Posted by aleph on December 05, 2000 at 12:05:13 PM EST:
" La dialectique éristique est l’art de disputer, et ce de telle sorte que l’on ait toujours raison, donc per fas et nefas (c’est-à-dire par tous les moyens possibles). "
(Arthur Schopenhauer, L’art d’avoir toujours raison, Éditions Mille et une nuits).Examinons avec des exemples récents la praxis otiste en la matière.
" Le malheureux docteur Weltfaust, à la signature selbstnégative, est un pitre. " (Quand la voyérisation vire à la weltfausseté, 1ère phrase). Illustration de l’ultime stratagème préconisé par Schopenhauer : " Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est : on pourrait appeler cela argumentum ad personam pour faire la différence avec l’argumentum ad hominem. Ce dernier s’écarte de l’objet purement objectif pour s’attacher à ce que l’adversaire en a dit ou concédé. Mais quand on passe aux attaques personnelles, on délaisse complètement l’objet et on dirige ses attaques sur la personne de l’adversaire. On devient donc vexant, méchant, blessant, grossier. C’est un appel des facultés de l’esprit à celles du corps ou à l’animalité. Cette règle est très appréciée car chacun est capable de l’appliquer, et elle est donc souvent utilisée. " C’est le b a, ba de l’art sophistique otiste, la règle que les téléos emploient le plus communément.
" En bon vizir Iznogoud il a peut-être intérêt, en effet, à une interminable dispute sur la falsification caractérisée de Voyer, qui avait, lui, d'excellentes raisons de Calife de ne jamais en parler (il avait été à l'école de Debord, qui lui a appris à quoi sert le silence). En apportant à chaque fois de nouvelles et ubuesques défenses à ce maître qu'il rêve de renverser, Iznogoud montre à chaque fois un peu plus qu'aucun de ses pseudo-arguments ne tient, puisqu'il faut les remplacer. A chaque fois, par conséquent, il nous est facile de montrer comment se renforce la falsification autour de Voyer, et Iznogoud se frotte ses petites mains tachées d'encre d'ex-futur théoricien. Peut-être que cette nuisance encyclopédique voudrait seulement nuire à Voyer qu'en petit frimeur de collège il prétend un jour avoir critiqué et dont il assure le lendemain que personne ne l'a encore critiqué. Une autre motivation pourrait être la suivante : si ce sympathique bonimenteur arrive à laver Voyer d'une falsification si nette dans les faits, et même à accuser de falsification ses accusateurs, il arrivera à faire croire n'importe quoi à n'importe qui, ce qui n'est pas sans intérêt compte tenu de l'aperçu qu'il a laissé entrevoir sur sa lessive théoricienne. Il y a beaucoup de ces tordus démunis dont le rêve d'absolu est d'entourlouper aussi bien que Staline, mais sans police. Ça ferait joli dans le Guiness Books of Records : Dr Weltfausseté a réussi à convaincre dix téléogogos voyéristes que le téléogogo Voyer (vous savez, l'autiste qui est le seul à ne pas parler de la téléologie au milieu du forum de téléologie où il vient encore désespérément bafouiller ses " hors sujet " de petit prof dépassé) n'a jamais falsifié, n'a jamais rien eu dans le cul. Sur ma tête, si je mens ! Putain, con ! comme on dit subtilement dans la Mancha. " (Ibidem) Illustration du 6ème stratagème exposé par Schopenhauer : " On fait une petitio principii camouflée en postulant ce que l’on aurait à prouver ". La falsification " caractérisée " de Voyer n’est nullement prouvée, mais on postule sa démonstration pour déstabiliser l’adversaire. De même, la non-réalité de l’infini n’est pas prouvée (et pour cause), mais on embarrasse l’adversaire en postulant la fin de tout et en renversant la charge de la preuve (à lui de prouver la réalité de l’infini).
" Si l’adversaire a une parade qui nous met dans l’embarras, nous pourrons souvent nous tirer d’affaire grâce à une distinction subtile à laquelle nous n’avions pas pensé auparavant. " (17ème stratagème) C’est le cas des distinctions entre " existence " et " réalité ", " vérification théorique " et " vérification pratique ".
" Ce stratagème est souvent utilisable quand des savants se disputent devant des auditeurs ignorants. Quand on n’a pas d’argumentum ad rem et même pas d’argumentum ad hominem, il faut en avancer un ad auditores, c’est-à-dire une objection non valable mais dont le seul spécialiste reconnaît le manque de validité ; celui qui est le spécialiste, c’est l’adversaire, pas les auditeurs. A leurs yeux, c’est donc lui qui est battu, surtout si l’objection fait apparaître son affirmation sous un jour ridicule. Les gens sont toujours prêts à rire, et on a alors les rieurs de son côté. " (28ème stratagème) Un classique chez les téléos, souvent utilisé : " Depuis un an donc, le plan de carrière du docteur Mondepoing - pour plagier Céline - a rétréci en s'allongeant. La taille rédhibitoire de sa substansu lui interdit d'être le N° 1 dans le parti de la voyérisation, et même Papy Voyer, qui n'a pourtant que de la communication infinie dans le cul, rit de sa caricature Mondepoing. " (Ibidem)
14ème stratagème (et dernier exemple de notre panorama de la rhétorique otiste) : " Un tour pendable consiste, quand il a répondu à plusieurs questions sans que ses réponses soient allées dans le sens de la conclusion vers laquelle nous tendons, à déclarer qu’ainsi la déduction à laquelle on voulait aboutir est prouvée, bien qu’elle n’en résulte aucunement, et à le proclamer triomphalement. Si l’adversaire est timide ou stupide et qu’on a soi-même beaucoup d’audace et une bonne voix, cela peut très bien marcher. Cela relève du fallacia non causæ ut causæ (faire passer pour une raison ce qui n’en est pas une). " Relève également du fallacia non causæ ut causæ l’exemple suivant : " Nous voulions essentiellement dire cela : Voyer a falsifié et a au moins permis des falsifications massives destinées à le soutenir. C'est l'ensemble de cette évolution que nous appelons la voyérisation, et les voyéristes sont ceux qui soutiennent Voyer sans le critiquer. La voyérisation est une logique de la falsification. " (Ibidem) On prétend dénoncer une logique qui n’existe que dans son imagination (la pseudo-voyérisation à l’œuvre sur le Debord of Directors), pour la relier à une falsification, qui a été posée comme postulat.
J’invite les victimes des " tours pendables " des téléologues à lire L’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer et à observer s’il ne décrit pas quelque stratagème employé par les téléos qui aurait échappé à mon examen.
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