Offenburg, 8 juin 1998.
Ich war allein im fremden Land,
Die Sonne hatte die Erde verbrannt,
Überall nur Leid und Einsamkeit,
Und du, ja du,
So weit, so weit…
Monsieur le commissaire,
Je ne vois pas comment Voyer, avant de partir, pourrait me notifier ce que je dois vous répondre puisqu'à l'heure qu'il est il n'est toujours pas au courant de cette charmante correspondance. À mois que… Mais bon sang, c'est bien sur ! Nous sommes suspendus à notre portable toute la journée et le soir on s'envoie des fax. Le problème avec vous, c'est que vous avez l'imagination qui déborde. Je ne vous dirai pas si cette imagination débordante est le fruit d'une névrose obsessionnelle, de l'hystérie, voire de la paranoïa. Déjà que je vous ai traité de snob et de singe et que ça n'a pas eu l'heur de vous plaire. Faut dire que là, c'est moi qui ai été un peu vache. Mais pour ce qui est des diagnostics psychiatriques je ne me prononce jamais avant de bien connaître la personne à qui j'ai affaire. Et nous n'avons pas gardé les vaches ensembles. Ce dont je suis quasiment sûr par contre, c'est que vous êtes un rigolo et que vous voulez m'empêcher de rigoler. Ça c'est un comble !
C'est le jeu de la barbichette, ne l'oubliez pas. Le premier qui rira sera une tapette. Avec vous j'ai affaire à forte partie. Je vous prie d'agréer, Monsieur le commissaire, etc…
Karl von Nichts
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