Posted by ta mére on November 25, 1999 at 06:44:27 PM EST:
In Reply to: Ma nuit avec Papy Panzerfrust posted by Kader Rouillé-Voyer on November 24, 1999 at 07:44:00 PM EST:
NOUVEAUTES :
13 octobre 1999, 50 nouveaux clips MPEG ajoutés, dont une dizaine de scènes anales avec bites de chiens d'une perversion ultime
9 septembre 1999, ajout de 60 vidéos de jean-pierre Voyer, la salope aux seins énormes qui se fait défoncer par des chiens à grosses queues
23 août 1999, 150 nouveaux clips MPEG ajoutés
14 juillet 1999, nouvelle galerie de 15000 images
7 juillet 1999, ajout de 1200 clips zoo
: Bonjour,
: Je m'appelle Kader. Avant j'étais chef de bande dans un fantasme de Ben Zozo. Comme Ben Zozo était toute la bande, qu'il transformait le malheureux Marx en vieux chewing-gum et que ça ne rapportait pas de cash, je me suis cherché un autre taf. Maintenant je suis torche-cul à l'étage des falsificateurs. Je viens d'y passer mon premier service de nuit. Dans la première heure tout se passait aussi normalement que dans 'le Journal du séducteur' de Kierkegaard. Mais, alors que j'étais seulement en train de découvrir que ceux qu'on appelle des falsificateurs sont des êtres humains, assez malades et souvent vieux, Stinkefinger, aide-soignant de service, a dû descendre faire un tour à l'étage des calomniateurs (qui doit être à côté de la cafète), où il est resté toute la nuit. Je me suis retrouvé tout seul comme un con.
: C'est là qu'un des petits vieux bien atteints a attrapé et avalé un tube entier de petites pilules roses. C'était pas la bonne dose, heureusement, parce que sinon c'était moi qui me retrouvait dans sa camisole, mais pour d'autres raisons. Au contraire, elle était survoltée la vieille loque. Moi je crois que son nom c'était Voyer, mais lui s'obstinait à s'appeler Panzerfrust, Panzerwulst, Wulstfrust, enfin je crois que dans son délire il voulait me prouver qu'il avait fait des grosses méchantes guerres que j'avais pas idée, du genre Mai 68. Ça paie pas de contredire ces conneries-là.
: Moi je savais même pas qu'on pouvait avoir autant de bile que ce sac à pets en a gerbé. Impressionnant. Ce qui m'a empêché de me tirer en courant, c'est le rire. Exemple : il a commencé par hurler que personne ne peut répondre à la question à laquelle il va répondre. Ensuite il enchaîne que tout le monde s'en tamponne. Eh ben, il a passé la nuit à s'en tamponner, et à s'en tamponner, et à s'en tamponner. Maintenant je sais qu'à l'étage des falsificateurs tout le monde s'en tamponne tellement que ça fait trois mois que tout le monde ne parle que de ça.
: Si je fais le résumé de la nuit, entre vomis, pipis, crachats, cette vieille tache n'a en somme éructé que deux choses. La première concerne l'infini et j'ai bien ri et c'est pour ça que je le raconte. La vieille tache glapit qu'elle allait « décliner » l'infini, « tout bêtement ». Dans quel but ? J'ai jamais su. Prouver que l'infini a une réalité ? Que l'infini se vérifie ? Ou juste trouver quelqu'un ? Kader ?
: Le croûton rassis s'est mis en tête de ressusciter une « substance universelle ». J'adore les romans. On se croirait revenu chez les Grecs, chez Plat tonton et Aris toto. Mais attention ! Cette « substance universelle »-là, c'est pas Dieu, c'est pas la nature, c'est pas l'orgone, rien de ce qu'on connaît. Putain. Qu'est-ce que c'est alors ? D'où ça vient ? Où ça va ? A quoi ça sert ? Combien ça coûte ?
