Posted by Mamy on November 25, 1999 at 12:15:55 PM EST:
In Reply to: Ma nuit avec Papy Panzerfrust posted by Kader Rouillé-Voyer on November 24, 1999 at 07:44:00 PM EST:
:les téléologues n'ont jamais parlé que de l'infini qualitatif, bien sûr
: Hegel qui ne doute jamais de l'infini, y croit et l'oppose d'abord au fini.
:Déjà, pour les téléologues, le contraire du fini n'est pas l'infini, mais le non encore fini, puique l'infini est une invention sans fondement.
:Ensuite Hegel prétend que dans l'entendement les deux, fini et infini, inextricablement liés, restent opposés. C'est ça le mauvais infini pour Hegel : une dualité indépassable, une contradiction irrésoluble.
Pourquoi cet infini est-il mauvais ?
Parce qu'il manque à ce un opposé à un deux, et vice versa, un trois.
Il leur manque la négation de la négation, il leur manque le dépassement, il leur manque le devenir.
Rajoutez ce devenir - Hegel quoi qu'en disent ses dévots le rajoute comme une pièce rapportée- de l'extérieur, ce trois, ce négatif qui retourne en soi-même en niant l'unité du fini et de l'infini, et tout est pour le mieux dans le meilleur des infinis, qui devient qualitatif.
Parce que cette méthode, qu'on appelle vulgairement la dialectique, est infinie.
Chez Hegel d'ailleurs, l'infini n'est que l'apparition de cette méthode, qui sera déterminée au fur et à mesure par d'autres concepts altiers et indépassables, j'ai nommé l'essence, le concept, l'idée.
Notez qu'infini, essence, concept, idée ne sont rien que des contenus inessentiels de la méthode, qui est ce qui ressemble un peu à la « substance universelle » de Panzerfrust.
Le grand tout est une forme aux contenus indifférents, indépassable et sans fin. C'est pourquoi chez Hegel, le résultat n'a pas d'importance.
C'est seulement le déroulement qui en a.
Personne pour l'instant n'a encore confronté les concepts, par exemple de Hegel et des téléologues, ce qui serait la moindre des choses pour réfuter les seconds à l'aide du premier.
Les téléologues nient l'infini. Mais pour nier cette négation, il faut de la qualité, et pas seulement celle de Hegel, il faut de la qualité pratique.
N'est vrai que ce qui se vérifie pratiquement, disent les téléologues.
Est-ce que l'infini qualitatif se vérifie pratiquement ? Eh non.
Mais pour ça et plus il faut les lire, les téléologues.
Car moi, qui ai lu les deux, Hegel et les téléologues, je ne vois pas en quoi l'infini qualitatif échappe mieux à la risée que les autres infinis de plus basse extraction.
Les téléologues, eux, veulent finir tout dépassement, et non pas le prolonger à l'infini.
"""Pas sûr que ce soit possible """
[[[voilà un peu de réalisme ]]] [[[ mais, en plus, à quoi cela servirait ???]]]
mais en tout cas ça me branche davantage
[[[préférence esthétique donc?]]]
que le mouvement infini où la droite devient cercle, ce qui fait qu'on ne va plus toujours de l'avant comme dans l'infini pour enfants, mais qu'on tourne en rond, un vrai infini qui s'abstrait jusqu'au si peu dialectique éternel retour, censé avoir le dernier mot mieux que les téléologues.
: Quelle est l'importance de la pratique dans tout ça ?
Si déjà essence, concept, idée, qui sont infinis, et absolus, n'en ont pas, pourquoi voudriez-vous que la pratique, ce que nous, humains, faisons, et faire une chose a toujours pour but de la finir, pourquoi voudriez-vous que la pratique ait un sens ?
Arrivé là on confond émeutes et eunuques. Tout devient affaire de goût, y compris les émeutes et les eunuques.
[[[là le téléologue, soyons honnêtes, est sincère.... suivons le un peu cet anti-falsifieux acharné et sincère .... c'est si émouvant]]]
Que le « prodigieux processus d'auto-engendrement et d'auto-déploiement interne » soit fini, que son achèvement soit le but de l'activité humaine, Hegel n'y a même pas songé.
[[[exact, mais c'était il y a plus de 100 ans, nous en savons beaucoup plus sur l'univers aujourd'hui]]]
: La [[nouvelle, enfin, ça paye de discuter!]]]question que posent les téléologues,
:C'est : est-ce qu'il y a quelque chose en dehors de l'humanité, dont l'humanité dépend, absolument, et dans ce cas l'infini serait la réalité, je me croise les pouces, j'essaie de faire de la tune (si les deux se combinent), j'arrête d'insulter les falsificateurs et j'en deviens même un, pourquoi pas, je casse la tête à ceux qui ont mieux réussi que moi pour prendre leur place ?
ou alors est-ce que l'humanité est toute-puissante, c'est elle qui fait tout, donc c'est elle qui achève tout, parce que tout est humain, y compris la pensée des animaux, et parce que tout est la forme, indifférente du contenu, que nous lui donnerons, et non pas l'inverse comme chez Hegel.
