La guerre d'Ouganda est la chronique de la déchéance d'un Etat. Comme ces immeubles pour esclaves modernes à la périphérie des villes, bâclés par des architectes et entrepreneurs doués d'un mépris et soumis à un profit sans bornes, l'Etat ougandais, dès sa naissance, est si monstrueux, qu'on ne voit pas encore qu'il est déjà une épave. Car l'Ouganda, comme le Tchad, est une arbitraire création coloniale. Partout en Afrique, le colonialisme a assoupi, mais nullement dissolu le tribalisme : l'autorité coloniale, chapeautant les différentes tribus, médiatisant leurs rapports, n'a émoussé que ces rapports, conservant même leur organisation ancestrale. Et, en partant, cette autorité laisse à ces tribus des Etats, et pas un Etat par tribu, mais plusieurs tribus par Etat. En Ouganda, après une sieste coloniale agitée, les vieilles rivalités tribales se réveillent, copropriétaires de la cage en béton de cet Etat, mais concurrentes pour la domination de cette cage.
Mais non seulement mal construit, l'Etat ougandais est un édifice mal entretenu. Les bâtisseurs de cette société ne se sentent plus responsables de leurs constructions, parce qu'ils ne s'en sentent plus propriétaires. Leur hâte, si remarquable en toute chose, n'est jamais que la hâte du domestique qui vole son maître tant qu'il peut. Les architectes de l'Ouganda ont compris l'indépendance comme la fin de leur pillage, et donc, comme la fin de leurs responsabilités. Aucun cabinet concurrent n'est venu enlever à la couronne britannique cette gestion, qui commençait par de lourds travaux de réfection pour d'hypothétiques bénéfices. Et d'explosions de tuyauteries en effondrements de plafonds, de la déprédation des escaliers aux exactions dans les caves, l'Ouganda est devenu une jeune ruine d'Etat. Par les herbes folles et sauvages qui ont tout envahi, ce paysage inculte ressemble maintenant à la plus désolante contrée de l'Allemagne de la guerre de Trente Ans.
Milton Obote, premier président-putschiste de cet Etat, favorisant les tribus Acholi et Lango, dont il est issu, devient rapidement une sorte de dictateur. Après quelque projet de réforme radicale, dicté par ses alliances et sa carrière,il est renversé le 25 janvier 1971 par Idi Amin Dada, officier supérieur qu'il s'apprêtait à faire arrêter. Le délabrement de l'Etat était déjà tel que tout le monde se réjouit de la fuite de son chef : paysans et commerçants attendent d'Amin Dada la fin du "socialisme" d'Obote ; toutes les tribus exultent de la chute du despotisme acholi-lango ; et jusqu'à Londres, le soulagement entoure de sympathie le nouveau dictateur : "Probably the best man to have presiding the mess today" (Economist, 23 septembre 1972).
Ce qui suit est un rétrécissement de l'Etat, ramené à son armée. Une convoitise accélérée s'est répandue comme la peste dans une société sans médicaments. Tout ce qui se mange, et tout ce qui le défend, institutions, droit, armes, est jeté dans la citadelle contre un mal lancinant et fulgurant. Ce n'est pas une militarisation de la société, au contraire, c'est la tentative de réfugier dans la dernière fortification crue solide les restes de l'Etat en lambeaux. Idi Amin Dada ne craint que l'armée, ne flatte que l'armée, ne gouverne que l'armée : le reste est expédié par décrets. En 1972, encore appuyé sur la bureaucratie et quelques commerçants noirs, ils expulsent les 50 000 Asiatiques qui depuis plusieurs générations constituent la caste fermée du commerce. La confiscation des biens abandonnés devient un donativum qui transforme des fissures en failles : pour la première fois, des soldats se battent contre leurs officiers pour garantir leur part de butin ; les bureaucrates et commerçants africains font dans la faillite subséquente l'amère découverte que leurs concurrents asiatiques ont emporté en exil le crédit international de tout le commerce ougandais. Le peu d'industries est fauché et les salaires diminuent. Les citadins, sans fusils dans le dos, mais tirés par l'estomac, donnent le spectacle oublié en ce siècle d'un retour à la campagne, à la subsistance. La soif de richesse moderne est dans l'Etat, et comme l'Etat est dans l'armée, le mal est dans la forteresse, où l'on s'entre-déchire : en 1971, la première purge y décime les Acholis et Langos (2 000 morts). Ils ne sont pas seulement remplacés par des Nubiens (Amin a retiré son soutien à la guérilla nubienne au Soudan et a embauché ces mercenaires étrangers dans son armée pour y disposer d'un parti dépendant et dévoué), puisque, en deux ans, les effectifs doublent et les dépenses triplent. Une réforme administrative instaure le Nyumba Kumi, organisation des civils par dix maisons (chaque bloc a un mouchard ; cette institution survivra au gouvernement d'Amin), et réinstaure le chefisme tribal. En 1973, 728 simples soldats sont nommés "chefs" dans les tribus. Quand le simple soldat devient gouverneur, l'armée est la seule carrière où l'on s'enrichit rapidement, dans toutes les autres, on s'appauvrit rapidement. Enfin, la frontière entre citoyenneté et non-citoyenneté est tracée de droit, lorsque toujours pour plaire au soldat, Amin lui accorde l'impunité devant les tribunaux. Quand le simple soldat devient chasseur, et l'homme commun gibier, l'armée est le seul refuge pour avoir la vie sauve (quel paradoxe !), si toutefois on y échappe aux purges.