: Pour l'épate, il est allé faire un petit crochet du côté des scolastiques, et dommage qu'il ne se soit pas arrêté comme promis dans l'infinitum secundum et l'infinitum absolutum, parce que là, côté déclinaison, de Thomas d'Aquin par exemple, je vous dis pas la nouba. Mais bon, c'était que de l'esbroufe, et il faut faire avec ce qui reste. Le reste c'est Hegel et l'infini quantitatif. Ça tombe bien, j'avais justement la 'Logique' dans la poche de ma blouse. Suhrkamp doit être pérave ou moi un peu nase, parce que j'y ai pas trouvé de « substance universelle ». Enfin voilà la version de Hegel sur l'infini, pas comme la raconte le vieux toqué, parce que le vieux toqué il lit si mal, ça doit être son nez go qui lui ressort par le cul, et ça lui cache toute logique, il lit si mal qu'il n'a pas compris que les téléologues n'ont jamais parlé que de l'infini qualitatif, bien sûr, mais la mienne de version, j'attends d'être contredit.
: Hegel qui, comme Papy Panzerfrust, ne doute jamais de l'infini, y croit, l'oppose d'abord au fini. Déjà, pour les téléologues, le contraire du fini n'est pas l'infini, mais le non encore fini, puique l'infini est une invention sans fondement. Je poursuis : il prétend que dans l'entendement les deux, inextricablement liés, restent opposés. C'est ça le mauvais infini pour Hegel : une dualité indépassable, une contradiction irrésoluble. Pourquoi cet infini est-il mauvais ? Parce qu'il manque à ce un opposé à un deux, et vice versa, un trois. Il leur manque la négation de la négation, il leur manque le dépassement, il leur manque le devenir. Rajoutez ce devenir - Hegel quoi qu'en disent ses dévots le rajoute comme une pièce rapportée, de l'extérieur, ce trois, ce négatif qui retourne en soi-même en niant l'unité du fini et de l'infini -, et tout est pour le mieux dans le meilleur des infinis, qui devient qualitatif. Parce que cette méthode, qu'on appelle vulgairement la dialectique, est infinie. Chez Hegel d'ailleurs, l'infini n'est que l'apparition de cette méthode, qui sera déterminée au fur et à mesure par d'autres concepts altiers et indépassables, j'ai nommé l'essence, le concept, l'idée. Notez qu'infini, essence, concept, idée ne sont rien que des contenus inessentiels de la méthode, qui est ce qui ressemble un peu à la « substance universelle » de Papy Panzerfrust. Le grand tout est une forme aux contenus indifférents, indépassable et sans fin. C'est pourquoi chez Hegel, comme chez sa parodie l'enculé Voyer, dont la communication est un rajout, une substance de plus qui veut trôner à côté des essence, concept et idée, un peu comme l'homme sauvageon de Ben Zozo voulait trôner aux côtés des hommes politique et naturel de Marx, le résultat n'a pas d'importance. C'est seulement le déroulement qui en a. Et encore, que si l'auteur le permet. Lâchez-moi, vous n'avez pas le droit ! Ah, merde, j'étais en train de mettre des baffes au Papy qui hurlait.
: C'est marrant comme tous les adversaires des téléologues arrivent de très haut pour réciter leurs évidences et leurs certitudes, avant de tomber très en dessous : Nez haut Aristote affirmait l'évidence de l'infini, point barre. Ben Zozo récite Marx, tant que la pile dure. Papy Panzerfrust m'a fait la synthèse des deux, le devenir des deux méthodologies parallèles, la négation de la négation, le plastron qualitatif, la fausse théorie véridique. Il assène l'infini comme Nez haut et récite son Hegel (pas tout à fait à la lettre) comme Ben Zozo glapit son Marx. Personne pour l'instant n'a encore confronté les concepts, par exemple de Hegel et des téléologues, ce qui serait la moindre des choses pour réfuter les seconds à l'aide du premier. Les téléologues nient l'infini. Mais pour nier cette négation, il faut de la qualité, et pas seulement celle de Hegel, il faut de la qualité pratique. N'est vrai que ce qui se vérifie pratiquement, disent les téléologues. Est-ce que l'infini qualitatif se vérifie pratiquement ? Eh non. Mais pour ça et plus il faut les lire, les téléologues. Et ça, c'est un peu hors de portée de tous ces petits vieux qui vivotent dans le passé, et qui espèrent, prière du soir, que le cauchemar téléologue passera, prière du matin. Car moi, qui ai lu les deux, Hegel et les téléologues, je ne vois pas en quoi l'infini qualitatif échappe mieux à la risée que l'infini de plus basse extraction, duquel Papy Panzerfrust, entre deux petites pilules vertes, semble maintenant faire son deuil, comme si les téléologues avaient raison sur cet infini-là. Les téléologues, eux, veulent finir tout dépassement, et non pas le prolonger à l'infini. Pas sûr que ce soit possible : mais en tout cas ça me branche davantage que le mouvement infini où la droite devient cercle, ce qui fait qu'on ne va plus toujours de l'avant comme dans l'infini pour enfants, mais qu'on tourne en rond, un vrai infini pour vieillards décrépits en contemplation pépère devant leur « substance universelle », leur unité qui s'abstrait jusqu'au si peu dialectique éternel retour, censée avoir le dernier mot mieux que les téléologues.
