai plus le gauche, je promis au droit de réparer l’injustice, ce que je fis d’ailleurs. Je leur parle donc, et je les individualise ; et ils me répondent. Ses seins sont d’une sensibilité somptueuse. | ||||||
62 : Nos lectures sont proches mais différentes, et se croisent parfois ; malheureusement, nous lisons trop peu, surtout en ce moment. La Matrice est de moi, et elle ne l’a pas encore lue. Mais je lui ai donnée. | ||||||
63 : De la même manière que le rythme rapide, pressé m’a fait doublonner plusieurs numéros, j’ai ici sauté celui-là, sans intention. | ||||||
64 : Elle a comme un sillon en bas du dos, où la largeur de deux doigts épouse une courbe qui ressemble à cette chute d’eau. C’est un endroit de son corps très spécial qui me plaît énormément. | ||||||
65 : Le génie de la Liberté, place de la Bastille, termine cette journée là. Son nom, sa légèreté et son or ont convenu parfaitement au sujet. C’est peut-être l’or le plus Sophie de l’ensemble de la série. La réponse me fut d’une douceur que je ne sais exprimer mieux qu’en la reproduisant : |
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66 : Les genoux de Sophie mériteraient un texte en entier. Mais je suis encore plus intéressé par son jeu de je nous (j’ai failli intituler cet or « jeu nous ») dont on voit ici l’un des principaux aspects actuels : toucher, pliure, douceur, cette interférence réciproque, cette manipulation expérimentale qui cherche à étendre des bases de confiance, et qui pourtant est déjà une incroyable base de confiance – compte tenu de ce que nous avons vécu. | ||||||
Il y a deux 67. Le premier traite de loyauté Sophie est loyale, et constante, même si sa route est pleine de courbes, parfois très soudaines. Constance est l’autre personnage du roman d’Emma dont je connais le nom. Je trouvais que dans ce vin naturel doux, il y avait cet oxymoron : l’ivresse de la constance. C’est après une dispute – la première vraiment en 2008 (mais seulement sourde, sans éclat) – qu’il y eut une matinée d’interruption de notre échange, parce que l’humeur très triste dans laquelle j’étais ne m’avait pas permis de continuer. Après une heure de conversation téléphonique, tout repartit, et Sophie m’envoya notamment le message suivant, qui déclencha mon attention pour Constance : |
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Le second 67 parle d’humour. L’humour de Sophie est plus compliqué et plus subtil que celui qui est montré ici. Mais elle pourrait utiliser cette affirmation pour se moquer de moi quand je l’appelle ma princesse, elle qui revendique l’attachement à l’humilité du peuple des anarques roturiers. En même temps, elle ne se donnerait point de ces ridicules à strass et qui sont un peu des dérisions de jeunes filles middleclass sucrées. Si l’affirmation, que j’aime son humour, est vraie, l’image ne vaut que par Constance, et la princesse, et sa dénégation. C’est pour moi l’un des or les moins forts. |
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68 : La poignée de main fait allusion à la façon dont Sophie a lissé notre différend du matin. Mais aussi à son attitude en général, qui n’est pas exempte de camaraderie et de solidarité. Ou plus exactement : elle apporte volontiers un soutien qu’elle aime moins recevoir ; ce qui est dommage. | ||||||
69 : Dans mon souvenir, le cœur de Sophie était un organe immense, qui battait lentement. Aujourd’hui je ne me prononce pas sur ses dimensions, mais pour l’avoir écouté, à l’oreille, je sais qu’il bat vite, en coups sourds. Sophie dit d’elle-même qu’elle est une pile, et c’est en temps que telle qu’elle a sans doute changé. Peut-être que ce cœur très grand, sur le plan métaphorique, s’est aussi accéléré sous les urgences de la nécessité ; et sans doute que, plus sensible, elle sollicite davantage aujourd’hui ce bel organe si digne d’être convoité. | ||||||
70 : La liberté est l’exergue de Sophie. Voici deux messages qui se sont succédé autour de celui-ci : | ||||||
