Posted by on March 31, 2000 at 11:38:25 AM EST:
In Reply to: le perroquet ben aziz récidive, on le reconnaît à ses fautes d'orthographe. posted by perroquet on March 31, 2000 at 08:33:51 AM EST:
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: : : Après avoir tenté de blanchir l'enculé Voyer d'une falsification indiscutable et avoir été réfuté en cinq lignes ; après avoir asséné l'infini dans un mix ridicule de Hegel et de Guénon et en avoir été débouté ; après avoir été sommé de déballer sa camelote, le bonimenteur Welthanswurst s'exécute enfin, pour donner le change.
: : : Laissons là les bordées d'injures rituelles. Nous n'avons nul besoin de ces artifices et mises en scène de bateleur mal assuré pour en arriver au fait. Rappelons seulement ce que nous avions déjà dit, à savoir que Hanswurst, à un degré caricatural, utilise les insultes qu'il craint de recevoir, technique enfantine qui consiste à traiter de menteur quand on vient de mentir. Son premier réflexe est de nous retourner le compliment ; mais il va de soi que ceux qui dénoncent cette infirmité de l'insulte l'évitent quand ils insultent. Il suffit de garder ce principe à l'esprit et on comprend ses petites angoisses, reportées sur nous : hypocrite, pourri et lâche, prêchi-prêcha, témoin de Jéhovah, néogouape, faquin, maraud, fausse néocritique, blatte, connard intéressant, eunuque prosélyte, vendre sa salade, essayer de convertir et de recruter, récitant la petite prière, cavalier de la néo-apocalypse version new look, secte, qui ne veut pas perdre la face, qui ne désespère pas de nous catéchiser, cause merdeuse défendue par une argumentation merdeuse. Et ce n'est que le début de son texte, et nous serons bien entendu appelés à renvoyer, telles quelles, d'autres insanités qui ne sont issues que de son miroir. Un autre exemple montre assez bien cette petite misère : lorsque ce calomniateur nous reproche d'avancer masqués, en fourbes et en hypocrites, comment ne pas sourire de tant de mauvaise foi ? Nous avons étalé tous nos textes sur un site facilement accessible, en invitant qui que ce soit à la critique. Et lui ? Mise en scène sur mise en scène, dissimulation sur dissimulation, pour faire mousser sa marchandise : obtus, sophiste de bas étage dans la pensée, et vicieux et bluffeur dans la relation à autrui. Ses formulations sont fort insuffisantes, et nous pensons que c'est à dessein, pour piéger ceux qui le critiqueraient sur ce qu'il n'a que laissé entendre sans le développer. Voilà quelqu'un qui préfère tromper son public plutôt que d'en être compris, parce que la seule chose qui l'intéresse est d'être approuvé, et la seule chose qu'il redoute est d'être critiqué. It's business, man.
: : : Rappelons en préambule que nous ne sommes pas venus en donneurs de leçons. Nous sommes venus pour apprendre, et nous apprenons. Nous, pour notre part, cherchons la contradiction parce que nous en avons besoin, c'est ce que Panzerarien appelle masochisme, aimer prendre des gifles, parce que lui, en effet, ne veut surtout pas de contradiction. Il est là pour vendre son boniment, point barre. Nous avons montré comment nous pratiquons l'insulte et pourquoi et pour qui, et ce n'est ni systématique ni postsitu, comme le répète à l'envi ce calomniateur sourd. Panzerpéteux nous a fait lire Guénon, et relire Hegel, mais ce n'est pas à notre insu, au contraire, nous sommes là pour ça ; Hate Company nous a fait comprendre beaucoup de choses, moins dans ce qu'il a dit que dans ce que cela impliquait ; même le nanovoyériste ou Terrier nous on fait comprendre certaines choses, objections, choix que nous n'aurions pas pu supposer. Mais nous ne sommes ici que pour la contradiction, nous ne recrutons pas. Lorsqu'on nous contredit sur un point qui nous paraît le mériter, nous y répondons, et c'est pourquoi nous répondons en ce moment. Hanswurst, évidemment, ne comprend rien à une démarche de ce type : quand il est réfuté sur la falsification de Voyer, quand il est réfuté sur l'infini, il s'écrase.
