A quoi vous jouez les voitures quiqui ?
D'abord vous nous envoyez votre littérature de sous-entendus imbitables, sans adresse. Ensuite vous vous plaignez qu'on y réponde publiquement. D'accord, dès qu'on peut faire autrement, on fait autrement. La fois d'après, on vous écrit sur votre e-mail, comme vous le demandez. Et vous ? Au lieu de nous répondre, vous nous débinez par derrière, sur votre site, où nous sommes traités de « flics objectifs », sans mention de notre réponse ; et sur le debord of directors où vous portez sur nous des jugements purement spéculés de petits merdeux qui se la racontent. Et après vous venez pleurer qu'on vous cherche querelle !
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de répondre franchement à quelqu'un en le regardant en face ? Dans notre dernier e-mail nous vous avons posé une question : comment vous arrangez-vous de ce que Debord, en se vendant à Gallimard, est devenu menteur ? Vous avez les foies de répondre ?
Nous avons lu la préface de Bounan que vous nous avez conseillée. Résumé : « le complot occulte permanent ». S'il y a complot, il est forcément occulte. Et s'il est permanent, il ne sert à rien. C'est du sous-Debord très vieux, dans sa fange paranoïaque. L'ennemi n'a pas besoin de mener un complot pour faire la guerre. Vous avez peut-être besoin de vivre dans un polar, pour vous rehausser. Vous feriez mieux d'écouter ce que dit même un Voyer si vous voulez combattre ce monde.
Vous n'avez visiblement pas compris ce que cherchait à faire l'ex-BE . Le catalogue des dossiers n'est pas une méthode pour expliquer, mais pour comprendre : « séparés entre eux par la perte générale de tout langage adéquat aux faits, perte qui leur interdit le moindre dialogue », c'est à cela qu'il s'agit de remédier pour chacun d'entre nous, et c'est ce que les membres de l'ex-BE avaient tenté pour eux. « Le côté gauchiste », « l'analyse néo-tiers-mondiste », « organisation ronrons », mais c'est de votre cul qu'ils dépassent, c'est votre pitoyable lecture. Jamais nous n'avons égalisé les événements de Somalie et d'Albanie avec le petit spectacle de Seattle. Comment osez-vous des équations aussi minables, aussi sous-journalistiques, et aussi insultantes pour ceux qui réellement « font l'histoire » ! Bravo, les non-contemplatifs, pour les dix IMAGES qui sont votre subtile explication de cet événement. Là, c'est pas même encore du gauchisme tiers-mondiste, c'est 'Paris-Match'. Relisez Debord et sa critique de l'image : « c'était un peuple qui ne se payait pas d'images », « quel respect d'enfants pour des images ! » « On n'a jamais vu d'erreur s'écrouler faute d'une bonne image ». Et Anne Parillaud, la petite vedette de cinéma qui décore votre site, c'est pour fantasmer quoi ? C'est pour faire joli ?
Plutôt que de vous demander, comme la groupie F. qui est déçue de ne pas trouver en nous les héros de son imagination prositue, quel genre de pauvres nous sommes, vous feriez mieux d'écouter ce que nous disons. Nous proposons des méthodes et des angles d'attaque, nous proposons un projet, une perspective, et c'est de cela que nous sommes venus débattre sur le debord of directors. Si vous avez besoin de photographes de la dernière émeute médiatique, c'est pas la bonne adresse. Et si vous n'êtes pas capables de vous situer par rapport aux ruptures passées, vous en faites partie.
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