Posted by Miss Shadock on November 10, 2000 at 06:37:14 PM EST:
À :
« J'aimerais rappeler que Voyer a toujours été libre de l'ouvrir, qu'il se sente oppressé ou non. Or dès 1992, fin de l'échange avec Adreba Solneman où Voyer réclame le droit au silence, Voyer rompt son silence en publiant l'échange avec Adreba Solneman, mais en dissimulant l'existence de la fin de l'échange justement. Comment penser sérieusement que Voyer ne l'a pas fait exprès ? »
Voici ce que répond YBM :
« Comment penser sérieusement que Voyer ne l'a pas fait exprès ?
Tout simplement en lisant la fin de la dite correspondance, Miss Shadock ! À part lui expédier en plusieurs exemplaires ses indigestes pavés et réclamer une n-ième réponse, que dit Solneman ? Voyer a compris un peu tard avoir affaire à un parfait idiot, il a cependant bien fait de publier la partie de la correspondance qui a un peu de substance, je ne me lasse pas de lire la lettre de Solneman, l'homme qui ne veut pas répéter ce qu'il n'a pas dit et qui aligne les "admettons... conséquemment" les plus burlesques. »
La fin de la correspondance est donc censée expliquer comment Voyer n'aurait pas fait exprès de la falsifier.
Or, d'après la suite du message d'YBM, on comprend que ce que Voyer n'a pas fait exprès, c'est de comprendre « un peu tard avoir affaire à un parfait idiot ». Par contre, il a « bien fait de publier la partie de la correspondance qui a un peu de substance ». Donc il a bien fait exprès de ne publier que cette partie, à l'exclusion de l'autre.
J'ai eu des correspondances avec beaucoup d'idiots quoique aucun d'entre eux ne fût parfait ; mais si je voulais citer une partie de leur correspondance, qu'est-ce qui m'empêcherait de dire : le reste de la correspondance est trop idiote, les courageux qui voudront s'en amuser pourront la trouver, etc. Voyer n'a jamais prétendu qu'Adreba Solneman, qu'il a par contre avoué n'avoir pas compris, était un idiot, et il n'a jamais publié que la partie de la correspondance avec Adreba Solneman où lui-même, Voyer, n'apparaissait encore ni comme un idiot ni comme un lâche.
L'argumentation d'YBM prétend donc les choses suivantes :
Voyer a eu tort de ne pas reconnaître assez vite qu'Adreba Solneman était un parfait idiot ;
Voyer a eu raison de publier la correspondance falsifiée.
Cette brillante argumentation se construit sur l'affirmation induite qu'il ne l'aurait pas fait exprès.
On peut voir ici assez bien avec quels procédés les voyérisateurs soutiennent que Voyer n'aurait pas falsifié. Dans cette logique, l'auteur, qui semble d'abord affirmer sa conviction que Voyer n'a pas falsifié, trébuche assez ridiculement dans sa démonstration sur la tentative d'y associer le mépris. La mise en scène du mépris y devient le moteur au point qu'on en arrive à une sorte de : encore heureux qu'il ait falsifié un aussi parfait idiot.
On aboutit au contraire de l'intention du départ : la falsification est ainsi réaffirmée, vérifiée, seulement excusée par l'idiotie de l'autre. Pour YBM, il semble recommandé de falsifier ceux qu'YBM trouve idiots et, apparemment, ceux qu'il n'a pas compris.
La voyérisation n'est pas toujours le sophisme et la sottise à ce degré de transparence. Mais la tentative d'YBM est significative. Pour mettre Voyer hors de cause, des raisonnements parfaitement fallacieux et absurdes sont permis et publiés. La malhonnêteté intellectuelle la plus formelle est à l'œuvre et, comme on le voit, parfois de la manière la plus cocasse.
Admettons conséquemment qu'il nous faille reformuler ce qui n'était pas formulé dans le paragraphe précédent mais qui pourtant en est le sens : YBM a bien mérité le décodage récent de sa signature : Y a Bon la Merde.