: : : Il met encore toute sa dignité dans l'individu, cet archaïsme ambulant, et il voudrait que nos signatures soient celles d'individus ? Mais nous ne sommes pas essentiellement des individus, justement, et il n'y a que la plus conservatrice des rêveries sur l'âge d'or qui fait que ce pâle imitateur voudrait encore réincarner le Voyer d'il y a vingt ans, si ce n'est le Hegel d'il y a deux siècles. S'il savait lire, il saurait depuis longtemps que le sens de toutes nos signatures est précisément une critique de cet individu-là. Mais même quand il lit, c'est face à son miroir. Car ce poseur nostalgique tente de construire une théorie dont le seul intérêt est la contemplation infinie de son auteur : le seul projet pratique dans le monde y est la reconnaissance par le monde de Panzerbonimenteur.
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: : : Approchez, approchez mesdâââmes, approchez, il y en aura pour tout le monde
: : : Chez Hegel, tout était pensée. Chez Marx, tout était matière. Chez Voyer, tout est redevenu pensée. Or qu'est-ce que je trouve là, chez Voyer, dites-moi, page 144, ouvrez le livre, mesdames, je vous prie ? « … dualistes » ! « nous admettons qu'il préexiste quelque chose au mouvement de l'idée et qui n'est pas l'idée », donc il existe quelque chose en dehors de la pensée, si on admet que l'idée est bien l'aboutissement du mouvement de la pensée. Quoi ? C'est ce que vous allez maintenant découvrir mesdames, c'est ma très géniale invention dont vous serez satisfaites à perpète.
: : : Il existe quelque chose en dehors de la pensée. Ce sont les géraniums. Il y a une « distinction entre vivant pur végétatif et animal ». Toute l'invention est là, et la distinction devient vite différence fondamentale, ligne de partage entre la pensée et ce qui existe et qui n'est pas pensée, qui invalide même la pensée. Et le reste en découle.
: : : Une fois l'extrait de la page 144 posé en différence, il faut maintenant trouver le dualisme chez Marx et Hegel. Là c'est un peu plus laborieux, parce que ni Marx ni Hegel n'ont reconnu d'eux-mêmes rien de tel. Marx aurait eu le tort de la dualité suivante : d'un côté l'animal, comme le géranium, se confond avec son activité vitale, de l'autre il reste mouvement de l'idée ; Hegel est épinglé pour un autre « dualisme » : il rejette dans « l'infrahumain », dans la nature, dans le non-spirituel, géraniums et animaux tout en les intégrant dans son système, Dieu, Nature, Esprit où l'esprit est le fondement. La preuve de l'abjecte dualité est donc soumise à trois raisonnements complètement différents ; Voyer l'avoue ; chez Marx, c'est une contradiction interne ; mais chez Hegel, elle est rapportée de l'extérieur, ce qui ne vaut pas preuve.
: : : Le véritable point sur lequel Hanswurst met le doigt, sans arriver à le formuler clairement dans sa distinction entre du vivant qui contient le mouvement interne de la pensée et du vivant qui ne le contient pas, est la recherche de ce qui fabrique de la pensée et de ce qui la reçoit seulement, la recherche de l'origine de la pensée, non pas celle qui est l'ensemble de la pensée, mais celle qui naît, qui commence, ici et maintenant. Il nous faut, pense ce fin théoricien à l'épais jargon qui plaît tant au miroir, quelque chose qui fédère ce qui est mouvement de la pensée en soi qui devient idée et ce qui est mouvement général de la pensée, c'est-à-dire en réalité qui arrive seulement aux choses. Et ce n'est pas Dieu, comme chez Hegel, et ce n'est pas la matière, comme chez Marx, et on ne peut pas laisser en l'état la dualité de Papy Voyer.
: : : La pensée d'un côté et les géraniums de l'autre ne sont que deux apparences de leur unité, qui est donc au-delà de la pensée des faibles Hegel, Marx, Voyer, qui s'étaient cassé la tête sans trouver la géniale réponse : la substance universelle. Donc tout est substance universelle et notre Panzertimoré n'est pas conséquent avec la réforme qui devrait s'ensuivre, puisque tout concept devrait donc procéder de cette Substance U, et non de nos chimères préhanswurst.