: Quelle est l'importance de la pratique dans tout ça ? Si déjà essence, concept, idée, qui sont infinis, et absolus, n'en ont pas, pourquoi voudriez-vous que la pratique, ce que nous humains faisons, et faire une chose a toujours pour but de la finir, pourquoi voudriez-vous que la pratique ait un sens ? Arrivé là on confond émeutes et eunuques. Tout devient affaire de goût, y compris les émeutes et les eunuques. Que le « prodigieux processus d'auto-engendrement et d'auto-déploiement interne » soit fini, que son achèvement soit le but de l'activité humaine, Hegel n'y a même pas songé ; là où Papy Panzerfrust m'a bien fait marrer, c'est que lui, rendu prudent par les bourrades... il ne sait pas. Il affirme haut et fort que n'ont rien gépi tous ceux qui ne font pas la même distinction que lui entre infini quanti et infini quali, mais il retranche tout de même l'infini dans le temps du bon infini. On sait jamais. Des fois que l'infini finisse dans le temps. Concédons leur ça aux téléologues. Bon, d'accord, c'est dans la basse classe des mauvais infinis mais, soit Suhrkamp est vraiment à la masse, soit je suis le roi de la diagonale, je n'ai pas vu un seul infini, mauvais ou véridique, dont l'éternité serait retranchée ; chez Hegel, bien sûr. J'en ai les larmes aux yeux.
: J'ai déjà dit que le papy ne savait pas, ou plus, lire. La question que posent les téléologues, il ne l'a pas entendue, le ouistiti de l'étage avait dû lui mettre une banane dans l'oreille. C'est : est-ce qu'il y a quelque chose en dehors de l'humanité, dont l'humanité dépend, absolument, et dans ce cas l'infini serait la réalité, je me croise les pouces, j'essaie de faire de la tune (si les deux se combinent), j'arrête d'insulter les falsificateurs et j'en deviens même un, pourquoi pas, je casse la tête à Papy Panzerfrust pour prendre sa place ? ou alors est-ce que l'humanité est toute-puissante, c'est elle qui fait tout, donc c'est elle qui achève tout, parce que tout est humain, y compris la pensée des animaux, et parce que tout est la forme indifférente du contenu que nous lui donnerons, et non pas l'inverse comme chez Hegel. Soit j'ai Dieu, la nature, l'orgone, la communication infinie ou la « substance universelle » au-dessus de moi, et quoi que je fasse, ils y resteront, autant ne rien faire, gérer ses petites affaires, les économistes ont raison, soit c'est moi qui les fait et donc qui les défait, qui les dépasse et donc qui les achève, et gérer mes petites affaires ça va pas faire le compte. Soit il faut maintenant commencer à critiquer Hegel, mais là les téléologues, c'est vrai, ne sont pas encore de taille, soit il faut applaudir le ouistiti tardif de Hegel, le petit falsificateur Voyer, mais là, c'est vrai, les téléologues ne sont plus de taille.
