Sur Dada , quelques extraits


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Posted by Aquaholic anonymous on October 12, 1999 at 10:37:18 AM EDT:

L'épisode du film Reves à vendre inspiré de Man RAY poursuit cette reflexion sur la relation entre l'image et la réalité des choses.Le rêve est celui de l'épouse d'un comptable,sorte de ddragon-femelle nanti d'un pince-nez,personnage méfiant et peu aimable,presue haineux .c'est une ironie sur l'idée d'identification du public au cinéma (à l'image cinématographique).La caméra montre les spectateurs d'un film reproduisant à la lettre dans la vie (c'est ç dire en l'occurence dans le film qui m'est montré)les mouvements même de l'acteur mis en scène dans le film projeté,les spectateurs se lèvent .Lorsqu'il monte sur la chaise ,ils font de même et ainsi de suite sous la conduite d'une jeune femme élégante qui mène le jeu avec conviction.Le tout se déroule sous mes yeux,mais le fond de la scène où évolue l'acteur est orné d'une grande photographie représentant deux autres yeux au regard intense surmontés de sourcils charbonneux et froncés qui considèrent eux aussi le spectacle:ceux de Man Ray .

Qui est alors spectateur et qui est acteur dans ce spectacle où s'entrecroisent l'image et la réalité donné à voir dans les réseaux de plus en plus complexes? Puis,de là(et c'est là que veut me conduire Hans Richter) quelle est ma place à moi qui regarde les spectateurs-acteurs regardant l'acteur-spectacle surmonté par le regard-regardé de Man Ray? un début de réponse m'est justement fourni par ce regard de Man Ray au fond de la scène du film-dans-le-film.c'est lui qui a construit ce théatre,refermant ainsi la question:le regard de l'artiste permet de remettre en cause la relation entre le rêve et la réalité car l'un peut révéler l'autre et vice versa.Mais il m'est difficile de quitter si vite la question.Car moi-même,personnage que je sens réel,qu'en est-il de moi dans cette aventure ? lorsque je regarde les spectateurs qui regarde l'acteur ,triplement regardé :par eux,par le regard de Man Ray et par moi ,de qui suis-je moi-même le spectacle ? Dans une telle récurrence visuelle,en tant que regardeur ,je ne puis etre seulement sujet,car je suis moi-même placé sous le regard sévère mais goguenard de Man Ray,l'homme rayon,slon l'expression d'André Breton,regard qui m'avise du fond de l'image .
....
La même méditation filmique se poursuit avec l'image de Tristan Tzara,que l'on voit dans l'étourdissant DADASCOPE réalisé entre 1956 et 1967.Nous l'entendons chanter la "chanson dadaîste" (lavez votre cerveau),sur une musique de Gerorges Auric.Les premières scènes montrent le poète faisant une réussite dans une laverie automatique qui blanchit aussi les etres humains.Il est attiré par une belle jeune fille ,unes sorte de sirène,qui se trouve à l'intérieur d'une des machines de la laverie.Il se laisse alors happer,puis engloutir par le hublot.A la fin ,on ne voit plus que ses pieds chaussés de savates dépassant de l'ouverture de la machine et s'agitant dans le vide:dans l'image ,je ne vois pas l'autre coté,mais je vois la réalité du passage .Ce que suggérait le poete s'accomplit .Le basculement du visuel me conduit à ce passage qui est la fin de l'image ,dans tous les ens du terme .Comme une réponse à cette interrogation implicite qui clôt chaque acte filmique :"FIN?".

... Le cinéma détient la capacité d'unir en une forme exemplaire et indéfiniment répétable dans la succession temporelle,l'image et le discours.

....Le cinéma parvient ainsi à transformer en unité la déchirure et à réaliser d'une manière trés originale et trés iconostatique le projet visionnaire de l'art en fournissant ses propres preuves.

....Laraison de cela est l'autonomie de l'image ,dont la cohérence est indépendante de la logique discursive.Cependant,loin d'interdire la présence de la parole ,l'image filmique va l'appeler à une rencontre dans laquelle s'épanouira une réalité complète sur le plan du sens ,puisqu'elle est appelé à meler en une totalité organique l'ordre de l'image et celui du discours.Ainsi sont appelés,dans un une irremplaçable synthèse,les deux grands moyens de l'accés au sens .


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