: : : Le produit Substansu, mesdames, va remplacer tous vos concepts usagés, dans les dix ans, dans les cinq ans, que dis-je dans les mois qui viennent. Matière, Dieu, Nature, Esprit, à la poubelle. Tout cela maintenant est Substansu. Ne pensez plus humanité, pensez Substansu ou avant de vous y faire, ça viendra, pensez géranium-dans-la-pensée ou pensée-dans-le-géranium. Ah, j'en vois une qui sourit, et elle a raison, elle sait qu'elle ne dira plus caca de blatte, mais ? mais ? Substansu, bravo ma p'tite demoiselle. Avec Substansu, halte à la dualité. Avec Substansu finies toutes les téléologies. Avec Substansu, retrouvez le principe unique, non exclusif qui englobe la totalité de ce qui existe y compris lui-même en tant que principe. Substansu satisfait à toutes les exigences.
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: : : Substansu : lire attentivement la notice d'emploi et la date de péremption
: : : Moi et mes copines on est un peu dégrisées. On nous avait promis « ça fait Big bang, ça engendre son espace/temps, ça devient un système solaire, puis les Alpes, ça devient un chêne, ça devient un lion, ça devient nous », et à l'arrivée on a un raisonnement boiteux sur « le vivant ». On aimerait bien savoir ce que Panzergéranium entend par « le vivant », et comment on passe de l'espace-temps au vivant et vice versa. Et le caillou ? C'est une sorte de géranium sous-développé ?
: : : D'autre part, il y a un petit problème qui commence dans la phrase précédent le mot dualiste dans la citation de Voyer : « Sur ce point, nous nous séparons de Hegel et sommes modestement dualistes. » La pensée de Hegel, en effet, est déjà sa propre Substansu, la dialectique. La méthode n'est pas là pour prouver le monde, le monde est là pour prouver la méthode. Il n'y a qu'une seule chose de sûre, c'est la pensée, qui s'élève à l'idée absolue, et c'est exactement cela la méthode dialectique. Dieu, la nature participent du mouvement, et deviennent idée ; l'idée est la vérité de Dieu et de la nature : c'est la dialectique qui fabrique tout, Dieu, géranium, idée, parce qu'elle est elle-même tout. Il n'y a donc aucun dualisme chez Hegel (et c'est pourquoi à cet endroit Voyer dit qu'il se sépare de lui), tout y est parfaitement trinitaire, sauf l'infini.
: : : Pourquoi Voyer se dit modestement dualiste et se sépare de Hegel ? Il ne le dit pas. Il écrit au contraire : « cette hypothèse dualiste est totalement gratuite et superflue dans l'état des choses. Ça ne mange pas de pain et nous ne nous priverons donc pas du plaisir de la faire ». C'est sur ce solide-là que Panzerbidon construit son plan de carrière.
: : : Entendons-nous bien sur Voyer. Voyer a montré que la matière est de la pensée, et que Hegel avait raison sur ce point (et pas seulement sur ce point). Il a essayé de nommer ce qu'est la pensée, au juste, c'est-à-dire ce qui la détermine. Puis, fatigué, il a cru que le tour était joué. Et il s'est mis à falsifier : comme le Hanswurst, il ne veut pas être critiqué, il veut juste la reconnaissance, l'infini du miroir.
: : : Dans l'IS, nous avons appris nos rapports avec les hommes ; et chez Voyer, nos rapports avec les choses. Mais dans le monde des hommes et des choses, nous avons appris des hommes et des choses qui ne figuraient ni dans l'IS ni dans Voyer. Nous avons appris la nouveauté, qui se présente toujours comme dualité, car même du point de vue dialectique la dualité n'est jamais que la contradiction non encore résolue, non encore aufgehoben, et nous avons appris la portée de la vie, qui paraît peu, mais qui est tout.
: : : Contrairement à Panzermarctapage, ce n'est pas à partir de Voyer que nous avons construit notre théorie. Il raconte plusieurs fois que nous avons lu « communication infinie » et que nous sommes tombés en arrêt devant infini. C'est encore le miroir : c'est lui qui est tombé en arrêt devant communication. Z'avez compris mesdames, faut plus penser communication, faut penser… faut penser… allez, toutes ensemble, Su-bstan-su.
: : : Il est tellement agacé par le fait que nous avons lu Voyer, et que nous l'avons critiqué, avant lui, qu'il en arrive au superbe sophisme suivant : « Etre effectivement voyeriste donc, c'est paradoxalement tenter de critiquer Voyer ou rien. » Ce qui voudrait dire que ce voyériste n'est pas voyériste parce qu'il n'a pas critiqué Voyer ; ou qu'il est bien voyériste, mais pas « raté » comme les téléologues, parce qu'il est non seulement celui qui doit dépasser Voyer, mais le seul, enfermé « dans une incompréhension qui s'autoalimente à l'infini et reste sourde à toute argumentation contraire, immédiatement interprétée comme déviance ou hérésie », comme nous l'apprend son miroir.