: En effet, les téléologues au moins proposent une pratique de la communication, ils veulent se la faire, ils veulent la finir effectivement, la communication, ce qui lui donne un sens et un contenu qu'elle avait perdus la malheureuse catin, dans les généralisations de plus en plus éthérées de l'enculé Voyer, qui aurait bien voulu la faire passer pour son attribut de la « substance universelle ». Et il a raison Papy Panzerfrust : c'était bien là une officine anticipatrice de la téléologie moderne, une officine dans laquelle l'enculé Voyer se paluche péniblement depuis dix-sept ans après onze années d'efforts tantinesques.
: La seconde crise de Papy Panzerfrust, cette nuit, m'a d'abord foutu un coup : la communication ne serait plus le principe du monde. J'ai tellement gondolé que le pauvre vieux en avait la carotte rapée. Mais après je me suis dis : attends, t'es quand même à l'étage des falsificateurs. Si le vieux débris qui cherche rien qu'à me faire marrer n'est pas l'enculé Voyer, comme il le prétend avec son Panzer en serviette de toilette, c'est au falsificateur Voyer, tout légume qu'il est, de lui répondre. Et il ne manquera d'ailleurs pas, Papy Panzerfrust ennemi du dualisme, l'occasion faisant le larron, surtout entre vieux filous sous perfusion, de demander à Papy Voyer de s'expliquer sur son fameux dualisme travesti en paradoxe : d'un côté la communication totale, aliénée, infinie, substance universelle, patati, de l'autre la communication directe, rencontrée une fois, tout seul, en cachette (à l'époque il y avait encore des vespasiennes), patata, en contradiction aussi insoluble avec la communication des marchandises que le fini avec l'infini dans le mauvais infini de Hegel.
: Mais si Papy Panzerfrust n'est autre que Papy Voyer le falsificateur, alors ça veut dire deux choses : d'abord, au pilon 'Révélations sur le principe du monde', qui était donc faux, et quelques « œuvres » préparatoires, merci aux téléologues qui ont forcé le fougueux falsificateur à cette puissante autocritique. Ensuite, pourquoi ce presque cadavre jette-t-il le résultat, donc inessentiel, de son dur labeur de théoricien, pauvre minet ? Soit il rêve d'une suite, soit il veut simplement faire chier les téléologues, qui ont utilisé le concept de principe du monde pour la communication (mais comme lorsque Adreba Solneman avait été obligé de rappeler à Voyer, citation de Voyer à l'appui, qu'il avait dit que l'économie était une religion, ce qu'il venait de nier, l'usage d'un concept ne dépend pas essentiellement de ce qu'en dit ce falsificateur qui l'a mis dans le monde), soit il fait zouli tapis, je retire une partie de mon petit machin et vous me foutez la paix, d'accord ? Et comme tout le monde a appris ainsi que ce penseur si souvent emporté par son élan est capable de nier ce qu'il a dit la veille, j'attendrai avec le reste du monde, si le monde veut bien, que ce tordu explique ce qu'est la communication, infinie ou finie, si elle n'est plus le principe du monde, et ce qu'est le principe du monde à la place, s'il y en a toujours un. Et comme un vieil ivrogne à deux minutes de l'inévitable fermeture, voilà le sénile déchet qui hurle, mais tout ça hein, c'est pas à cause des téléologues. Il avait bien mérité sa beigne.
: Le reste de la nuit n'a été que chialerie et bave sur le revers du pyjama. Il n'a eu raison que sur un point : l'existence de caves et de morveux des téléologues. Mais venant d'un si grand seigneur, à la vie si pleine, ces existences honteuses qui n'ont pourtant jamais tenté de croiser celle-là paraissent encore enviables. La qualité des jeux de mots, des insultes, sans doute ce que sans rire la vieille crécelle appelle l'humour, témoigne en effet de la différence. Les téléologues avaient essayé d'être les pires en la matière et en thé au riz. Mais là, je crois que c'est les médocs, ils ont trouvé à qui parler : quand on en arrive à Abracadabra Seulement pour Adreba Solneman, heureusement qu'il y en a qui suivent. Avec téléologie.orgue on a encore abusé du gorgeon de picrate de la semaine, et ça fait des dégâts, on quitte le kitsch pour l'abscon. Mais que dire de l'Internationale si tu as la sinusite, sauf que les vieux ils pensent toujours qu'à leurs bobos, et parole, ils en ont ! en quantité et en qualité ! Ça rigole pas ! Les insultes, elles, sont triées sur le volet dans le sac-poubelle de l'hospice. Il y en a même qui viennent des téléologues. Elles sonnent creux, forcé, elles n'ont même pas l'humour tueur d'une cour d'école américaine, où elles sont pourtant ce qui ressemble le plus à un infini quantitatif, sauf quand il y a une lueur de pratique. Chez Papy Panzerfrust elles sont aussi rapportées, tombées du néant que le dépassement du mauvais infini chez Hegel. Et quand la tartine est maigre, on y beurre un peu de calomnie, pris dans les crachoirs de l'étage en dessous. Même si vous le voyez, vous le croyez pas. Je regardais cette vieille bourse défaite et fade, et je soupesais les mérites comparés de l'euthanasie et de la perte accélérée des facultés. Avec les vieux, c'est la clémence qui est cruelle.
