Les téléos et leur vérité I


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Posted by Kathrin Obertopp on June 27, 2000 at 11:28:02 AM EDT:



Les téléos et leur vérite

Les téléos et leur vérité


Sur ce site se pratique depuis longtemps une technique qui est celle du moulin à paroles. Si j'écris suffisamment gros et suffisamment souvent: je répresente la pensée de notre temps et ceux qui ne me croient pas sur parole sont des conservateurs racornis, je commence à le croire moi-même, et toutes les preuves du contraire sont des mensonges interessés. Comme, une fois de plus, un groupe de crétins déjà suffisament démontrés comme des mystificateurs a utilisé ses bas procédés habituels pour essayer de taire toute contradiction, nous allons perdre un peu de notre temps pour montrer que ce groupe de flics de la pensée n'est qu'un rassemblement d'opportunistes sans principes et sans scrupules, exemple frappant de la malhonnêteté du siècle. Dans ces procédés où la mauvaise foi est à l'ordre du jour, les mystificateurs se mystifient eux-mêmes et se croient des héros calomniés. Mais cette vermine qui triche et qui trompe, ici, le fait essentiellement dans le but conscient de rendre illisibles les seuls discours qui les insultent: tout ce qui les montre tels qu'ils sont.


Le mensonge est le contraire de la vérité. On est mal foutus quand on est obligés a débiter des idioties sur ce que serait la vérité pour prouver qu'on ne ment pas. On est obligés à dire, par exemple, que la vérité pratique est rendre les choses vraies, les réaliser, les finir, et que le contraire de cette "vérité pratique" n'est pas le mensonge, mais simplement tout ce qui tend à ne pas réaliser, à ne pas finir. C'est à dire, nous sommes ceux qui tendons dans la pensée à réaliser les choses, à les rendre vraies, les finir. Si nous disons quelque chose qui n'est pas d'accord avec la vérité formelle, nous ne mentons pas, nous affirmons la vérité pratique.


Le procédé pratiqué jusqu'à la caricature par ces menteurs pratiques est simple: ne parler que de ce qu'on peut contrer par des "interprétations" malveillantes, ne jamais addresser les questions de fond et parler d'autre chose. Mentir, "extrapoler", falsifier, ridiculiser et faire mine de rien.


Voyons maintenant dans le détail comment les menteurs se débrouillent pour montrer qu'ils sont le parti de la vérité pratique. 


1: Lui avoir imputé «l'échange est l'activité principale des humains» serait un mensonge parce que ce perroquet hâtivement formé pense que l'échange est l'activité principale des choses.


Ce qui est en cause ici n'est pas ce que ces crétins pensent de l'échange, mais ce qu'ils ont dit que j'ai dit. Ce qu'ils ont dit c'est: «L'échange est l'activité principale des humains. Et il faut vivre en ennemi de ce monde, de préférence partout et tout le temps. C'est là un digest, assez cru, des thèmes dominants de la théorie postsitue aux alentours de 1975-1976.» Je n'ai pas à commenter leurs idioties sur l'humanité de l'échange, ils peuvent penser ce qu'ils veulent là-dessus, mais voyons quand-même de près ce qu'en ont dit ces primaires, c'est en même temps instructif et amusant. Pour commencer, selon eux, dire que «l'échange est l'activité essentielle des humains» fait partie d'un digest «assez cru» du credo post-situationniste. Comme ils disent n'importe quoi, pourvu que ce soit dit avec assez de conviction, dix jours après ils disent que «si les choses pratiquent l'échange, l'échange n'en reste pas moins une activité humaine, rien qu'humaine.» Il était connu qu'ils considèrent leurs lecteurs comme des idiots en quête de théorie prête-à-porter, ce en quoi ils ont d'ailleurs raison la plupart du temps (mais, malheureusement pour eux, pas tout le temps). On sait maintenant qu'ils comptent aussi sur l'incapacité de la plupart des gens de se souvenir d'une lecture de dix jours avant. Quand on dit une connerie, on a deux choix: ou bien on reconnait qu'on a marché sur la tomate, ce qui est ontologiquement impossible pour un idéologue, ou bien on essaie de faire comme si rien n'était et on dit le contraire de ce qu'on a dit avant avec le plus grand aplomb. Quand en plus on doit rester fidèle a un certain mode de langage, le résultat est le plus souvent une connerie encore plus grosse. Sinon, voyons: il faut absolument dire que l'échange est une activité des choses, ça fait partie des vérites post-voyeristes établies (si je suis ou non d'accord avec cette proposition est toute une autre histoire): mais on vient de dire que c'est là un «des thèmes dominants de la théorie postsitue». Que faire? Dire que «l'échange n'en reste pas moins une activité humaine, rien qu'humaine». Ce qu'il faut, avant tout, c'est donner l'impression d'avoir dit quelque chose de profond; c'est comme ça que les menteurs pratiques nous apprennent que l'activité des choses est une activité humaine, «rien qu'humaine»; et c'est comme ça que la théorie avance dans leur tour de la fin de tout. Mais, dans leur enthousiasme pour la belle solution trouvée, ils oublient que l'on parlait d'activité essentielle, et paf!, ils nous apprennent aussi que «les humains, donc, échangent également des choses entre eux sans médiation par les choses: la théorie, par exemple, ou l'insurrection, sont quelques-uns de leurs modes d'échange.» Ils échangent aussi des coups de poing, parfois par la médiation de gants de cuir.