: : : Mais admettons même que la Substansu soit bien ce qui dépasse la pseudo-dualité entre géranium et pensée, dans laquelle Panzersubstansu s'engouffre, la bave aux lèvres, et qu'une Substansu existe, invraisemblable hypothèse de travail. Qu'est-ce que ça change ? Que de la dialectique, la matière et la communication on passe à la Substansu, qu'est-ce qui se passe concrètement ? Rien, nitchevo. 'Que choisir' confirmera : que vous gardiez votre vieux concept un peu usé ou que vous achetiez la Substansu en promotion en tête de gondole, vous continuerez votre pauvre vie fantasmée de Panzersatz : nitchevo, rien. Par contre, que dialectique, matière, communication et Substansu aient une fin ou non, et que cette fin doive être faite, ça change la vie et particulièrement sa portée. C'est la différence entre la résignation à ce qui nous dépasse et le projet de maîtrise de ce qui n'est que la dualité entre nous et notre émanation. Evidemment, dans « communication infinie », quand on vient du monde, et non de la page 144, le mot important est « infini », comme dans Internationale situationniste le mot important est situationniste. Le principe du monde, qui est un moyen éphémère et non une fin en et pour soi est nécessairement, par le concept même de ce qu'est un principe, un festival de synonymes. Pour communication on peut avoir pensée, aliénation, mouvement de la finalité, tout dépend de l'observatoire. Communication fait très bien l'affaire de celui de téléologie.
: : : A la question de savoir si la nouveauté, c'est-à-dire si de la pensée se crée uniquement dans l'humain, ou si d'autres formes vivantes, voire non vivantes, créent aussi de la pensée, la téléologie moderne ne peut pas donner de réponse pour l'instant. La vérification pratique n'en est pas encore là et, évidemment, les Substansu sont là pour la retarder, pour l'entraver, comme toutes les pistes hasardeuses et toutes faites nées de la spéculation dont l'idéologie est une encyclopédie. Nous ne suivons même pas sur ce point la « fougue légendaire » de Voyer, c'est-à-dire ses petites provocations de potache qui génèrent les panzerbranlettes d'eunuque, et nous restons, provisoirement, hégéliens : seule la pensée est sûre, mais sa création ne peut être révélée que dans la vérification pratique qui dissout les conditions existantes.
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: : : Le monde des Substansu et des non-Substansu
: : : Nous sommes d'accord avec la petite Panzerblatte sur plusieurs choses. C'est sans doute pourquoi il nous en veut tant en définitive, lui qui ne peut en tolérer aucune. D'abord, il a parfaitement raison de critiquer la téléologie classique, et il a également raison de soutenir que c'est nous qui aurions dû le faire. Du fait de ce manquement, il est assez légitime qu'il rejette toute différence entre téléologie classique et moderne.
: : : Ensuite, comme lui, nous sommes toujours partis de la totalité, et nous avons toujours affirmé que le mouvement de la totalité était un mouvement (pas vers le commencement, puisque le commencement est déjà commencé) vers l'origine, qui révèle le commencement, en cela aussi nous sommes d'accord avec Hegel. Contrairement à ce qu'affirme notre Weltnabel, pour la téléologie moderne la fin de toute chose est justement la réalisation de l'origine. Il n'y a pas d'autre « autofondation », d'autre réalisation de l'origine de la totalité que de l'accomplir, l'achever, la finir. Et en effet, si l'origine de toute chose était réalisée avant la fin de toute chose, qu'est-ce qui se passerait après ?
: : : Après, nous affirme le génial inventeur de Substansu, on sort du cinéma, le mot fin vient de s'afficher. Le processus de la Substansu même disparaît en soi-même, c'est-à-dire que la vraie vie, l'aventure, commence. La préhistoire, c'est bien ce qui nous mène à la fin du processus de la Substansu (Substansu : un processus actif jusqu'à la fin des temps, mesdames, plus une éternité d'effets bénéfiques), et la Substansu est bien le contenu auquel nous sommes condamnés jusqu'à cette félicité paradisiaque. La vieille tarte à la crème de la préhistoire va ici encore plus loin que chez le confusionniste Voyer : s'il reste une histoire après la préhistoire, elle est refoulée au-delà du processus de la substance universelle. Résumons : la vraie vie, l'aventure, l'histoire ne seraient possibles qu'une fois le temps (qui est « une dimension interne au processus de la substance »), et même tout processus, abolis.