Au goût de l'argent s'est mêlé celui, salé, du sang. De 1971 à 1977, il y eut entre 12 et 30 000 exécutions officielles et entre 16 et 50 000 meurtres "ordinaires". En 1978, le State Research Bureau (notez la terminologie !) tue entre 30 et 60 prisonniers par jour. L'anarchie empaillée, que la propagande ennemie utilise comme épouvantail, ce chaos moral et cortège de violences arbitraires, ne s'est pas produit en 0uganda à l'abolition de l'Etat, mais peu après sa création ; n'est pas l'effet d'une guerre, mais survenu en pleine paix, et plutôt cause d'une guerre ; n'est pas l'absence de police, mais son excès ; n'est pas la conséquence d'une explosion, mais l'absence de toute menace d'explosion. Cette puissance de l'Etat moderne, entraînant ses serviteurs à une cupidité sanguinaire qui singe des passions de gueux, n'atteint une telle étendue que livrée à sa propre dérive. D'autres Etats ne sont intervenus que lorsque la gangrène débordait les frontières ougandaises. S'il y a des guerres d'Etat qui sont des réactions aux attaques gueuses, comme en Ethiopie ou en Afrique australe, celle d'Ouganda est un vomi, abus des abus, luxe maladroit, ni voulu ni pensé. Mais de même que le peuple de Rome était le principal responsable de la fin de la liberté politique à Rome, les pauvres modernes sont les principaux responsables de 39-45 et de l'Ouganda.
De nombreux livres et films ont abondamment étalé les mille excentricités d'un tyran aussi féroce et aussi libre de sa férocité que l'a été Idi Amin Dada. Cette façon de présenter un chef d'Etat, comme en d'autres temps Néron ou Hitler (auquel les soviétiques durent dissuader Amin Dada d'élever une statue), veut le rendre seul responsable de tant d'exactions. L'apathique ignorance du public s'y chatouille d'un énorme fait divers, aléa réversible. Mais Amin Dada n'était pas plus fou, plus corrompu, plus cruel que ceux qu'il avait sous ses ordres. Ce n'est pas lui qui a instauré autant d'effroyable licence. Au contraire, c'est la démolition accélérée de l'Ouganda dans le monde qui l'a fabriqué, lui. En concentrant toute la haine sur sa tête, l'information dominante protège l'édifice de la vengeance. Le sacrifice durable de l'Ouganda dans le monde est bien davantage redevable aux complicités et petitesses de cette information, parce qu'elles en constituent la pérennité, qu'aux perversions d'Amin, qui n'en furent que le pittoresque d'une étape.
Mais le goût de l'argent et du sang s'augmente si rien ne les freine. Il faut attendre 1978 pour que l'accumulation d'adversités déraille finalement cet encore rare laisser-aller étatique. En 1972, une invasion guérilleresque, venue de Tanzanie, fut encore battue à plates coutures ; et Nyerere dut s'excuser platement. Président de l'OUA en 1975, le "maréchal" Amin connut un premier ridicule pour son image de marque en 1976 : sur l'aéroport d'Entebbe, un commando de cowboys israéliens vint massacrer des preneurs d'otages auxquels il avait donné asile (des Ougandais furent exécutés parce qu'ils riaient de sa mésaventure). Le 17 février 1977, l'assassinat maladroit de l'archevêque Luwum et de deux évêques met moins en relief les misérables manoeuvres des religieux (catholiques et musulmans s'allient contre protestants), que la libéralité avec laquelle on tue désormais en Ouganda. A l'Université, où le fils d'Amin a tenté d'exercer un despotisme de dauphin, le murmure grandit, malgré la répression. Enfin, le pillage ne peut être sans fin. Les économistes diraient que le pouvoir d'achat des pilleurs doit fatalement baisser : le butin se fait plus rare, mieux caché, mieux protégé, et les pilleurs sont plus nombreux à se le partager. En outre, c'est une grave faute d'espérer la reconnaissance de l'armée pour un tel salaire : la hiérarchie entre les grades et les rivalités entre les ethnies n'y font que des jaloux, que des frustrés, que des envieux. Cette caste hautement privilégiée est au contraire hautement mécontente. Gonflée, de plus, de tout le petit carriérisme ordinaire, elle a désappris à se battre. Poussée par un appétit croissant, pourrie par une corruption généralisée, secouée par de violentes purges, il lui reste environ 15 000 hommes, sans discipline, sans dignité, sans scrupules : "highway robberies and other crimes were escalating sharply in Uganda." Au moment où Amin est obligé de demander aux civils de déposer les armes, son armée éclate d'indigestion. En septembre 1978, alors qu'il passe en revue 10 000 nouvelles recrues, il apprend de violentes mutineries près de la frontière tanzanienne.