2: «Ce qui s'est dit depuis est recette et idéologie dans le but de se trouver un créneau au sein de l'idéologie dominante...» Obertopp se plaint de n'avoir jamais rien dit de tel. Mais nous n'avons pas cité Obertopp.


Ça se passe de commentaires, mais j'ai décidé d'être aussi primaire qu'eux. Il suffit de lire dans leur texte pour voir que c'est précisement ce qu'ils voulaient faire, me "citer" à leur façon très typique. Ils prétendent quand-même, après avoir étés démasqués comme menteurs, que c'est ce que j'ai dit, néanmoins, parce que, à leur connaissance «tout ce qui s'est dit depuis» n'est que ce qu'a dit la téléologie moderne, par où ils démontrent non seulement leur vanité très connue et leur prétention sans bornes mais aussi leur ignorance de tout ce qui se passe en dehors des étroites limites des cercles qu'ils fréquentent et des journaux qu'ils lisent: des milliers d'idiots ont fait couler des océans d'encre partout dans le monde pour affirmer leur radicalité inouïe et leur génialité sans parallèle, pourquoi les idioties de nos menteurs devraient-elles être privilégiées? J'impute recette et idéologie très équitablement à tous les idéologues qui suivent des recettes. Et j'accuse ces menteurs racornis de monter leur stratégie d'intervention comme une recette de marketing. Ils ne sauraient pas reconnaitre une nouvelle forme de pensée même si elle leur crachait à la gueule (ce qui d'ailleurs a déjà été fait), parce que, pour eux comme pour tous les crétins modernes, pour être "nouvelle" une pensée doit forcément être "differente". Et c'est basés sur ce postulat que nos marchands de théorie "nouvelle" ont crée leur charabia boutiste.


Pour renfoncer un peu plus le "démenti" de leur mensonge, nos braves pratiquants de la vérité pratique s'enfoncent un peu plus, en disant que, dans mon ennuyeuse branlette, il n'est pas question de nouvelle forme de pensée envisagée «depuis», parce que je ne crois pas que leurs inanités mystificatrices seraient une théorie nouvelle qui viendrait mettre en cause les modes de vie parfaits et révolutionnaires choisis selon on ne sait quels paradigmes ou Weltanschauung. Je parlerai plus tard de cette autre "extrapolation" à propos d'un mode de vie "parfait et révolutionnaire", et peut-être aussi de l'utilisation de mots-clé comme "paradigme" et "Weltanschauung" (et ils ont oublié "aufheben"), parce qu'ils vont se répéter un peu plus loin. Pour le moment, il suffit de donner un autre exemple du fonctionnement d'une tête d'idéologue: si vous n'êtes pas d'accord avec ma "théorie", qui est la seule "nouvelle", vous n'en envisagez pas d'autres et vous êtes une conservatrice racornie. Pour voir clair dans une fraude, il faut avoir une "théorie nouvelle" pour la remplacer, ou alors vous êtes une grosse vache perplexe. Et maintenant ils vont me traiter de menteuse parce que je n'ai pas vu clair dans leur fraude.


