Posted by Aristote on February 28, 2000 at 06:11:30 PM EST:
In Reply to: Aide en ligne pour monsieur Venator posted by Agent 000 on February 28, 2000 at 05:07:05 PM EST:
: Voici un petit texte d'un avis «autorisé»
: sur l'espace et l'infini, les résidus de B.E.
: vont exulter, mais bon, j'en ai rien à foutre.
Les arguments d'autorité valent ce qu'ils valent (j'ai rencontré des
biologistes créationistes), encore faut-il que les autorités en
question disposent du minimum de modestie et de hauteur de vue
nécessaire...
Des expressions lapidaires comme :
" Tout physicien qui a quelque peu réfléchi à son outil de travail
devrait en convenir."
au sujet d'une question comme l'infini en physique où Leibniz, Hegel,
Engels, Einstein, Gödel, Feynman (excusez du peu) n'ont pas un instant
considéré avoir tranché, est un rien télescopé.
D'autant que l'argumentaire du collègien est un peu court, l'infini
des entiers vis-à-vis de la mesure soit, mais quid du continu, quid
des espaces fonctionnels de la physique quantique ?
Magnan affirme en substance qu'un des aspects de la théorie
(mathématique) qui fait preuve d'une efficacité (déraisonnable a-t-on
dit) redoutable, à savoir l'infini n'a pas lieu d'être admis - mais
s'il est si fort, qu'il présente un calcul différentiel fondé sur le
fini ou qu'il renonce à jamais aux théorème de convergence sans
lesquels sa carrière d'expérimentaliste philosophe se serait fini
depuis bien longtemps.
Le peu de pensée de ce monsieur est assez manifeste si l'on parcours
l'hallucinante présentation pédagogique qu'il nous assène sur cette
page.
En voilà la substance : la distance (de Lorenz) :
> s^2 = (x2 - x1)^2 + (y2 - y1)^2 + (z2 - z1)^2 - c^2 (t2 - t1)^2 ,
>dans laquelle c est un facteur numérique (la vitesse de la lumière :
>299 792 458 mètres par secondes) permettant de convertir les secondes
>en mètres et réciproquement (dans des comptes, on ne peut pas ajouter
>des euros et des francs français sans les convertir en une même unité
>!).
sert de point de départ... et le reste (contration des longueurs,
dilatation du temps) s'en déduit, mais bien sûr banane ! Et cette
distance elle vient d'où ? Ou il a une vision purement opératoire de
la relativité ou (ce que je soupçonne) il prend le lecteur pour un
con! C'est la problème de l'invariance de la vitesse du rayonnement,
donc l'inexistence de l'éther (l'élastique dont il a la bêtise de
parler par ailleurs) qui conduit à cette distance, pas vraiment
triviale. S'il n'était s'agit que de convertir des secondes en mètres
je pourrait aussi bien prendre la vitesse relative à un garde du corps
d'une pierre lancée vers un premier ministre vers la fin de février,
au lieu de celle de la lumière (ce qu'elle n'est au demeurant PAS), ou
simplement zéro comme tous les Jourdain d'avant Einstein.
"La relativité restreinte découle naturellement de la définition de
l'intervalle entre deux événements", dit-il, ien sûr c'est tout
naturel... Quand j'entend le mot naturel ces temps-ci je sors ma
bétonneuse.
Gnangnan a une autre idée géniale, dans une autre page de son site,
la conception de l'infini en physique (et ailleurs j'imagine) qu'il
pourfend avec son épée en guimauve, est le résultat d'une forme de
sur-masculinisation (à laquelle la pensée "féminine" finie, humble
s'opposerait, on a pas la même vie amoureuse)... Un syndrome : "j'ai
une grosse voiture, une grosse bite et je fait de l'analyse non
standard !"
(À ce train là nos couillus téléologues poserait plutôt la question
"Tout est-il infini ou non ?" aux conservateurs finitistes du monde)
Aristote
P.S. J'attends toujours de la part des danubes de la pensée finale
quelques éclaircissements sur le démantèlement du paradoxe de mon cher
ami Zenon par la relativité, j'imagine qu'ils cherchent fébrilement,
Qu'il ne traînent pas trop, dans leur petit jeu, non-réponse à une
question précise veut dire "enculé", il me semble.