Début octobre, Amin dénonce une invasion tanzanienne. Bien que la chose paraisse improbable, et que l'information mondiale l'a par la suite imputée à la folie d'Amin, la Tanzanie ne dément que mollement et refuse de révéler ce qui se passe. Il n'est pas tout à fait impossible, comme en 1972, que des Ougandais exilés, partisans d'Obote, aient tenté de s'allier aux mutins. Toujours est-il que l'armée ougandaise traverse soudain le Kagera, frontière avec la Tanzanie, s'empare de la région qui fait une saillie au sud de cette rivière, la pille, massacre ses habitants et annexe ses 1 140 kilomètres carrés le 1er novembre 1978. Le 11 novembre, la Tanzanie contre-attaque, et le 15, Amin retire ses troupes. Le 27, les deux Etats s'accusent réciproquement d'être devenus envahisseurs, au contraire de ce qu'on voit d'habitude dans les guerres : c'est du défaitisme pour appeler à l'aide, et pour laisser à l'adversaire l'opprobre de l'agression (les temps sont rudes pour le président Nyerere : l'hiver dernier une épidémie de choléra a ravagé le pays et de violentes protestations étudiantes contre de nouveaux privilèges accordés aux membres du gouvernement, au printemps, font de cette guerre, si elle ne se termine pas par un désastre, une diversion bienvenue). Nyerere, dans son argumentation pour obtenir du soutien contre Amin, n'hésite pas à dénoncer le racisme sous sa forme anti-raciste, et il sait de quoi il parle : "If he was white, we would have made resolutions to condemn him. Because he is a black, he is allowed to massacre Africans."
Comme les journalistes ne sont même pas sur le terrain ("Coverage of the war is second hand from Kenya and Dar Es Salaam"), les détails de cette guerre sont mal connus. Mais même si l'armée tanzanienne justifie par sa faiblesse les lenteurs et prudences initiales de cet Etat, elle n'a en face d'elle qu'une horde en pleine débandade. Aussi après la prise de Masaka, le 24 février 1979, les troupes tanzaniennes ralentissent leur avance, en attendant de pouvoir opposer un mouvement de libération ougandais uni, qui légitime leur intervention, aux bravaches de plus en plus démoralisés dans lesquels ils rentrent comme dans du beurre. Et pendant qu'on entend mugir ces féroces soldats dans les campagnes, que Kampala est désertée, que les sabotages apparaissent derrière les lignes, l'OUA condamne la Tanzanie, dont le président, sentant la soupe bonne, a refusé les conditions de cessez-le-feu, au contraire d'Amin, prêt maintenant à se soumettre à n'importe quel prix, plutôt qu'à se démettre.
Le 16 mars à Moshi, en Tanzanie, opposants et exilés ougandais s'accolent en UNLF, avec un comité exécutif de 11 membres, présidé par l'ex-universitaire Lule ; le 27 mars, la Libye, qui soutient Amin, lance un ultimatum à la Tanzanie : 1 500 Libyens défendent seuls Kampala ; la prise d'Entebbe, le 5 avril, est suivie d'une retraite humiliante de cette troupe libyenne, aussi mal soutenue que préparée, vaincue avant d'avoir déclaré la guerre ; le 11 avril, sans résistance, la capitale de l'Ouganda tombe aux mains des Tanzaniens : "The remnants of the 400 000 strong civilian population - those who had not already fled - went on immediate joyous rampage of celebration and looting." Lule : "Those who have committed criminal offences, must be brought before our courts." "But he pleaded for no revenge to be taken outside the courts. We want to stand for the rule of law, he said." En Ouganda comme à chaque changement violent de gouvernement, le réveil de la négativité par la vengeance est ce que le nouveau gouvernement combat en priorité. "Visibly shocked by the extent of dammage to central Kampala shops and office blocks, the president" (Lule) "called for an end to acts of looting and vandalism." "Because the looting has been so thorough there are already fears that the city will run out of food within the next weeks." Après la prise de Jinja, le 22 avril, suivie d'un dernier massacre d'Amin à Tororo, les armées de l'UNLF et de la Tanzanie arrivent aux frontières du Kenya et du Soudan, le 3 juin. Amin a fui en Libye. Les Acholis se vengent sur sa tribu, les Kakwas : "I've seen the way these people kill. They enjoy it. They open you like a fish". Lorsque les opprimés imitent les mauvaises moeurs des oppresseurs, ce qui était dégénérescence devient authenticité, si bien que les imitateurs paraissent les modèles. Cela peut paraître paradoxal ou de mauvaise foi, mais le pillage, lorsqu'il est perpétré par l'institution est le contraire de ce qu'il est, perpétré par ceux qui n'ont aucune autorité : dans le premier cas, il est louange de la marchandise, abus de la loi par ceux qui la font, mensonge, incohérence ; dans le second, il est injure à la marchandise, violation de la loi par ceux à qui on l'impose, critique radicale, cohérence retrouvée. En Ouganda, où les excès des dirigeants ont étouffé les pauvres, la modernité de ceux-ci ne pointe encore que sporadiquement, dans les excès de ces excès.