: : : Tout ici est religieux, non au sens des comiques qui affirment que l'aliénation est la religion, mais au sens téléologique d'un système de pensée universel construit sur l'infini comme croire révélé : Substansu, d'abord, la marchandise qui contient toutes les autres ; la vision de l'entrée dans le paradis, qui n'existait pas chez Hegel, qui du temps de Marx s'appelait le communisme, et qui est devenue l'histoire chez Voyer, c'est-à-dire un avenir où tout est parfait, où tout est réalisé, et où il n'y a plus qu'à faire n'importe quoi dans l'ennui éternel précédent l'explosion du Soleil ; le fait que, dans ce système qui voudrait être parfait, le non encore compris soit rejeté hors de portée, dans l'impossible à questionner. Substansu, avec son ubiquité et son absolutisme, avec sa métaphysique et son mouvement interne qui ne dépend que de soi-même, est un retour au Dieu préhégélien, celui qui ne se dissolvait pas encore dans la pensée.
: : : Pour prévenir cette analogie évidente avec la religion, et même la religion chrétienne la plus banale, Frèrepanzer nous assène la plus éculée des diffamations, celle d'être nous-mêmes une secte, avec un Jugement Dernier autogéré. Evidemment, nous pourrions nous référer à l'enculé Voyer dans son texte sur la religion, justement intitulé « Le jugement de Dieu est commencé », pour rappeler que les hommes jugent le monde et les bouffonnes théories genre Substansu, et que les hommes peuvent fort bien soutenir l'idée d'un jugement dernier, baissez les capitales ; nous pourrions même montrer ensuite que la différence entre le jugement dernier divin et un jugement dernier téléologique virtuel (qui n'est pour l'instant qu'un fantasme malveillant dans l'imaginaire antitélélologique) est que le jugement divin n'est que le passage dans l'au-delà, la sortie de la préhistoire, comme dirait l'auteur du « jugement de Dieu est commencé », ou la fin du processus de la Substansu telle qu'appelée par les vœux de son auteur de roman théorique, alors qu'un jugement dernier des hommes sur eux-mêmes et sur tout n'est pas une promesse d'agence de voyage, mais la fin véritable, qu'on ne peut appeler autogérée que dans une basse volonté de calomnie, parce qu'il n'y a là rien à gérer, puisque les Substansu auront explosé comme des bulles de savon depuis longtemps. Mais la vérité est qu'il n'y a pas là matière à prophétie : nous ne savons pas comment finir le monde, nous ne savons pas si la réalisation de l'origine aura la forme d'un jugement ou non. Cette forme ne dépend pas des téléologues, comme l'insinue le diffamateur, avec force raccourcis malveillants (« le sinistre projet de finir l'humanité selon son concept ici et maintenant » : pesez le « sinistre » et le « ici et maintenant » qui tentent de réduire le projet de l'humanité à une petite secte, mitraillette au poing), mais de l'ensemble des humains et de leur négativité pratique appliquée à toute la pensée, c'est-à-dire à tout ce qui existe.
: : : Car dans le monde Substansu, tout ne dépend plus des humains. Puisqu'il y a quelque chose en dehors des humains, les humains dépendent de ce quelque chose, et non l'inverse. Le monde n'est plus anthropocentrique comme chez Hegel et Voyer, il est substansucentrique. On retrouve l'abstraction qui nous dépasse et dont nous dépendons que Hegel avait laissée derrière lui en dissolvant Dieu dans la pensée, même s'il l'avait, en définitive, restaurée dans la dialectique.
