Posted by observatoire de téléologie on November 06, 1999 at 08:10:04 PM EST:
Même si le Zinzin Néo-Aristote a une nouvelle fois disparu à l’horizon, probablement pour lécher son ruban rose à la niche et devant la gamelle de son maître, le nombre des roquets a considérablement augmenté ces derniers temps : Ben Aziz et Bueno continuent leur exaltant tête-à-tête dans l’aboiement stérile ; mais ils ont été rejoints par Papy Ben Schlemoul, sorte de bâtard efflanqué, Jean Terrien alias Prout-Prout, un bon remake du chien de Boulgakov, et IBM, qui est plutôt basset. Le principal événement de la course est donc que la multiplication des participants rend vain tout pointage sérieux.
Quoique l’aboiement reste encore presque uniquement anti-téléologue, les textes signés Tiqqun ont subi immédiatement le même accueil. Je ne les ai pas lus, mais s’ils méritaient le mépris, je n’en parlerais pas, et s’il méritaient l’indignation, j’aurais plutôt posé des questions qu’affirmé des condamnations. Or les roquets de notre course aboient dès qu’ils entendent, avant de comprendre ce qui est dit. La raison en est simple : ils ne veulent pas entendre quelque chose de nouveau, quelque chose de différent, quelque chose qui leur aurait échappé.
Tous les roquets ne sont sur ce site que pour défendre. Ce site est un bastion défensif. Qu’est-ce qu’ils défendent avec tant de hargne ? Leur prétention à la radicalité suprême, indépassable (sauf Terrien, dont les buts sont plus malhonnêtes). C’est certainement une des maladies laissées par la défunte IS : seul le plus radical a raison, ce qui en soit se défend, mais cela implique que personne ne mette en cause ma radicalité. Sinon, je n’ai plus raison. Le danger d’une idée neuve me discrédite à tout jamais si ce n’est pas moi qui l’ai eue. C’est pourquoi les roquets hurlent à la mort avant d’avoir compris. Regardez le gauchiste Ben Aziz : depuis deux mois, presque chaque jour, il ne parle que des téléologues, pour dire qu’il les méprise ; qu’est ce qu’il leur reproche ? d’être cons. Ce n’est pas du mépris quand on parle tant de quelqu’un ; si c’est un con, on le dit une fois et on s’en va. Mais les téléologues non seulement ne sont pas d’accord avec le marxo-conformisme si vieillot de Ben Aziz, mais ils le mettent en danger. C’est donc aux autres que ce prosélyte qui ne s’avoue pas veut signaler qu’il ne faut surtout pas tenir compte des téléologues : il appelle ça mettre de l’huile sur le feu. C’est comme le bouffon Bueno qui avait même cru efficace de menacer ceux qui parleraient aux téléologues, c’est-à-dire tous ceux qui s’y expriment (sauf Tiqqun et quelques chercheurs espagnols à l’occasion). Dès que ce petit arriviste de la middle class entend une idée qu’il ne connaît pas, il aboie et il fuit. Lui, ce qu’il aime, ce sont les images. Et à l’occasion, les mondanités. Tout le reste est acquis. Que surtout rien ne change. Sinon, c’est avec les accents du conservatisme de toujours (petits cons, jeunes cons etc.) qu’il croit se débarrasser de ce qui fait si mal. Et Papy Voyer ! Ce n’est pas parce qu’il met sa patte devant sa gueule pour aboyer que son aboiement a un autre sens que de défendre son petit magot théorique qu’il a mis sous verre pour la postérité admirative.
La course des roquets est la raison d’être de ce site, comme le montre l’intervention d’un IBM qui se plaint de l’encombrement des réponses des téléologues, mais pas du contenu de celles de leurs contradicteurs. C’est le lieu de l’extrémisme institutionnalisé, où ce qui compte est la surveillance jalouse de l’indépassable. Jamais personne ne reconnaît qu’il a tort. Entre eux, les roquets sont alliés contre les téléologues, qui sont le seul sujet de ce site depuis deux mois (et beaucoup moins ce qu’ils ont dit), parce que les téléologues ont battu en brèche les cohérences religieuses de tout ce qui ne vient sur ce site que pour la parade ; mais chacun des roquets est très méfiant du voisin qui, à son tour, peut à tout moment mettre en cause sa cohérence.
D’ailleurs si la probité s’est légèrement améliorée, ce n’est pas parce que cette fine engeance saurait soudain faire la différence entre être honnête dans la société civile et être honnête dans sa critique, non c’est plutôt comme des tricheurs démasqués qui se tiennent provisoirement à carreau. Regardez d’ailleurs un Ben Aziz, un Bueno, un Voyer quand ils sont dans le rouge : ils ne résistent pas à la tentation, l’un de parler au nom de la racaille, l’autre de mentir, le troisième de bafouer son propre nom qu’il avait pourtant élevé au rang d’image de marque, tous de calomnier.
Puisque c’est une course, il devrait y avoir une arrivée. Et bien non : avec ce petit peuple carapacé et fâché du moindre changement de sa Weltanschauung définitive, on se doit de garder, de défendre jusqu’à la mort. Dans son principe, la course des roquets est donc infinie. Ce qui est tout à fait conforme au concept de son origine : le conservatisme.