Posted by Jean TERRIEN on October 26, 1999 at 02:05:04 PM EDT:
In Reply to: L'infini est la victoire du croire sur la maîtrise de l'esprit. posted by observatoire de téléologie on October 25, 1999 at 07:17:15 PM EDT:
Re: Saluons le premier texte sérieux et bien travaillé (une seule faute d'orthographe sur un texte très long) qui mérite réflexions et débats purs.
Premières remarques :
Le rôle de la négation de l'infini est maintenant clair : contester les satisfaits qui veulent suspendre le temps.
Mais l'objectif qui en découle (terminer les insatisfactions des insatisfaits) n'en parait pas moins "utopique", ce qui ne lui interdit pas d'être éventuellement fécond.
Oui l'infini n'est pas vérifiable, mais pas mal de finis non plus. Dans tous les cas c'est bien notre pensée qui les range dans une catégorie ou non.
En tant que physicien (entre autre) je constate tous les jours que l'action suppose de faire correctement la part entre ce qui est "comme infini" et ce qui est pertinent pour un problème donné. Certains ont appelé cette capacité à simplifier ses équations et ses modèles "la capacité hélicoptère".
L'humanité est une cohorte constituée d'individus, éventuellement groupés, qui ont l'immense chance d'avoir la capacité de souffrir et d'être insatisfaits. Vu de loin cette insatisfaction potentielle semble bien féconde et efficace pour inciter la cohorte à changer les choses.
Faire en sorte qu'il n'y ait plus d'insatisfait (les Van Gogh sont innombrables) me semble chimérique et pas opératoire car on pourrait très bien imaginer qu'en cherchant à diminuer leur insatisfaction les insatisfaits l'augmentent.
Un peu plus de réflexion et de contrôle de soi (un peu plus qu'hier et moins que demain), semble toujours efficace.
Comment transposer cela à l'humanité?
Chez les prospectivistes du prochain siècle (après c'est l'infini), les émeutes que "préparent" les téléologues sont "prévues" (2010/2030) et ils en attendent beaucoup pour aider les "satisfaits" à se décider à faire un effort sérieux (analogue à ceux faits après les révolutions de 1848) pour inverser la tendance actuelle de l'augmentation de l'insatisfaction.
Je suis aussi pour les émeutes qui font peur mais échouent.
N'y aurait il pas mieux plus court?
Cette question s'adresse aux philosapiens qui, quelles que soient leurs positions personnelles, s'intéressent aux humains en bloc et à ce qu'ils auront apporté à l'univers. Les souffrances de telle ou telle partie sont importantes. Elles nous informent sur ce qui ne va pas. Elles peuvent aussi dépasser le seuil de tolérance et, au delà du brouhaha, amener des soubressauts rétrogrades. Mais elles ne doivent pas nous enlever notre sang froid et notre concentration sur le principal : faire progresser plus vite, avec le moins d'insatisfaction possible, la complexité de l'univers.