Posted by ben aziz on April 09, 2000 at 10:51:53 AM EDT:
In Reply to: Remerciements posted by on April 08, 2000 at 05:25:29 PM EDT:
: «Marx, lui, avait bien conscience de cet absolutisme de la théorie de Hegel. Marx avait bien conscience que pour apporter une extériorité au discours de Hegel il fallait critiquer Hegel, non essentiellement dans les contenus que véhiculent la dialectique de Hegel, mais cette dialectique elle-même. Quiconque veut utiliser les mêmes concepts que Hegel doit signaler en quoi se situe sa différence avec Hegel, puisque la dialectique de Hegel ne tolère pas l'accord partiel. Marx entreprend donc courageusement une critique de la dialectique. Mais, comme Voyer l'a montré pour la critique de l'économie, Marx oublie son objet en route. Il signale fort bien comment, chez Hegel, la méthode vaut par son mouvement du négatif en ce qu'il a de formel, comment les contenus sont inessentiels, mais au lieu d'aboutir à une critique de la méthode, il aboutit encore à une critique des contenus, il aboutit à la critique (ou plutôt à la réfutation) de la philosophie, à la critique (ou plutôt à la réfutation) de l'abstraction. Si bien qu'on le verra, par la suite, repêcher et utiliser la dialectique sans l'avoir réellement critiquée.»
: O.T. (2000)
: “ Ainsi Karl Marx attaque et détruit l’économie classique ou libérale, qui est bien une doctrine matérialiste au sens dualiste (et par conséquent réactionnaire, car laissant la place au transcendant) ; mais il conserve l’essence même de l’idéalisme absolu, la dialectique : « Marx et moi, dit Engels, nous fûmes sans doute à peu près les seuls à conserver la dialectique consciente de la philosophie idéaliste allemande dans notre conception matérialiste de la nature et de l’histoire.» ”René Daumal :PSEUDO-MATERIALISME ET EMILE MEYERSON CONTRE LA DIALECTIQUE HEGELIENNE (1932)
: Pourriez-vous me citez des passages de Marx où celui-ci entreprend courageusement une critique de la dialectique, non essentiellement dans les contenus que véhiculent la dialectique de Hegel, mais cette dialectique elle-même. Merci.
: --------------------------------------------------------------------------------------------------------
: Je tiens ici à remercier conjointement messieurs les téléologues ainsi que le petit voyériste pour leurs précieuses indications.
: Dans les manuscrits de 1844, Marx critique effectivement la dialectique de Hegel en reprenant Feuerbach : «Il a opposé à la négation de la négation, qui se prétend le positif absolu, le positif fondé positivement sur soi-même.»
: Le Marx des manuscrits de 1844 oppose le déploiement effectif de l’être de l’homme, la réalisation, devenue pour lui effective, de son être dans l’existence pratique à la transformation de l’homme réel en simple prédicat résultant de la logique hégélienne.
: C’est la logique hégélienne qui est malmenée: «La logique toute entière est donc la preuve que la pensée abstraite n’est rien pour soi, que l’Idée absolue n’est rien pour soi, que seule la nature est quelque chose.»
: Pour les téléologues, Marx aurait repêché la dialectique, la postface de 1873 du Capital pourrait en être un indice.
: «Mais bien que, par son quiproquo, Hegel défigure la dialectique par le mysticisme, ce n’est pas moins lui qui en a le premier exposé le mouvement d’ensemble. Chez lui, elle marche sur la tête ; il suffit de la remettre sur les pieds pour lui trouver une physionomie tout à fait raisonnable.»
: Pour Kostas Papaionnou «…n’en déplaise aux idéologues, les “coquetteries” avec la terminologie hégélienne – pour ne pas dire des naïvetés sur la «transposition» ou traduction (Uebersetzung) du Réel dans l’Idéal – dont il est question dans la postface n’indique rien : s’il est pour le moins hasardeux de parler de «réhabilitation de la dialectique», il est strictement impossible de trouver dans les écrits de la maturité La Weltanschauung que leur prête la ferveur des disciples.» (P44 ; De Marx et du Marxisme ; Kostas Papaionnou ; bibliothèque des sciences humaines /Gallimard)
: «Pour conclure, disons qu’il est strictement impossible de tirer de ces phrase isolées ( et isolantes) sur la loi « loi naturelle » de l’évolution sociale, la « transposition du matériel dans le cerveau humain », etc., une quelconque Weltanschauung, et encore moins une Logique que l’on pourrait penser de continuité avec celle de Hegel.» (P. 182 ; idem).
Les jeunes hégeliens critiquait leur maître UNIQUEMENT dans sa vision de la réligion chrétienne comme réligion absolue ; c'est vrai que les textes où Hegel se moquait ostensiblement de Jésus et critiquait violemment le christianisme corrompue dés sa naissance avaient paru en 1907:"les fragments de Berne", "la positivité de La réligion chrétienne" et "l'Esprit du christianisme et son destin" par NOHL . Feuerbach en rédigeant l'essence du Christianisme n'avait certainement pas ces textes sous la main et Marx, disciple de Feuerbach non plus.
Il est significatif que Hegel ne daigna pas de répondre à la longue lettre qu'envoya Feuerbach-son élève pendant 2 ans en 1828 et en exposant son programme.
" .. Et il s'agit de renverser de son trône le Moi qui, particulièrement depuis le début du christianisme, a dominé le monde, qui s'est conçu comme le seul esprit qui existe et, en se présentant comme absolu, a refoulé le véritable esprit absolu et objectif, de telle sorte que l'Idée soit et règne véritablement, qu'elle brille à travers toutes choses comme un lumière, et quel le vieil empire d'Ormudz et d'Ahriman, le dualisme en général,soit vaincu, non point dans la foi d'une Eglise séparée du monde et repliée sur elle-même ....." .