: : : Que doivent faire les humains ? Mais rien, justement, sauf reconnaître la Substansu, à genoux ils la verraient mieux et seraient moins enclins à s'entre-tuer ; après il suffit d'attendre que nous sortions enfin du monde des apparences trompeuses que sont nos concepts comme pensée, matière, communication et que nous rentrions dans le monde où tout n'est que Substansu, promesse d'aventure à la clé, comme dans toute agence de voyage. Selon cette apologie bas de gamme de la félicité, nous ne nous élèverons pas seulement au-delà de notre animalité, mais nous ne rejoindrons nos frères géraniums qu'en nous débarrassant de cette autre apparence, forme transitoire de la Substansu, l'humanité, concept de l'abstraction de la pensée - qui n'est elle-même qu'une forme transitoire, une pure apparence de Substansu -, mais pas concept de la véritable abstraction, qui est la réalité métaphysique, c'est-à-dire invérifiable, inventée, qu'il faut croire pour voir. Puisque les choses qui échappent à l'humanité ne sont pas pensée, pense notre penseur, l'humanité, qui n'est donc pas le sujet de la Substansu, qui n'est donc même plus un concept, sauf dans l'apparence (mais apparence qui ne résiste pas à l'énergique protestation de nos frères géraniums), n'est pas maîtresse de son destin et ne le deviendra sans doute pas avant de s'être supprimée dans le mouvement infini de la trinitaire Substansu qui continuera son petit bonhomme de chemin, mais sans nous. Ça risque d'être après la fermeture du magasin, mesdames.
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: : : Vérifiez votre Substansu avant usage
: : : Dans ce retour triomphal au Dieu et à la métaphysique préhégéliens, nous sommes dans un monde où rien n'est vérifiable, où tout reste prisonnier de la spéculation : il faut le croire pour le voir. On retrouve l'exigence du mauvais idéalisme d'une mise en place de la théorie comme préalable à toute action des humains, action qui se fige en dévotion, peu importe du reste, puisque l'action des humains n'a pas d'incidence sur le mouvement de la totalité, dont elle n'est au contraire qu'une émanation parmi d'autres. Panzerthéologue marque une indifférence profonde pour la pratique du négatif et conséquemment pour toute tentative d'en rendre compte, dont la petite ordure fait un « fétichisme » (s'il fallait relever tous les fétichismes de son brouillon, nous vérifierions une nouvelle sorte d'infini).
: : : De même, il en est resté à identifier la vérification pratique au contrôle d'identité policier (lâchez-moi ou vous êtes un oppresseur), d'une part pour diffamer le mouvement même de la réalité si étranger à son système uniquement spéculatif, d'autre part parce qu'il ne sait pas lui-même ce qui se passe dans la pratique, dans le monde où réaliser c'est finir, dans le monde où la vérification pratique est toute vérité.
: : : Le plus flagrant effet de miroir du Hanswurst, c'est lorsqu'il dit de nous « Cependant, je reste persuadé qu'ils sont des simulateurs et que en vérité, ils ne "croient" pas un traître mot de leur délire collectif ». Dans notre délire collectif, comme il dit, tout est à vérifier, rien n'est à croire ; mais dans sa camelote de Substansu, tout est à croire, rien n'est à vérifier. C'est pourquoi il est bien possible effectivement que l'illusionniste, avec sa fiction tirée par les cheveux, ait de-ci de-là un petit et vilain doute, et qu'il faut bonimenter sévère pour pallier.
: : : S'il reconnaît néanmoins que la connaissance, donc une forme d'activité humaine, progresse, que la puissance humaine a fait des bonds, c'est uniquement pour valider le fait que Hegel, Marx, même Voyer, ne pouvaient pas encore voir sa Substansu sacrée.
: : : La totalité invérifiable est posée en système qu'on n'a plus qu'à venir habiter. Dans cette maison prémeublée avec un talent épais et un goût douteux, de gros portraits de chars d'assaut sur tous les murs, l'ennui domine, il n'y a rien à faire, il n'y a rien à faire. Tout est hermétiquement clos, car la nouveauté du monde mettrait en cause le système, si vous laissez la fenêtre ouverte, votre Substansu, mesdames, risque d'être corrodée par la vilaine dualité, que j'ai appelée le Malin au début de mon exposé. La seule jouissance est celle du Panzerpetitpère en train de se gratter le bide devant son miroir. Mais pour tous les humains normalement constitués, qui ne sont pas les géniaux inventeurs de cette théorie ersatz de puissance, il n'y aura jamais là rien de bandant. Si c'est de la science-fiction, c'en est de la mauvaise parce qu'il n'y a là rien qu'un grand vide tout creux (battologie qui veut dire sans substance justement), sans issue et sans envie d'y être, sauf pour l'auteur qui a tenté en vain de se palucher. Et comme Panzervandick essaie de le dissimuler derrière un balourd humour qui le trahit, toute la Substansu n'est en effet qu'un remake déiste abâtardi de science-fiction, pas même de quoi repeindre son plafond.