3: De même, lorsque nous moquons les vraies valeurs de 1975-1976 que rumine au kilo cette grosse vache perplexe, elle crie au mensonge, parce qu'elle n'a pas dit «vraies valeurs». J'ai dit qu'une vague révolutionnaire est finie vers 1975, ce qui est indéniable même pour un téléo débitant au kilo ses démi-vérités et ses mensonges complets. Je n'ai jamais parlé de "valeurs", et encore moins de "vraies valeurs". Ils tiennent au mot "vrai" parce que la vérité est évidemment un fantasme dont ils se sont mal délivrés.


4: Ce serait un mensonge d'avoir pensé que « les Obertopp d'aujourd'hui reprochent aux téléologues de ne s'être pas arrêtés il y a vingt-cinq ans». Au contraire dit notre penseuse: c'est que les téléologues se seraient arrêtés il y a vingt-cinq ans, du point de vue de la théorie radicale; malgré sa dernière réponse, nous sommes cependant toujours convaincus que ce qui la scandalise, comme une petite vieille, c'est que nous n'en soyons pas restés à sa «radicalité» à elle, dont rien n'indique encore qu'elle a dépassé 1975. Si notre proposition est un mensonge pour elle, son renversement serait, pour la même raison, un mensonge pour nous.


C'est évident que nous n'avons pas la même évaluation de ce que ces branleurs théoristes ont fait, ou non, depuis vingt-cinq ans. C'est évident aussi que la simple affirmation de radicalité et nouveauté n'est que prétention creuse et mystification dangereuse chez une sècte dont la seule activité connue est la journalo-compilation de nouvelles d'émeutes. Maintenant ils vont dire qu'ils ne sont pas une sècte et démander ce que j'ai fait, moi, pour avoir le culot de leur démander des comptes sur leurs activités. Mais je ne prétend pas annoncer des "théories nouvelles" à la pauvre humanité ignare, tout comme je n'ai jamais prétendu avoir dépassé 1975. J'ai nié leur prétention de l'avoir fait et, pis encore, j'ai dit qu'ils sont, du point de vue de la théorie radicale, en deçà de ce qui a été fait par l'IS dans les années cinquante, ce qu'ils n'ont évidemment pas compris. Mais c'est assez logique, puisque ces ignares ne comprennent que les marchandises "nouvelles". "Nous sommes nouveaux, donc nous sommes les meilleurs", c'est leur fin mot. Ils n'ont rien compris de ce qui est à critiquer dans l'IS et dans Voyer, mais leur verbiage est "nouveau", et c'est donc un "dépassement".


On peut insulter quelqu'un sur l'ensemble de sa pensée sans l'avoir lu; et on peut l'insulter aussi sur les détails connus de cette "pensée", quand il s'agit d'une mystification ou d'une simple connerie. Et ils ont certainement dit, de leur propre aveu, des choses fausses sur moi, par cette espèce de procédé mensonger qui essaie de déturper ce qu'on n'est pas capable de contester; ils ont pour cela un talent bien connu de tous.


5: «Il va bien à une Obertopp de dire que les falsifications de celui des deux qui a été falsifié par l'autre n'ont aucune importance.» Mensonge, beugle notre Oberkuh: «je n'ai jamais dit qu'une falsification ne serait pas importante, mais que celui qui aurait falsifié n'avait plus aucune importance».


En vérité, cette vache folle disait: «... tout comme il n'est pas important de savoir s'ils les a falsifiés...». Là ce qui n'est pas important c'est bien de savoir si, oui ou non, il les a falsifiés. Nous avons hâte d'entendre comment savoir s'il y a eu ou non falsification pourrait ne pas être important si la falsification l'est.


