Posted by Téléologie toujours allumée on February 24, 1999 at 05:15:27 PM EST
En réponse à Ici radio Londres, les Français parlent aux Français
Karl von Nichts, éditeur de Voyer, est un falsificateur. Il a été contraint de le reconnaître : "J'endosse la tunique de Lebovici" Ces trous du culs prennent tout au pied de la lettre (6 juin 1998). Comme toute personne ayant un minimum d'honnêteté intellectuelle, nous ne pouvons plus avoir d'échange avec lui, en dehors des injures et des coups et de se mettre la lettre dans le cul, le "w" de préférence. Par contre, nous nous devons de signaler ses nouvelles falsifications.
Charlot Que Dalle vient de comprendre qu'il pouvait assez facilement tricher avec des citations. Il cite d'abord correctement Bartolucci, pour authentifier la suite. Mais les quatre entre-guillemets suivants, deux attribués à Voyer, deux attribués à Adreba Solneman, sont tous entièrement composés par le falsificateur qui veut prouver que Voyer a raison et qu'Adreba Solneman avait tort.
Voyer n'a jamais dit "L'économie (comme réalité) n'existe pas". Voyer a dit, à plusieurs reprises, "L'économie n'existe pas" tout court. C'est le falsificateur qui rajoute, aujourd'hui, entre parenthèses, "comme réalité". C'est justement ce que lui reprochait déjà Adreba Solneman : l'amalgame entre existence et réalité. C'est pourquoi, dans la lettre que le falsificateur a escamotée dans sa publication de la correspondance Adreba Solneman-Voyer, Adreba Solneman écrivait : "L'économie, certainement, n'existe pas en tant que réalité, mais elle existe en tant que pensée (...)." Et juste avant : "La seule façon de continuer d'achever une pensée est de la réaliser. Même la réalisation d'une pensée continue de s'aliéner. Pourtant, la liberté sans bornes de la pensée, si toute pensée existe, s'achève dans sa réalisation. C'est pourquoi la fin d'une chose est le contenu de sa pensée."
Adreba Solneman n'a jamais répondu à Voyer : "Mais vous dites que l'économie est une idéologie, donc l'économie existe." D'abord, quelqu'un comme Adreba Solneman ne s'adressait plus directement à quelqu'un comme Voyer. Ensuite, Voyer avait eu l'approximation fanfaronne de trouver "assez piquant que mes adversaires depuis deux siècles postulent l'existence de l'économie sans se donner la peine de donner la moindre preuve de cette existence ou même une simple définition". Il s'agit toujours ici d'existence et non de réalité. D'où, Adreba Solneman, dans la conclusion de la même correspondance, également censurée par le falsificateur : "Rien de plus simple, en passant. Le premier syllogisme venu y suffit : l'économie est une pensée. Toute pensée existe. L'économie existe."
Voyer ne dit nulle part, sauf erreur, "Il faut en finir avec l'économie (cette idéologie)". Voyer était bien plus prétentieux. Il disait déjà dans 'Révélations sur le principe du monde' : "Nous nous étions fixés comme but (...) d'en finir avec l'économie. Nous estimons que c'est chose faite." L'économie n'est que la pensée dominante de notre temps. Mais est-ce que quelqu'un, ici présent, estime que ce n'est plus la pensée dominante de notre temps, vingt ans après que Voyer l'ait claironné ? Voyer n'a jamais très bien compris ce qu'est une religion (c'est pourquoi il croit que l'économie n'en est pas une, après avoir cru le contraire) et en tout cas n'a jamais compris comment on mettait fin à une pensée dominante. Et ce n'est certainement pas avec des effets d'annonce à l'esbroufe.
Adreba Solneman n'a jamais répondu à cette vantardise par un semi-obséquieux "mais comment voulez-vous en finir avec quelque chose qui n'existe pas", que lui prête le falsificateur. Il a fait une rapide démonstration qu'en logique on appelle par l'absurde : "Par ailleurs il dit que l'économie n'existe pas. Comment peut-on en finir avec quelque chose qui n'existe pas ?" A aucun moment, comme le falsificateur l'induit, Adreba Solneman n'a prétendu qu'il pense, lui, que l'économie n'existe pas (ce qui l'aurait mis en contradiction avec la précédente réponse que lui prête le falsificateur). L'économie existe, bien entendu, et n'a pas de réalité, bien entendu. Voyer a pris quelque sept ans de laborieuses retouches pour parvenir à la même conclusion qu'il ne voulait pas alors entendre : "economics" et "economy" ne répondent évidemment que très imparfaitement à cette différentiation, parce que la différence entre existence et réalité n'a pas son essence dans l'économie. Economy n'a de réalité que si l'on croit que l'économie a de la réalité. Sinon, sa distinction avec economics est de la même nature que celle entre dogme et prêche, entre léninisme et stalinisme, entre communication directe et communication infinie, un ergotage religieux.
Comme Papy Voyer amalgamait alors existence et réalité, il amalgame aujourd'hui commencement et origine. La raison n'en est pas seulement la mauvaise foi des gens trop peu contredits, les facultés qui déclinent avec la sénilité, et les flatteurs qui falsifient sur commande ; la raison est que Voyer n'a jamais rien compris au concept de réalité. En effet, réaliser c'est finir. Dénigrer l'économie n'est pas la finir, tout comme proclamer l'infini de la communication est nier sa réalité. Toute la théorie de Voyer tourne en rond parce qu'elle fuit toujours la réalité. Cela est vrai dans sa façon de concevoir l'économie, cela est vrai dans sa façon de concevoir la communication, cela est vrai dans sa façon de ne débattre qu'avec un public qui ne risque pas d'être critique. C'est logique : le vieillard a peur de la fin.
Nichts, notre caricature de Lebovici, semble encore un falsificateur de petite allure, parce qu'il a de petits moyens. Un petit toupet (il s'appuie essentiellement dans sa dernière falsification sur les textes qu'il a censurés lors de sa dernière édition, interdisant donc à son propre lectorat de vérifier ; et il en inverse ensuite le sens en les trafiquant à sa sauce), mais peu d'entendement et aucune rigueur intellectuelle ; il semble que la sienne lui suffit et que, pseudo-naïvement, il se croit le droit d'occulter, de distordre et de citer faux à ce point. Trop bien comprenant, il s'exonère généreusement de comprendre le sens d'un débat, le fond d'une critique, l'importance d'une idée, imitant servilement en cela son idole. Il participe de la longue tradition des laquais, plus soucieux de plaire à leur maître que de la vérité. Mais comme sa laisse de ouistiti semi-savant est courte, il est fort peu probable que son seigneur, l'auguste Papy Voyer, n'ait pas supervisé le truquage. Sinon, l'intègre Papy, dardant sa célèbre foudre sur le suceur de charentaises, ne tarderait pas à lui en balancer une dans les yekous, en public, sur ce site. A défaut, il faudra bien entériner sa complicité, qui signifierait que notre Charlot n'est plus le seul enculé.
Pour documentation : 'Fin du voyérisme paisible' dans http://www.teleologie.org