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: : : La Substansu, c'est ce que Voyer a dans le cul
: : : Il est assez plaisant de voir un voyériste de la page 144 se gausser, comme un Aristoutou, que nous ferions de la publicité à l'enculé Voyer. Mais en tant que critiques de fond en comble de Voyer, nous voulons qu'il soit lu, connu, approuvé. Un simple petit pschitt de téléologie moderne a suffi à faire paraître une demi-douzaine de blattes occupées à défendre, en ordre dispersé, ce qu'il y a là à critiquer. Et pour l'instant, puisque le mouvement du négatif pratique dans le monde est au ralenti, leur soutien inconditionnel à Voyer, y compris lorsque l'enculé falsifie, critique mieux Voyer que tout ce que nous avons déjà montré de ses contradictions et insuffisances.
: : : Maintenant, comme face aux debordistes, nous sommes à notre tour obligés de défendre Voyer face aux charlatans de l'ésotérisme de poche. C'est bien sûr une ignoble diffamation de Voyer de prétendre que la question de la révolte des pauvres n'en est pas une et que Voyer n'aurait jamais « cessé de le répéter ». Tout au contraire, Voyer est parti de la révolte, en 1968, et jusqu'en 1982, où il accordait encore un chapitre à une obscure révolte au Sénégal dans sa 'Revue de préhistoire contemporaine', il avait fait de la révolte des pauvres la base même de la critique de la religion, même si lui-même n'a en rien critiqué la religion. Même dans sa correspondance avec Adreba Solneman, en ressuscitant sans suite mais avec conviction le mythique concept de communication directe, c'est encore, d'une certaine manière, à la révolte qu'il faisait allusion.
: : : Voyer a seulement cessé de répéter que la révolte des pauvres est une question centrale, qu'il n'a jamais mise sur un pied d'égalité avec le problème de la pollution comme voudrait le laisser entendre notre Substansu devenue la théoricienne qu'on voit. C'est justement la lente évanescence de la révolte chez Voyer qui dessine la courbe de son vieillissement. Panzereunuque n'a pris comme base de départ que le vieux Voyer, le Voyer écouillé, celui qui s'éloigne de la révolte dans une représentation. Signalons cependant aux debordistes que cette représentation de la révolte en était justement l'exégèse, tout comme cette révolte était justement l'exégèse de cette représentation. Voyer a révélé le fond des choses que les situationnistes avaient attaquées avant d'oublier que tout méritait d'être attaqué.
: : : Il est logique que la théorie de Voyer soit réformée sur son aile passéiste, Voyer l'a mérité : eh si, l'hypothèse de la dualité mange du pain, on le voit aujourd'hui. Les Panzersalopes, qui voudraient évidemment que la révolte disparaisse ou soit soumise à la Substansu, ce qui est la même chose, sont là pour montrer que, lorsqu'on oublie la pratique du négatif, nos insuffisances théoriques peuvent devenir des conneries mystiques.
: : : Et si de telles manœuvres conservatrices peuvent avoir lieu maintenant, c'est parce que notre parti, auquel Voyer avait tenté de donner une explication rationnelle du monde avant de devenir un enculé, a été battu dans le monde. Voyer, qui avait encore essayé de suivre la vague de 1978-1982, avait déjà résigné pendant celle de 1988-1993. Et c'est pourquoi sa théorie n'est pas une théorie de la défaite et de la résignation, mais une défaite et une résignation de la théorie. Partie communication, c'est-à-dire pratique du négatif, elle est arrivée infinie, c'est-à-dire résignation. Nous avons été battus et il n'y a rien d'étonnant que l'ennemi, sous forme de Panzerboursouflures et de Substansu à l'infini, pousse son avantage. Et s'ils n'ont évidemment pas une suite infinie, rien ne vérifie encore que les mauvais jours ont une fin.