Soit j'ai Dieu, la nature, l'orgone, la communication infinie ou la « substance universelle » au-dessus de moi, et quoi que je fasse, ils y resteront, autant ne rien faire, gérer ses petites affaires, les économistes ont raison, soit c'est moi qui les fait et donc qui les défait, qui les dépasse et donc qui les achève, et gérer mes petites affaires ça va pas faire le compte.
[[[fabuleux cri !]]]
Soit il faut maintenant commencer à critiquer HEGEL, bien que les téléologues, c'est vrai, ne se sentent pas encore de taille, soit il faut applaudir VOYER, mais là, c'est vrai, les téléologues n'ont pas envie.
: Les téléologues proposent une pratique de la communication, ils veulent se la faire, ils veulent la finir effectivement, la communication, ce qui lui donne un sens et un contenu qu'elle avait perdus la malheureuse catin, dans les généralisations de plus en plus éthérées de VOYER, qui aurait bien voulu la faire passer pour l'attribut de la « substance universelle ».
Et il a raison Panzerfrust : c'était bien là une officine anticipatrice de la téléologie moderne, anticipatrice, mais "dépassée" ou "finie".
: La communication ne serait plus le principe du monde?
: Mais c'est à VOYER, ennemi du dualisme, de s'expliquer sur son fameux dualisme travesti en paradoxe : d'un côté la communication totale, aliénée, infinie, substance universelle, patati et patata, de l'autre la communication directe, qu'il a rencontrée une fois, tout seul, en cachette , en contradiction aussi insoluble avec la communication des marchandises que le fini avec l'infini dans le mauvais infini de Hegel.
: Si cela s'avère, alors il faut vite mettre au pilon "'Révélations sur le principe du monde'", qui était donc faux, et quelques « œuvres » préparatoires, et remercier les téléologues qui ont forcé le fougueux VOYER à cette puissante autocritique.
Mais alors, il nous faut comprendre pourquoi VOYER, quand même proche de la fin, jette le résultat, donc inessentiel, de son dur labeur de théoricien?
Soit il rêve d'une suite, soit il veut simplement taquiner les téléologues, qui ont utilisé le concept de principe du monde pour la communication .
(mais l'usage d'un concept ne dépend pas essentiellement de ce qu'en dit celui qui l'a mis dans le monde).
Soit VOYER veut simplement retirer une partie de son petit machin pour que les téléologues lui foutent la paix.
Et comme tout le monde a appris ainsi que ce penseur si souvent emporté par son élan est capable de nier ce qu'il a dit la veille, j'attendrai avec le reste du monde, si le monde veut bien, qu'il explique ce qu'est la communication, infinie ou finie, si elle n'est plus le principe du monde, et ce qu'est le principe du monde à la place, s'il y en a toujours un.
////[[[conclusion : l'accès de sincérité du téléologue ne sera pas retenu contre lui. On peut quand même dire qu'il a aujourd'hui rejoint la cohorte qui sanglote d'age en age de toute éternité ....
Ma petite réponse est que chacun peut survivre de façon vivable, utile et féconde en acceptant qu'il y ait des choses qui le dépassent (ce qui ne les rend ni infinies ni finies ) par exemple cette indubitable force intérieure qui habite les sacs de molécules de l'univers et les pousse à aller tangenter les limites de leur possible...
au risque d'en devenir fous (comme le téléologue après d'autres illustres ou moins illustres prédecesseurs), d'en mourir, ou plus prosaïquement, d'en souffrir à hurler ou à s'aliéner...
Cette force cruelle qui habite tous les sacs de molécules, mais qui fait que de temps en temps, après milles ou milliards de tatonnements, la complexification progresse...
Le téléologue trouve que cela n'a pas assez de sens et que cela ne vaut pas le coup d'essayer de contribuer à améliorer le processus? Si le sens n'est pas éclatant, alors il n'est pas?
Pourtant, quasiment tout ce pourquoi il bosse nuit et jour, pourrait progresser en réussissant à plus (un peu plus) responsabiliser les tatonneurs qui font surtout prendre des risques et des douleurs aux autres, gueux ou non...
// En matière d'évidences d'immédiateté première non partagées, la tentation du silence , comme disait VOYER, est toujours licite... car il finira tôt ou tard le silence,
et l'une des évidences saura un jour conduire un sac de molécules ou une coalition de sacs de molécules au delà des limites qui ont fait hurler leurs prédecesseurs....
et pendant quelque temps, ils pourront se poser la question de savoir s'il faut immédiatement se précipiter à buter contre les limites d'au bout de la nouvelle plaine découverte? ou trouver plus malin pour les sauter en pleine foulée, sans se faire mal, sans faire mal, sans nier ce qui est derrière eux, sans l'oublier ni le négliger ni en être fasciné...
sans haine, sans remord, sans savoir pourquoi cette force l'habite, ni si elle finira un jour? (La finir sur soi ne marche pas ... ce qui est une raison suffisante pour que cette hypothèse ne soit pas transmise en masse...)
presqu'avec philosophie... et sans renier que le chemin n'est pas facile à trouver ni que les "erreurs" doivent être condamnées et que les meilleurs doivent oser être les meilleurs (avoir des couilles dans leur pensée et leurs jugements).
snif snif ....
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