: Quant à l'humour - normal que les papys n'adhèrent pas à celui des téléologues, ils en sont la matière -, fallait empêcher Papy Panzerfrust d'avaler la totalité des pilules jaunes, parce que j'allais en avoir besoin pour moi : quand l'enculé Voyer dit « de toute éternité », c'est de l'humour ! Ah bon ! Ceux qui l'avaient deviné n'ont qu'à me le signaler, il recevront par la poste les restes d''Hécatombe' convoyés, creusez le mot convoyés. Et donc, pourquoi pas, « la division infinie du travail » c'est aussi de l'humour. D'ailleurs tout Voyer a toujours été de l'humour. De toute éternité. Et celle-là : « Après la déflagration théorique de 1975, on pouvait dire : Hegel, Marx, Voyer. » Et après la grande déflagration théorique de 1976, qu'est-ce qu'on disait, déjà ? En tout cas pendant la petite déflagration théorique de 1999, à l'hospice des falsificateurs et calomniateurs, les trinités vont valser.
: J'ai trouvé particulièrement comique de l'entendre prétendre, en postillonnant sa farine, que les téléologues erraient en enfants perdus dans la théorie de Voyer. Il y a au moins huit ans qu'ils l'ont dépassée, vroum, mais quand on commence à avoir la mémoire qui déraille, tikiclop, huit ans c'était hier et demain c'est l'infini. Papy Panzerfrust par contre, comme un vieux dégueulasse qui fait le dégoûté, titube au milieu des pages noircies d'encre des téléologues sans y voir goutte : il confond croire et croyance, il confond la question centrale avec la question préalable à la question centrale, il trébuche sur la moindre histoire, et sur la moindre réponse qui est faite à ses lourdes et prévisibles objections, il s'enfuit comme l'ivrogne de tout à l'heure maintenant au milieu d'un champ de mines. Mais les téléologues ce n'est plus de son temps, qu'y faire ? Comme l'enculé Voyer, il voudrait qu'on le critique là où il attend, en taillant la mine de son crayon, derrière son petit bureau. Sa petite théorie qu'il essaie de sauver, c'est une nouvelle façon de monter à cheval dans un monde où on vient d'inventer la voiture. Mais il voudrait qu'on vienne le critiquer, lui, sur la façon de monter à cheval qu'il a chié dans la sueur, donc pas même comme ce Saint-Simon, père du mémorialiste, qui a été élevé à la dignité de duc et pair pour une simple astuce de bidet. Il était en effet scandaleux qu'on ne parle pas de Voyer entre 1982 et 1991, les dix dernières années du bourrin, parce que sa façon de chevaucher était la plus intéressante au monde. Aujourd'hui, vroum, où l'on brûle des voitures, l'enculé à cheval commence à être oublié, sauf par les téléologues qui ont beaucoup appris avec son introduction à la route et son enquête sur les gens qui la fréquentent ; et, pour des raisons diamétralement opposées, par quelque Attali qui trouvera peut-être à brouter dans la préhistoire contemporaine de ce crottin pas chavignol. Mais même cet ultime espoir de reconnaissance est désormais peu probable. S'il a de la chance, cet arriviste maladroit sera conservé comme l'un des tremplins de la téléologie moderne.
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