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: : " Si même l'on conçoit Dieu comme une puissance agissant d'aprés ses fins, on n'atteint pas non plus ce que l'on veut quand on parle de Dieu.Une puissance agissant d'aprés ses fins est aussi bien la vitalité de la nature, ce n'est pas encore ce que l'on appelle personnalité de Dieu et esprit.La notion de la vitalité est un fin pour soi, une fin qui existe et l'activité qui s'y rapporte .Dans ce contenu on n'a donc rien d'autre que ce qui se trouve dans la notion de la nature vivante.-La forme en ce passage est celle du syllogisme-de l'entendement; ce sont des existences déterminées téléologiquement c'est à dire des rapports conformes à la fin; en outre l'être-là de ces objets, déterminés comme moyens, est contingent quand à ses fins; or, en même temps ils ne sont pas contingents dans ce rapport, mais il se trouve dans la notion de la fin, dans celle de la vitalité que non seulement les fins sont posées, mais aussi les objets qui constituent les moyens.Ceci est trés juste, mais voici ce qui se présente ensuite :l'organisation finale a comme intérieur, comme en soi en puissance qui est le rapport, la position, la création des deux côtés afin qu'ils conviennet l'un à l'autre .On dit alors qu'il y a des choses de ce genre; on prend encore ici comme point de départ, l'existence des choses en tant que leur affirmation.Mais le passage contient bien plutôt le moment du non-être :les choses employées comme moyens, ne sont pas; elles ne sont que si on les pose comme négation;telles qu'elles existent elles sont seulement contigentes pour la fin.Ce que l'on demande cependant c'est qu'elles ne soient pas des existences indifférentes pour la fin.Lorsqu'on dit: il y a des choses de ce genre, il faut ajouter que leur être n'est pas leur être propre,mais réduit au rang de moyen.De l'autre côté il en est de même;lorsqu'on dit:il y a des objets tels qu'ils ont essentiellement une fin en eux-mêmes; ils existent assurément, mais comme une puissance qui les ordonne ainsi, les existences qui ont une fin en soi sont posées avec ce qui est moyen. Ce n'est pas leur être Sein qui comme être positif, peut faire la médiation, le passage, mais c'est au contraire dans ce passage que leur être se change en un être posé. Le passage fait immédiatement de l'être un être médiatisé .
: : Voici le contenu général de cette forme:Dans le monde règne la finalité ; nous ne tenons pas compte des fins prochaines.La notion est finale Zweckmässig et non seulement la notion existant dans les choses finies, mais dans la détermination de Dieu.Dieu est la puissance,détermination spontanée c'est-à-dire détermination par ses fins.Le vice principal, c'est que l'on part de perceptions,d'observations, desquelles ne résulte qu'une finalité fini et non la notion libre en général.La fin est la fin universelle, absolue.
: : Ce passage de la pensée qui va d'une organisation de la nature suivant ses fins à une cause agissant d'aprés ses fins sous une forme déterminée en distinguant les moments qu'y sont contenus est la preuve téléologique de l'existence de Dieu.
: : Hegel
: : Leçons sur la Philosophie de la Réligion
: : II partie
: : 2- les réligions de l'individualité spirituelle
: : pp.37-38
: : Librairie Philosophique J.Vrin
: : Paris,1959
: : Paris
Des grandes choses sont accomplies pour les juifs, mais eux-mêmes n'entreprennent pas d'action héroïque; pour eux l'Egypte
subit toutes sortes de calamités et de misères, c'est au milieu de lamentations universelles qu'ils se retirent, chassés par les malheureux Egyptiens(Exode, XII, 33-34), mais ils n'éprouvent que la joie maligne du lâche dont l'ennemi se trouve terrassé sans que lui-même intervienne; ils ont seulement conscience du mal qu'on fait pour eux, mais ne connaissent pas la bravoure qui peut toujours verser une larme sur la misère qu'elle doit produire; eux sont effectivement sans reproche, mais leur esprit ne peut se réjouir d'une désolation si profitable .Les Juifs sont vainqueurs, mais sans avoir combattu; les Egyptiens succombent, mais non du fait de leur ennemis; ils succombent empoisonnés ou assassinés pendant leur sommeil, attaqués par des ennemis invisibles, et les Israélites, avec le signe sur leurs maisons et le profit que toute cette misère leur rapporte, ressemblent alors aux voleurs tristement célèbres de la peste de Marseille.- La seule action que Moïse réserva aux Israélites, le soir qu'ils savaient être le dernier où ils parleraient à leurs voisins et amis, ce fut de conclure frauduleusement un emprunt et de répondre à la confiance par un vol.
Il n'est pas étonnant de voir un peuple qui s'était conduit de la façon la plus servile au cours de sa libération, ait dans la suite regretté d'avoir quitté l'Egypte et souhaité d'y retourner chaque fois qu'il rencontrait des difficultés, manifestant par là qu'il n'avait eu lors de sa libération ni âme, ni réel besoin de liberté "
Hegel
L'esprit du christianisme et son destin
p.10
Librairie Philosophique J.VRIN -Paris 1971