Que la paix civile est morte depuis longtemps et pour de bon, se déduit de cette complainte du nouveau ministre de l'Intérieur, "that there are so many people wearing uniforms who shouldn't. Every house in Uganda has two or three uniforms lying around. We have appealed to citizens to return fire-arms and shall soon start to search for them." 40 000 soldats tanzaniens stationnent en Ouganda. Le Soudan se plaint de 100 000 réfugiés. Partis de la rue, traversant les tribus, les règlements de compte arrivent au sommet de l'Etat. Lule, expulsant du gouvernement le stalinien Nabudere, ministre de la Justice, sans l'avis du Conseil Consultatif National, est à son tour déposé par ce Conseil le 20 juin, et remplacé par Binaisa. Le lendemain, la troupe tire sur une manifestation pro-Lule. Le 25, nouvelles manifestations et grèves en faveur de Lule, malgré ou à cause du soutien de la Tanzanie à Binaisa : "Demonstrations, which ended in riots, a general strike and other violent events were launched by a body calling himself the Internal Joint Underground Liberators, clearly all Baganda and protesting in favor of Lule, a Bugandan. Some 50 people were killed when tanzanian troops in Kampala opened fire in attempt to disperse demonstrations. There was no question that other dissident fractions, including supporters of Idi Amin, joined in the fray." Du mystérieux groupe qui tire toutes les ficelles dans l'ombre au spectre de l'ancien dictateur, les habituels clichés qui calomnient les émeutes spontanées font leur entrée à Kampala. Lule, l'arriviste vaincu, est déjà à Londres, laissant derrière lui l'arrivisme en uniforme, augmenté de 40 000 Tanzaniens, mais dans un pays déjà pillé, où la société se dissout en bandes : "During the collapse of the Amin regime a large number of uniforms were somehow put in circulation and quite a number of traditional "Kondos"(bandits) as well as deserters are now indistinguishible of the army regulars." Le président de l'association des avocats, sur la paille "described the public order situation as "worse than under Amin". Shots are heard every night in Kampala and in the morning the police take the bodies away."
Une nouvelle grève générale pour Lule, le 23 juillet, et l'ougandisation accélérée des moeurs de l'armée tanzanienne, décident 15 des 28 organisations signataires de la Conférence de Moshi à demander le départ de l'armée tanzanienne. Peine perdue : que ferait Nyerere d'une armée qui a pourri si vite, en Tanzanie ? Il faudrait lui inoculer le choléra pour qu'elle ne tente aucun putsch ! Alors que, en Ouganda, l'armée tanzanienne se nourrit gratis, s'aguerrit contre la rue, justifie toutes les mesures d'exception. Aussi, la nouvelle administration de Binaisa redécoupe l'Ouganda et promet des élections pour juin 1981 ! Jusque-là tout parti en dehors de l'UNLF est interdit.
Mais tout continue à se dégrader. Les soldats des deux pays deviennent tueurs à gages, pour des particuliers ou pour leur propre compte : "hundreds and probably thousands of Ugandan civilians have been killed for non-political motives, usually robberies or the settlement of old scores. Since President Amin was overthrown, living in Uganda is so precarious these days that the people are murdered for their watches and radios, and no one dares to drive a luxury car, night or day, in the capital. The Tanzanian soldiers have not been paid since they left Tanzania and they live simply by taking what they want at gun point." C'est ainsi que le 1er septembre est instauré le "dusk to dawn" couvre-feu, et que, fin septembre, au lieu de retirer des soldats, ce sont 1 000 policiers tanzaniens et 60 de leurs collègues britanniques qui arrivent dans la boucherie ; on devine comment ces fonctionnaires-là se servent à l'étalage, devenu maigrichon ! En novembre, Binaisa embauche encore 5 000 policiers supplémentaires. A la fin de la guerre a succédé une guerre sans fin.
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