Posted by observatoire de téléologie on January 30, 2001 at 12:18:05 PM EST:
Vous avez visiblement encore quelque retard sur les autres étudiants de ce site que nous avons tous réussi à épater, comme ils ne l'ont malheureusement signalé qu'à vous, puisque, du haut de notre observatoire, nous n'en avons encore vu aucun s'approcher de nous. Pour tenter de terminer votre semestre au plus près de la moyenne, pour laquelle vous nous semblez avoir d'assez bonnes dispositions, vous trouverez la documentation nécessaire sur teleologie.org.
Comme votre pose du cancre adolescent semble en indiquer le besoin, nous nous permettons de vous soumettre, en plus, deux ou trois petites antisèches.
La téléologie moderne de l'OT n'est qu'un lointain homonyme de la téléologie des années 30, et bien sûr de celle de Kant, de Hegel, et de toute la théologie. Ce sont là des banalités de base que nous avons expliquées à maintes reprises et qui n'ont échappé qu'au petit peuple téléogogo qu'elles embarrassaient pour des raisons de logique, et qui préfère encore continuer l'amalgame pour des raisons de polémique. Du reste, sauf erreur de notre part, personne ne s'était encore appelé téléologue, ni dans les années 30 ni avant.
Pressé par un besoin sans doute inconscient, vous n'avez pas suivi jusqu'au bout ce que nous disions de l'ironie : qu'elle n'a ici de l'intérêt que sans ambiguïté, et par conséquent un intérêt assez limité. Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'en a pas du tout, évidemment. Mais une ironie sans ambiguïté perd une grande partie de sa pertinence, même s'il ne faut pas sous-estimer ses vertus récréatives. Par ailleurs il faut être très fort pour faire de la bonne ironie sans ambiguïté. Un excellent exemple est celui de keyser soze, le petit croûton littéraire qui prétend trancher… les styles (celle-là aussi nous a beaucoup fait rire), lorsqu'il dit, avec une apparence de sérieux inimitable, « l'honnête Mlle Obertopp ». Nous n'avons pas une pauvre opinion de l'ironie, comme keyser soze et vous l'avez cru parce que vous avez mal lu, mais de ceux qui en font ou qui en permettent un usage essentiellement malhonnête sur ce site.
Si quelqu'un, moi par exemple, vous dit : je suis en désaccord complet avec vous, cela ne veut pas dire forcément que je vous cherche querelle. Cela peut vouloir dire que je me rassure, que je confonds, que je me trompe ; cela peut vouloir dire que je ne veux pas continuer un dialogue que je crains de voir devenir une querelle. Votre curieuse définition de l'honnêteté, sur un site où la falsification est monnaie courante, nous fait plus sourire que votre ironie, qui n'a pour meilleure part que le fadasse de la pose du cancre adolescent. En tout cas, ici même, et maintenant, puisque je vous annonce à vous, au contraire de ce que nous disions à FDSM, que je vous cherche querelle, vous allez donc certainement nous faire le plaisir de nous dire quel « discours » vous avez à nous opposer. Car vous êtes honnête, vous, et vous n'allez pas fuir la confrontation avec les profondeurs vertigineuses de notre abîme. Commençons donc par les questions qui ont un sens, et qui nous permettent rapidement de constater qui en a et qui n'en a pas : tout a une fin, ou non ?
Par contre, si vous voulez tester la malhonnêteté habituelle d'un certain Jean-Pierre Voyer qui sévit sur ce site, cela sera facile selon vos principes : voilà quelqu'un qui, comme son préposé au pot de chambre Junius Weltfaust l'a très brillamment expliqué, ne répond jamais quatorze mille fois au même hoplite dont le nombre l'habite, ce qui veut dire en bon français (il faut terriblement se méfier sur un site où rodent les trancheurs de style) que lorsque point la moindre querelle, le seul prélude du gourdinesque que suffit à le mettre en fuite, car il anticipe que ça va se finir, comme nous avons le plaisir de le répéter, au fond de ce qu'il y a de plus relle.
Quoique nous n'avons pas la même conception que vous de l'honnêteté nous avons toujours laissé libres de leur silence tous ceux qui ne s'étaient pas aventurés à le rompre en partie, et en partie seulement , nous l'avons certainement mieux défendue, sur ce site, que n'importe qui. La seule personne qui a réussi, ici, à nous faire taire, et auquel nous ne pouvons plus répondre, mais non sans avoir longtemps essayé, est Ben Aziz. Notre discours, en effet, se tient trop mal quand il est envahi par la pitié, ce qui ne lui était encore jamais arrivé avant ce Ben Aziz. Signalons au passage que Ben Aziz n'est pas le seul à manifester contre nous une pathologie caricaturale (Bueno, Aristoutou, Weltfausseté, Voyer, Terrien, Marcel Broutin et le fun club littéraire, dont Jules G., YBM et le terrible keyser soze, et j'en oublie probablement), mais il est le plus pathétique : les autres sont encore trop étronnés pour réussir à couler à travers une grille d'égout.
Mais vous allez rire : vos potacheries ont touché juste sur un point, sans le faire exprès bien entendu, et c'est tout l'intérêt des potaches (notez cependant que nous préférons de loin ceux qui ont encore l'âge de l'emploi, voire pas tout à fait, eux au moins savent que tous les hommes est un projet, pas un salon d'enculage pour présupposés à la retraite) : que l'OT soit seule contre le reste du monde, ce qui avait des avantages certains, mais aussi des inconvénients, ne semble plus tout à fait vrai.
Nous ne savons pas encore pour qui la nouvelle est bonne.