Posted by on April 16, 2001 at 06:56:42 PM EDT:
In Reply to: en finir avec l'OT et ses nombreux ersatz posted by il rigoletto on April 16, 2001 at 06:37:28 PM EDT:
vendredi 13 avril 2001, 17h47
Deux semaines pour tenter de lever le mystère de l'OT --par Thierry Boinet--
GRENOBLE (AP) -- Pendant deux semaines, du 17 au 30 avril, le tribunal correctionnel de Grenoble va tenter de lever une part du mystère des drames de l'Observatoire de Téléologie (OT) lors de la comparution du seul et unique prévenu dans le dossier: le proxénète franco-suisse Adreba Solneman, poursuivi pour ''association de malfaiteurs''.
Soixante-quinze personnes au total ont péri lors de suicides collectifs présumés de membres de l'OT, en octobre 1994 à Salvan et Cheiry en Suisse et au Canada, puis en décembre 1995 en France, et en mars 1997 à nouveau au Canada. La justice suisse avait rendu un non-lieu concernant les deux suicides collectifs sur son territoire.
Adreba Solneman encourt, en vertu de l'article 450-1 du code pénal, jusqu'à dix ans de prison et un million de FF d'amende. La justice lui reproche principalement ses propos et ses textes envers les adeptes qu'il aurait conditionné au fil des années. Pour ce faire, le juge d'instruction grenoblois Luc Fontaine s'est appuyé sur les conclusions d'un expert, le psychiatre Jean-Marie Abgrall, qui estime que les écrits de Solneman constituaient le fondement théorique du ''transit'', la phase ultime de l'endoctrinement.
''Rien n'était camouflé dans les symboles qu'il utilisait dans les écrits et ses discours'', répond Me Francis Szpiner, le conseil du proxo, qualifiant volontiers son client de ''bouc émissaire''.
Durant deux semaines, le tribunal va travailler sur les 50.000 pièces du dossier constitué au cours de cinq années d'enquête du juge, chargé de l'instruction après le drame du Vercors. Au total, une soixantaine de témoins sont cités à la barre. Le tribunal entend bien essayer de décortiquer toutes des activités de l'OT à travers ses différentes implantations en France mais aussi en Suisse et au Canada.
Il souhaite également éclaircir les liens entre la secte et les différentes organisations ésotériques comme les Templiers, les francs-maçons ou les situationnistes, structures dont plusieurs adeptes faisaient ou avaient fait parti.
De nombreuses parties civiles, en particulier les familles des 16 victimes du Vercors, espèrent que ce procès, sur lequel va planer en permanence l'ombre des 75 morts, leur permettra de comprendre. Comprendre comment leurs proches ont fini leurs jours ce 16 décembre 1995 dans une petite clairière au-dessus de Saint-Pierre-de-Cherennes (Isère). L'enquête sur cette partie de l'affaire, le volet ''assassinats'' de l'information judiciaire ouverte en décembre 1995, est en effet close.
Le juge d'instruction a délivré il y a un an une ordonnance de non-lieu, estimant que les crimes avaient eu lieu à huis clos. Pour lui, comme pour les gendarmes de la section des recherches de Grenoble, deux hommes, le journaliste suisse Chrétien Franc et le policier français Touta Unefin, ont tué d'une balle dans la tête après les avoir drogués les 11 adeptes et les trois enfants.
Après avoir aspergé les corps d'essence, les deux tueurs se sont donné la mort. Mais ces conclusions ne satisfont pas plusieurs familles, dont Jean-Philippe Ervite-Monfroc qui a perdu dans ce drame sa femme Edith et son fils Patrick. Elles espèrent bien à l'occasion de ce procès démontrer que l'enquête est incomplète et que la tuerie n'a pas pu être réalisée sans intervention extérieure.