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71 : C’est l’allusion à un rêve avec lequel Sophie m’avait fort surpris. J’aimais le ton simple, direct et limpide avec lequel elle l’a raconté, et j’étais choqué, en particulier par le caractère cru des images, et par l’interprétation que je fis de ce rêve, mais pour elle seulement. | ||||||
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72 : Evidemment, la délicatesse est là aussi pour ponctuer le message précédent. Mais bien plus qu’ouverture franche, qu’elle est aussi, Sophie est de la fine dentelle. Malheureusement, l’image n’approche pas cette finesse. C’est la peau de Sophie dont j’aurais voulu raconter et honorer l’incroyable texture. Là aussi, le vocabulaire est insuffisant et je n’ai pas suffisamment d’imagination pour rendre ce délice par les images. |
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73 : C’est une synthèse du corps et de l’esprit. Sophie est quelqu’un de grave et non de léger. Et j’ai toujours fortement apprécié ce lent tourbillon central en elle, dont le fond, que je suppose si goûteux, ne s’atteint pas. | ||||||
74 : Pour moi, le lieu de vie de Sophie est, parce que c’est le sien, un lieu escarpé. Mais il y a dans cette unicité dans la ville, quelque chose d’original, d’esthétique, des lignes simples, mais qui mises ensemble donnent quelque chose de sophistiqué. On imagine que les lignes tracées à partir d’un lieu pareil peuvent faire le tour du monde. Cette maison est au Chili. | ||||||
75 : C’est la seule photo de Sophie que j’aie jamais prise. Au début, j’avais écrit « j’aime tes cinquante ans », ce qui est vrai. En révisant le message envoyé par e-mail, il y avait un cadre gris, mais sans elle, à la place de la photo. J’ai préféré rendre l’âge conforme au numéro de l’or pour exprimer la beauté sans âge de cette femme délicieuse. | ||||||
76 : Dans sa générosité, dans sa compréhension, dans sa franchise, et dans son administration, parfois capricieuse de ce qui inclut mon existence, Sophie a beaucoup de majesté. | ||||||
77 : Un étrange lapsus m’a fait envoyer ce même message avec « j’aime pas ta pudeur ». Je l’ai corrigé en relisant, et je l’ai donc renvoyé tel que je voulais initialement l’exprimer. J’aime cette pudeur, parce qu’elle indique une grande délicatesse, une patience et, justement, un style plein de détours, de surprises ; mais sans doute j’aime pas, parce que je trébuche souvent dans ses fortifications et ses redoutes. Dans le choix de cette image j’ai aussi tenu compte du rôle phallique du canon. Les défenses de Louvois sont, par un heureux hasard, contemporaines de l’image 76. | ||||||
78 : Le rideau de perles est un leitmotiv de la personnalité de Sophie, en tout cas pour moi. Il y a beaucoup de fausses pistes chez elle, et il y a quelques trompe-l’œil. Mais il y a aussi le plaisir du brillant, du reflet, du clinquant, du rideau lui-même qui n’est donc pas qu’outil de stratagème, même si de nombreux stratagèmes de Sophie n’affleurent pas, en permanence, à sa conscience. Son jeu, justement, se joue ainsi, vite et avec ses sens aussi, si bien qu’elle se retrouve juste en dessous, ou à côté de la conscience, dans laquelle elle fait de rapides et fréquentes incursions, sans toutefois y séjourner à demeure. | ||||||
79 : Le feu est au fond de Sophie. Il irradie loin autour d’elle. Et encore : elle le retient. | ||||||
80 : Dans notre jeu espagnol, je l’appelle parfois Carmencita ou Carmen, comme la signature ici. Et sa poésie est une broderie, sauvage et gracieuse. | ||||||
81 : Les deux vues de Shanghai au jour tombant expriment la dimension urbaine et la grandeur que Sophie donne à son regard. La grandeur urbaine est quelque chose de profondément humain, et elle tient compte des grandes perspectives et des petites et courtes impasses de la vie tassée que nous menons tous. La deuxième représente bien la grande luminosité de l’horizon et de l’avenir, et les ruines du passé, mais qui chez Sophie sont présentes, non sans cette esthétique qu’elle sait si bien mettre partout. | ||||||
82 : Le trésor du début est retrouvé. Là s’arrête ce paysage : dans la nuit. Sophie est une vivante de la nuit. Ce n’est pas seulement à cause de ses journées qu’elle dort peu. | ||||||
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