Je crois que j'ai été parfaitement claire dans ce que j'ai dit au sujet de la supposée falsification. Mais comme quelqu'un qui ne peut pas être soupçonné de téléolisme a dit la même chose, je vais me permettre de me citer, deux fois: la prémière, par la transcription du passage en question complet, ce qui suffira, à mon avis, pour démontrer encore une fois la mauvaise foi des procédés de ces menteurs; la deuxième sera la transcription d'un passage d'une lettre envoyée à un correspondant sur le même sujet.


Le passage en question:


«Que Voyer ait voulu tenir le bâton lui-même ou qu'il ait eu encore, malgré sa détérioration évidente, un minimum de lucidité pour voir clair dans leur mystification pseudo-théorique, ou même qu'il se soit senti incapable de leur répondre, peu importe, tout comme il n'est pas important de savoir s'ils les a falsifiés ou si la version de Weltfaust est la vraie: celui a qui ils parlaient était le Voyer du prépuce de Levy, et ce qu'il faisait n'avait plus aucune importance. N'importe qui avec un minimum d'articulation aurait obtenu le même résultat.»


Veuillez comparer le texte en haut, surtout la dernière phrase, à ce qu'en ont dit les téléos. Un peu de réalité suffit pour les démentir. Maintenant, voyons ce que j'en ai dit à ce correspondant:


«Je vous ai déjà dit ce que je pense à propos de mon supposé "accord" avec les téléos sur la décadence de Voyer, mais je voudrais y ajouter quelques éclaircissements: je parle de "décadence"; ils parlent d'"impuissance". Comme j'ai déjà dit plus haut, je suis d'accord avec Bueno et Bartolucci (et aussi avec Pallais, mais c'est une autre histoire): les positions qu'il a avancées sur le debordoff répresentent un recul par rapport à l'excellente critique de Debord et des situationnistes qu'il avait esquisée à partir de Reich, mode d'emploi. À mon avis, il y a eu décadence, et la critique de l'IS reste à faire; et les écrits de Voyer restent une base solide pour cette critique. Pour les téléos, l'excellent Voyer, qui aurait critiqué l'IS et Debord de fond en comble et est toujours aussi capable qu'il l'était, est impuissant devant leur kolossale question, ce qui est toute une autre histoire. Il est important, je suis d'accord avec vous, de montrer que la fameuse "falsification" des téléos par Voyer/von Nichts n'existe que dans leurs petites têtes d'enfants gâtés en quête de répétitions de l'histoire. Mais il est aussi important de faire la distinction entre ces deux moments de Voyer. Si on ne la fait pas, les téléos auraient raison contre Voyer, quoiqu'on puisse dire à propos de son droit de ne pas répondre à certaines calomnies -- si il veut se reposer et s'amuser, qu'il aille le faire à la terrasse du Deux Magots. Et, par le même mouvement, on diminue l'importance et la validité des questions posées par Voyer en 1975: si ses positions actuelles sont une suite logique de ce qu'il a écrit à cette époque -- et j'affirme qu'elles ne le sont pas -- non, merci, le monsieur suivant s'il vous plaît.»


Toute la "preuve" du "dépassement" de Voyer par nos menteurs est basée sur cette prétendue "falsification". Voilà ce que je pense 1) de la qualité de celui qui les aurait "falsifiés"; et 2) de la validité de leur "preuve". Voyons ce qu'ils vont dire, maintenant.


Rions en passant de leurs inanités à propos de ne pas se laisser prendre par une falsification et sur les "falsifications" des journalistes, qui 1) n'ont absolument rien à voir avec ce dont on parle ici; et 2) démontrent qu'ils ne savent même pas ce qu'est une falsification, puisqu'ils croient que les journalistes "falsifient". Ce genre d'ignorance, d'ailleurs, est assez logique de la part des ex-néo-journalistes-dévenus-théoriciens de l'ex-BE, qui, eux, ne "falsifient" pas.


[à suivre].






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